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des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

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Je ne résiste pas à vous faire partager mon excitation du moment. Des LPViens parisiens se réunissent ce soir pour une belle dégustation : une verticale de Montrose avec quelques pirates.

Si quelques LPViens attendus lisent ce post avant de se rendre à la dégustation : (i) ils vont être en retard et (ii) qu’ils ne lisent pas la suite, c’est pas beau de tricher.

Pour les autres, le programme est le suivant :

Montrose : 2003, 2002, 2001, 2000, 1998, 1997, 1996, 1995, 1994, 1993 (ou 1991), 1990, 1989, 1988, 1986, 1983 et 1981.

Dame de Montrose : 2003

Cos d’Estournel : 2003, 1996 et 1990

Un pirate étranger « surprise »

J’ai décanté certaines de ces bouteilles ce matin et d’autres ce midi. La dégustation sera faite à l’aveugle (les millésimes et les pirates n’étant pas connus que de leurs contributeurs respectifs). Vivement ce soir, ça va déchirer les papilles !!!
29 Sep 2006 19:01 #1

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Je vais enfin savoir si je dois faire une daube avec ma derniere bouteille de 1988 ...

Anthony
29 Sep 2006 20:51 #2

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Réponse de Jean-Pierre sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Juste un mot pour dire que nous avons passé une excellente soirée...Les compte-rendus vont suivre...et notemment sur 1988...
30 Sep 2006 02:15 #3

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Réponse de milleret sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Malheureusement pas de 85 ....j'aimerais un avis récent sur cette bouteille ..la dernière dégustée dernièrement ne pas pas laissé de grands souvenirs , mais il est vrai qu'elle se frottait à une belle série de 82 ..(Calon Ségur - Ducru Beaucaillou - Pavie .
30 Sep 2006 17:39 #4

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Bravo, les gars! Quel série! J'ai hâte de lire les résultats. Nous ne manquerons pas de mettre un lien depuis la page d'accueil, maintenant que nous sommes un peu mieux familiarisés avec notre nouveau joujou.

Jérôme Pérez
30 Sep 2006 20:04 #5

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Réponse de Martinez sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Moi aussi, Montrose étant un des vins que je préfère dans le classement bordelais, j'attends les résultats avec impatience.

J'attends aussi le commentaire du 97 avec impatience, notamment pour certains qui ne veulent pas croire aux vrais phases de fermetures des grands vins ou qui ne veulent pas en tenir compte.

Bu en 99, Montrose 97, c'était de la flotte.

Jmm
30 Sep 2006 23:05 #6

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Réponse de milleret sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Et hier soir ..belle surprise avec le 85 : elle passait après un Vosne-Romanée 94 " Les Beaumonts " de Pernin Rossin '...également une belle bouteille pour le millésime loin devant un Richebourg de Grivot de la même année....au passage , je souhaite une belle retraite à Mr Pernin Rossin .Ce Montrose 85, un Bordeaux épanoui ...rien à voir avec la bouteille dégustée le mois dernier ( mais il est vrai que cette bouteille avait été bousculée sur deux heures de route ....
01 Oct 2006 12:00 #7

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Réponse de BARRET Philippe sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Superbe dégustation vendredi 29 septembre pour le cercle LPV-Paris “enrichi” pour l'occasion de la présence de son initiateur et grand maître es-diverses suisseries, à savoir DFried himself !

Une verticale de Montrose sur 16 millésimes, ce n'est pas tous les jours dans notre vie d'amateurs passionnés qu'on y a droit ! Merci à LPV d'avoir permis cela et à Nicolas pour l'avoir organisée.

Je mets mes commentaires dans l'ordre décroissant des millésimes alors que les vins ont été présentés par séries, mais pas forcément dans un ordre lié à la succession des millésimes.

Si je devais résumer l'impression d'ensemble de cette dégustation par quelques constatations rapides, je dirais :

- Montrose est un vin qui est plutôt délicat et fin alors que je m'attendais à quelque chose de plus brutal. Les quelques Cos d'Estournel placés çà et là dans cette dégustation montrent que c'est plutôt ce dernier qui est vin assez brutal et démonstratif.
- Il me paraît également évident que Montrose a beaucoup gagné depuis 6 ou 7 ans en finesse de grain sans doute grâce à une vinification plus soignée. Les millésimes plus anciens, aussi bons soient ils, ont un grain plus rugueux que les derniers millésimes.

Montrose 2004
Un nez profond, pas trop marqué par le bois. Une attaque de bouche soyeuse, fruitée avec une montée tannique en finale mais sans agressivité. Ce n'est pas très puissant, plutôt fin et ça ne possède pas un caractère démoniaque. On s'attend à mieux d'un pareil château.

La Dame de Montrose 2003
Nez très mûr mais délicat, sans exubérance. Bouche ronde, soyeuse, fruitée, difficilement recrachable tant c'est voluptueusement bon ! Très bel équilibre, même si on ne sent pas une énorme complexité. Prêt à boire.

Montrose 2003
Nez assez minéral, très terrien. Bouche très fine, délicate, très équilibrée. Beaux tannins en finale. C'est très proche du second vin dans la construction et les arômes, mais on sent de la puissance en plus et des possibilités d'évolutions nettement supérieures.

Montrose 2002
Un nez assez exubérant, avec des notes sudistes. L'élevage est encore sensible en bouche, la matière est puissante mais un peu monolithique aujourd'hui. Vin assez fermé mais qu'on sent bien doté.

Montrose 2001
Assez puissant, encore un peu fougueux, nettement moins riche toutefois que les millésime précédents. Il y a une pointe d'austérité, de froideur. Persistance moyenne. Pas mal mais en retrait des millésimes 02, 03 et 04.

Montrose 2000
Superbe vin, très bien construit, presque ciselé, supérieurement équilibré. C'est tendu, minéral, avec du graphite, une superbe maturité, une matière puissante mais sans excès, très soyeuse encore. Un grand vin, déjà bon, et qui restera sans doute excellent sur vingt ans !

Montrose 1998
Pas mal de réduction au nez, avec combinaison soufrée. Matière assez moyenne mais une certaine puissance apparente qui laisse penser à une concentration artificielle (osmoseur inverse ?) Maturité des raisins nettement insuffisante. Fin de bouche végétale.

Montrose 1997
Nez fondu, bouche souple, pas très puissante mais très agréable. Un vin en demi corps, très bordeaux aromatiquement, certainement bien à sa place à table. On dirait un bon petit médoc qu'on ouvre pour un dimanche en famille. Mais un Montrose ?

Montrose 1996
Nez un peu végétal, tirant sur le poivron. Un manque évidemment de maturité qu'on sent également en bouche. Le vin est assez amer, trop extrait. L'attaque est assez soyeuse, mais la finale est plus agressive. Un vin manquant beaucoup de charme.

Montrose 1995
Un peu trop “café” au nez pour mon goût. En bouche cela donne l'impression d'un vin sérieux, mais sans être austère. Il y a quand même de la finesse, de la délicatesse. Un vin qui paraît un peu “entre deux eaux”, qu'il faut sans doute laisser vieillir encore cinq ans pour qu'il se mette mieux en place.

