Entre 2 tours "à l'italienne" dans le Forez
En cette période électorale d'entre deux tours, le bureau politique LPV Forézien s'est réuni hier chez notre cher Dandy. Loin de nous l'idée de fermer les frontières (on ferait comment pour boire du vin de tous horizons???), encore moins de proposer une tactique défensive proche du catenaccio, notre Squaddra se retrouve en fait pour un repas en partie "à l'italienne", avec bien entendu la présence au total de 2 vins transalpins.
Le menu: un poil plus léger que d'habitude!
- Plateau de Fromages en apéritif (dont un comté 18 mois d'une floralité époustouflante, goûteux et d'un niveau que je n'avais jamais rencontré, je pense)
- Tartare de Veau "à l'Italienne" (Veau, parmesan, câpres, vinaigre de Modène, pignons de pins)
- Tranches de boeuf Fin Gras du Mézenc (belle tendreté et goûteux à souhait)
- "Pasta", aubergines grillées, huile de truffe et tartines de tapenade, ail et tomates séchées
- la fameuse
Praluline
, fraîchement arrivée dans la capitale mondiale des armes et du cycle.
Pronto?
Vin 1: Champagne R. Pouillon, Solera, Brut Premier Cru Dégorgement 07/16
Bu sur les fromages
La robe est jaune claire, avec une grosse effervescence et une mousse abondante au premier abord, la bulle est très vive au visuel. Le nez est au départ sur le raisin vert. La bouche est fraîche, tonique, acidulée (sur le bonbon Lutti arlequin) avec une effervescence plus fine. La matière semble assez massive en attaque mais s'évaporise et devient très vite aérienne, ce qui est assez surprenant. On retrouve une trame acide citronnée, qui se complexifie rapidement sur les fruits secs, avec un très léger penchant oxydatif, sur le curry. Il y a peu de dosage ressenti
(5,5g/L malgré tout). Les amers sont délicats et fins, sur une finale malheureusement un peu courte à mon goût. C'est un vin avec du caractère et un côté presque terrien, que j'aurais placé soit en Jura (Crémant), soit en Côte des Bars. Le fond de verre est sur le tabac froid. Au total, il s'agit d'un vin complexe, qui a bien évolué au cours de son ouverture, mais dans un style sans concession, qui ne plaira pas forcément à tout le monde. Je pense qu'un peu de repos lui fera du bien, car il ne me semble pas encore en place, avec cette drôle de sensation ou la matière est un peu coupée en deux. C'est toutefois
Bien à Très Bien (15,5/20).
Vin 2: Domaine Didier Dagueneau, Pouilly Fumé, Pur Sang, 2006
Bu sur les fromages
La robe est jaune pâle. Le nez est sur le citron vert et un peu de plastique, faisant initialement penser à du riesling. Rapidement, le second nez montre des notes franches et très intenses d'exotisme, de pamplemousse, de bourgeon de cassis, mais également de floralité (rose). Il fait très "sauvignonnesque", dixit JB, et l'on ne peut qu'acquiescer, vu son explosivité. La bouche est puissante avec de gros amers réglissés qui me dérangent un peu au départ, rendant la bouche tannique. Malgré tout, l'exotisme et une acidité haute rendent le vin très frais. Il est légèrement enrobé, dans un style un peu "grassouillet", qui n'est pas pour me déplaire. La longueur est assez importante, avec une finale marquée par la pierre à fusil, et des amers puissants et forts de zests de pamplemousse rose. C'est un vin très musculeux,
"un blanc qui à des couilles et qui peut mettre la fessée au Langres"!!! Je partais sur sauvignon, comme tous mes camarades me semble t'il, sur Sancerre. Cédric évoquant lui rapidement Pur Sang de Dagueneau...
