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goût de bouchon

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goût de bouchon a été créé par claudius

j'ai trouvé la lecture du texte de P.A. Rovani "a comment on corks" très intéressante (WA 144 du 31.12.02)

il dit à  peu près ceci: "15% des bt de vin blanc allemand dégustées avaient le goût de bouchon. Les producteurs allemands utilisent la même qualité de bouchon que les autres producteurs de vin de qualité du reste du monde. Comment est-il possible que plus de vins allemands présentent ce défaut?...la pureté des arômes des Riesling allemands ne supportent pas la moindre imperfection ou altération de gout qui les rend alors tout simplement imbuvables...je suis persuadé qu'autant de bt (15%!!) de Bordeaux, Bourgogne, Rhône et Californien sont aussi atteints par ce mal, mais comme ils sont très puissants en arômes et structure , le défaut est ainsi en partie escamoté. Je suis aussi persuadé que ces nombreux vins dégustés par des amateurs qui les qualifient comme n'étant pas au meilleur de leur forme ou "slightly off" sont tout simplement bouchonnés. "
11 Jan 2003 07:36 #1

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Réponse de Guest sur le sujet Re: goût de bouchon

Une remarque qui va dans ton sens:
Mercredi dernier, on a bu avec des collègues, un citran 95 ( au passage: un bon vin qui se boit avec plaisir aujourd'hui ) . C'est un vin assez puissant.
J'ai détecté un petit goût bouchonné que vers la fin du repas et en effet, c'est sûr il était réellement bouchonné. Un peu de plus, ce défaut passait à  travers.

Jmm
11 Jan 2003 10:08 #2

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: goût de bouchon

Je me souviens avoir eu une discussion assez poussée avec le sommelier d'un restaurant à  qui j'avais déjà  renvoyé une bouteille pour "goût de bouchon" et dont la 2e ne me paraissait pas beaucoup meilleure.
Il soutenait qu'il s'agissait d'un goût terreux, typique du domaine (un cru bourgeois du Haut-Médoc dont le non m'a échappé).
J'étais assez sur que c'était bouchonné.

Comme j'étais invité, et que les autres donnaient l'impression d'aimer ce vin, je l'ai mise en veilleuse. Mais jusqu'à  la dernière goutte de la bouteille, j'ai eu un doute sérieux sur la pureté de ce vin.

Problème non résolu ...

Salutations,
Anthony

Anthony
11 Jan 2003 12:33 #3

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Réponse de Guest sur le sujet goût de bouchon

Je suis étonné que pas mal de mes connaissances me disent ne déceler un "goût de bouchon" qu'exceptionnellement. Pour ma part, ce défaut concerne pas loin de 5 % des bouteilles que je débouche, toutes couleurs confondues. Il faut bien sûr distinguer différents types de défauts qu'on assimile au "goût de bouchon", et je vous renvoie au coffret les défauts du vin de Jean Lenoir qui explique bien le problème, et d'où viennent les informations que je vous livre plus loin.
La plupart du temps, il s'agit en fait d'un goût de moisi, lié au traitement des bouchons par des produits chlorés, créant une substance appelée le trichloroanisole (TCA), décelable au nez à  des concentrations infinitésimales, qui contamine le bouchon et le vin en contact avec lui. Le TCA peut également être présent dans de vieux fûts ou des charpentes traités au chlorophénol. Ce goût de moisi peut alors altérer la totalité d'un lot ou d'une cuve. Si je ne m'abuse, ce problème à  entre autres été rencontré au Château Ducru-Beaucaillou dans les années 1980.

Luc
11 Jan 2003 14:16 #4

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: goût de bouchon

J'ai aussi souvent entendu la thèse inverse, à  savoir que l'on attribuait à  tort au bouchon des défauts du vin qui ne provenaient pas d'un problème de bouchon...

cordialement

Yves

Yves Zermatten
11 Jan 2003 23:13 #5

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: goût de bouchon

je replace ici un post déposé sous la rubrique de la terre au verre

Auteur: Averroes 
Date:   29-09-2002 17:34

voici le copier-coller d'un article trouvé surle web (je ne sais plus où)

C'est la fin de la partie de ping-pong entre bouchonniers et vignerons, chacun accusant l'autre d'être à  l'origine du goût de bouchon. Car il existe aujourd'hui une technologie (française) permettant de retrouver l'origine de ce défaut vieux comme le liège. Si l'on ne sait pas guérir un vin atteint, on peut donc désormais identifier le coupable (charpentes, liège, chlore...) et prévenir d'autres contaminations.