Montrose 1994
Un vin très plaisant avec une bouche très agréable tactilement, soyeuse, policée, joliment parfumée. La finale est, de manière un peu inattendue, assez tannique, puissante, laissant envisager une longue garde. Le vin baisse un peu en intensité après quelques minutes dans le verre. Très surprenant pour un vin de ce millésime car on ne sent pas de verdeur.

Montrose 1990
La déception de la soirée au regard de l'attente que suscite ce vin. C'est assez fin, élégant, assez solaire, ça ne fait pas vraiment penser à un bordeaux mais à un vin plus sudiste. A mon goût les arômes sont même limite écœurants, il n'y a pas assez d'acidité. Je penche pour un problème de bouteille.

Montrose 1989
Nec sur le tabac, très profond. Belle bouche soyeuse, parfumée, puissante mais très équilibrée. Belle tension finale sur le cacao et le graphite. Il y a de la puissance en finale, mais cela reste doux, agréable, élégant. Très beau vin, assurément.

Montrose 1988
Vin qui me paraît dynamique, qui dégage une certaine énergie mais qui paraît très austère quand même, surtout en passant derrière le 89. La finale est un peu végétale.

Montrose 1986
Léger liège. Du coup, vin sans relief, plat, monolithique. Non jugeable.

Montrose 1983
On sent un vin qui a de la bouteille, mais on est face à une belle évolution avec un superbe équilibre, la bouche est suave, possède une belle tension et de jolis parfums qui donnent beaucoup de buvabilité à ce vin. Je lui trouve même un petit côté bourguignon, c'est dire si j'aime ! Ce n'est pas immense, mais c'est très bon.

Montrose 1981
A mon goût, c'est un vin qui a dépassé son apogée. C'est agréable mais déjà un peu en déclin, un rien aigrelet, un peu trop “vieux” vin (pardon François Audouze !) dans le mauvais sens du terme, c'est à dire ces vins d'une trentaine d'année sans grand caractère et qui finissent par se ressembler quelque soit le cépage ou le terroir.

Mon tiercé de mes préférés : 2000, 1989, 2003

Philippe

Philippe
01 Oct 2006 13:31 #8

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Réponse de milleret sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Philippe , je pense que ton 83 est dans la lignée du 85 dégusté hier soir à table chez mes amis ...bouche suave , superbe équilibre ..et pourtant il passait après une belle bouteille de Vosne Romanée ( Pernin Rossin ) ...je ne regrette pas mes achats des années 82 83 85 à Bordeaux .
Je pense avoir encore quelques 83 et 85 de Montrose en cave ...ce sont les années de mes enfants ...
01 Oct 2006 14:44 #9

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Réponse de Jean-Pierre sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Soirée du 29 septembre 2006 : Verticale Montrose



Nous avions rendez-vous, ce vendredi, à 19h30, pour cette soirée "Verticale Montrose"...

Nous arrivons les uns derrières les autres, certaines bouteilles sont déjà là, en caraffe, posé sur une table.. et d'autres arrivent accompagnées par quelques LPViens... à moins que ce ne soit le contraire.

Les vins seront dégustés à l'aveugle, en 3 séries et nous découvrirons les vins à la fin de chacune d'elle. J'en profite pour féliciter Nicolas pour le travail
accompli pour organiser cette soirée. Je n'évoquerai pas la robe des vins tant j'ai eu du mal à les juger...mes yeux peut-être à moins que ce ne soit l'éclairage :)

Allez on y va....

Nous débutons, histoire de se mettre en bouche, par un vin blanc, au nez floral mais un peu trop alcooleux..Il est sudiste, ce qui se confirme en bouche mais il présente une attaque un peu molle et des notes citronnées. Il s'agit d'un collioure blanc, "La tour Vieille 2004".

2004 : Il présente un joli nez sur les fruits rouges et noirs et un boisé fin. Pour moi, la bouche manque de matière et de corpulence mais les tannins sont fins, sec et serrés.
Il a été carafé 2 heures plus tôt et peut-être pas à bonne température de service mais... J'avoue être un peu

1997 : Nez un peu chaud, légèrement viandé. En bouche , l'attaque est souple avec de belles touches de fruits noirs sur une belle acidité et des tannis fondus.

1998 : Le 1er nez est souffré..Certains évoque même l'oeuf "pourri" mais ces notes s'envoleront à l'aération. En bouche, il y a de la matière avec des arômes de cuir en milieu de bouche et en finale. Les tannins sont bien serrés. C'est finalement pas mal..

1er Pirate : Château Castel Haute-Judée, Isaraël millésime ?: Le nez se présente d'abord Réduit puis évolue sur des notes de cassis et de menthol. La bouche est régulière ayant un jolie tendance au développement avec des tannins granuleux.

2000 : Wouaaahhhh...Il présente un joli nez légèrement sur l'alcool avec des notes de graphite et de fruits noirs...Mais ce qui impressionne le plus c'est la bouche. D'abord sphérique, le vin s'ouvre... et s'épanouit pour déverser des ondes de plaisirs...avec de belles notes chocolat, café..C'est un vin très dense avec de très beaux tannins perlés. Admirable !
L'image de ce vin en bouche c'est : O.......(_)..... _ _ /...Je ne sais pas si c'est très clair.

Vous l'avez compris..Un grand

2001 : Nez quelque peu solaire et sur le fruit. En bouche, il a une jolie trame associée à une jolie acidité. Les tannins sont fins. Jolie finale. C'est bien

2002 : Nez sur les fruits cuits, la pâte de fruits noirs et quelques notes animales. En bouche, belle structure tannique et belle matière avec des notes de pruneaux et de joli boisé. Là encore, un joli vin.

Dame de Montrose 2003 : Nez sur le cassis. Un vin svelte (en tous cas bien plus svelte que le précédent et aussi moins plaisant) . Je n'aime pas ce manque de trame et de matière surtout pour cette année... Décevant.

2003 : Nez sur le poivron, la fraise....tagada ( comme le dira sûrement Denis) , En bouche l'attaque est souple avec une très belle matière en milieu de bouche et du corps, du corps, du corps... Tannins bien présents et un peu assèchant. Sérieusement un très grand vin avec un potentiel...Pffff... Je n'en ai pas et je le regrette mais j'aimerai le revoir dans 5 à 6 ans.. Quelle différence avec le second vin ! A noter, et c'est important, le vin est carafé depuis 9h30 et bu 12 heures plus tard.

Cos D'Etournel 2003 : Nez sur la violette et peu sur le fruit. Bouche onctueuse, dense avec des notes de café et une pointe d'amertume. Les tannins sont fins, secs et précis. Encore un beau vin... dans cette belle série.

1996 : Nez évolué, animal, sur le cuir et le petit poivron. En bouche, l'attaque est souple et se poursuit par une légère acidité. J'ai tout de même l'impression d'un manque d'étoffe. Je note une rétro sur le cacao.

Cos d'Etournel 1996 : Nez sur les fruits rouges avec une pointe de sucrosité. La bouche est en rapport, souple, gourmande sur des tannins fins.

1995 : Nez chaud, vif... La bouche manque de matière et les tannins sont bien fondus.

