Soirée Europe avec l’Espagne en vedette et un peu d’Allemagne hier soir autour des vins du Domaine Barranco Oscuro et Dönnhoff, avec tapas évidemment et un clafouti aux pommes de toute beauté.

J’ai naturellement gouté les vins espagnols avant de les servir: en dégustation pure, les vins présentent un profil moins séducteur qu’avec les plats, spécialement pour le garnata. Les fromages et les jambons crus ont singulièrement assoupli la sensation de tanins accrocheurs sur cette cuvée. CRs succincts, dans l’ordre de service.


Domaine Barranco Oscuro, V de Valenzuela L2016
(100 % Vigiriega), servi frais (10/12°) sur des poulpes marinés, carafé 30mn.

Robe légèrement trouble, plus en carafe que dans le verre. Nez très frais sur les fruits blancs, le tilleul, un léger coté amer qui peut faire penser à certains vins oranges. Bouche fruitée en attaque, relativement minérale, ciselée, pas de gras. Acidité intégrée, spécialement en milieu de bouche, qui reste la plus belle partie de ce vin : la finale, qui s’effondre un peu, est marquée toutefois par les agrumes puis en toute fin par prédominance de l’épautre ou d’un certain goût de levure, pas forcément très à mon goût. Le milieu de bouche est vraiment joli, j’aime moins la finale.

Bien + en l’état.


Domaine Barranco Oscuro, Garnata L2012
(100% Grenache), servi à température ambiante, sur des tapas et des fromages à pâte cuite, carafe 1h30.

En dégustation pure, le vin livre un nez très puissant sur la mûre, le cassis, un peu de fruits rouges, et surtout une très grande fraicheur mentholée associée à de la réglisse. La bouche reprend cette gamme aromatique, avec une grande puissance dès l’attaque, conjuguée à une acidité mesurée. Les tanins sont accrocheurs en début de finale, puis réellement astringents en toute fin de verre. Le carafage atténue en partie cette sensation, mais la masse tannique ne se dilue qu’avec les plats, notamment le jambon cru. C’est puissant mais pas du tout marqué par l’alcool et on retient avant tout de la fraicheur sur ce vin.

Bien ++ en l’état.


Domaine Barranco Oscuro, El Pino Rojo 2015
(100% pinot noir), servi à température ambiante, épaulé 1h30.

En dégustation pure comme avec les plats, le vin se comporte très bien, amenant au nez son lot de fruits rouges et de cassis dès l’aération : l’expressivité est au rendez-vous, avec un aspect sudiste marqué. Fruitée et dense sont les deux marqueurs pour qualifier la bouche, où encore une fois la fraicheur prend le relais dès le milieu de bouche pour porter le vin vers une finale délivrant des notes de zan, de menthol et un retour du fruit rouge en retro-olfaction. Pas de sucrosité ressentie cette fois et la bouteille (se) descend très vite, notamment sur un Beaufort d’été. La meilleure bouteille de la série selon moi (et les autres convives). Evidemment, on est à des années lumières du PN de bourgogne et la parenté avec des vins du Languedoc est plus parlante.

Très bien en l’état.


Domaine Barranco Oscuro, Rubaiyat L2012
(100% syrah).
Le raté de la dégustation : dès l’ouverture, on sent une matière dense, profonde, davantage marquée par le fruit que le Pino Rojo bu avant : malheureusement, le TCA frappe cette pauvre bouteille pour masquer tout le reste et finit sa triste destinée dans l’évier.

ED.



Sur un clafouti aux pommes, l’Allemagne va cependant nous permettre de nous remettre de cette déconvenue : le Weingut Dönnhoff Norheimer Kirschhkeck Riesling Spätlese 2015, servi frais et bu sur deux bouteilles sans aucune différence, est une bombe de fruits jaunes et blancs, très ouvert, sans lourdeur, porté par une acidité intégrée de toute beauté qui confère au vin un équilibre léger appréciable en fin de repas. Finale salivante sur la pêche, c’est vraiment bon, on sent à peine les sucres. Les deux bouteilles sont très vite descendues à 5, ce qui est comme d’habitude le meilleur marqueur de la qualité d’un vin.

Très bien en l’état.


Cordialement,

Seb