(il est
toujours aussi bon à l'aveugle
mon copain modo!!! ) C'est
Très Bien à Excellent (16,5/20), avec encore des
"chevaux sous le capot" et dans un style différent (plus musculeux et moins tendu) que
Silex 2008
et dont ma préférence irait très légèrement pour ce dernier
Vin 3: Joseph Drouhin, Beaune 1er Cru, Clos des Mouches, 2007 Non à l'aveugle
Bu en accompagnement du Tartare de Veau, dont l'accord est très beau
La robe est jaune claire. Le nez est légèrement élevé, sur un très léger et joli pain grillé. On retrouve du citron de façon fine et du thé Earl Grey. La bouche est ronde, avec une belle matière légèrement enrobée, plutôt en dentelles. L'aromatique est cohérente et reprend l'ensemble évoqué au nez. Les notes d'élevage sont là mais plutôt de façon harmonieuse (pain grillé, praline, vanille). La longueur est satisfaisante.
Très Bien à Excellent (16,5/20)
Vin 4: Domaine Bruno Clair, Marsannay, Les Longeroies, 2014 Non à l'aveugle
Bu avec les tranches de Fin Gras du Mézenc
Bouteille faisant l'objet du Terroir Commun, encore un peu de patience!!!
Maintenant j'attend les notes du quartette de compèt' (y compris avec l'échelle de notation fournie dans ce lien!)
Vin 5: Giuseppe Rinaldi, Langhe Nebbiolo, 2013
Bu avec les pâtes, aubergines, huile de truffe, tartines de tapenade, ail et tomates séchées
La robe est grenat opaque, à reflets rubis. Le nez est sur le pneumatique au départ, puis la réglisse, les épices, l'olive, le menthol, les fruits noirs...Déjà très complexe!!! La bouche est fraîche, avec une matière assez dense. L'aromatique est peut être un peu moins bien définie en bouche, quoique des notes d'agrumes (orange sanguine) font leur apparition, soulignant cette belle acidité qui étire et allonge le vin.
Très Bien à Excellent (16,5/20)
Vin 6: Château Talbot, Saint Julien, 4ème Grand Cru Classé, 2003
Bu avec le second tour de pâtes, aubergines, huile de truffe, tartines de tapenade, ail et tomates séchées
La robe est grenat foncée. Le nez est élevé, mûr, épicé, avec un côté bodybuildé limite brûlé, un peu crémeux.
(Je conçois que cette description peut paraître assez peu engageante en la lisant mais l'impression est globalement meilleure en direct.) La bouche est suave, ronde, avec des tanins fins et cet ensemble paraît plus civilisé qu'au nez. Il sait rester frais
(ce qui est plutôt un point très positif quand on lève la chaussette et que l'on découvre le millésime), avec de belles notes de menthol et un peu de rafle. L'élevage m'a moins marqué qu'au nez, la longueur est bonne. J'étais parti sur un beau Languedoc, dans un millésime mûr, il est vrai.
Très Bien à Excellent (16,5/20)
Vin 7: Domaine Donnafugata, Passito di Pantelleria, Ben Ryé, 2014
Bu avec la superbe Praluline!
La robe est cuivrée, orangée. Le nez est une pure gourmandise: marmelade d'orange, confiture d'abricot Belle Maman. On retrouve également de la pêche, de la fraîcheur mentholée, de la mandarine, mais également de la violette...Quel nez mes amis!!! La bouche est à l'unisson: douce, sirupeuse, un peu caramélisée, avec une finale sur les agrumes, qui chauffe légèrement, celà sera le seul bémol. L'équilibre global est juste, avec une aromatique peut être un peu moins complexe qu'au nez
(quoique?...). Le sucre est excellement bien contrebalancée par l'acidité, aucune lourdeur, je partais sur un vin nordique, peut être un riesling d'origine germanique.
Excellent à Exceptionnel (17,5/20)
En conclusion, une nouvelle excellente soirée (je me répète de compte-rendu en compte-rendu, mais c'est pourtant bel et bien la vérité: zéro tracas, zéro blabla, LPV Forez est là...), marquée par une grande homogénéité des vins. En effet, nous les aurons tous bu, à mon sens, à leur niveau, le solide étant également du même tonneau.
C'est donc ainsi que s'est conclu notre bureau politique, et malgré parfois quelques légères tendances divergentes concernant les vins, je pense que si l'on avait fait un sondage, tous les vins et les plats se seraient tenus dans un mouchoir de poche!
C'est bon, la ligne du parti forézien à été préservée...vivement la prochaine!!!
Merci de m'avoir lu!!!