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Lettre ouverte aux viticulteurs français

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Message edité (12-08-2004 20:04)
26 Fév 2004 16:07 #1

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

Jean Michel,

j'espère que ta lettre ouverte aura beaucoup de réponses. Elle sera de toute façon très lue, n'en doute pas.

Jérôme Pérez
26 Fév 2004 16:26 #2

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Réponse de jeanclaude sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

JMP,

Voilà  un pamphlet bien pensé (hhh). J'approuve tout à  fait tes propos.
26 Fév 2004 16:46 #3

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

JMP,

Cette déclaration me semble faire quelques rappels essentiels.

On revendique actuellement en se rendant en Bourgogne, quand on est vigneron, frappé par la crise...
Mais , fin des années 80, le client français se faisait répondre dans la région, comme tu le soulignes, qu'on n'avait rien à  faire de sa commande minable: on avait de gros clients américains...
Depuis 15- 20 ans, je me suis dit que cela ne durerait pas et que, malgré mon âge (bbb), je n'oublierai pas cette prise de position lorsque la donne changerait.
J'en ai pris mon parti:
depuis des années, mes bourgognes blancs se limitent à  quelques bouteilles de:
-Beaune Blanc Clos des Mouches de Drouhin (J'ai un faible pour lui )
-Chablis de Raveneau et Dauvissat ( Je trouve ça beau )
J'ai de bons Toscans...

Bordeaux n'a pas su tirer profit de la crise de 72, qui a eu pour conséquence un effondrement des cours tel qu'on trouvait le Trotanoy 75 à  15 frs TTC... Et le Latour 70, en 78, à  40 frs.
Les viticulteurs ont voulu recommencer... La dernière fois avec le millésime 97...
Monomaniaque du Bordelais pendant plus de 20 ans, j'ai été détourné de mes achats habituels, et massifs pour un particulier, par des prix dingues.
je suis allé voir ailleurs et j'ai vu qu'ailleurs, c'était grand!
Actuellement, Léoville-las-Cases et Cos d'Estournel, mes vins-cultes entre 78 et 90, ne me poussent plus à  faire des folies. Par contre, je craque pour des bouteilles rares du Rhône.
Et, pire, avec LPV, j'ai découvert les vins d'Europe...

Un client déçu, vous allez dire... Quel impact cela peut-il avoir sur le marché?
J'avais, à  titre d'exemple, acheté 480 bouteilles des beaux GCC du bordelais du millésime 90... Je ne suis pas le seul dans ce cas.

Je reste sur mes positions.
J'ai encore assez de Bordeaux pour tenir un bon moment...
Et attendre que certains de nos vignerons des appellations prestigieuses s'aperçoivent que le client peut être français et que les prix proposés doivent être accessibles à  l'indigène.

cordialement,
Thierry
26 Fév 2004 21:47 #4

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

Tout à  fait d'accord en ce qui concerne la Bourgogne (non générique et en dehors de Ladoix, Fixin, Givry et quelques autres restant accessibles).

En effet, les grands crus et premiers crus de Puligny, Vosne Romanée, Corton (entre autres) dépassent les 40 euros (plutôt les 60), et c'est le cas de pratiquement tous les vignerons de ces localités...

En comparant avec les grands crus bordelais, les chateaux dépassant ce tarif doivent être une vingtaine !

Dans le bordelais, aucun problème :
Margaux, Pessac, St Estephe, St Julien et même Pauillac proposent des seconds à  cinquièmes crus à  moins de 30 euros (d'accord il y a des différences de qualité énorme entre les chateaux et le tri s'impose).

Pour le Sauternes, hormis Yquem et un ou deux autres, les premiers et seconds crus partent à  moins de 30 euros...

Alors d'accord, j'apprécie beaucoup les bourgognes et fait des sacrifices (surtout en blanc), mais les bordeaux rouges restent plus accessibles à  ce niveau de qualité.

Faisant des pélerinages réguliers dans le rhone, les prix se sont aussi envolés il y a environ 10 ans.

Seuls les vignerons alsaciens gardent la tête froide : leurs augmentations correspondent plus à  l'amélioration des produits proposés...

Bouhi.

