Toutes les bonnes choses ont hélas une fin, restent les bons souvenirs, les photos ... et les délicieuses bouteilles corses ramenées en Belgique

Je ne m'attarderai pas sur la beauté de l'île, ses paysages magnifiques tant en bord de mer qu'en randonnée en montagne, le charmes de ses villes et villages, l'accueil chaleureux des corses ... mais plutôt sur la partie propre à ce forum, les vins corses. Ayant fait un tour complet de l'île et étant resté un peu plus de 2 semaines, nous avons eu l'occasion d'avoir un bel aperçu de la production vinicole corse. Le moins qu'on puisse dire c'est que cette région qui m'était totalement inconnue recèle quelques merveilles.

Une petite photo des coteaux de Patrimonio, pour le plaisir, une bel aperçu de Corse, des montagnes qui plongent presque directement dans la mer et quelques vignes qui s'accrochent sur les coteaux


Voici donc un petit tour de ce que nous avons dégusté au restaurant, ou via des achats cavistes pour les repas au gîte ou encore lors de visites de domaines.

Pour notre première semaine, nous logions à Sartène, première mission, trouver un magasin vendant les produits locaux à prix honnêtes ... ça, c'est déjà toute une mission en soi, parce que des attrape-touristes, il y en a évidemment, et les variations de prix sur une bouteille d'un endroit à l'autre sont de près de 50 %. Je fais donc un petit peu de pub, enfin, je dirais plutôt venter les louanges d'une bonne adresse qui le mérite :

[size=large]La cave sartenaise[/size] (à Sartène évidemment). Une bonne partie des vins de notre séjour y ont été achetés. Le magasin se trouve sur la place, avant de passer sous l'hôtel de ville vers la vieille ville. A côté des classiques fromages, charcuteries, miels et confitures, une très belle sélection de vins, à des prix proches des prix domaine. A titre d'exemple, Canarelli rouge 2010 à 16,50 €, Patrimonio d'Y. Leccia à 15 € (YL 12 €), Fiumicicoli blanc 2011 à 9 € (8,30 € au domaine), Torracia 8,50 €, cuvée Oriu 16,50 €... (Ces différents vins ont été systématiquement trouvés plus chers ailleurs). L'accueil est de plus très sympathique par des personnes agées dévouées.

Et maintenant, les CRs des bouteilles qui y ont été achetées.

[size=large]Domaine de Torraccia, Corse Porto-Vecchio, 2009[/size]

50% Niellucciu, 10 % Sciaccarellu, 30% Grenache, 10% Syrah.

Nez sur la prune fraîche, les épices, quelques notes végétales et, arôme que l'on découvrira au fil du séjour, de myrte (que l'on goûtera à toutes les sauces, liqueurs, sauces, ...).
En bouche, les tanins sont assez souples, ça se boit plutôt facilement.


[size=large]Clos Canarelli, Corse Figari, 2010[/size]

Niellucciu, Syrah.

Nez profond, épices, myrte, notes fumées, fines notes d'élevage.
Bouche dense, aux tanins déjà étonnament souples, mais néanmoins présents, l'élevage est fort bien intégré dans une bouche complexe et longue, épicée et fraîche, sur des notes végétales de myrte, de figues et de prunes.
Quelques similitudes en bouche avec de beaux Chianti Classico.
Certainement un bel avenir sur cette bouteille.


[size=large]Domaine Fiumicicoli, Corse Sartène, 2010[/size]

60% Niellucciu, 20% Sciaccarellu, 20% Syrah.

Robe rubis pâle.
Nez épicé, minéral, avec ces notes végétales et épicées à la fois de myrte.
Bouche vive, aux tanins souples, c'est croquant et rond. Un vin plus facile d'accès en jeunesse qui procure un plaisir gourmand immédiat, mais qui viellira certainement très bien sur les 5 prochaines années.
Un vin qui a du peps.

[size=large]Domaine Fiumicicoli, Corse Sartène, 2011[/size]

100% Vermentino.