1994 : La belle surprise de la soirée....Le nez est sur le poivre, le cassis et le cuir. Ce vin, d'une jolie texture, montre en bouche une belle matière avec des tannins présents, précis et bien posés.

1990 : Nez kirsché, floral et poivré. En bouche, on retrouve ce côté poivré et épicé mais aussi un manque de longueur.

Cos d'Etournel 1990 : Bouchonné

1989 : Nez sur la frangipanne, animal sur le cuir. Jolie trame en bouche, velouté avec des notes de cacao. Je note une pointe d'acidité en milieu de bouche sur des notes épicées. Les tannins sont précis et domptés. Un vin élégant et très beau.

1988 : Le nez est fermé, peu expressif. En bouche on notes des tannins bien présents et des notes de cuir dans ce vin fluide en bouche.

1986 : Nez tertiaire, sur les champignons et les fines épices auxquelles se mêlent un peu de fruit. La bouche montre beaucoup d'amertume. C'est un vin austère sans relief.

1983 : Nez fruité, bouche souple avec des tannins fins. Joli vin à boire.

1981 : Nez sur la chaussette, pas très net. On sent la fin..pas seulement de la soirée... ;) Je n'ai rien noté d'autre...Désolé.

Pour conclure mon classement Montrose(Quinté) - Hors Pirates :

1 : 2000
2 : 2003 pour son incroyable potentiel
3 : 1989
4 : 2002
5 : 1994


Une excellente soirée passée en très bonne compagnie et je ne parle pas que des vins....Du plaisir...

Si certains créateurs , modérateurs de ce forum, se demandent encore le service rendu de ce site....Il leur suffira d'imaginer...des LPviens lors de cette rencontre qui a été rendu possible grâce à eux ( un grand merci) et je remercie également Denis, pour ses Sprüngli

J'attends le CR de Frédéric avec impatience. Décidément, la suisse est à l'honneur...
01 Oct 2006 14:46 #10

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Réponse de charlesv sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

D'après le CR de philippe Barret, un bilan en demi-teinte...

Défauts : 2 (1990, 1986).

Bons ou très bons : 5 (03, 00, 94 ,89 ,83).

Mitigés : 4 (04, 02, 01, 95).

Décevants : 5 (98, 97, 96, 88, 81).

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
01 Oct 2006 15:19 #11

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Réponse de milleret sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Alors Claudius ...tu vas te "ruer" sur tes commandes de Montrose ....je te conseille d'encaver trois caisses de 88 ...pour les 30 années à venir! Et pour renouveler ta réserve de vinaigre ...six caisses de 2000 ....c'est bien ce que je viens de lire dans le précédent commentaire de Jean Pierre !
01 Oct 2006 15:37 #12

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Réponse de BARRET Philippe sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Il ne faut pas exagérer non plus. Le bilan peut apparaître en demi-teinte par rapport à l'exigence qu'on est en droit d'avoir sur de telles bouteilles vendues, au moins dans les derniers millésimes, à des prix qui peuvent rendre exigeant... Mais c'est quand même meilleur dans l'ensemble que Reignac ;). Et puis dans le lot il y a des bouteilles qui me paraissent anormales, en particulier le 90.

Philippe

Philippe
01 Oct 2006 16:13 #13

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Réponse de charlesv sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Philippe,

C'est bien comme cela que je lis le CR.

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
01 Oct 2006 16:18 #14

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Bonjour à tous,

Merci encore NyGiants pour cette rencontre toujours aussi joyeuse (vous m'aviez manqué les gars !!).
Malgré mon retard et le RDV boulot qui me pendait au nez, j'ai pu goûter à tout (mais j'ai bossé dur et longtemps dans la nuit pour racheter mon âme).

Je posterai quelques CR lorsque j'aurai plus de temps.

Dors et déjà >

* 1 grand regret : Cos d'Estournel 1990 bouteille viciée, mais avec une matière suave et profonde en bouche ("Un magnifique bouchon velouté" comme m'a justement lancé Frank).

* 2 grandes déceptions : Montrose 1996 vert (ou est-ce le 1995 ? Je confonds peut-être n'étant pas sûr des n° de bouteille... Mais ce n'est pas totalement ma faute) + Montrose 1986.

* 1 confirmation magnifique : Montrose 2000, tout simplement grandissime.

* 1 très belle surprise qui nous a fait regoûter le vin pour nous assurer qu'il n'y avait pas une erreur de n° : Montrose 1994 (là je suis sûr qu'il s'agit bien de ce millésime).

* 6 Confirmations de vins très réussis dans des registres différents : Montrose 1995 (j'étais très en retard sur les autres laissant 15 à 20 minutes au vin dans mon verre où il s'est franchement révélé - cela dit, je confonds peut-être avec le 1996 - n'étant pas sûr des n° de bouteille... Mais ce n'est pas totalement ma faute), Montrose 2003, Montrose 1989, le pirate Cos d'Estournel 2003, Montrose 1983 tout en dentelle mais loin d'être décharné, et un petit peu en deçà mais très agréable Montrose 2002.

* 2 Petits doutes, mais en "Confiance" : Montrose 1990 (bouteille quelque peu défecteuse au nez et en bouche semble-t-il), Montrose 2001 (déséquilibré sur l'alcool, il a commencé à se réveler avec une jolie profondeur au bout d'un certain temps, mais je devais vraiment passer à la suite).

Le reste n'avait pas grand intérêt (je mets à part la Dame de Montrose 2003, plutôt bon, complexe et minéral surtout en s'aérant, mais un peu trop boisé, et le Montrose 2004 agréable, quoiqu'aux saveurs assez monolithiques... Donc en deçà relativement au reste).

Cordialement,
dfried
01 Oct 2006 18:38 #15

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Réponse de claudius sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Tout d'abord bravo pour cette splendide dégustation!

pers. je suis assez surpris par certains résultats:
Montrose 98 j'ai eu l'occasion de le comparer à qqs pairs (Cos, Pichon B & C & qqs autres), il ne m'a pas semblé manquer de matière ni de maturité, c'était le seul vin profond et minéral de la série.

le 2001 m'a semblé supérieur au 2002 et avec une belle longueur ...

et puis je trouve Montrose un vin puissant et profond ...

enfin tout est relatif et tellement changeant, j'ai dégusté hier un Montelena 1995, lauréat de la dégustation France / USA Cab.Sauv. que viens de réaliser le GJE ... pour nous il est arrivé en dernière place et c'est la seule bt qui n'a pas été bue jusqu'au bout , comme quoi ...
01 Oct 2006 21:23 #16

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

En préambule je voudrais préciser que je me sens bien incapable de juger définitivement tous ces vins dont je n'avais bu que 2 ou 3 millésimes,et un seul plusieurs fois, le 1983.Surtout sur 2 petites gorgées par vin!

Je ne peux que donner mes impressions qui ,d'après ce que j'ai lu ,rejoignent assez celles de Philippe Barret.

J'ai trouvé le niveau général très bon avec peu de vins à "jeter" même parmi ceux classés décevants, confirmant la réputation de sérieux du domaine.

On retrouve dans la plupart une gamme aromatique de famille, plus ou moins expressive, avec souvent des notes de viande, de graphite , de fruits rouges, parfois de chocolat ou de café, et ,pour les meilleurs de tabac, de cèdre , de cuir.