PS : j'oubliais sur le côté exportation, je trouve malsain que nos meilleurs grands crus bourgignons soient réservés à  95 % pour l'export. J'ai participé à  une dégustation de la maison Chartron en sept 2003 (c'était bien, surtout le Chevalier) , eh bien je peux vous dire que malgré le nombre de bouteilles produites par la maison, peu de sites (français) référencent leurs produits; je suppose donc qu'ils jettent le reste (mais ils semblent vouloir reconquérir le marché français). Et combien d'autres ont cette démarche ?
Je sais c'est le commerce, il faut vendre au plus offrant, mais mais qu'est ce que je dis, j'aurais plus quà  boire de l'eau !!!!
26 Fév 2004 22:02 #5

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

Comme il faut un avocat du diable, permettez moi de jouer ce rôle sur ce sujet si délicat, tant les propos ci-dessus sont frappés du bon sens.
Néanmoins (un article que j'ai écrit en 2001)…

"Cela fait plus de dix ans qu'on se lamente sur les augmentations sensibles, et sur la dernière explosion du millésime 2000 où on a constaté des augmentations de plus de 70 %.
Toujours prête à  défendre le consommateur, la presse s'engouffre un peu vite dans la désignation, comme coupable, du producteur. Les choses sont un tantinet plus complexes.
A la base, il y a incontestablement la qualité du millésime qui peut justifier une augmentation de prix (dans la mesure où, quand l'année est moyenne ou faible, on assiste à  un mouvement opposé). Si les 2/3 des grands gourous du vin (Parker, Suckling, Bettane) décrètent l'excellence de la récolte et ensuite donnent des notes superlatives aux crus mythiques, comment s'étonner que le producteur ne veuille profiter de cette promotion gratuite et optimiser ainsi son travail et ses investissements ?
En économie libérale - et il est très étonnant que dans le domaine du vin, il faille répéter ces principes de base - un prix s'établit peu ou prou au croisement de l'offre et de la demande. Pour quelles raisons économiques voudrait-on qu'un propriétaire sous-estime ses produits et fasse un cadeau au consommateur ? Croit-on que lorsqu'il va acquérir de nouvelles parcelles, le vendeur lui fasse des conditions spéciales, parce que ci, parce que cela ?
On retrouve le même raisonnement pour le négociant : il doit lui aussi maximiser ses revenus, sinon ses actionnaires peuvent légitimement le blâmer. Ici, la tâche se complique dans la mesure où, s'il veut garder de bonnes allocations de grands vins pour le futur, il doit un peu plier l'échine devant le diktat du propriétaire et ne pas prendre des marges trop généreuses pour ne pas être “puni” l'année suivante. Sa position n'est guère facile, d'autant plus qu'à  un tel niveau de prix, il ne peut plus jouer son rôle, pourtant fondamental, de “gardien” de vieux millésimes. Il a tout intérêt, financièrement parlant, à  passer la “patate chaude” au suivant.
On l'aura compris : l'élément perturbateur, le responsable est et demeure le spéculateur. Sur de simples indications de dégustations de vins non achevés, en début d'élevage, parfois “travaillés” pour recueillir une bonne presse, le spéculateur (celui qui achète pour revendre avec profit) précipite ses commandes, oublie parfois les 19.6 % de TVA qui grèveront son coût, et justifie les politiques douteuses de pénurie que ne manquent pas de mettre en place certaines propriétés.
Ce perturbateur du marché qui pense vendre à  plusieurs fois le prix de sortie ses achats « primeurs » risque de tomber sur un marché où les acheteurs classiques ont déjà  satisfait leurs besoins et où les autres amateurs moins fortunés ne pourront pas payer le prix demandé. Cela les mènera tout droit, comme on l'a déjà  constaté dans le passé, à  réduire sérieusement leurs prétentions, même parfois à  vendre sous le prix d'achat.