Robe jaune paille, brillante.
Au nez, pamplemousse, citron, légèrement fenouil et quelques notes végétales de fleurs sauvages (aspérule).
Le lendemain, quelques touches de mangue et anis se manifestent aussi.
Bouche très fraîche, vive, ample en milieu de bouche, sans être grasse, à la finale assez longue sur de beaux amers nobles.
C'est tendu du début à la fin, dynamique, avec de fine note anisée et un peu garrigue.
Accord parfait sur le fromage de brebis local.

[size=large]Domaine de Torraccia, Corse Porto-Vecchio, Cuvée Oriu 2006[/size]

80% Niellucciu, 20 % Sciaccarellu.

Robe rubis très pâle, un peu d'évolution sur le bord du disque.
Le nez est essentiellement sur des senteurs de maquis et garrigue, quelques notes fumées et épicées.
En bouche, la matière semble assez légère, sur ces notes d'herbes, d'épices, de garrigue, mais la finale contraste par une longueur étonnante au vu de l'attaque.
Les tanins sont parfaitement polis.
Un vin qui joue plus dans le registre de la finesse.
N'aura aucunement bougé sur 3 jours.


[size=large]Restaurant Santa Barbara à Sartène, vins du domaine Sant Armettu[/size]

Un très chouette resto, gastronomique, avec jardin et terrasse superbement aménagés et vue imprenable sur Sartène, coucher de soleil en prime :


Les notes sur les vins sont très brèves, on a plus profité du moment et du cadre.

[size=large]Domaine Sant Armettu, Corse Sartène, 2011[/size]

Proche de Fiumicicoli mais plus rond, moins incisif et plus fruité.

[size=large]Domaine Sant Armettu, Corse Sartène, 2011[/size]

Très facile d'accès, tanins quasiment absents, avec le peps de la jeunesse.

Nous partons ensuite pour le nord et Saint-Florent où nous passons notre seconde semaine en Corse.

[size=large]Domaine Renucci, Corse Calvi, cuvée Vignola 2009[/size]

Robe rubis pâle.
Nez d'orange sanguine, de myrte et d'épices, touche un peu giboyeuse plus profonde.
Bouche tapissante, sur la prune, la myrte et l'orange sanguine, avec une acidité fine qui porte longuement le vin sur une finale épicée.
Le lendemain, le côté épicé s'atténue et des notes de figues se manifestent.

[size=large]Visite au domaine Pieretti, cap corse[/size]

Un des 4 des domaines du cap Corse croise notre route touristique, nous nous arrêtons, au hasard, nous sommes dimanche, nous apercevons une dame dehors à qui nous demandons si le domaine est ouvert. Il s'agit en fait de la propriétaire et viticultrice qui nous accueille chaleureusement et ouvre le caveau pour nous.
Tous les vins étant ouvert, nous en profitons pour faire un tour de la gamme.

Les blancs sont un rien réduits au début mais ça s'estompe à l'aération, pour livrer ensuite une bouche précise et nette. Un peu plus grasse pour la seconde cuvée élevée plus longuement sur lies.

Les rouges sont hélas servi un rien chaud pour certains, ce qui déssert un peu les vins d'entrée de gamme, mais ne pose aucun souci pour les suivants.

Un intéressant Neliuccu 100%, au nez axé quasi essentiellement sur le pruneau très marqué. La bouche demande à s'assagir car les tanins sont encore fort virils, mais nullement secs.

A Murteta (terre de myrte en corse), un Alicante 100 %, sélection massale des meilleures vignes du grand-père. Un vin tout en finesse et en complexité, du velours en bouche, une finale longue et élégante.

Muscat du cap corse, hélas déjà épuisé, l'aromatique exubérante classique du Muscat, une bouche à la belle liqueur, équilibre parfait à l'alcool superbement intégré, et belle vivacité en finale pour un vin qui reste frais.

[size=large]Visite au domaine Stéphanie Olmetta, Patrimonio[/size]

Basé à 2 pas de St Florent, tout proche de Patrimonio, je profite d'une matinée plage de la petite famille pour faire un petit tour de certains domaines proches de St Florent.