Enquête : Florence Kennel

La faute au chlore
Tous les goûts de bouchon se ressemblent au nez : c'est une vague odeur de moisi ou de liège humide, plus ou moins intense, qui ne s'estompe pas à  l'aération du vin. Les chimistes, eux, définissent le goût de bouchon par la présence de molécules spécifiques, les trichloroanisoles (TCA). Et ils désignent un seul coupable : le chlore. Le mécanisme est simple. Une molécule de chlore rencontre une moisissure et des phénols, des composés aromatiques. Trois ingrédients qu'on trouve facilement à  l'état naturel : le chlore est partout. Dans les produits désinfectants, sur l'écorce du liège (en raison de la pollution), dans les insecticides passés sur le bois des palettes... Quant aux phénols, on les trouve aussi partout (ils sont à  la base des arômes, des tanins, des couleurs...). Mis en présence de moisissures, le chlore les attaque et se dégrade avec les phénols par réactions chimiques en chaîne jusqu'à  aboutir à  des composés aromatiques extrêmement désagréables : les trichloroanisoles ou TCA. Le plus terrible, c'est qu'il suffit d'une dose microscopique de TCA pour que le vin (ou la pomme, ou la boîte de sardines... Les TCA sont partout) sente le bouchon. Le seuil de détection par le nez humain des TCA est en effet de 5 nanogrammes par litre, soit 5 milliardièmes de gramme par litre. " C'est une molécule très puissante. La seule à  avoir un seuil de détection encore inférieur, c'est l'arôme de poivron vert ", commente Gérard Michel, directeur scientifique de C-Traces, un labo d'analyses spécialisé dans la recherche de TCA.

Eliminer une "bombe en puissance"
En fait, à  ces doses-là , on est aussi à  la limite de détection des appareils de mesure... Alors il n'est pas évident, compte tenu des nécessaires marges d'erreur, de dire à  partir de quel moment un bouchon est réellement contaminé. " Quand un bouchon affiche zéro TCA, c'est parfait ", explique Antoine Gasser, président d'Embag, bouchonnier beaunois. " Au-delà  de 10 nanogrammes, c'est une bombe en puissance. Mais entre 2 et 10 nannogrammes, qui peut dire s'il faut éliminer le lot ? " Alors les bouchonniers décident d'un seuil (variable selon le degré d'exigence des clients). Chez Embag, par exemple, un bouchon possédant plus de 4 nanogrammes de TCA est refusé et renvoyé au fabricant. Mais les seuils varient selon les entreprises, ce qui explique que les uns se plaignent de recevoir 10 % de balles bouchonnées, et les autres 5 %. Toutes les études réalisées sur le sujet (les premières remontent à  1973, date de la découverte des TCA) indiquent un taux moyen de bouchons contaminés de 5 %. Avec tout de même de fortes disparités, car les estimations de vins bouchonnés ou de bouchons contaminés par les TCA sont de :
* moins de 2 % selon l'industrie du liège
* 3,3 % selon le CIVB (interprofession des vins de Bordeaux)
* 5 à  6 % selon le BIVB (interprofession des vins de Bourgogne)
* 8 à  9 % selon une coopérative champenoise