Allons plus loin dans la défense de la production : parmi les meilleurs producteurs en France, on peut citer des dizaines de noms de propriétaires qui, constamment, vendent leurs vins en-dessous du prix du marché. Seraient-ils en SA avec des assemblées d'actionnaires, il y a fort à  parier qu'ils se feraient vertement tancés. A la noblesse d'un Anthony Barton (Léoville-Barton) qui, en bas de bilan, a eu un “manque à  gagner” au bas mot de plusieurs millions de francs en n'augmentant pratiquement pas ses prix, répond la fidélité à  une ancienne clientèle de vignerons comme Coche-Dury, Denis Mortet, Claude Dugat dont la qualité exceptionnelle des vins leur permettrait facilement de s'aligner sur les prix des domaines prestigieux comme le domaine Leroy, sans pour autant perdre une seule vente. Que dire de ces clients fidèles, jouant sur l'affectif d'anciennes relations, qui en profitent pour revendre dès le lendemain leur allocation annuelle au double sinon au triple du prix, à  des maisons de négoce à  Londres qui manquent toujours de ces joyaux du vignoble français?
Il faut remettre le vrai débat à  sa place, et demander aux gourous de ne pas jouer les pompiers pyromanes .
Qui boira ces vins à  plus de 1.000 FF la bouteille ? Et surtout dans quel esprit ?
Autre effet néfaste de cette distorsion économique : le monde des petites appellations bordelaises (graves, bordeaux supérieur, vins de côtes) a un mal fou à  vendre sa production, même à  des prix inférieur à  20 FF la bouteille : le négoce, trop sensible aux marges pharamineuses qu'il dégage des grands crus, néglige cette base de la pyramide pourtant essentielle à  la survie du bordelais.
Amateur : cherchez bien, il y a des joyaux du millésime 2000, aussi bien dans les grands crus que dans les appellations plus modestes, qui sont proposés à  des prix corrects. Ils ne sont pas sous les feux des médias, mais ils attendent votre perspicacité !"

Je rajoute simplement : si la propriété ne cherche pas l'optimisation de son prix (je ne dis pas la maximisation), soyez certain qu'en aval,on ne manquera pas de prendre les marges disponibles.

Le problème est simplissime : on fait, dans le monde 30 M d'hecto en trop et le mode devie, les principes de précaution etc. ne vont que pousser cela dans le sens d'une moindre consommation.
Une seule porte de sortie : la qualité.
26 Fév 2004 22:07 #6

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

Jean-Michel,

Je ne situe pas le problème au même niveau que vous.

Au chapitre des exportations, les étrangers sont prêts à  mettre un prix dans une bouteille de vin que le Français moyen ne mettrait jamais. Il me semble irréaliste de demander aux producteurs de contingenter leur production - à  des prix moins chers - pour le marché national.
Soit dit en passant que certains de ces étrangers sont des clients fidèles depuis des lustres (à  commencer par le Président Jefferson chez les Américains, et bien avant chez les Anglais...).
Il ne faut pas en vouloir aux étrangers.
J'étais à  Ch. Lafite-Rothschild hier après-midi. Ils estiment que 85/90% de leur production est exportée - *et* qu'un partie non négligeable du reste est consommé par de touristes et résidents étrangers en France.
Une seule solution à  cela : convaincre les Français de composer avec cette donne et payer aussi cher quelques-uns de leur fleurons. S'ils n'en veulent pas, il y a bien d'autres, de toute évidence, pour prendre leur place.
Il n'y a pas de mal à  cela à  mon humble avis.

En ce qui concerne les vins abordables, le choix est immense. Je ne regrette pas mon prix d'achat et je trouve d'excellents vins à  des prix que n'importe qui pourrait payer.

Non, si la consommation baisse c'est pour d'autre raisons encore, dont vous avez soulevé certaines :

- santé (bien évidemment, ça se discute!)
- image "ringarde"
- effet Sarkozy
- le système compliquée et rebutant des appellations contrôlées, impossibilité de se retrouver dans le maquis des étagères
- surproduction
- difficulté de stocker les vins correctement
- changement des modes alimentaires

Meilleures salutations,
Alex
26 Fév 2004 22:15 #7

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

François,

Merci pour cette intervention qui enrichit le débat.
Elle colle à  la réalité économique.

Le particulier que je suis reste dépendant des arguments budgétaires (bbb)
en Bordeaux:
J'ai continué à  acheter, en GCC, des 2000 moins chers que les primeurs 1995, en 96...
Le marché avait quelques problèmes: 95 domine-t-il autant 90, qu'on puisse vendre ses primeurs plus chers que les 90 en bouteille.
Je penserais, si mon avis était fiable, plutôt le contraire...
Actuellement, je me limite aux offres des grandes surfaces, comme Calon-Ségur 2000 à  moins de 30 euros et aux Sauternes, "donnés".
Et je vais ailleurs qu'en Bordeaux et Bourgogne.
Au fait, je ne suis pas tout seul:
Pour le prix d'un Calon-Ségur 2000 à  Auchan ou Carrefour, on a du mal à  trouver les belles cuvées de Languedoc-Roussillon... et on ne peut se payer les plus célèbres.