Je débute par le domaine Stéphanie Olmetta, dont j'avais lu du bien ici même en préparant le voyage, domaine récent (6 ans) de 7,5 ha, labelisé bio et travaillant uniquement en monocépage, Vermentino pour le blanc, Nielliuccu pour le rosé et le rouge, et bien sûr Muscat à petit grain pour le muscat du cap corse.

La famille se dorant au soleil, j'ai le temps, je déguste la gamme.

Le Patrimonio blanc 2011 tout d'abord, classique, franc, simple, peu être un rien trop. Néanmoins une belle fraîcheur, un bon blanc d'été.

Rosé 2011 ensuite, joli volume, fraîcheur, bien fait, mais j'accroche difficilement au rosé en général.

Rouge 2009, déjà, une philosophie que j'aime, bien que de taille modeste, le domaine fait l'effort de ne sortir son rouge qu'une fois prêt, sachant parfaitement que le Nielliuccu n'est pas à son avantage en jeunesse avec des tanins souvent trop saillants, c'est donc le millésime 2009 que je déguste.
Un beau nez profond aux arômes de maquis, myrte, épicé juste ce qu'il faut, et de jolies notes plus évoluées qui apparaissent en fond : cuir, note un peu giboyeuse, champignon.
La bouche est à l'image du nez, sur un ensemble complexe d'arômes, avec ce côté indéniablement corse, mélange d'arômes de maquis, garrigue, épices, un beau volume, des tanins domestiqués, et une longueur plus qu'honorable, sur une fraîcheur épicée.
Une très belle affaire à 9 € départ cave.

Une curiosité ensuite, un l’Aléatico (cépage du "rappe" local) en VDN, sec. Le nez est sur la cerise et la figue, annoncant une bouche douce à l'image d'un Maury, et non, surprise, la bouche n'est pas du tout en phase avec le nez, le vin est clairement sec, avec des notes oxydatives, un peu "porto", les fruits secs en plus. Un équilibre d'Olorosso. Spécial, à réserver à certains mets.

Nous terminons par le dessert : le Muscat du cap Corse. Le nez est sur les arômes classiques de muscat, bien explosifs, sans aucune trace d'alcool.
La bouche est d'un grand équilibre, attaque douce, liqueur légère, de suite retendue par une acidité donnant beaucoup de dynamique à ce muscat très frais. L'alcool est parfaitement intégré et nullement ressenti, une réussite.
Le mari de Stéphanie m'explique qu'ils recherchent ce genre de muscal "léger" sur le registre de la fraîcheur, ils se mettent à la limite basse du taux de sucre résiduel obligatoire pour l'AOP, à savoir 90 gr/l.

Un jeune domaine certainement plein d'avenir à découvrir, à la philosophie de travail et d'accueil que j'adore.

[size=large]Visite aux domaines Orenga de Gaffory et Clos San Quilico, Patrimonio[/size]

Visite ensuite au domaine Orenga de Gaffory, sur la route. Surprise, ce grand domaine exploite aussi une autre propriété, le Clos San Quilico.

Grosse structure, accueil dans un hall moderne, accueillant une expo, bref, tout le contraire du domaine précédent, néanmoins, je me prête au jeu, il y a là de quoi s'amuser, côté Clos San Quilico, une cuvée dans chaque couleur, côté Orenga de Gaffory, 3 cuvées par couleur.
C'est parti pour un petit marathon ... que je décrirai nettement moins longuement que la visite précédente bien que le nombre de cuvées soit supérieur.

En gros, je retiens les blancs.
Tout sur le millésime 2011.

Le Patrimonio blanc du clos San Quilico est très facile, fruité et floral, léger, court mais désaltérant, je retrouve en fait par hasard le vin dégusté la veille au restaurant, sur une terrasse à Centuri, en accompagnement d'une langouste, le vin est fidèle à ce qu'il était la veille.

Le Patrimonio blanc Orenga de Gaffory est plus large, plus d'ampleur et de gras, longueur supérieure aussi et un côté minéral affirmé. Je m'étonne de cette différence flagrante, Mme Orenga m'explique que le Clos San Quilico est un clos historique de 35 ha d'un seul tenant sur sol de schiste, alors qu'Orenga de Gaffory est sur sol argilo-calcaire.

