En relisant les posts, j'ai remarqué que ce cépage ne semblait pas recevoir peut être toute la distinction qu'il mériterait.
Je dois avouer que moi-même, jusqu'il y a peu, j'étais encore plus sévère qu'Yves (ce qui n'est pas facile il faut l'avouer !!!) avec ce vin.
Je me souviens de 2 très très belles réussites qui m'on fait revoir mon appréciation sur ce cépage :

Dégustation du 2 novembre 2001

Diolinoir 2000
Couleur noire profonde; la bouche est un peu linéaire sur des arômes marqués de cassis et de fruits noirs très mûrs. Des tannins soyeux et déjà  bien fondus en font un vin agréable et intéressant. Surprenant pour ce cépage. (Médaille d'argent)

Diolinoir 2000 - barrique
Couleur noire profonde; le nez fait déjà  plus structuré et plus puissant que le 2001. La barrique prédomine encore un peu, mais la matière est là , impressionante et riche. Bouche superbe d'intensité, d'un équilibre presque magique. Finale longue et fruitée, avec des notes de vanille. Superbe. (médaille d'or)

Dégustation du 19 juillet 2002

Diolinoir 2001
Couleur rubis-noire intense; Le nez est intense, marqué par des senteurs de baies des bois et de cuir. La bouche est suave, avec des tannins fondus et agréable, évitant la verdeur souvent reproché à  ce cépage. (médaille d'argent)

Ces 3 diolinoirs proviennent du même producteur : Paul Briguet.

J'ai peu d'expérience avec ce producteur et mes notes de dégustations mentionnent pour le millésime 2000 un chardonnay vif et agréable, de belle intensité, avec ce coté beurré en bouche, une bonne acidité et une finale un peu lourde.
Une dôle blanche que j'ai trouvé manquant de fraicheur et un peu lourde mais sans défaut de vinification.
Un pinot noir au nez légèrement moisi, réduit mais d'une belle richesse en bouche, presque confituré avec une finale typée pinot.
Une humagne rouge à  la couleur assez faiblarde, une bouche sans typicitée marquée par la verdeur et une finale dominée par l'acidité.

Est-ce que vous connaissez ce producteur et Xavier peut-être as-tu encore ce diolinoir 2000 barrique à  Leytron ?

Bonne journée.

Pascal A.

Je ne connais pas grand chose en matière de diolinoir, un cépage qui ne m'a jamais vraiment séduit.

je garde cependant un bon souvenir de diolinoir de José Jacquod à  Bramois (accueil hyper sympa). Il doit être le premier à  avoir planté une vigne de diolinoir, car il souligne qu'il a la plus vieille vigne de diolinoir au monde !

le volubile José Jacquod m'a expliqué qu'il a dû beaucoup se chercher au début avec ce cépage. Maintenant, depsui quelques années, il en est plus satisfait. Ses diolinoir sont intéressants et racés, sans cette désagréable lourdeur que l'on retrouve parfois dans certains diolinoir. J'ai dégusté ces dioli sur plusieurs millésimes et il est vrai qu'il présentent des différences considérables. Le millésime 97 était le plus réussi à  mes yeux.

Pascal a raison, nous devrions peut-être apprendre à  apprivoiser ce cépage, avant de le condamner péremptoirement.

je n'ai jamais dégusté de diolinoir barrique et je serais curieux de voir celui de Paul Briguet.

amicalement

Yves

Rappelons que le diolinoir a été sélectionné pour teinter les pinots ou les dôles! Demandez une fois à  un vigneron bourguignon s'il faudrait teinter son pinot!

Hasard, j'ai vendangé aujourd'hui ma vigne de Diolinoir que j'incorpore dans ma Cuvée Echanson.

Ce cépage au départ prometteur comme cépage améliorateur a donné des signes de faiblesses dès la 6ème feuille (coulure) et il fut la vedette du gel d'hiver 2001.

A mon avis il a des qualités et presque pas de défauts majeur à  part parfois des tannins verts. Il produit bien ses sucres mais vu son besoin en soleil il prend souvent la place en zone 1 d'autres cépages plus qualitatifs.

Avantages : peut permettre d'être utilisé comme vin médecin au sein de l'AOC

Inconvénients : un cépage de plus en Valais, ne dégage aucune magie, a été accaparé par certains encaveurs comme une nouvelle spécialité avec un nom certes porteur créant souvent la confusion auprès des néophytes (on le prend pour un nom de fantaisie d'un bel assemblage).