Amitiés,
Thierry
26 Fév 2004 22:24 #8

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Réponse de Hamitan sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

Message edité (17-02-2005 11:47)

Cordialement,
Hamitan
26 Fév 2004 22:26 #9

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Réponse de Olif sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

"En effet, les grands crus et premiers crus de Puligny, Vosne Romanée, Corton (entre autres) dépassent les 40 euros (plutôt les 60), et c'est le cas de pratiquement tous les vignerons de ces localités...

En comparant avec les grands crus bordelais, les chateaux dépassant ce tarif doivent être une vingtaine !"


Si la comparaison est juste dans l'absolu, il y a un énorme biais qui la rend irrecevable! Je vais donc être dans l'obligation de me faire le deuxième avocat du diable!

La politique tarifaire du Bordelais et de la Bourgogne ne me semble pas superposable pour la seule et unique raison qu'on ne parle pas du même volume de distribution alors que la demande est au minimum équivalente!

Que la superficie du seul Château Lagrange à  Saint-Julien soit supérieure à  celle d'une appellation entière comme Nuits-Saint-Georges devrait suffire à  relativiser les choses! La taille des entreprises viticoles, hors grosses maisons de négoce, n'est donc pas la même, les coûts de production non plus! Personnellement, je trouve les Bordeaux plus chers que les Bourgognes, si l'on ramène le tarif au nombre de bouteilles écoulées!

Alors oui, heureux soient les allocataires du domaine Coche-Dury qui touchent à  un prix plus que raisonnable leurs précieux flacons et honte à  ceux qui le revendent à  prix d'or pour faire du bénéfice et de la spéculation sur le dos des vignerons! Vous pensez que c'est tentant? Oui et non, car le coupable démasqué risque de tout perdre mais d'un autre côté, on ne peut empêcher l'acheteur de faire ce que bon lui semble avec ses bouteilles!

Olif
26 Fév 2004 22:26 #10

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

Hamitan,

Sois le bienvenu sur le site.

Je te signale que LPV a un forum "les bonnnes affaires"
et que, dans chaque forum, tu trouveras des notes sur des vins à  moins de 10 euros...

Cordialement,
Thierry
26 Fév 2004 22:37 #11

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Réponse de claudius sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

Olif,

tu ne forces pas un peu la main?(bbb) ça doit être le PMG!

"La politique tarifaire du Bordelais et de la Bourgogne ne me semble pas superposable pour
la seule et unique raison qu'on ne parle pas du même volume de distribution alors que la
demande est au minimum équivalente!"

et tu prends comme ex Ch Lagrange (St Julien) le plus gros producteur...es-tu vraiment certain qu'il y a autant de demande pour disons Latour ou Mouton que pour Coche-Dury...j'en doute fort et de toute façon grande partie de la demande pour Coche-Dury l'est du fait de la certitude de tripler sa mise...ne nous faisons pas d'illusions!
essayez de tripler votre mise avec Mouton, Latour ou Lagrange... ou même Léoville Barton 2000, bonne chance!

Claudius scepticus
26 Fév 2004 23:25 #12

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

Message edité (12-08-2004 20:04)
27 Fév 2004 10:13 #13

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

Bien d'accord avec cela. Et donc je redis qu'en Bourgogne les meilleurs producteurs pratiquant une clientèle privée depuis des lustres, ont un réel respect de leurs possibilités financières au point de pratiquer des prix bien loin de la valeur "purement" marchande de leur vin sur le marché international.
Pour Bordeaux, on sait qu'en cas de crise internationale, on se tourne vers la GD qui, avec sa puissance, peut faire sentir son "besoin" de prix particulièrement compétitifs et donc on peut retrouver des grands crus sur le marché national.
Fait-on autant de pataquès pour Vuitton ou Hermes ? Non, bien sûr, et pourquoi ? Parce que le vin nous passionne, qu'on en veut et que c'est une réelle culture.
27 Fév 2004 11:46 #14

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

Message edité (12-08-2004 20:05)
27 Fév 2004 12:05 #15

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Réponse de Guest sur le sujet lors

François Mauss a écrit : une seule issue , la qualité.

Je pense qu'il s'agit de la meilleure des conclusions aujourd'hui et que plus le temps passera plus elle prendra de la force.