Seconde cuvée de Patrimonio blanc Orenga de Gaffory, la cuvée vielles vignes Felice, sélection de certaines parcelles et élevage sur lie plus long.
On retrouve les caractéristiques de la première cuvée, mais avec une matière plus concentrée, un milieu de bouche plus large, et un côté minéral plus affirmé encore qui, avec une belle acidité, retend de suite la longue finale. J'adore, beau vin de gastronomie.

Dernière cuvée de Patrimonio blanc Orenga de Gaffory, cuvée des gouverneurs, il s'agit en fait de la cuvée Felice avec un élevage bois, 1/3 de barriques neuves, 1/3 d'un vin, 1/3 de 2 vins. Un vin qui devrait certainement bien évoluer avec le temps, mais en l'état, l'élevage est trop marqué, apporte trop de gras et masque toutes les qualités de la cuvée précédente.

En rosé, je ne déguste qu'une seule cuvée, simple, fraîche, sans plus.

En Patrimonio rouge, d'abord le clos San Quilico, un rouge croquant, facile, gourmand, presque désaltérant ... mais ce n'est pas vraiment ce qu'on attend d'un patrimonio.

Ensuite, les cuvées Orenga de Gaffory, même principe que pour les cuvées de blanc, entrée de gamme, Felice vieilles vignes et cuvée des gouverneurs avec élevage bois.
L'assemblage est de 80 % Nelliuccu, 20 % Grenache pour la cuvée d'entrée de gamme, 90 % de Nelliuccu pour les 2 autres cuvées.
Le millésime est, comme pour le blanc, 2011, et, je n'irai pas par 4 chemins, ce genre de vin si jeune n'apporte pas le moindre plaisir, seule la cuvée des gouverneurs est un peu plus sympa de par le bois qui a arrondi un peu les tanins trop saillants.

Place au muscat maintenant. 4 cuvées au total aussi, le temps passe vite, il m'en reste peu, je passe donc directement au Orenga de Gaffory, nez de muscat classique, mais pointe alcooleuse. La bouche confirme hélas le nez, le fruit est beau, mais l'alcool n'est pas intégré.

Bref, de cette grande dégustation, je retiens les Patrimonio blancs, forts réussis sur 2011.

[size=large]Domaine d'E Croce, Yves Leccia, Patrimonio 2009[/size]

Robe rubis, soutenue.
Nez assez profond, formant un tout un peu massif où il est difficile d'aller chercher les arômes de façon précise. Côté fruit, on est plus sur la prune, des notes d'épices et d'herbes aromatiques de garrigue et des notes animales.
La bouche est puissante, les tanins fins mais néanmoins présents. Grande longueur sur les épices, les notes de maquis/garrigue et la prune bien mûre.
Plus en puissance qu'en finesse, petite déception vu la réputation du domaine et le prix de la bouteille.
Plus que probablement à revoir dans quelques années.


[size=large]Domaine Renucci, Corse Calvi, cuvée Vignola 2011[/size]

Robe jaune paille soutenu.
Nez d'agrumes, pamplemousse, zeste d'orange et de fleurs blanches. Quelques arômes de houblon/bière.
Bouche plutôt ample, sur les agrumes, un peu plus citronnée que le nez, petit côté végétal frais et notes de houblon/bière. Assez long. Tendu mais moins que d'autres Vermentino dégusté lors du séjour.
Le jour suivant, ce vin fait très bière plate, pas très agréable, un fond est gardé pour le lendemain pour voir si ça s'améliore, hélas non, le seul vin du séjour qui finira en partie à l'évier.

[size=large]Visite au domaine Leccia (Annette), Patrimonio[/size]

Pas de prise de notes, domaine visité au milieu d'autres bien décevants (que je m'absiendrai de commenter), lors d'une après-midi plage de la petite famille.

Accueil très agréable par une jeune demoiselle qui n'est pas là que pour son sourire, le domaine, elle le connait, les gens qui travaillent la vigne, les cuvées, la composition du sous-sol et l'exposition des parcelles, rien à dire, la conversation est intéressante.