Haro sur l'aggloméré
En fait, tout le monde s'accorde à  dire que les bouchons défectueux sont plus fréquemment des agglomérés (et le taux de bouchonnés peut monter alors à  20 % !). Le coupable, c'est la colle (elle se dégrade en TCA). Mais le mal ne vient pas que des bouchonniers. Les vignerons, eux aussi, ont leur part de responsabilité, et de nouvelles techniques d'analyse permettent aujourd'hui de montrer les coupables du doigt. Les TCA (trichloroanisoles) sont extrêmement difficiles à  sourcer, car il n'y a pas plus volatil et envahissant qu'eux. Par exemple, vous ne verrez jamais un bouchonnier déboucher dans une grande pièce une fiole de TCA synthétisé. Il aurait trop peur que des molécules s'échappent du flacon et se collent partout. De même, un vin en tonneau peut contenir des TCA, mais le vrai coupable sera la charpente du chai : c'est pourquoi en 1996, château Canon a employé les grands moyens pour décontaminer ses chais. La toiture a été abattue, et, pendant deux mois, les cuves ont vécu au grand air, le temps qu'une vieille charpente de chêne soit achetée auprès des Chartrons à  Bordeaux et montée en remplacement. Les nouvelles techniques d'analyse permettent aujourd'hui de différencier clairement le type de chloroanisole trouvé dans les vins à  problème : si c'est du 2,4,6 trichloroanisole, on peut accuser le bouchonnier, car cette molécule est typique du liège. Mais si le labo trouve du 2,3,4,6 tétrachloroanisole, c'est l'atmosphère qui est en cause, car cette molécule est familière du bois, et le vigneron devra inspecter sa cuverie avant de crier au scandale.

Fini la dégustation d'eau bouchonnée !

Les nouvelles méthodes d'analyses sont à  la fois simples et extrêmement sophistiquées. Pour tester un lot d'un bouchonnier, on prend 20 bouchons qu'on fait macérer dans de l'eau pendant 24 heures (quand c'est un vin, on le dilue à  1/3.) Dans tous les cas, on place le liquide obtenu sous l'extrémité d'une fibre extrêmement sensible, qui capte toutes les molécules émises par le produit. On relie ce piège à  molécules à  un chromatographe en phase gazeuse, qui identifie chaque molécule en donnant sa proportion, et le tour est joué. C'est autrement plus précis que la méthode à  l'ancienne : on prend 100 bouchons répartis en lots, on fait macérer les lots, on goûte l'eau, si l'eau sent mauvais le lot est contaminé... Un dernier mot sur une méthode d'élimination du goût de bouchon qui avait été annoncée à  grands frais l'an dernier par un bouchonnier : les micro-ondes. L'idée était simple : en chauffant les bouchons, on volatilisait les TCA, qu'il suffisait ensuite d'aspirer et de filtrer. " C'est un bon moyen d'extraire les principes volatils ", reconnaît Gérard Michel. " Mais est-ce que les TCA ne vont pas aller se redéposer ailleurs ? Effectivement, quand on sait combien les TCA voyagent bien et vite, on peut s'inquiéter. En résumé : on ne peut rien faire quand ils sont installés, mais au moins on sait aujourd'hui d'où vient le mal.

Yves Zermatten
11 Jan 2003 23:14 #6

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Réponse de Guest sur le sujet Re: goût de bouchon

Je ne peux que confirmer ce qu'écrit Rovani.
D'ailleurs, en Allemagne on discute beaucoup sur des alternatives pour le bouchon liège. Et plusieurs vignerons sont en train de changer, notamment pour le "stainless cap", qui ressemble à  la capsule, comme sur la bière, mais qui prend un aspect un peu différent, pour donner un peu plus d'élégance.
L'autre alternative, utilisée surtout pour des vins bon marché, est le bouchon à  vis.
Pour ces deux possibilités, la capacité de vieillir est là  et généralement les vins fermés ainsi vieillissent mieux que les bouteilles fermés avec un bouchon.

J'ai d'ailleurs fait la même expérience, pas seulement avec les vins allemands, mais aussi avec des vins blancs francais. Plus ils sont élégant, moins ils sont puissant, plus ils sont bouchonnés.

Et si les liquoreux sont rarement bouchonnés, ceci n'est, à  mon avis, pas seulement du à  la qualité des bouchons, mais aussi aux aromes très concentrés, qui laissent guère passer le gout du bouchon.

