Ma femme a préparé une joue de boeuf qui a cuit pendant environ huit heures, ainsi que les carottes, préparées depuis la veille.
Le matin, je goûte la sauce, très fluide, et son léger côté sucré me semble appeler Yquem. Je pense à un Yquem assez léger.
Je me lance, j'ouvre Yquem 1985 pour le dîner, et voilà ce que je constate.
D'abord sur la sauce seule prise avec une cuiller, je constate que mon intuition est bonne, ça va très bien.
Je prends ensuite la viande seule, et honnêtement, ça ne saute pas aux yeux ou plutôt aux papilles. C'est possible, mais il n'y a pas de quoi se pâmer.
Je m'attends à ce qu'avec les carottes il y ait un rejet, et à mon grand étonnement, l'accord fonctionne vraiment très bien. C'est même le meilleur accord des trois composantes du plat.
Et maintenant au global : ce n'est pas génial. C'est possible, mais il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
Le Yquem 1985 est apparu sur ce plat comme un gentil vin, mais comme un vin un peu coincé. Comme c'est Yquem, il y a des sensations agréables. Mais, c'est limité.
Sur un Saint Agur l'Yquem se met tout à coup à redevenir Yquem. Ce qui montre que l'accord avec la joue de boeuf n'était pas ce qui convenait.
J'ai deux ou trois principes dans la vie, dont deux : sauternes jamais avec les fruits rouges et jamais avec le chocolat.
Comme il restait du Yquem, on l'a essayé sur une mousse au chocolat délicieuse et très légère (proportion forte de blanc d'oeuf).
A mon étonnement chocolat et Yquem, ça a marché. Surtout ne le répétez pas, car ça sape mes principes de façon grave.
Alors maintenant sur la joue de boeuf ? J'ai un peu l'impression qu'il faut rester au rouge, mais ça ne me satisfait qu'à moitié. Vos idées ?