Le patrimonio blanc est très équilibre, balancé entre une belle ampleur et une jolie tension en finale. Je trouve néanmoins le rapport Q/P un peu élevé.

Patrimonio rouge 2008, tout en finesse, sur les épices, la tanins sont bien ronds, le vin est mûr. 2009 est fini, mais on déguste toujours 2008, plus prêt, 2010 dort encore en cuve.

Patrimonio rouge 2008 cuvée Petra Bianca, plus de concentration, tanins encore un rien accrocheurs, potentiel, mais moins agréable en l'état que la cuvée précédente.

Patrimonio rouge 2007, un petit cran au dessus de 2008, un peu plus puissant (mais pas trop, on joue toujours sur la finesse), par contre, il se pare de jolis arômes d'évolution, cuir, prune / pruneau.

Muscat 2010, à nouveau un muscat très réussi, on croque le fruit, c'est équilibré et l'alcool est parfaitement intégré ... mais le pris est élevé.

[size=large]Domaine Alzipratu, Corse Calvi, cuvée Fiume Seccu 2010[/size]

Robe rubis très pâle.
Nez épicé et végétal, groseille.
Bouche subtile, légère, croquante sur les épices. Longueur très honnorable en contraste avec l'impression de légèreté qui se manifeste en premier.
Un vin qualifié de plus bourguignon par ma moitié.
Un style bien à lui que j'aime beaucoup.

[size=large]Visite au domaine Arena, Patrimonio[/size]

Tous les guides signalent le domaine comme accessible uniquement sur RDV. Je pensais donc ne pas pouvoir y passer (nos journées n'étant pas millimétrées et assez chargées de visites et randos), puis, finalement, le dernier jour de notre périple dans le nord de la Corse étant moins chargé, j'essaie d'appeler le domaine pour y passer l'après-midi, bonne surprise, il est maintenant ouvert tous les jours (sauf dimanche) de 16h à 19h30, plus besoin de RDV.
Je m'y présente donc et suis accueilli par madame Arena. Quel personnage, passionnée, directe, volubile. Petite anecdote pour commencer, qui m'a impressionnée, car d'habitude, le vigneron fait une remarque mais fléchit, un couple rentre pendant que je déguste et demande à goûter le muscat, madame Arena leur demande s'ils ne veulent rien goûter d'autre avant,
non, juste le Muscat. Puis, voyant que j'apprécie les cuvées de vins secs que je déguste, ils demandent à quand même goûter d'autres vins, ce que madame Arena a refusé, à juste titre : "Pas après le Muscat, c'est bien pour ça que je vous avais demandé si vous ne vouliez rien goûter d'autre, vous ne goûteriez pas les autres vins correctement après le Muscat. Mais je vous les servirai volontiers plus tard si vous revenez après avoir été manger un peu de pain pour vous reneutraliser la bouche".
Jolie histoire du domaine, repris avec 3 ha, un boeuf et juste un toit ... tout ça à bien évolué depuis.
On déguste à même la cave, j'adore ça, c'est beaucoup plus sympa d'être au milieu des cuves que dans un espace épuré.
Madame Arena s'excuse, plusieurs cuvées sont manquantes, le vermentino allait justement être embouteillé le lendemain, en blanc sec, il n'y a donc que le ...

Bianco gentile 2011. Cépage autochtone, qu'on ne trouve qu'en Corse et que certains vignerons replantent. Ici, il y a plus ou moins 10 ans qu'il a été replanté.
Un très beau vin, avec une attaque nette, une belle rondeur en milieu de bouche, avec déjà un côté minéral qui s'affirme, et qui se confirme dans la longue et fine finale. Vin de gastronomie.

En rouge, seul Carco 2010 est en dégustation. Différent des autres Patrimonio dégusté jusque maintenant, la robe est plus soutenue, la bouche moins épicée, les tanins très patinés, une puissance contenue et un bel avenir.