La stucture tannique se retrouve également : très marquée pour certains millésimes (2004,2003,2002,2001,1996 )plus fine pour d'autres comme 1989 jusqu'à devenir bourguignonne sur le 1983, effectivement.Elle est toujours de qualité.De la puissance sans lourdeur.

Parmi les très bons vins :
-2000 équilibre presque parfait, très bon en l'état + un gros potentiel
-1989 le grand vin à maturité
-1983 complexité des aromes, finesse et beaucoup de plaisir bien que j'ai bu il y a quelques mois une bt plus flatteuse encore.

Les bons vins :
-1994 surprenant
-2003 plus sur le potentiel que sur le réel plaisir du jour
-Dame de Montrose 2003 avec certainement moins de matière que le 1er vin mais quel plaisir dans l'instant avec fruité et tanins bien plus fondus

Assez bons :
-1995(presque dans les bons),2002,2001,1997( moins décevant que 98 par ex)

Décevants :
-1998,1996(tanins amers),1988(encore un 88 décevant!) ,1986,1981(leger défaut),1990(défaut)

Je ne juge pas le 2004 vraiment trop jeune.

Je suis persuadé que certains de ces vins décevants se révèleraient meilleurs dans d'autres conditions et sans défaut.

Parmi les pirates Cos 2003 semblait plus fermé et moins agréable que Montrose 2003 passé juste avant.
J'aurais aimé gouter le vin israelien non bouchonné car il n'était pas ridicule, de même que Cos 90 bien sûr!

En résumé une soirée d'exception qui valait la peine d'être vécue.

Merci à l'organisateur et vivement la prochaine.
02 Oct 2006 00:05 #17

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Merci à tous pour cette très belle verticale.
Pour ma part, j'ai noté un changement de style à partir de 2000, avec plus de finesse, des tanins moins rudes en finale.
Pour moi, le 81 n'est pas en bout de course, au contraire, je pense qu'il n'a pas encore digéré tous son tanin ! Je pense que qq années de plus le feront évoluer vers le profil du 83.

Thien

Thien
02 Oct 2006 11:08 #18

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Content de voir que Montrose 1994 se soit si bien comporté.

J'avais laissé un CR fin 2005 sur ma 1ère bouteille de Montrose 1994 et j'avais été surpris par la finesse et le velouté de ce vin.

Aucune trace de verdeur dans mes bouteilles en tout cas !


Santé - Pascal
02 Oct 2006 12:53 #19

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Réponse de NyGiants sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Cette dégustation a été pour moi riche d’enseignements :

17 convives, c’est le max du gérable. On a tout juste de quoi déguster dans le verre.

Ce genre de dégustation ne doit pas se préparer dans la précipitation, notamment quelques heures avant : j’avais décanté 5 bouteilles puis perdu le papier sur lequel j’avais noté la forme de chaque carafe et de son contenu. J’ai pu reconstituer le puzzle mais c’est un peu stressant à quelques minutes du début …

Une verticale doit être faite à l’aveugle, surtout quand il y a des pirates, ça permet de ne pas avoir trop de préjugés sur les millésimes. Le meilleur exemple est le 94 que beaucoup (tous ?) n’attendaient pas à ce niveau. On m’a même demandé de retirer le papier alu qui cachait la bouteille pour bien vérifier que c’était bien un 94.

Il faut se méfier des conseils des domaines sur les temps de décantation de leurs vins. Les temps m’ont paru parfois fantaisistes, en particulier pour le Montrose 90 qui à l’ouverture était d’une complexité et d’une sauvagerie folles (vers 13.30) alors que le vin est apparu beaucoup plus (trop !!) sage le soir.

La verticale permet de dégager le style (fut-il évolutif) du domaine. C’est une banalité, mais il ne m’a pas été donné de faire ce genre d’exercice auparavant, donc ma constatation est qu’on est sur une grosse base tannique mais beaucoup moins accrocheuse que je ne l’aurais pensé. La trame est toujours serrée et élégante (sauf 97 qui jouait dans une autre catégorie. C’est d’ailleurs le seul vin qui présentait une robe franchement évoluée en comparaison de tous les autres millésimes, y compris 81 et 83, qui étaient de ce point de vue assez homogène.).

Ensuite, au niveau dû nez, j’ai trouvé les fruits plutôt discrets dans l’ensemble alors que les arômes de cuir, de tabac, de réglisse, de menthol et d’épices étaient récurrents. Comme l’a dit un de mes voisins de table, Ldeydier, il aurait été intéressant d’inclure un ou deux Pauillac de bonne facture dans l’équipe des pirates, on aurait eu des surprises.

Montrose m’a semblé être un vin plus intellectuel qu’un vin de plaisir. Je ne suis pas tout à fait d’accord sur la réputation d’austérité que le domaine traîne derrière lui, mais assurément, ce n’est pas un grand séducteur.

Mon quarté dans l’ordre :

Montrose 2000, j’ai aimé sa densité et son intensité, sa complexité. En bouche il envahit tout et reste accrocher sur la langue pour ne plus sembler vouloir repartir.

Montrose 94, grosse, grosse surprise (qui justifie à mon avis la dégustation à l’aveugle !!). Aux antipodes de tous les 94 que j’ai pu déguster jusqu’à présent, sauf peut être Roc de Cambes, mais les vins sont trop différents pour espérer comparer). On a une belle amplitude et des tanins soyeux. Un « chouyat » plus acide que le 95 et une belle persistance en bouche. En deuxième place car je ne l’attendais vraiment pas à ce niveau.

Montrose 89 : curieusement je n’ai pas de note sur ce vin, mais l’impression générale est très forte.

Montrose 90, je le mets à cette place parce que j’en ai aussi un souvenir à l’ouverture. A mon avis, il a été carafé trop longtemps. Je n’ai pas relevé de défaut identifié par Raymond de Denis ; il faut dire qu’autant je suis sensible aux arômes de poivron, autant le bouchon… Je lui ai trouvé un style presque bourguignon, tout en élégance, avec un côté floral et sous bois. Je suis donc aussi très loin de l’appréciation donnée par Philippe Barret.

Mention spéciale pour la Dame 2003 qui se boit très bien en ce moment et Montrose 2003 qui bien qu’austère et dans une phase de prise de bois, a un énooooooorme potentiel. On est loin des premiers CR de dégustations, mais je le savais déjà. JM Quarrin, dans ses derniers feuillets recommandaient de carafer 24 heures, il n’a eu que la moitié.

Grosse déception : Montrose 96. C’est fermé de chez fermé et la maturité est bien planquée.

Cheers

Nicolas

ps pour Dfried: pas d'erreur sur la concordance des millésimes et de tes notes!
02 Oct 2006 13:26 #20

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Réponse de Bertrand Le Guern sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Une verticale doit être faite à l’aveugle

Hum! moi qui suis un inconditionnel, voire un intégriste, de la dégustation à l'aveugle, concernant une verticale j'ai des doutes sur sa pertinence, même si je conçois que des "p'tits jeunes" y cherchent une information sur l'évolution d'une propriété dans le temps, ce qu'un vieux crabe comme moi a bien intégré; la comparaison des millésimes ne soufre guère de remise en cause, aussi ici l'aveugle ne me paraît pas aussi indispensable que pour une horizontale.

blg
02 Oct 2006 14:06 #21

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

D'autant plus qu'accorder un traitement (en terme de carafage) différent aux bouteilles en fonction du millésime relève déjà d'un a priori, même s'il est basé sur les infos données par le Château.
Pour ma part, quand je fais une verticale, je la fais dans l'ordre des millésimes, l'aveugle n'ayant par ailleurs dans ce cas guère d'intérêt.