Par rapport aux producteurs de ' petits vins ' je ne sais pas quoi penser?

Ils ont du mal à  vendre aujourd'hui. Pourquoi ?

1) Les Français boivent moins , c'est une réalité et c'est tant mieux pour la santé ! Alors forcément il faut produire moins si l'on ne veut pas avoir du liquide sur les bras. Il y a deux solutions :

Certains producteurs doivent disparaître. C'est fâcheux.

Ils doivent faire tous plus de qualité avec un rendement plus faible mais alors lesquels pouront le faire, quel sera le prix et quelle sera la demande?

2) Il y a une concurence étrangère et les prodcuteurs demandent des moyens pour lutter à  armes égales, on peut facilement les comprendre, surtout qu'ils ont aujourd'hui un gouvernement qui se positionne à  fond sur la loi du marché via la concurence.

Ce que je pense: les mentalités changent et un nouvel équilibre doit s'installer, je pense que cette nouvelle mentalité est salutaire ( boire moins et mieux ) cela va faire des dégats pour les producteurs et c'est inévitable.

Ce qu'il faut : que tous le monde puisse boire du bon vins, donc une certaine qualité, voilà  le nouveau challenge.
Cela revient à  dire aux français, ne changez pas votre budget vin, buvez moins car plus cher , achetez moins de bouteilles mais buvez meilleur. et vous les producteurs faites de la qualité.
C'est à  ce compte-là  que tous le monde s'y retrouvera.

A une époque j'avais dit : je préfère acheter une bouteille d'eau minérale plus une bonne bouteille de vin le tout pour 5-8 euros que deux bouteilles de mauvais vins pour 5 euros. je pense que cela illustre bien l'avenir.

Quant aux grands châteaux et négociants : avant la hausse des années 90, ils vivaient déjà  bien, avec la hausse, ils se sont ' gavés' en dégraissant le ratio budget/nombre de bouteilles pour les amateurs. Que je sache, les amateurs ont subi.
La roue tourne, aujourd'hui c'est à  d'autres de subir une baisse des prix.
Les amateurs doivent simplement se rapeller aujourd'hui lesquels les ont le plus respecté lors des années folles, ce sera d'autant plus facile que souvent ce sont des bons ( Léoville Barton - Sociando-mallet - Mas Julien - Montus ...) .

Jmm
27 Fév 2004 23:48 #16

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Lettre ouverte aux viticulteurs français

C'est assez fascinant de relever les “non-dits” éparpillés ici et là  dans les commentaires sur la cris vinicole actuelle.
Parlons clair : que veulent les vignerons ? Qu'on achète plus, donc que l'on boive plus. Et pour susciter ce regain de consommation, à  côté de tous les discours sur les concurrences déloyales, on souhaite une révision des lois Evin.
Qui peut croire que la société française, dans son état actuel, pourrait accepter de reviser cette loi, alors même qu'un intense campagne de sensibilisation au lien “alcool-vin-accident” est mise en place ?
Indépendemment de tout choix politique, c'est comme vouloir l'abolition des 35H : personne ne s'y risquera sous peine de manifestations massives car tel est notre caractère.
Il fallait se battre plus tôt et probablement autrement. Espagnols et italiens l'ont compris, et ils ne se prendront pas, eux, les pieds dans le tapis.
On peut assez facilement deviner le futur de l'entre-deux-mers. La taille des propriétés, les qualités produites, les structures familiales et pyramides des âges existantes, tout cela fait que normalement, tranquillement, ces petits domaines de 3 à  10 hectares vont devenir des résidences secondaires pour retraités nordiques, alors même qu'un gros opérateur, style Castel, leur mettra en mains un marché simple : “on s'occupe de vos vignes, on vinifie à  la centrale, et vous recevrez en prix quelques caisses chaque année”.
Il est loin le temps où on donnait chaque jour aux cantonniers leurs “litrons” quotidiens.
Restons éveillés et honnêtes : le vin sera de moins en moins une boisson quotidienne et donc, l'offre devra fatalement s'adapter aux besoins.
Ceci dit, que l'Etat aide aux promotions sur les marchés extérieures, pourquoi pas ? On a bien déjà  l'organisme pour cela, la Sopexa : il manque simplement à  sa tête quelques pointures du business qui sortent enfin du style quai d'orsay - costumes trois pièces.
28 Fév 2004 01:10 #17

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