Au fil des discussions, madame Arena me fait déguster 2 autres rouges, mais qu'elle ne fait pas déguster à tout le monde car les non avertis ne comprendraient pas. Jusque là, je ne comprends pas non plus, jusqu'à ce que je mette mon nez dans ce Morta Maio, c'est réduit au possible, l'agitation n'y change rien, par contre, la bouche est pure, sur un fruit croquant et une acidité vive sans excès, radicalement différent du précédent.

Je déguste aussi Grotto di Sole 2009, plus confit et riche, mais toujours équilibré, ce que je comprends mieux quand on m'explique que la parcelle est plein sud.

La dégustation se termine par le Muscat du cap corse, une gourmandise, assez riche, équilibré et malgré tout frais en finale, mais trop riche à mon goût.
Et bien, encore un domaine d'où je ne repars pas les mains vides.


Voilà, j'espère avoir donné l'eau à la bouche à certains et avoir donné l'envie de découvrir cette magnifique région un peu trop méconnue. Félicitations à ceux qui auront tout lu

Encore une petite photo, pour le plaisir :

SUPER !

Et j'ai tout lu !

Une remarque :

"Visite au domaine Leccia (Annette), Patrimonio

Le patrimonio blanc est très équilibre, balancé entre une belle ampleur et une jolie tension en finale. Je trouve néanmoins le rapport Q/P un peu élevé. "

Tu ne voulauis pas dire "un peu faible" ?

Olivier

Bravo

Une bien belle histoire belge, un très joli reportage, sensible en plus d'être d'un haut niveau d'information.

Personnellement, j'aurais aimé qu'avec une telle sensibilité, son auteur s'écarte encore d'avantage du CR strictement vinique pour nous faire voyager au cœur de ses impressions corses qui se lisent en filigrane.

Lâchez vous dans l'écriture et le ressenti, transportez-nous!

Je vais aller voir « Aspérule » dans le dictionnaire des saveurs et odeurs, dites nous en plus.

Je partage avec vous la qualité de l’accueil chez Madame Aréna, un personnage d’une exceptionnelle générosité et d’une grande sincérité. Nous nous connaissons depuis longtemps, elle se montre souvent curieuse, bavarde, à demander des nouvelles sans jamais compter son temps dans la conversation. Et quelle exigence qui transpire sur le travail de tout le domaine.

Avec vous, je pense aussi qu’une dégustation au milieu des cuves, de la chaîne d’embouteillage, où les bouteilles s’ouvrent sans retenu quand le dégustateur se montre à niveau, valent toutes les dégustations bordelaises, guindées, bourgeoises ou aristocratiques, impersonnelles, terriblement commerciales et froides.
Pour s’en persuader définitivement, il faut lire le dernier CR de Cos d’Estournel. Le château donne plus à rêver par le biais de son architecture sultanesque inspirée de Zanzibar que par la qualité de ses vins.

Le domaine Alzipratu est à suivre, décidemment !

Si vous y avez mangé, j’aimerai un petit CR, tout du moins un avis, sur cette belle table sartenaise où je me suis arrêté l’an passé, histoire de jeter un œil sur la carte qui dépasse le cadre de la restauration traditionnelle de terroir pour s’inviter sur un territoire plus gastronomique et méditerranéen.

Avec vous encore, j’apprends pour le cépage Aléatico, que personnellement je n’ai jamais goûté en Corse et je crois me souvenir, fait le bonheur de la viticulture grecque et de Santorin.

Cheese:)

Je confirme pour Alzipratu, une nouvelle pépite. L'avantage de la Corse est que la majorité des grandes surfaces vendent les vins des domaines hormis quelques uns. Les caves se chargent du reste.

Beau reportage.

Sébastien

Félicitations Julien pour le magnifique reportage!

J'ai été en Corse pendant une semaine il y a de cela deux ans et partage tout à fait ton enthousiasme tant pour le pays que pour les vins.
J'y avais goûté la plupart des vins que tu cites mais malheureusement,tout étant pratiquement bu sur place par les millions de touristes annuels,il est difficile de trouver ces vins chez nous...

Cela donne vraiment envie d'y retourner!

jlj

Merci à tous pour ces retours positifs.
A mon tour de répondre à chacune de vos questions.