Luc
02 Oct 2006 14:18 #22

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Réponse de BARRET Philippe sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Il y a effectivement eu débat au début de la dégustation mais Nicolas avait déjà tout bien organisé et c'eût été un peu idiot de tout remettre en cause au dernier moment.
Mais personnellement je trouve beaucoup plus logique de faire une verticale dans l'odre décroissant des millésimes (voire croissant, ce qui permet encore mieux de voir l'évolution du travail du domaine) et pas à l'aveugle, évidemment.

La question des vins pirates est secondaire pour moi, c'est un autre jeu qui a allongé un peu inutilement la dégustation qui était déjà copieuse. Si on veut être complet, l'idéal est d'avoir une deuxième bouteille d'un millésime "normal" particulièrement représentatif (par exemple le 2002) pour étalonner le palais au début de la dégustation.

Mais c'était quand même très bien Nicolas ;). C'est juste l'avis d'un "ancien" que je vois partagé par deux autres "vieux" routiers de la dégsutation !

Philippe

Philippe
02 Oct 2006 14:56 #23

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Réponse de NyGiants sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

C'est peut être un "travers" de jeunesse. Toutefois, je pense que commencer par Montrose 2003 n'aurait pas été une bonne chose (et ne pas le décanter non plus).

Quant au pour ou contre l'aveugle d'une verticale, je suis pour faire l'expérience "à découvert". Je me demande toutefois, si face à Montrose 90, on n'aurait as été tenté de lui touver (ou de chercher) telle ou telle caractéristique... idem pour des millésimes moins recherchés, type 94.

Enfin bon, je dis ça, je dis rien...
02 Oct 2006 15:23 #24

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Réponse de yr sur le sujet Re: Sacrée soirée.. !!

Juste un petit mot rapide pour dire qu'on a passé une très bonne soirée, dans la bonne humeur.

Et aussi pour dire qu'il n'y a rien de tel qu'une dégustation à l'aveugle pour mieux apprendre du vin, et aussi faire preuve d'une certaine humilité.A étiquette découverte on "intellectualise" de trop, et pour faire bref on fausse son commentaire en mélangeant ses propres impressions à ce qu'on a déjà lu sur un vin.

J'ai beaucoup appris lors de cette dégustation,j'ai été performant sur les vieux millésimes que je connaissais, et médiocre sur les plus recents. Par exemple je suis passé à coté de Montrose 2000 dont je n'ai pas tres bien vu sur le coup une très nette supériorité avec d'autres millésimes.

Je n'ai pas reconnu Montrose 2003, pourtant bu il n'y a pas si longtemps.Idem pour le 1990.

C'est comme ça qu'on progresse dans l'analyse, à mon avis du moins.

La venue des deux Cos etait une bonne idée, c'etait un bon sparring partner (et même plus !)pour Montrose sur 2003 et 96 notamment.

Je ferai plus tard un commentaire plus détaillé de mes impressions.

YR
02 Oct 2006 16:31 #25

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Réponse de satristim sur le sujet Re: Montrose

Un grand merci à Nicolas pour ses talents d'organisateur.
Une très belle soirée...

Sinon, les murs ont des oreilles.
Conversation enregistrée à leur insu au café de la Mairie, à Issy.

Cordialement
Frédéric

***

- LUI Alors, cette verticale Montrose? (silence) T'as perdu ta langue? ... J'en étais sûr, t'as rien recraché, et tu te souviens de rien...
- Satristim Tu permets, j'ai même pris quelques notes. Le problème, c'est plutôt que j'ai trop recraché... En plus, je suis un peu embarassé...
- LUI Ah bon? Tu veux que je te plaigne maintenant? Moi, personne ne m'a invité, à votre sauterie.
- Satristim Ecoute, dans mon quinté de tête, il y a 2 pirates.
- LUI Ah... C'est très emmerdant en effet. En plus tu es tellement prévisible que je parie que ce sont des 2003.
- Satristim Et oui... Cos d'estournel 2003, sublime et la Dame de Montrose 2003 que j'ai vraiment aimé (à l'aveugle!).
- LUI T'as préparé une synthèse?
- Satristim D'abord, mon quinté, dans le désordre: Montrose 2000, 1994, 1990, Dame 2003 et Cos d'E 2003.
- LUI C'est bien ce que je dis, tu comprends rien au vin. Tu aimes les vins jeunes, et si possible dans un millésime solaire.
- Satristim Tu la veux ma synthèse?
- LUI Tout le monde s'en fout de ta synthèse.
- Satristim Oui, mais toi...
- LUI Fais plus court que la dernière fois... On s'endort, sinon.
- Satristim Ecoute, c'était ma première grande verticale. Donc, imagine l'excitation d'un jeune puceau face à Rita Hayworth dans "Gilda"
- LUI Regarde, tu te la pètes déjà avec des métaphores scabreuses.
- Satristim Si tu veux mon avis, en un mot, j'ai franchement été un brin déçu.
- LUI C'est que tu connais rien au vin. Tu te la pètes free-style et tu ne lis pas Bettane.
- Satristim Je sais, mais bon, mon palais me dit ce qu'il me dit... D'abord, globalement, Montrose est un vin assez "monochromatique". Si je me l'âchais, je dirais limite chiant
- LUI Tu deviens grossier...
- Satristim On retrouve bien des constances, comme l'a relevé notre bout de table: des notes de menthol, d'eucalyptus. Les vins plus vieux ont des notes de cuir et d'évolution. Souvent, le fruit est en retrait avec des tannins assez abondants. Mais je ne peux pas dire que c'est un vin très "funky".
- LUI Si maintenant les vins doivent être funky, au secours...
- Satristim La palette aromatique est assez restreinte je trouve. SI je relis mes notes, au fil des millésimes, je vois que ce sont souvent les mêmes termes qui reviennent.
- LUI Toi, tu as besoin qu'un vin te fasse la danse du ventre...
- Satristim Tu te trouves drôle? (...) Globalement, il y a deux vins qui m'ont littéralement terrassés: Montrose 1994 et Cos 2003. Là, je me suis retrouvé devant de très beau flacons. Le premier avait une superbe fraîcheur, soutenu par une structure nette et une trame tannique serrée. Il y avait de belles notes de tabac, un fruit qui se dévoile en millieu de bouche. Et le Cos dévoilait un superbe nez sur le moka, la menthe, la cerise noire. C'était voluptueux, même si ce vin demande à se fondre...
- LUI Lâche-toi, tu peux dire opulent même.
- Satristim Exactement.
- LUI Et pour le reste?
- Satristim Pour le reste, je n'ai pas boudé le 2000 et le 1990. Le premier,avec sa robe magnifique, a des superbes tannins serrés, une finesse entêtante, des fruits noirs qui déboulent au galop (de la myrtille) et un fumé qui relève le tout. Le 1990 a un joli nez sur le fruit et le cuir. J'ai perçu de la cerise et des noyaux de cerise. C'est animal, cela me plaît.
- LUI Et ce fameux 2003 alors?
- Satristim Pour l'instant, prise de bois, prise de tête. Je lui ai largement préféré la Dame 2003.
- LUI Je te le dis, tu es superficiel.
- Satristim Je bois le vin maintenant, et je te dis maintenant ce que je ressens. Capito?
- LUI T'énerve pas... Ce que tu peux être susceptible. Et pour le reste?
- Satristim Mon palais fut bienveillant, mais n'a pas vraiment été emballé. Les plus vieux millésimes étaient souvent dominés par des notes de réduction ou de cuir. J'ai trouvé les 81, 86, 88 et 89 dans une phase assez ingrate. Seul le 83 pour moi tirait un peu son épingle du jeu. Quant au millésimes plus récent, 2002 et 2004, il est un peu tôt pour les juger. Il y a de la matière, mais cela ne s'exprime pas encore vraiment de manière harmonieuse. Pour les années 90, le 97 m'a paru un peu fatigué. Et le 98 m'a ennuyé. Dans le match 95-96, j'ai préferré le premier. Si tu es gentil, j'y reviendrai peut-être. Pour le moment, commande une bouteille de fronton. J'ai soif.
- LUI Tu veux parler de Bouygues?
- Satristim Tais-toi...
- LUI Non, parce que je trouve que ton finale est un peu court...Limite paresseux.
- Satristim Pas de mauvais jeu de mots, je te vois venir.
02 Oct 2006 23:17 #26

