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Ganesh : longue série ...

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Ganesh : longue série ... a été créé par Guest

Repas chez Vincent Mercier
Dimanche 21 mars 2004

Une production Ganesh Club

Le contexte :
Un repas solide et Å“cuménique proposé par Vincent Mercier et Roger Tauzin avec quelques participants du masters Iacchos 2004 qui s'est déroulé la veille à  Podensac. Le repas a lieu chez Vincent Mercier ; les vins (une série assez considérable aux origines multiples – marathon cosmopolite) sont offerts par Roger Tauzin. Un grand merci à  nos 2 hôtes ainsi qu'aux commensaux bordelais, parisiens et bourguignons.
Tous les vins sont servis à  l'aveugle, carafés, dispensés par séries de deux à  trois vins.

Avertissement : En raison du relatif peu de temps réservé à  chaque vin pour une analyse plus fine puis de la quasi impossibilité d'analyser complètement (et a posteriori) les nombreux différends rencontrés (dans un concert clairement très hétérogène), le lecteur voudra bien accepter l'expression de nombreuses divergences, que l'on s'est efforcé d'expliciter au mieux, lorsque c'était possible. Ce choix a également guidé le fait que nous renoncions à  transcrire nos notes sur 20 (leur plus-value étant jugée moins pertinente que dans d'autres contextes).
On retiendra la grande générosité de nos amis bordelais, qui nous ont régalé avec ce parcours pour oenophile averti..

Synthèse des commentaires de dégustation : Laurent Gibet.

Les vins :
1. VdP Oc - Domaine de l'Aube des Temps 1990 :
Intéressant de (re)découvrir cette pure marsanne. Nez un peu évolué, développant des senteurs de fruits exotiques, de cire, de coing, de pomme, de praliné. Tonalités présentes (avec une sous-jacence de surmaturité mais sans excès) : minéral, oxydation. Bouche enrobée, un peu indolente en raison d'une déficience (caractéristique ?) en acidité, offrant des goûts de citron (cédrat). Légèrement chaleureuse, elle reste un peu simple et est desservie par un manque de fond patent.

2. Mosel-Sarr-Ruwer - Selbach-Oster - Zeltinger Himmelreich - Riesling Eiswein 1999 :
Un costaud (11°), qui nous entraîne ainsi par erreur vers le Rheingau (et sa puissance). Agrumes (citron, citron vert), miel, fruits confits, traces de fumé. La liqueur est dopée par une belle vivacité, fine, longue, et offre des goûts d'agrumes et d'abricot. On hésite entre un beerenauslese et un eiswein.

3. Alsace - Pierre Frick - Riesling SGN 1989 :
Nez typé par des senteurs de pomme, de citron, de raisin sec, d'abricot, de champignon. Bouche au toucher délicat, tendue, fruitée, minérale. Une liqueur de SGN et des notes d'évolution satisfaisantes.

4. Alsace - Léon Beyer - Gewà¼rztraminer 1971 :
Olfaction intense : fruits confits, safran, fleurs (rose en tête), pain d'épices, qui indique un Gewurztraminer abouti, sans défaut variétal. Bouche grasse, de belle tenue, dans un style plutôt capiteux, lascif. Un vin de repas, qui atteste d'une longévité remarquable.

5. Rioja - Benjamin Romeo - El Contador Gallocanta 2002 :
Nez et bouches fermentaires, avec beaucoup de CO2 résiduel. On devine une matière conséquente impossible à  juger en l'état. Un « blanc de garage » de la Rioja moins convaincant que le blanc de Remelluri goûté récemment (issu d'un assemblage insolite de muscat, grenache blanc, viognier, sauvignon, chardonnay, roussanne et marsanne).

6. Condrieu - Texier 2001 :
Nez méridional, fruité, anisé, floral, réglissé. Goûts de fruits (pêche-abricot), de violette. Du gras mais un relatif manque de charpente : le vin reste relativement frêle, un peu chaleureux en finale.

7. Saumur - Château Yvonne - Le Gory 1997 :
Nez intense, conjuguant des parfums de caramel, de fruits jaunes et exotiques, un peu pesant. Bouche fruitée (pomme, coing), beurrée, encore asservie par le bois. Relative chaleur en finale, de nouveau.

8. Meursault - Arnaud Ente 1997 :
Nez manquant de clarté, étrange : lactique, croûte de fromage, cire. Bouche oxydée, dans un style pointu (acidité en avant, sujette à  questionnement). Goûts de pomme et de citron. Vraiment pas convaincant.

