Quelqu'un s'étant plaint récemment que je n'avais encore posté aucun CR de dégustation, je comble cette lacune et vous livre celui ci.

Anjou rouge Villages 2002 Anthonin Dubreil, 12,5% vol., mis en bouteilles par R. Morin, Le Landreau, St Lambert du Lattay.
Le vin est issu de cabernet franc récolté sur un terroir schisteux, vendangé très mûr fin octobre, et mis en bouteille après 1 an d'élevage et une légère filtration.
Pour le représenter, ce négociant a choisi un cerf noir sur fond rose, ce qui n'est plastiquement pas inintéressant et peut renseigner sur les orientations de l'individu (la chasse alliée à une certaine préciosité? Non, je ne sais pas).
Toujours est-il que j'ai acheté ce vin 2,20€ chez Noz, enseigne de destockage dont je ne tire aucune fierté à cautionner les pratiques douteuses en en fréquentant occasionnellement les rayons.

Le bouchon, d'excellente qualité, est d'une longueur de 45 mm et s'extrait en douceur.
La robe est soutenue, limpide, à peine tuilée sur le disque. Le nez est franc, net et légèrement capiteux, sur la cerise, la mûre, un peu musqué et animal. La bouche est ronde, équilibrée, très "cabernet franc", d'une longueur satisfaisante, avec des notes d'humus et de champignon, des tannins plutôt fins et déjà agréablement fondus.
Au bout d'une demi-heure, le nez laisse transparaître les traces d'un élevage de bon aloi et le souvenir de la composante "herbacée" typique du cépage. La bouche se fait plus dense et conserve sa belle franchise.

Conclusion: les touches de sous-bois, alliées au cerf de l'étiquette, murmurent à l'oreille du dégustateur qu'un civet de chevreuil ou un perdreau rôti ne feraient pas tache dans le décor.
Naturellement, je conseille vivement à ceux qui ont un Noz dans le secteur d'aller y jeter un œil.