Je ne suis pas un défenseur de ce cépage qui n'apporte pas grand chose au Valais sauf qu'il dénature les pinots, les dôles, on voit des encaveurs qui le balance à  5% là , à  5% ailleurs dans une Humagne, etc.., bref on n'avait pas besoin de ça! Le Diolinoir c'est la gomme de la typicité cépage. Et le Gamaret c'est encore pire.

Sinon je garde un bon souvenir d'un excellent Diolinoir de Leytron vinifié à  Bex en barriques (à  la bourguignonne comme mentionné sur l'étiquette!) par Jean-Marc Guillard et de celui de Gilbert Devayes voire celui de Jean-Jacques Defayes.

Sinon je connais bien Paul Briguet qui produit des vins qui sont réputés hétérogènes. Mais je veux bien croire qu'il gagne à  être connu, mais je doute qu'il partage mes convictions sur les vins du Valais.

Salutations

Xavier

Xavier,

tu as probablement raison, philosophiquement parlant.

tu dois cependant te souvenir d'un grand test portant sur les "dôle de l'avenir" organisée par la revue Vinum (et Provins ?). Quelques échantillons d'assemblages différents envoyés à  l'aveugle à  un assez grand nombre de participants. Je crois me souvenir que l'échantillon qui avait le plus séduit les consommateurs était celui qui contenait une bonne part de diolinoir.

Ne crois-tu pas que tu exagères quand tu parles de dénaturer une dôle en y ajoutant du diolinoir ? Pour les pinot et l'humagne je suis d'accord, mais pourquoi pas un peu de dioli dans la dôle pour lui donner un petit plus ?

amicalement

Yves

oui, excuses-moi, c'ast un lapsus,

finalement je ne vois pas l'inconvénient de l'incorporer à  une Dôle, c'est même très bien, mon problème vient du fait qu'on le sauce partout où on croit que la couleur manque.

la première chose qu'on devrait apprendre en parlant d'un vin rouge, ce serait de ne pas trop juger la couleur, c'est un aspect en tout cas secondaire qualitativement parlant, et pourtant c'est ce qu'on juge en premier

je me souviens de ce test Dôle fait avec provins puisque c'est moi qui avait préparé les échantillons

la dôle était pas mal mais encore un test où je suppose que la couleur a joué le rôle N°1

salutations

Xavier

Bonjour,

Je "réactualise" ce post car j'ai dégusté ce weekend un Diolinoir 2010 de Paul Briguet à Saillon.

Couleur sombre, tannique, arôme de sous-bois, fruit noir, cassis et feuille de sureau (?) et notes de cuir. Soyeux en bouche avec, comme beuacoup de vins valaisans, une longueur assez courte. En résumé un beau vin bien apprécié sur une assiette valaisanne!

Honnêtement, ce diolinoir est le meilleur que j'ai dégusté jusqu'à maintenant. Le diolinoir, est-ce une spécialité de P. Briguet?

Bonsoir Vincent,
je ne connais pas le Diolinoir de ce producteur, je me réjouis dde le goûter ! Je vais agender une visite, une recherche !
Mais j'avais adoré les 1999 - 2000 d'un producteur, pépiniériste aujourd'hui décédé, M. Fridolin Evêquoz, à Conthey. Il est probable qu'on en puisse en tirer de très bons vins sur un sol idéal pour le Diolinoir, et avec un mode de culture optimal aussi. J'en ai bu aussi à la Désobéissance à Neuchâtel, je ne sais plus de qui, chaque fois je dis j'adore (surtout les tannins), c'est peut-être très personnel et ne tiendrait pas la route dans une dégustation critique.
Je pense qu'en VS, certains en ont planté un petit peu ici ou là sans trop regarder au sol, aussi pour apporter un surcroit de stabilité sur le moyen terme à des Dôle, en complément à ce que dit Xavier pour la couleur.

Bu un Diolinoir 2011 de Nicolas Héritier (Cave la Vendangeuse) à Savièse. Nez relativement faible, une robe rouge grenat teintée de violet foncé, et en bouche une belle expression de fruit noir. Cela me rappelle un peu la Mondeuse. EN tous cas, je pense qu'il est possible d'attribuer à ce cépage plus qu'une fonction de "colorant pour pinot"...