Encore une distillerie peu connue, qui est pourtant la plus importante, en terme de production annuelle d'alcool, du groupe Diageo (4'000'000 litres) et l'une des plus importantes d'Ecosse (en 11ème position). Située dans la ville du même nom que l'on peut dénommer, avec Elgin, les capitales de la Spey vallée, Dufftown a été crée en 1895 et, depuis les années 1930, est la base du blend Bell's. C'est peu dire que les capacités de production de cette distillerie ne se retrouvent pas dans un gamme importante de single malt (un seul malheureux 15 ans d'âge et quelques éditions limitées dans la collection Rare Malts de Diageo, plus de rares embouteilleurs indépendants qui ont produits des mises en bouteille de cette distillerie). Vous aurez compris que le but de cette production est de fournir le marché du blend, capital pour la survie du whisky écossais.

Dufftown 15 ans d'âge, collection Flora & fauna, 43°.

D'une couleur or clair, ce whisky a un nez léger, malté et végétal (herbe fraîchement coupée). La bouche est amère, alcooleuse, un peu brûlante, toujours sur le malt et les céréales mouillées. Le final est moyennement long.

Un whisky sans caractère qui ne méritait assurément pas une mise en bouteille. C'est en dégustant ce genre de produits que je comprends mieux pourquoi certaines distilleries ont toujours été vouées à la production de single malt pour le marché des blend et pourquoi d'autres distilleries ont été très tôt appréciées pour leur production de single malt (Glenlivet par exemple).

Dufftown 12 ans (1993) 46%. Vieilli en fut de Syrah d’origine Guigal (Saint-Joseph). Embouteillé par Murray McDavid

Hormis le post de Benoît, je n’avais jamais entendu parler de Dufftown. A la lecteur de l’étiquette, je n’étais pas particulièrement emballé. A priori stupide, cette bouteille est une belle découverte assortie d’un prix modéré (env 25€).
Très ouvert, le nez est plutôt sur les fruits rouges matures et les fruits secs, évoluant vers une pointe de sherry. La bouche est assez grasse et laisse transparaitre un boisé très juste, par rétro-olfaction. On est loin d’une longueur infinie mais il offre une belle persistance tout de même. Lors d’une deuxième dégustation, la même bouteille est encore plus affable en présentant des notes de sherry plus marquée mêlées à des fruits exotiques et agrumes. Inattendu !

L'élevage a été bénéfique à ce whisky vu ton rapport élogieux. Le fût peut vraiment faire beaucoup pour le produit final, car j'ai un très mauvais souvenir de la production officielle de cette distillerie.

Sans nul doute, l’influence du fût est énorme. Mais je suppose que le millésime 93 explique également la qualité du breuvage de base, et donc l’intérêt de MMD pour cette production?

Je ne sais pas. J'ai de la peine à croire que la qualité de la production d'alcool peut vraiment changer d'une année sur l'autre, surtout quant l'on sait que Dufftown produit 4'000'000 de litres par année... Je crois plutôt qu'une telle production ne peut être que très hétérogène et que la comparaison d'une année sur l'autre n'apporte pas grand chose. Le fût a dû jouer un rôle très important pour le whisky que tu as goûté, d'autant plus que la société Murray MacDavid est réputée pour la qualité des sélections des fûts.