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Si quelqu'un en avait la patience, ce serait intéressant d'essayer d'intégrer une synthèse des notes de jugement sur cette verticale avec les notes que j'avais prises sur 38 millésimes de Montrose remontant au 19ème siècle.
En essayant de trouver une harmonie de style, on pourrait faire une belle vision sur ce vin.
Je n'ai pas le temps de le faire, mais ça me plairait bien.

Voici les notes que j'avais prises. Elles furent mises en valeur sur LPV. Je les ai mises au goût du jour en masquant tous les noms, pour que le texte ne comporte que des informations sur les vins, et pas ce qui pourrait ressembler à du people ou du Gala.

Xxx est l’homme qui organise les dégustations les plus folles et les plus exhaustives de la planète. Ami des plus grands producteurs et ami des plus grands collectionneurs, il arrive à rassembler des vins comme personne ne le pourrait. Ici, avec la complicité de Jean-Louis Charmolüe, le propriétaire du château Montrose, ce sont 38 millésimes de Montrose qui seront soumis à la sagacité des plus grands palais de la planète. xxx fait remarquer que la somme de connaissances des participants est absolument unique. Je reconnais des grands critiques qui publient des guides, alimentent des revues internationales sur le vin, des journalistes qui parlent du vin dans de prestigieuses revues américaines ou japonaises. xxx, le plus grand connaisseur en vins de la planète est là, xxx et son mari écrivain du vin, xxx ravissante dans des couleurs de vert et mauve, xxx, auteur d’analyses percutantes sur le vin, retiré maintenant en France, xxx, critique œnologique aux analyses polémiques dans le Wine xxx, xxx à la culture historique unique et des collectionneurs de grande pointure comme xxx, xxx et ce dégustateur fou, xxx avec qui j’avais partagé de belles bouteilles à New York qui marche sur les traces de xxx pour organiser des combats plutôt excessifs entre les plus beaux vins de la terre.
L’expérience que l’on va vivre est bien loin de ma philosophie. Car ici on va comparer des années, les juger, quand dans xxx aucun vin n’est en compétition avec un vin identique. Bien sûr on vote en fin de dîner, mais on classe des liquoreux avec des bourgognes et des bordeaux, ce qui ne porte pas atteinte à leur valeur intrinsèque. Alors que là, on va dire que 1959 est meilleur que 1961 ce qui rabaisse un des deux vins qui est splendide. L’exercice est intellectuel, car on aura vu de telles variations entre les deux bouteilles d’un même millésime qu’il y a plus d’écart entre deux vins d’une même année qu’entre deux années. Il y a eu presque toujours plus de 5 points d’écart dans l’échelle de Parker entre les deux vins de la même année, et bien souvent dix points, ce qui est énorme, rendant moins définitive la hiérarchie des années.
Mais l’exercice présente un intérêt majeur, car c’est un moyen unique de mieux comprendre un domaine. Et à ce titre, l’expérience vaut d’être vécue. Je ne boirai plus jamais Montrose de la même façon après ce que j’ai vécu. Le propriétaire était extrêmement ému à la fin de cette expérience, car en 44 ans de direction d’un domaine acheté par son arrière grand père, c’est seulement la deuxième fois qu’il a réuni des vins de ce niveau. Il complimentera xxx d’avoir su assurer la cohérence des séries de services, donnant une pertinence gustative unique.
Tout commence au déjeuner au restaurant xxx dans le magnifique salon lambrissé rajeuni d’un modernisme élégant et discret. Le champagne xxx (un Deutz) et les gougères préparent le palais. Nous passons à table. Je vais reproduire mes notes de dégustation prises au fil de la plume pour ne pas altérer la spontanéité du reportage. On sait qu’il y a des redites, car on note vite. Mais c’est l’image de l’instant.
Les nez de la première série : le 2003 est un vin frais, jeune, plein de charme. Le 2002 crée un fort contraste. Le nez est chaud, très brûlé, comme d’un Porto. Le 2000 a un nez discret, on sent l’immense potentiel. Le 1996 est un peu acide, évoquant des fruits noirs. Le 1990 est magnifique, assez semblable au 2000 mais plus ouvert. Le 1989 a une belle structure d’arômes. A ce stade, je n’avais pas encore trempé mes lèvres. Allons-y.
Le Montrose 2003 a une attaque magistrale. Il y a du fruit flamboyant, puis le bois arrive. La longueur est belle car le vin rebondit en bouche. Ce sera un très grand vin, avis qui n’est pas partagé par tous les convives dont xxx. Le 2002 est moins excitant. Il est déjà formé, alcoolique, rond, et il raconte moins d’histoires. Le 2000, quel vin ! Dans 20 ans il sera grandiose. Après une attaque très Montrose, il s’installe et s’élargit en bouche de façon splendide.
Le 1996 est un peu coincé. Il ne s’écarte pas de sa trace médiane. Il est relativement peu inspiré. Le 1990 a une merveilleuse complexité. Il suggère des tonnes de choses, sans les imposer. Du boisé bien construit, une pesanteur en bouche réelle, une longueur qui se révèlerait plus si l’on mangeait. Le 1989 semble plus agressif, plus envahissant, mais développe un charme encore plus redoutable. En fait, on peut aimer 1989 et 1990 et l’un des convives fit lever les bras pour l’un ou pour l’autre et ce fut un 50-50 quasi parfait. J’ai un petit faible pour le 1989, aussi mon classement de cette série sera : 1989, 1990, 2000, 2003, 1996, 2002. Il convient de dire que les bouteilles étaient tellement variables que ces jugements et classements s’appliquent à ce que j’ai bu, soit du verre qui m’était servi, soit du partage que je fis avec un voisin.
La deuxième série arrive et je commence par les nez. Le 1964 a un nez merveilleux, splendide, épanoui. Le 1961 est une bombe aromatique folle. Le 1959 que j’ai est bouchonné. Le 1955 a un raffinement certain et le 1953 est magique. Le 1952 sent trop la vieille armoire normande.
En bouche, le 1964 est un joli vin, à pleine maturité. Il ne ressemble pas tellement à Montrose, il est très chaleureux. Le 1961 est aqueux. On me dit qu’il titre 11,9°. Il est grand, mais pas flamboyant. Il finit un peu court et ce sera le plat qui le remettra à son niveau. Le 1959 que je goûte, pas celui qui m’est servi, est magistral. C’est un vin magique. C’est un vin intense, légèrement fumé, qui laisse une trace indélébile.
Le 1955 a trop le goût de soufre, ce qui gêne la dégustation. Le 1953 a une race énorme. Il est de la race du 1959 mais en plus léger. Il a un immense caractère. Il me fait penser à Jean Cocteau, ce génie non conventionnel à la subtilité conceptuelle infinie. Des amis auront aimé le 1952. Le nez de grenier dissuade de le boire, et même s’il a souffert on trouve effectivement quelques messages intéressants. Compte tenu des grandes variations de bouteilles on ouvrit un autre 1959 et un autre 1953. Le 1959 est parfait, le 1953 est bouchonné.
Je classe cette série dans cet ordre : 1959, 1953, 1964, 1961, 1955, 1952, mais le plat a propulsé le 1961 à de beaux sommets.
La troisième série nous fait franchir un monde. Le 1918, comme l’indique avec justesse xxx a un nez de Bourbon. C’est parfaitement juste. J’avais pensé à un bois du Canada. En bouche on sent du cassis, de l’alcool. C’est assez fabuleux. Le 1916, après le Schwarzenegger de 1918, a un nez plus attendu et en bouche, c’est chaud, c’est plein, c’est chaleureux, c’est délicieusement vivant. Je n’en peux plus car le 1911, malgré un nez un peu pétroleux et une couleur un peu trouble est en bouche beau comme il n’est pas permis. En trois vins j’emploie trois fois le mot fabuleux.
Le 1906 a un nez un peu amer, mais en bouche il est bon. Le 1898 sent le vomi de bébé. D’une autre bouteille nettement meilleure, il y a quand même du gibier. Le 1890 mériterait d’avoir été dépoussiéré par un oxygène correcteur, car sous le gibier on sent que c’est jeune, et même très bon. Le 1888 a un joli nez, une couleur plate, rosée. Il n’y a plus grand-chose dans ce vin.