9. Meursault 1er cru Perrières - Pierre Morey 1992 :
L'aération nettoie le nez de notes initialement réduites. Un nez racé, minéral et complexe émerge alors distinctement : fruits exotiques, citron, cire, noisette, champignon de Paris, beurre. Bouche très « murisaltienne », nette, fine, longue, désaltérante, qui semble sortir des limbes. Finale sur les agrumes et les épices. Il semble que le vin pourrait être encore plus convaincant (bouchon un rien suspect).

10. Meursault 1er cru Goutte d'Or - Buisson-Charles 1992 :
Cela tombe bien, le producteur est là  qui nous offre de goûter cette cuvée afin de la comparer à  la précédente. Superbe nez évoquant les agrumes, le miel. Bouche possédant beaucoup de fond, de caractère, d'équilibre, affichant un côté salin. Charnue, voluptueuse avec une finale citronnée légèrement amère, séductrice. Un supplément d'âme et de netteté par rapport au vin précédent.

11. ?? de millésime 1957 :
Bouteille sans étiquette. Il s'agit vraisemblablement d'un vin de la côte de Beaune (on n'en sait pas plus). Nez excentrique : pomme blette, rancio, abricot, nèfle, vernis. La bouche paraît éprouvée par le temps, un peu déconfite. Elle possède toutefois quelques beaux restes aromatiques et structurels, à  souligner.

12. Pessac-Léognan - Château de Fieuzal 1962 :
Pas d'unanimité pour ce vin, méjugé par certains (acétone ?) et encensé par d'autres. Ces derniers y décèlent un vieillissement harmonieux qualifié par des exhalaisons de paille, d'encaustique et de menthol précédant une matière fine, goûteuse et tonique (certains évoquent un Sauternes sec), ayant parfaitement résisté aux outrages du temps.

13. Coteaux du Languedoc - Domaine de Fontcaude - Les Boissières 1998 :
Bouche dans un registre plutôt fougueux, sauvage, très fruitée (cassis, mûre), épicée, camphrée, florale. Notes accortes inattendues (pour un tel vin rouge) de pêche blanche. Matière corpulente, séveuse, sapide, fruitée, épicée, poivrée, elle aussi farouche et solaire.

14. Châteauneuf-du-Pape - Texier 2001 :
Nez affirmant un caractère ferme : fleurs (violette), poivre. Une fraîcheur plus Rhône septentrional que castelpapale. Bouche solide, sans lourdeur roborative, masculine (tannins fermes, un peu saillants, dus à  la présence de mourvèdre ?).

15. Châteauneuf-du-Pape - Domaine du Caillou - Quartz 2001 :
Ici aussi, on monte plus au Nord à  l'aveugle. Bouche sauvage, démonstrative mais fine, marquée par des notes de groseille. Ce vin conclut une série dynamique et emballée de vins sudistes diserts, généreux, aux profils assez tonitruants.

16. St-Joseph - Texier 2001 :
Nez sur le fruit, le laurier, le poivre, le genièvre, la réglisse. Bouche fruitée, fraîche, poivrée. Elle ne fait pas l'unanimité quant à  ses qualités de concentration et de maturité.

17. Coteaux du Languedoc - Mas d'Alezon 2000 :
Produit par Catherine Roque du domaine de Clovallon. Le nez découvre une olfaction de classe, enjôleuse, très «Rhône Nord » : violette, poivre, réglisse, laurier, olive. Bouche suave, ronde et très bien structurée. On disserte sur la noblesse intrinsèque des tannins. Reste une superbe trouvaille, dans laquelle, grâce à  des terroirs adaptés (Faugères d'altitude semble-t-il, conséquemment déclassé en Coteaux du Languedoc), et au talent de la vinificatrice, la syrah s'exprime en toute élégance et fraîcheur, un peu comme en Côte-Rôtie.

18. Coteaux du Vivarais - Domaine Gallety - Syrare 2000 :
Nez vraiment pas encourageant, déconstruit, avec du réduit, du bois et de la volatile. Bouche austère, minérale, acide. Une manifestation lourde et sépulcrale peu convaincante. Certains pensent à  la sévérité sans concession d'un Hermitage.

