Pas mieux Philippe.

Je pense pourtant qu'il y a moyen de faire mieux que ce sempiternel discours manichéen qui veut nous faire croire qu'il n'y a que deux types de vignerons, ceux qui sont en bio et ceux qui arrosent les vignes de produits chimiques, gavent les moûts de poudres magiques,en se moquant de leurs conséquences sur la santé des hommes et l'équilibre de la terre.
C'est du même ordre que de vouloir nous faire croire qu'un amateur est incapable de faire la différence dans le verre entre un grand vin issu d'une vraie SGN et un vin produit à partir d'un blanc sec, dans lequel on a rajouté du sucre, quelques arômes artificiels des copeaux et le tour est joué.
J'ai bu Climens 1971 vendredi soir, c'est peut-être légèrement chaptalisé (quelle horreur !), je n'ai aucune certitude quant aux méthodes employées ou quant aux produits utilisés pour traiter la vigne, cela doit-il m'empêcher de l'apprécier ?

Luc

Luc, sincèrement, j'espère que tu as pris du plaisir avec Climens 71.

Mais autant pour Sauternes, il n'y a pas grand chose à faire puisque seulement 5 domaines revendiquent la non-chaptalisation.
Par contre, pour les liquoreux ligériens, la donne n'est pas la même. On n'oppose pas les bios aux tradi, mais simplement ceux qui ne trichent pas et les autres, car dans ces belles contrées quand dame nature est clémente nul besoin d'artifice, il faut juste être patient, courageux, talentueux, (pardon si j'oublie d'autres qualités).
Mais il est tellement plus facile de vendanger quelques degrés avant, pour être certains de rentrer un maximun de jus, en se disant, je pourrai rectifier de 1° par si, 1° par là.

Tu vois Luc la donne n'est pas la même.

Mais il est tellement plus facile de vendanger quelques degrés avant, pour être certains de rentrer un maximun de jus, en se disant, je pourrai rectifier de 1° par si, 1° par là.

Certes Laurent, mais il me semble que dans l'AOC Coteaux du Layon (qui concerne Philippe Delesvaux), pour bénéficier de la mention SGN, il est interdit de chaptaliser.

Luc

Luc, entre ceux qui travaillent proprement et ceux qui travaillent comme des sagouins, il y a effectivement des nuances... . J'ai quelques convictions mais je ne suis pas extrémiste. J'ai quand même pas mal de vins non bio dans ma cave que j'apprécie . Mais leur curseur est quand même souvent proche du "propre". Ce n'est pas par idéologie, mais par goût. Enfin, presque toujours...

Philippe

Luc, entre ceux qui travaillent proprement et ceux qui travaillent comme des sagouins, il y a effectivement des nuances...

Je suis heureux de te l'entendre dire parce que ce n'est pas toujours ce qui transparaît de certains propos.
Pour le reste, je tiens tout de même à signaler que les premières SGN du Layon qui sont entrées dans ma cave sont celles de Philippe Delesvaux, que je me suis régalé et me régale encore de ses 1995, 1996 et 1997. Et que si elles y sont, ce n'est pas par idéologie, mais par goût...

Luc

Luc, j'en ai un peu marre qu'on appelle "idéologie" ce qui fait les enjeux non pas de demain, mais d'aujourd'hui! Les préférences de goût, à ce niveau, sont insignifiantes.
Et tes combats sur le dogme de "la vérité est dans le verre et je le prouve" sont ou devraient être dépassés!

C'est mon avis et je ne comprends pas le tien.

à bientôt

Laurent

C'est mon avis et je ne comprends pas le tien.

C'est pas nouveau...

Mais ce n'est pas très grave, car comme le disait le grand Jacques :

On n'était pas du même bord
On n'était pas du même chemin
Mais on cherchait le même port

A bientôt autour de bonnes bouteilles, bio ou pas...

Luc

Luc Javaux écrit: En Loire, quand on ne peut pas faire de SGN, on peut toujours faire des secs et des demi-secs, ce qui facilite un peu les choses.

Cette affirmation me semble un peu simplificatrice.
L'avis du vigneron m'intéresserait sur ce sujet car je ne crois pas qu'arrivé à mi-chemin de faire un SGN, on puisse faire un sec pour se rattraper si ça part en c....

En Sauternes, on peut aussi faire du sec, même si ça rapporte moins, quoique quand on voit le prix du dernier Y ()

Bien avant de faire un sec ou un demi sec ou une SGN, on vendange.... C'est la vendange (et donc le millésime) qui dicte. En Loire plus qu'ailleurs, c'est bien le millésime qui dicte le style des vins, et cela part du raisin et de sa capacité à donner tel ou tel type de vin.
POur avoir rencontré Philippe Delesvaux hier, j'y reviendrai sur LPV, il a été justement question de ce terroir de Coteaux du Layon (oh ! pardon ... de ces terroirs!) où il est diffcile de faire des secs totalement secs. Il explique très bien le processus de botrytisation qui naît facilement à la faveur du relief et du contexte hydrique de la vallée de la Loire.
Sauf quand même que certains sur cette même aire produisent des secs très secs avec la volonté de faire ainsi. POur preuve les vins de Richard Leroy, très très secs...
Il est plus facile, bien évidemment de décider de faire du sec que de faire du liquoreux et que des sélection de grains nobles a fortiori.

Autant que le "comment ?", c'est bien le "combien ?" qui devrait nous donner à réfléchir...

Impossibles à élaborer chaque année, obligeant à prendre des risques insensés, les grands liquoreux naturels sont obligatoirement chers...

Si personne ne veut les payer à leur prix, ils sont alors remplacés par des "ersatz" qui, apparemment, satisfont une certaine clientèle.

La question n'est pas aussi simple que "édulcorer" ou pas... Les vigneron de base qui produisent les premiers prix, de toute façon, le fond ou disparaissent. On peut aussi, avant de parler, tenter de se mettre un instant à leur place. Mais quand de grands vignerons passionnés sont obligés de se poser la question, obligé par le "marché" d'abandonner leurs convictions, la question prend une toute autre tournure...

Hervé, qui, tout vigneron qu'il est, ne se sent jamais sur LPV "juge ou parti". Mais un peu seul, oui, parfois... Viendez, viendez ;-)

Impossibles à élaborer chaque année, obligeant à prendre des risques insensés, les grands liquoreux naturels sont obligatoirement chers...

Hervé, j'ai bien quelques vins en tête ( et en cave) qui pourraient incliner cette affirmation, même si tu as globalement raison. Des vins chers, les liquoreux sont ceux qui le sont le moins honteusement.

j'ai pu lire le récit de philippe delesvaux,
j'ai une seule chose a dire: VIVEMENT que j'aille lui rendre visite!!
fabien

Jérôme Pérez écrivait:

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> Hervé, j'ai bien quelques vins en tête ( et en
> cave) qui pourraient incliner cette affirmation,
> même si tu as globalement raison. Des vins chers,
> les liquoreux sont ceux qui le sont le moins
> honteusement.

On est parfaitement d'accord !
Même s'il est vrai que globalement les grands liquoreux sont forcément chers, on peut remarquer que dans d'autres pays européens c'est beaucoup moins systématique ! On peut se demander si le prix est "juste" !