C'est tout à fait intéressant, mais comme toujours, je vais mettre mon petit grain de sel (sable), sans pour autant rien affirmer de manière péremptoire, mais simplement pointer quelques possibilités d'explication alternative...
>La deuxième d’environ 30 ares, été louée à
> un coopérateur et cultivée en conventionnel,
> herbicides, pesticides, engrais chimiques, mais
> sans excès pendant la même période. Mêmes
> caractéristiques de conduite que la précédente
> sauf le palissage, un peu plus court, 1.7 m.
Premier point : 1.7 m et 2 m cela fait une grosse différence de surface foliaire... Pas loin de 20% si on compte un fil porteur à 50 cm du sol et une hauteur au dessus du dernier fil de 20 cm...
20% de surface foliaire en plus, c'est 20% de lumière captée en plus et 20% de photosynthèse en plus... lorsqu'on sait que les polyphénols sont les molécules demandant le plus d'énergie à être synthétisées, il n'est pas étonnant que la 1ere parcelle ait eu une maturité phénolique plus précoce...
> A l’arrivée, début septembre, nous constatons :
> Sur la bio, de petits grains, une charge
> équilibrée, 11% d’alcool potentiel, PH de 3.05, Un
> goût incomparable, une acidité vive et non
> déplaisante (peut être pauvre en acide tartrique),
> une maturité de la peau optimale. La parcelle est
> vendangée le lendemain.
> Sur la conventionnelle, des grains faisant le
> double en taille, une charge supérieure de 15%, 15
> jours de retard en maturité phénolique, aucun
> goût, acidité irritante, encéphalogramme plat.
Charge supérieure de 15%, palissage inférieur de 20% : rien que cela suffirait à expliquer les différences constatées... Si l'on évalue à la louche un rapport surface foliaire utile/rendement, cela fait presque 30% de moins dans le 2e cas !
Il faudrait plutôt se demander pourquoi la 2e parcelle a donné 15% de plus, et l'explication réside probablement dans une fertilisation plus importante effectuée par l'exploitant précédent, avec probablement des excès de potasse et/ou d'azote. Une analyse comparative des 2 sols serait certainement très éclairante sur la question... Sans parler de l'excès probable de vigueur sur la 2e parcelle, entrainant inévitablement un retard de maturation lié à un arret de croissance plus tardif...
Là encore, je ne suis pas du tout convaincu que le bio en soi soit la cause de ce qui est observé ; un sol moins "engraissé" associé à un bien meilleur rapport SFU/rendement a toujours donné de bien meilleurs raisins, ce n'est pas une nouveauté... Au bout de quelques années, avec un sol "dégraissé", la 2e parcelle se rapprochera de la première...