19. Australie - Eden Valley - Henschke - Mount Edlestone Shiraz 2000 :
Nez marqué par l'eucalyptus et un cassis dominateur, sans notes excessives potentiellement écoeurantes (on n'affronte ni le lacté ni le bourbon). Bouche originale avec son fruit si prégnant, alerte, un peu frivole (soupe de fruits rouges), relativement cohérente pour certains, bizarrement acide pour d'autres.

20. Hermitage - Albert Belle 2000 :
Nez profond exhalant des senteurs de suie, de terre mouillée, de rafle, d'olive noire. Bouche gourmande, très naturelle, caressante, notablement réussie dans sa conciliation du charme d'une côte-rôtie et de la race plus aristocratique d'un hermitage.

21. Australie - Tasmanie - Stoney Vineyard - Domaine A - Pinot Noir 1999 :
Pinot noir. Moins convaincant que le cabernet-sauvignon 97 proposé récemment par Roger (nous y reviendrons). Nez particulièrement fruité (la groseille complétant le cassis), un peu à  la manière de la syrah de Henschke. Eucalyptus, de nouveau. Bouche courte, simple, tendre, comme dépourvue de fondations.

22. Vosne-Romanée - Bruno Clavelier - Combe Brûlée 2001 :
Nez fruité, sur la griotte, le fumé. La bouche ne fait elle non plus pas consensus. Pour certains, le vin est sans grande ambition, marqué par un poil de verdeur et desservi par une certaine raideur dans une finale abrupte. Pour d'autres, il bénéficie d'une belle typicité, délicate et ciselée.

23. Argentine – Mendoza - Finca La Anita - Cabernet-Sauvignon 1999 :
Nez fruité, « carbonique ». On trouve en bouche la fermeté du cépage dans un profil sérieux et un peu exotique (avec en corollaire une légère sucrosité).

24. Australie - Eden Valley - Henschke - Cyril Henschke Cabernet-Sauvignon/Merlot/Cabernet-Franc 1999 :
Le Cabernet-Sauvignon type le nez et la bouche dans une expression somme toute modeste, moins convaincante que celle de la cuvée Mount Edelstone (et très lactique). Pour ne rien arranger, une pointe de sucre résiduel « freine » le vin. Mais le millésime n'est guère favorable …

25. Australie - Tasmanie - Stoney Vineyard - Domaine A - Cabernet-Sauvignon 1997 :
Nez ici aussi typé par le Cabernet-Sauvignon : poivron, cassis, avec en prime un soupçon d'exotisme. Bouche fine, fraîche, légèrement animale, qui se déroule sérieusement, avec un certain moelleux. Bien mieux réussi que le pinot noir. Confirme le jugement porté il y a peu sur ce même vin.

26. Saumur-Champigny - René-Noà«l Legrand - Les Rogelins 1997 :
Un certain classicisme dans ce cabernet ligérien. Bouche à  l'avenant, austère, minérale, assez ferme, qui joue son rôle avec beaucoup d'application. Robuste et assez rémanent.

27. Valtellina - Nino Negri – « cuvée 1897 » 1995 :
Nebbiolo de Lombardie (La Valtellina est une vallée lombarde qui produit des vins passerillés : les Sfursat ou Sforzato, à  la mode Amarone - avec dans ce cas une dominante de Corvina, on le verra plus tard). Robe pâle. Nez sur le pruneau, les fruits à  l'eau de vie. Bouche un peu lâche, aromatiquement confite mais structurellement tonique. Tannins manquant de discrétion, un peu secs de surcroît.

28. Vino da Tavola Atesino - Foradori – Granato 1996 :
Cépage Teroldego Rotaliano, région du Trentin. Tous les dégustateurs ne sont pas d'accord. Certains dénoncent une bouche dissociée, mince, acide (avec certes un supplément de glycérine par rapport au vin précédent) et décrivent par précaution un vin étrange pour nos palais, difficile à  décrypter, assez rugueux et décati (mais pas écroulé pour autant). D'autres vantent les mérites d'une bouche « dense, fine et structurée ».

29. Conero Rosso - Umani Ronchi - Cumaro 1995 :
Région des Marches. Cépage Montepulciano (clone du sangiovese). Cette cuvée fort décevante est principalement desservie par une allure rustique (renfrognée) et solaire. Elle clôt une série de 3 vins italiens qui ne font certes pas la roue. Mais en même temps des vins dont on a peu l'habitude et qu'il faut certainement s'abstenir de juger trop vite …

30. Vino Nobile di Montepulciano - Boscarelli - Vigna del Nocio 1999 :
Toscane, sangiovese. Senteurs fraîches de fruits, d'amande. Bouche dense, soutenue par une acidité noble, vaillante. Droiture, classe, allonge pour des tannins pour le coup fort civilisés et non dénués d'aristocratie.

