Ca faisait un petit moment que j’avais envie d’essayer de cuisiner un repas en me concentrant sur les accords mets/vins.
L’occasion arrive pour les 30 ans d’un copain. On se retrouve à neuf pour un repas assez largement inspiré de LPV accompagné de deux bulles, deux blancs et deux rouges.
Pour l’apéritif j’ai tenté de faire des macarons au foie gras, malheureusement j’ai des progrès à faire et ce sera donc des tuiles amandes au foie gras en deux variations, confits d’oignons ou figues.
Tuiles Foie gras/confit d’oignons, Foie gras/confit de figues, Gorgonzola/Poire et du jambon serrano vont accompagner deux bulles.
Les vins sont servis à l’aveugle, en sachant qu’il y a un crémant et un champagne.
Le
1er vin est assez typé chardonnay, on a des fruits blancs, c’est mûr, une bulle fine et des agrumes. Il y a une belle tension et de la finesse (notamment pour les bulles), le vin finit un peu sec et c’est pas très long mais c’est bon. Il y a une belle maturité et des épices en finale. Une gorgée en appelle une autre.
Dès le premier nez du
deuxième il me semble percevoir un petit défaut, je sens comme du liège mais celui-ci va disparaître à l’aération donc ce n’est pas du bouchon. Après on a des fruits mûrs et de la fraîcheur le nez est sympa. Bizarrement le vin est pas mal effervescent pendant le service mais la bulle disparaît très vite une fois dans le verre. On a un peu de brioché et comme un début d’oxydation (mais très léger), la bouche semble un peu plus sucré, un peu plus molle, on a des fruits mûrs, de la poire et de la pomme. Ca reste quand même buvable et l’aération semble l’améliorer un peu.
La fin de bouteille redouté 24h après n’a plus de bulle mais montre une belle matière sans aucune trace d’oxydation, avec de la gourmandise. Ce que j’ai pris pour de l’oxydation devait être de la réduction.
Tout le monde a préféré le premier et pense que c’est le champagne.
Résultat :
1 Crémant du Jura AM Tissot
2 Champagne Louis Nicaise Brut 1er Cru
Même si on peut avoir un doute sur la bouteille de champagne, ça a montré qu’un bon crémant vaut facilement un petit champagne.
On enchaîne a table avec deux entrées qui vont se succéder, les recettes ayant été piquées de LPV.
1 Crevettes à l’Ananas façon
vougeot
.
Simple et efficace, l’accord avec les vins étaient bien sans plus.
2 Carpaccio de Saint Jacques à la mangue façon
EricB
Malheureusement mes St Jacques manquaient un peu de goût pour concurrencer la mangue mais l’accord avec les vins est top.
Le
1er vin montre un aspect assez flatteur, on a un boisé qui commence a se fondre, qui amène pas mal de complexité, on a de la vanille, du caramel, du beurré, des herbes fraîches.
En bouche le vin fait un peu solaire tout en gardant une belle fraîcheur il y a de la mâche avec un aspect chardonnay boisé mais tout en finesse sans rien de putassier. Il y a une longue finale sur le grillé qui peut amener directement à meursault. On a aussi des épices en finale.
Regouté 24h après le vin a pris son envol. Le nez est un peu plus marqué par le végétal et le caramel mais la bouche est vraiment en place, fraîche, citronné et avec une finale vraiment impressionnante sur le grillé et les épices. C’est salivant. J’aime.
Le
2ème vin a un nez ressemblant mais encore plus sur le grillé, on a du pétard mouillé et un aspect caillou qui est presque trop.
La bouche est beaucoup plus tendu, plus précise, tranchante avec des aspects floraux. C’est salivant et long. Elle semble d’abord plus fine mais à l’aération on sent qu’il y a aussi de la matière cachée sous la tension. Il y a même un léger beurré mais ce qui marque beaucoup la bouche c’est-ce grillé/fumé contre lequel il ne faut mieux pas être allergique. Finale salivante.
Avec le carpaccio les deux vins montrent un coté plus exotique et plus fruité.
Mes amis me bluffent car ils pensent à un chardonnay sudiste mais pas trop pour le premier (le grand blanc de milan est évoqué) et pensent à un bourgogne pour le second.
1 Silex domaine des masques chardonnay 2007
2 Meursault Les Grands Charrons Boisson-Vadot 2008
On passe au plat, suivi du fromage qui servent de support aux deux bouteilles de rouge.
Risotto au parmesan et aux champignons de ma douce (divin) suivi d’un brie « truffé à ma façon », en fait simplement avec de l’huile de truffe.
La truffe ne se sent pas trop surtout à coté du 1er vin.
Le
1er vin a un nez très expressif et très surprenant. Ca part d’abord à fond sur la truffe avec un petit aspect terreux puis ça va évoluer à fond sur l’olive noire. Ca en devient presque écoeurant tellement c’est marqué.
En bouche les tanins sont fondus avec de la mâche, c’est assez suave mais justement ça manque un peu de relief, il y a même un petit creux en milieu de bouche, la finale est assez longue sur l’olive noire et la truffe. Il y a bien une pointe de fruits noirs et du café mais ce vin est clairement trop mono spectral.
Tout le monde part sur un vin du sud, plutôt de Provence par contre d’un millésime assez récent. Je pense que c’est du à la puissance du nez et la matière qui est encore dense.
24h plus tard le vin n’a pas trop bougé, il s’est assagit avec la truffe et l’olive noire fondue avec le café et la cerise kirshée, plus fin et plus long sur les épices.
Le
deuxième vin a un nez a défauts. Ca sent fort le géranium, la volatile, la groseille et un peu de boisé. C’est très spéciale et marqué, certains ne supportent pas du tout. La bouche est aussi assez spéciale avec des fruits rouges, assez croquants, il y a une très belle fraîcheur avec de la menthe et quelques arômes végétaux, on a aussi du bois de sental, de l’encens, l’équilibre est plutôt bluffant avec un beau toucher de bouche. Seule la longueur n’est que correcte avec une petite sensation boisé que je qualifierai de bois sec.
La bouche plait à l’assemblé alors que le nez divise. Un vin qui pourrait être grand mais que je ne trouve que bon.
Les avis sont divisés sur ces vins même si le deuxième est plus souvent cité.
1 Domaine Borie de Maurel, Minervois, cuvée Sylla 2001
2 Domaine Léon Barral, Faugères, cuvée Jadis 1999
Le but était de montrer que les vins du Languedoc vieillissent bien, ce qui étonné tout le monde par contre, personnellement, je suis resté sur ma faim avec ces deux vins. Il leur manquait clairement un petit truc pour faire décoller. Une petite déception en somme.
On finit le tout avec un gâteau, des bougies, des cadeaux et du champagne rosé, c’est la fête!!
Le
champagne rosé Louis Nicaise est sur les fruits rouges, les agrumes, la bouche est légèrement dosé mais garde une belle fraîcheur, c’est assez charmeur avec de l‘amertume en finale, bien pour finir un repas.
Étonnement le vin qui a le plus marqué les convives est le crémant du Jura.
Personnellement, je retiendrai la paire de blanc, avec un meursault comme j’aime (à attendre encore un peu) et un domaine des masques au superbe rapport qualité prix.
J'ai été un peu déçu par les rouges qui étaient intéressant mais le repas aurait mérité mieux.
J'ai aussi remarqué que mes copains ont été plutôt bon à l'aveugle, meilleur que moi au concours avec les PACA.