J’écris sur mon papier : le 1911 est géant, le 1916 est grand et le 1918 est jeune et je classe : 1911, 1918, 1916, 1890, 1898, 1906, 1888.
Pendant ce temps le déjeuner se déroulait et nous montrait toute la finesse de la cuisine de cette prestigieuse maison. Le menu du déjeuner : Légumes du moment étuvés, truffe écrasée et fleur de sel / Bar de ligne aux cèpes, cappuccino de châtaignes / Ossau Iraty aux épices (fromage basque) / crêpes craquantes aux fraises des bois. Subtilité extrême des recettes. La sauce des légumes embellissant le jeune 2003 pour le rallonger, et le bar enchantant le 1961 qui ne demandait que cela pour montrer son immense talent, mal révélé dans une dégustation froide de millésimes en série. La petite mise en bouche consistait en une gelée d’une délicatesse infinie. Le concombre en dés n’est pas forcément l’ami du vin, mais la gelée ravissait l’âme.
S’il fallait mêler les trois séries et donner un classement je dirais à ce stade : 1959, 1911, 1989, 1990. On se quitta pour quelques heures, les femmes changèrent leurs atours, et le dîner allait nous faire rencontrer de pures merveilles de Montrose.
Commençons par la cuisine. Le menu du dîner : petit velouté à la crevette assez risqué sur le vin, mais qui trouve sa place, crème brûlée de foie gras de canard aux fèves de Tonka / Saint-Pierre clouté au basilic / pigeon rôti au raisin de chasselas, girolles et jus d’armagnac : fourme d’Ambert à la cuiller / déclinaison de poires. La crème brûlée n’a trouvé aucun accord avec aucun millésime sauf un peu avec le 1970. Ils ne se sont pas parlé, alors que le Saint-Pierre est un magique multiplicateur de Montrose. J’ai particulièrement apprécié le pigeon traité d’une façon austère mais diablement précise. C’est du pigeon que l’on a en bouche, légèrement gibier, et la précision clinique du goût transcende les derniers vins qui sont – ce qui ne gâte rien – les plus grands des six séries.
Le premier groupe comporte des vins encore jeunes. Le 1986 a un nez d’un classicisme rassurant, très riche. Le 1985 est gravement bouchonné, le 1982 est opulent au nez, mais pas très complexe. Le 1975 fleure bon, joli, élégant et léger. Le 1970 a un nez convenable, un peu en dedans, légèrement bouchonné.
Le 1986 est un vin agréable, rond, élégant, raffiné, sans aspérité, sans défaut et sans extravagance. C’est le gendre idéal. Le 1985 non bouchonné est un peu court, sec, alcoolique. Il n’a pas de vraie longueur. Le 1982 est très aqueux, comme un tissu trempé. Voilà un vin qui comme le 1961 réclame un plat. Hélas, le velouté de crevettes et chou-fleur le coince plutôt. Il est à noter qu’il a un vrai message et s’élargit un peu avec le temps.
Le 1975 est aussi aqueux, avec un très joli parfum. Il m’a évoqué le clou de girofle. Le 1970 est un peu poussiéreux, astringent, à peine bouchonné, ce qui limite l’analyse.
Je classe ainsi : le 1986 et de loin, puis 1982, 1975, 1970, 1985.
La deuxième série comporte des millésimes rares. Je n’ai pas la bonne 1949, mais l’autre sent bon. Le 1948 a un nez superbe, comme un grand porto. En bouche, le 1949 souffre un peu, mais on sent qu’il a une richesse qui ne demanderait qu’à s’exprimer. L’autre 1949 est immense. C’est un beau vin de grande persistance. Le 1948 parait plus léger mais il développe une intensité et une complexité remarquables. C’est inhabituel, mais absolument passionnant. Le 1947 a le nez d’un vin ouvert tard. Avec de l’air, il se débarrasserait de sa capuche de champignon. En bouche c’est exceptionnel. C’est grand, expressif, et d’une longueur extrême. Quelle trace en bouche. C’est un immense vin. Il m’a rappelé de merveilleux 1947 que j’ai bus.
Le 1937 a un nez un peu fatigué. On sent que la trie a été peu sélective. Il est assez agréable, un peu astringent. Le 1934 a le nez transformé par le poisson qui m’est servi. Il est très grand en bouche. Un peu austère mais formidablement présent. Le poisson est évidemment un bonheur sur ces vins. Je classe 1948, 1947, 1934, 1937, 1949 ce dernier figurant ici à cause de la bouteille.
Mon orgueil gaulois a chaviré quand mon voisin de Hong-Kong aux racines chinoises me dit : vous devriez manger votre olive, car elle élargit le 1934. J’avais prudemment repoussé ce fruit sur le bord de l’assiette, craignant une mésalliance, et c’est un homme du soleil presque levant qui me donne une leçon de gastronomie. Le coq gaulois vacillait d’un coup. Car mon compère avait raison !
Arrive une série de légende, le feu d’artifice. Le 1945 a un nez totalement exceptionnel, très largement au dessus des autres. Son goût est incommensurable, fantastique. Le 1929 a un nez plutôt serré. Il fut ouvert tard. Magnifique en bouche avec du velours. C’est chaud, sucré, c’est grand. Il se développe avec bonheur. Le 1928 a un nez moins grand, pour celui qui m’est servi. Mais en bouche, c’est d’une jeunesse incroyable. C’est grandiose, c’est un vin immense (devant tant de splendeurs le vocabulaire se rétrécit, car on veut passer moins de temps à écrire qu’à boire). A ce stade, on se dit qu’avec 45, 29 et 28, on tient ce qui se fait de mieux. Attendez donc ! Le 1926 a un nez très pur et joli, et en bouche il est brillant, jeune, d’une structure remarquable. Le 1921 a un nez chaleureux comme il est impossible d’imaginer. C’est de la vanille, du Porto, c’est chaud. En bouche, c’est un peu plus déstructuré, fumé, sucré comme un fruit confit avec du litchi. C’est le plus oriental des Montrose de ce soir. Le 1920 exhale une merveille de précision. En bouche c’est plus court qu’au nez, mais c’est imprégnant et solide. Le 1900 appelle ce mot actuel : « respect ». C’est un témoignage de la perfection du vin, même s’il a un peu souffert. Le 1893 a un nez de prime abord soufré, ce qui aurait disparu à l’oxygène. Dès qu’on attend, on trouve un vin magistral, d’une dimension encore nouvelle.
Les 21, 20, 28 et 26 sont faits du même moule, sucrés, chauds, chaleureux, comme si quelque vin algérien était venu fauter. Je fais un classement : 1926, 1928, 1893, 1945, 1921, 1929, 1920, 1900, à cause de cette opacité sur le 1900. Mais en faisant un nouvel essai le 1900 se découvre et rappelle combien cette année est grande. Le 1921 est le moins Montrose de tous, le 1926 est gigantesque. Ce qui me frappe, c’est que le 21 et le 26 puissent être du niveau du 28. J’ai été frappé que la dernière série, que le pigeon adore, est souriante, ensoleillée, quand la série précédente avait produit des vins plus austères, plus encyclopédiques.
Faire un classement global est quasi impossible, d’une part du fait des variations de bouteilles mais aussi parce que chaque série produit une impression par elle-même. Le 1945 placé dans le dernier wagon n’aurait pas donné la même réaction s’il avait figuré avec ses congénères de la série précédente. Je hasarde cet ordre : 1959, 1926, 1928, 1986, 1948, 1989, 1893, etc. Mais je pourrais aussi bien mettre le 1926 en premier.
Le sommelier nous fit goûter un Coteaux du Layon 1928 dont deux bouteilles avaient des variations de couleur invraisemblables. L’une jaune citron, l’autre rose bonbon. Et c’est le même vin ! Il voulait ainsi rappeler les variations que nous avions vécues pour chaque millésime.
Jean Louis Charmolüe est un être sensible, fin, qui vivait cet événement avec une émotion intense. Il nous donnait de son vin une approche unique, car on en sait maintenant beaucoup. Il a parlé avec passion et amour de son vin. Sa sensibilité a rendu ma dégustation encore plus émouvante. xxx avait organisé brillamment la ronde des millésimes et a rendu un hommage appuyé et justifié à l’ensemble de l’équipe de xxx. De tels événements uniques marquent la vie d’un dégustateur.