31. Rioja - Artadi - Pagos Viejos - Reserva 1995 :
Nez viandé (entrailles), avec des notes de fruits, de fleurs, d'amande. Bouche puissante, au caractère trempé, qui profiterait peut-être d'un supplément d'enrobage des tannins.

32. Brunello di Montalcino - Soldera - Case Basse Riserva 1994 :
Nez violent, marqué par une forte volatile. Goûts confits (pruneau). Matière agressive, astringente et plus grave : sèche. Une déception. De quels biais culturels éventuels pâtit ce vin très recherché de par le monde ? Ici aussi, les vins étrangers souffrent.

33. Côtes-du-Rhône - Domaine Gramenon – Ceps centenaires 1990 :
Bouche sanguine, sauvage : pruneau, girofle, qui fait la part belle au fruit. Bouche sudiste, soulignée par un soupçon de sucre résiduel. On sent que le temps est passé, mais le vin est encore bel et bien en place et surtout aucunement alourdi par les méfaits potentiels du millésime (excès de générosité).

34. Châteauneuf-du-Pape - Château de Beaucastel 1979 :
Malheureusement : bouchon !

35. Musigny - Joseph Drouhin 1981 :
Nez remarquable, aérien, au bouquet très bourguignon : cour de ferme, fleurs séchées, et encore un fruit affirmé (griotte). Pour certains : bouche au toucher délicat, typée, subtilement nerveuse. Très belle expression d'un pinot noir évolué, même si ce vin n'atteint pas les sommets souvent atteints dans ces cercles oenophiles enjoués. Pour d'autres, le jugement est à  l'opposé, pointant un vin automnal et décharné.

36. Chambolle-Musigny - 1er cru Les Amoureuses – Groffier 1973 :
Nez rappelant le bouillon de poule (viande, herbes condimentaires), le café, la terre (légère pointe liégeuse). Bouche un peu élimée (l'acidité pointe), pour une expression intéressante, moins cohérente et vivace que la précédente toutefois. Alors bien sûr, les détracteurs du vin précédent peuvent trouver ici en écho direct une matière plus convaincante.

37. Châteauneuf-du-Pape - Domaine de Nalys 1957 :
Bouquet dominateur : viandox, fleurs séchées, cacao. La bouche a commencé à  se déliter mais elle parvient encore à  conserver un certain punch et semble mutée (fruits à  l'eau de vie).

38. Volnay 1er cru Champans - Hubert de Montille 1964 :
Ici aussi, on profite du charme olfactif conféré par le vieillissement : viande fumée, épices, fleurs séchées, havane. Matière corsée, fine, fraîche. On n'a pas affaire ici à  un monstre de densité mais le vin possède encore une tenue enviable. Il semble qu'il supplante (pour la moyenne des dégustateurs) les 2 vins bourguignons précédents. Vin admirable.

39. Haut-Médoc - Château Grand La Lagune 1928 :
L'ancêtre du château La Lagune. Bouquet pour lequel le grand âge gomme l'origine : café, fleurs, réglisse, cuir. La matière austère est usée mais en aucun cas cacochyme et se révèle encore correctement corsetée. Moins de tout (truffe, charpente) que dans Cos d'Estournel 1928 bu au cours de l'été 2003 quelque part en Gascogne. Cela dit, on est tombé de près de 40 ans sans presque s'en apercevoir : longévité insolente.

40. Muscat du Cap Corse - Clos Nicrosi - Muscatellu 2000 :
Nez muscaté, pour une palette aromatique charmante, originale et complexe, fruitée et balsamique : raisin sec, abricot, thym, lavande, fruits confits, miel, pêche rôtie. La bouche dévoile un mutage retenu qui confère élégance (équilibre de la puissance et de la finesse) et (cela ne gâche rien) gourmandise. Goût des cédrats que l'on trouve sur les marchés du cap corse. Un vin qui rappelle un peu les muscats naturellement doux d'Alicante (Bodegas Gutierrez de La Vega, cuvée Casta Diva La Diva, à  rechercher).

41. Gaillac - Domaine d'Escausses - Vin de paille 1998 :
Nez passerillé, subtilement truffé, avec des odeurs d'orange amère. Caractère aromatique intéressant mais manque de nervosité.