Jan
12 Jan 2003 13:07 #7

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Réponse de Guest sur le sujet Re: goût de bouchon

Je parlais sur un autre forum d'André Durrmann à  Andlau pour son "couvert permanent" (enherbement pérpétuel seulement fauché et jamais ni désherbé ni labouré…) et ses vignes en Lyre… !
Autre innovation récente il a mis une partie de ses vins blancs (pinots blancs et Riesling d'entrée de gamme) en bouteille avec bouchons à  vis, constatant comme tant d'autres la présence importante et récurrente de gouts imputables aux bouchons de liège. Il le précise dans ses tarifs et demande à  ses clients ce qu'ils préfèrent et il m'a confirmé ce que je pensais : la clientèle suisse ou allemande est plus ouverte à  cette "innovation", les français restant plus sensibles au "folklore" du bouchon en liège. Et je suis sûr que ce sont souvent les mêmes qui sont à  la fois les premiers à  maudire ces "vins bouchonnés" (et les "on nous prend pour des cons" et les "vignerons foutent des bouchons de m…" etc) et les plus prompts à  refuser le bouchon à  vis au nom d'un respect des traditions un peu "franchouillard". D'accord un Ausone ou une Romanéé-Conti avec un bouchon à  vis ça ferait un peu "bizarre" (et encore on s'habituerait si cela apportait un vrai plus…) mais pour un vin blanc destiné à  une consommation dans les 2 à  3 ans et sur une cuisine de tous les jours je ne vois aucun crime de lèse majesté… et c'est bien pratique pour les pique-niques !
12 Jan 2003 17:33 #8

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Réponse de michelD sur le sujet Re: goût de bouchon

Les bouteilles bouchonnées, c'est par phase que je les rencontre. La semaine passée, une nouvelle phase vient de commencer, deux bouteilles imbuvables quasiment coup sur coup.

Je le décèle surtout au bouchon, juste après l'avoir ôté, lorsque je le hume : s'il sent le bouchon,... gare. Lorsque le vin est versé, la plupart du temps, je suis déjà  moins sûr, il faut donc goûter.

De toute façon, j'ai deux bons baromètres dans la famille, ma femme et surtout ma fille, qui dispose d'un bon nez et que je tente de former.... elle n'apprécie toujours pas les vins rouges, mais elle se ratrappe sur les blancs et le champagne.

"Petit à  petit, l'oiseau fait son nid".

Je rencontre principalement les vins bouchonnés en rouge, peu en blanc.

Michel.
12 Jan 2003 21:33 #9

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: goût de bouchon

Je reviens sur le sujet avec une question pratique: goût de bouchon et restaurant.

Ma femme et moi sommes assez sensibles au goût de bouchon.

Au restaurant, il m'est assez souvent arrivé de tenter de le faire constater au sommelier, qui ne remarquait rien....

Que faire alors?

Moi, je n'ose insister...
Et vous?

Cordialement,
Thierry
12 Jan 2003 22:44 #10

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Réponse de Guest sur le sujet Re: goût de bouchon

Thierry,

Au restaurant, il m'est arrivé deux fois de faire remarquer que le vin avait un problème.

La première fois, le vin était clairement bouchonné .... rien qu'à  voir l'état du bouchon, c'était évident ! La restauratrice n'a pas hésité à  changer la bouteille.

La deuxième fois, le vin n'était pas bouchonné mais présentait une couleur trouble avec du dépot en suspension, en bouche le vin n'était pas très net aussi et la longueur n'était pas ce qu'elle aurait du être. Je l'ai signalé au sommelier qui est allé chercher le sommelier en chef. Ce dernier a trouvé le vin "normal" mais voyant que je n'étais pas trop d'accord, n'a pas insisté et m'a reproposé la carte des vins. Une demi heure plus tard, il est revenu à  notre table pour nous dire que le vin avait effectivement un petit problème ......

Vu le prix du vin au restaurant, je n'hésiterai pas à  signaler à  nouveau une bouteille défectueuse.

Amitiés,
M@nuel.
12 Jan 2003 23:51 #11

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Réponse de claudius sur le sujet Re: goût de bouchon

Expérience pratique de ce que Rovani a écrit ci-dessus:

la dernière bt ouverte hier soir, d'une belle série: Champagne Paillard, Cadus 99, Cims 99 et ...Les Sorts 2000 présentait un léger gout de bouchon après ouverture, j'ai donc saisi la carafe express (très évasée) et j'ai placé directement le goulot de la bt à  la verticale dans le col de la carafe pour provoquer une oxygénation intense du vin...résultat le vin était buvable, slightly off dirait Rovani...Les Sorts 2000 est un vin noir et concerntré, d'une grande puissance
18 Jan 2003 14:40 #12

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Modérateurs: GildasPBAESMartinezVougeotjean-luc javauxCédric42120starbuck