BoiPaKeDeLo écrivait:
> "Visite au domaine Leccia (Annette), Patrimonio
> Le patrimonio blanc est très équilibre, balancé entre une belle ampleur et une jolie tension en finale. Je trouve néanmoins le rapport Q/P un peu élevé. "
>
> Tu ne voulais pas dire "un peu faible" ?

Hehe, encore un belgicisme, je crois qu'on s'est compris, en clair, un peu cher pour ce que c'est

Cheesecake écrivait:
> Personnellement, j'aurais aimé qu'avec une telle sensibilité, son auteur s'écarte encore d'avantage du CR strictement vinique pour nous faire voyager au cœur de ses impressions corses qui se lisent en filigrane.

Tu lis très bien les impressions entre les lignes ... mais nous sommes sur LPV et pas sur un blog perso, je préférais donc m'en tenir à l'essentiel de ce qui intéresse les lecteurs de LPV.

Cheesecake écrivait:
> Je vais aller voir « Aspérule » dans le dictionnaire des saveurs et odeurs, dites nous en plus.

L'aspérule (voir ici ) est une plante très odorante qui sert à l'élaboration d'une boisson belge connue de la province du Luxembourg : le Maitrank (plus d'info ici ou là ), en gros, du vin blanc de Moselle dans lequel macère de l'aspérule. Ce vin avait des arômes de Maitrank.

Cheesecake écrivait:
> Si vous y avez mangé, j’aimerais un petit CR, tout du moins un avis, sur cette belle table sartenaise où je me suis arrêté l’an passé, histoire de jeter un œil sur la carte qui dépasse le cadre de la restauration traditionnelle de terroir, pour s’inviter sur un territoire plus gastronomique et méditerranéen.

Nous sommes resté côté plus terroir lors de notre repas au Santa Barbara, mais c'était le menu corse terroir le plus fin et le plus élaboré de notre séjour, présentation, finesse de la texture des mets, le tout couplé à un service attentif et souriant et surtout à une terrasse et un jardin magnifique avec une vue superbe sur Sartène.

Cheesecake écrivait:
> Avec vous encore, j’apprends pour le cépage Aléatico, que personnellement je n’ai jamais goûté en Corse

Je l'ai découvert par hasard, seuls 4 viticulteurs de Patrimonio élaborent encore le vin de liqueur appelé rappo, voir les explications plus détaillées sur le site du domaine Orenga de Gaffory ici

jean-luc javaux écrivait:
> J'y avais goûté la plupart des vins que tu cites mais malheureusement,tout étant pratiquement bu sur place par les millions de touristes annuels,il est difficile de trouver ces vins chez nous...

Hélas oui, c'est bien pour cette raison que je suis revenu avec la voiture un peu chargée

j’apprends pour le cépage Aléatico, que personnellement je n’ai jamais goûté en Corse et je crois me souvenir, fait le bonheur de la viticulture grecque et de Santorin.

Italie plutôt, c'est même une DOC dans les pouille et le latium.

nous sommes sur LPV et pas sur un blog perso, je préférais donc m'en tenir à l'essentiel de ce qui intéresse les lecteurs de LPV.

Merci julmar, cela donne envie (je n'ai jamais été en Corse).

Didier

Moi aussi, je dis un grand merci. Je pars en Corse début septembre à 20km de Saint Florent et ton CR va me faire gagner un temps précieux. C'est vraiment super à toi d'avoir prit le temps de le rédiger.

Avec plaisir jaquette, amuse-toi bien et fais-nous part de tes impressions à ton retour.

Bonjour à vous
il est dommage que vous ne parliez pas de la région de Sartène est des alentours. Je vous propose de gouter un vin que vous ne connaissez pas. Le domaine U Stiliccionu est une pure merveille avec un rapport Q/P de rêve. Les grands crus n'ont qu'à bien se tenir.

Napoleon; amateur de belles découvertes

Les grands crus n'ont qu'à bien se tenir

Belle entrée en matière...
Mr l'empereur, avant de commenter tous les fils relatifs à la corse, je pense qu'il serait temps de te présenter dans la rubrique dédiée
mis à part ça, bienvenue à toi