Nota : le rappel de mes notes n'a pas pour but de limiter la joie de ceux qui ont fait cette si belle dégustation dans une ambiance de connaisseurs, mais d'élargir la perspective, pour montrer que si la décennie 1980 apparait fatiguée à certains, Montrose en a "sous la semelle", quand il s'agit de l'espérance de vie.


Cordialement,
François Audouze
03 Oct 2006 01:05 #27

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Oufff ! difficile de passer après un tel pavé !

Et bien moi je l'ai trouvé super ta soirée mon Nico. Ecoute pas tous ces râleurs qui ont envie de connaitre le millésime de ce qu'ils viennent de déguster, trouvent que le rythme est un peu haché, etc.

T'es le meilleur c'est ton Franky qui te le dit -))))

Bon autant le dire tout de suite, je ne suis pas très Bordeaux comme garçon. je trouve ça souvent cher pour le plaisir que ça procure. Mais je dois reconnaitre qu'il y a même des vins que ej qualifierai de bon rapport qualité/prix. C'est dire... Monrose 2000 évidemment. La grande classe. Puissance, précision et élégance. C'est le regretté Henri Jayer qui disait, je crois, qu'un grand vin est bon à tous les âges. Et bien la on y est les amis, magnifique aujourd'hui et splendide dans 20 ans.
Ensuite le 2003 m'a vraiment bluffé par sa finesse et sa fraicher. Le 1989 également avec son caractère suave constitue le dernier de mon tiercé gagnant.

Ensuite 1994, j'ai bien aimé l'ouverture mais l'aération l'aplatit un peu vers des notes moins dynamiques. Le 2002 pas mal non plus dans sa rigidité un peu froide.

Dans les millésimes anciens le 1983 se présentait mieux que le 1981. Les 2 vins tenaient encore tout à fait la rampe. Il aurait fallu les goûter plus tranquillement et les laisser évoluer dans le verre sur un bon moment pour en profiter plus complètement. Il était déja tard !!! Malgré cela le 1983 présentait un trés beau touché de bouche soyeux (pétale de rose). Le 1981 était plus revêche avce des tannins dominant un secs.

Voili voilou.

A+
Frank

"c'est en sciant que Leonard De Vinci"
03 Oct 2006 09:52 #28

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Réponse de NyGiants sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Satristim,

je te rejoins complètement quand tu dis que Montrose n'est pas très Funky... mes notes aussi tournent toujours avec 4 ou 5 termes sur l'expression aromatique. C'est ce que j'ai essayé de dire en disant que ça n'était pas un grand séducteur.

Toutefois, le 90 à l'ouverture, c'était James Brown qui chantait "S-- Machine":?
03 Oct 2006 16:06 #29

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Réponse de Jean-Pierre sur le sujet Re: des LPViens parisiens, Montrose et quelques autres

Toutefois, le 90 à l'ouverture, c'était James Brown qui chantait "S-- Machine"

Dis Nicolas, tu l'avais carafé? je ne me souvien plus et si oui combien de temps?

Car ce que tu nous dis laisse à penser qu'il n'aurait ^peut-être pas dû l'être ce qui confirmerai mon approche (personnelle) de ne jamais (ou presque) carafer les millésimes au-delà de 5-6 ans.
03 Oct 2006 16:18 #30

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