42. Jurançon - Domaine de Souch - « pour René » 96 :
Nez somptueux, incroyablement typé (du moins pour tous ceux qui pensent immédiatement au Clos Joliette) : mangue charnue, truffes blanche (pour le côté alliacé) et noire, ananas rôti, fruits de la passion. Bouche vibrante, pure, originale, fruitée, de fort potentiel. La grande race ! On imagine toutefois un Joliette doux plus âgé (des années 70).

43. Suisse - Valais - Nicolas Zufferey - Marsanne flétrie 2001 :
Superbe caractère, friand en diable. Effluves (un peu alsaciens) de beurre, de coing, de fumé. Bouche pleine, fine, fruitée, vivante, envoûtante. Ce n'est pas la 1ère fois que les liquoreux suisses (voir aussi les vins de Marie-Thérèse Chappaz en marsanne et petite arvine) nous éblouissent.

44. Quarts de Chaume - Château de Suronde 1943 :
Fragrances intéressantes de soja (c'est un peu insolite), de viande fumée, de quinquina, de citron vert, de zan. Liqueur amoindrie par les outrages du temps, un peu efflanquée (et une certaine démission du fruit). Finale amère et un profil rappelant un peu Madère.

45. Sauternes - Château La Tour Blanche 1921 :
Nez remarquable, somptueux et riche pour ce vin d'âge vénérable : vieux rhum, citron, ananas, banane flambée, épices fortes (dont le gingembre, qui semble annoncer les spiritueux des îles qui suivront). La bouche reprend les notes du nez à  son compte, avec en supplément une belle amertume de quinquina. Sa structure fatiguée (même si elle n'a pas totalement tiré sa révérence) n'est plus tout à  fait en place cependant.

46. Veneto - Recioto della Valpolicella - Romano Dal Forno 1990 :
Flacon rare, très précis, qui peut rappeler un grand Maury (cerise, cacao, framboise , épices, terre, fumé). Bouche à  l'équilibre magistral, « évidente » dans sa cohérence. Alcool retenu et pour cause (le vin est obtenu à  partir de corvina passerillé – avec un peu de molinara et rondinella). Subtile astringence conférant de l'accroche, de la présence. Plein, très long, naturel. Il devrait vivre longtemps mais il s'avère en l'état peut-être plus culturellement, formellement bon (perfection magistrale) que réellement sublime (comme le fût un amarone 96 goûté il y a quelque temps : énorme !). Bien plus posé, assagi que le vin qui va suivre (et à  boire dans cet ordre).

47. Madère - Vino Reserva Velhissima de Adegas do Torreao Reengarrafado en 1958 :
Vinho de armazenista. Nez chavirant, au rancio d'une complexité inouà¯e : viandox, banane cuite, cachou, citron vert frais, citron confit, havane, figue, pruneau, café, orange amère, … dont on a du mal à  Â« faire le tour ». Bouche marquée par une acidité triomphante, typée (de ces îles atlantiques), qui participe d'un fond incroyable. Le temps (plus d'un siècle) sourd littéralement d'une matière encore vitale, qui décline en spirales les senteurs exhumées au nez. Fin, infiniment long, peut-être moins parfait mais en même temps plus débridé et plus pénétrant que le recioto de Dal Forno (qui n'a certes pas dit son dernier mot). Mystère, magie incarnée, … un véritable élixir de jouvence, tellurique !

Pour finir : 2 vieux rhums :
Rhum agricole Neisson cuvée du 3ème millénaire : typé, mais au feu implacable.
Rhum JM 1989 (les héritiers Crassous de Médeuil - étiquette en cuir) : complexe, fin, très corsé mais en aucun cas brutal, marqué par de belles et revigorantes saveurs de gingembre et de gentiane.

Laurent Gibet (pour Ganesh)
26 Avr 2004 16:59 #1

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Réponse de jeanclaude sur le sujet Re: Ganesh : longue série ...

En deux mots: Impressionnante série!

Merci pour ce CR détaillé et très intéressant.
26 Avr 2004 17:12 #2

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Ganesh : longue série ...

Et dire qu'il y en a qui critiquent notre misérable série de 33 vins de Léoville las Cases.. (aaa)

Pas de saturation sur 47 vins??? Bravo pour l'exploit, et pour ces notes fort intéressantes

Alain
27 Avr 2004 08:20 #3

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Ganesh : longue série ...

Non, pas de saturation et même 2 rhums !

Laurent
27 Avr 2004 10:58 #4

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