Nous avons 3197 invités et 56 inscrits en ligne

INAO : garant de la qualité ou facteur de conservatisme outrancier ?

  • Luc Javaux
  • Portrait de Luc Javaux Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Administrateur
  • Administrateur
  • Messages : 26208
  • Remerciements reçus 1388
Voici l'extrait d'un article du Nouvel Observateur dont DidierT nous a fait part dans le forum consacré à  la Bourgogne.

"Las ! Les intérêts économiques et le laxisme aidant, l'idée géniale sera bientôt dévoyée (AOC). Aujourd'hui, près de 98% des vins reçoivent le précieux agrément. Mieux que le bac ! Même les mauvais élèves ont droit à  leur « diplôme ». Car sitôt les règles fixées, les vignerons se sont mis en tête de les contourner ou de les assouplir. Ainsi les rendements, l'un des principaux maux de la viticulture. Par la grâce du fameux plafond limite de rendement (Plc), les autorisations de dépassement peuvent atteindre 40% comme en Bourgogne en 1999. Un record ! Sans parler de l'extension des vignobles qui ne respecte pas toujours la géologie. Bref, les AOC, qui ont fait le succès des vins français dans le monde, offrent aujourd'hui moins de garantie que la charte de qualité passée par les enseignes de la grande distribution avec certains producteurs. Au moment où les vins du Nouveau Monde ne cessent de progresser sur les marchés étrangers, il y a du souci à  se faire pour le président de l'Inao."

Article complet : www.nouvelobs.com/vi...

Ainsi, les dégustations d'agrément de l'INAO ne recalent que 2 % des vins produits en AOC. De plus, dans ces 2 %, figurent quelques vins de grande qualité dont le seul tort est souvent d'être considérés comme "atypiques" de leur appellation, ce qui ne veux pas dire pour cela qu'ils ne sont pas excellents. Nous connaissons également tous des exemples de domaines pourtant souvent situés au sommet qualitatif dans leur région, dont les vins ne revendiquent pas l'AOC ou en sont exclus pour des raisons diverses, le plus souvent liées à  l'encépagement où au type de vin produit.
Ne serait-il pas plus sain que ces fameuses dégustations d'agrément soient un réel examen qualitatif, où les moins bons vins seraient relégués à  un niveau d'appellation inférieur.
Est-il indéfendable moralement qu'un vin issu d'un 1er Cru ou d'un Grand Cru bourguignon soit rétrogradé en appellation villages si son niveau qualitatif est jugé insuffisant par rapport à  la moyenne de l'appellation ?
Le même raisonnement peut bien sûr s'appliquer à  toutes les régions (je n'en veux pas particulièrement à  la Bourgogne...(bbb)), voyant par exemple un vin issu d'un Grand Cru alsacien rétrogradé en AOC Alsace pour cause de qualité insuffisante,...
Un tel système ne pourrait à  mon avis qu'améliorer grandement la qualité moyenne des vins produits en AOC, même si les conséquences économiques peuvent être désastreuses pour les domaines dont les vins se verraient ainsi rétrogradés.
La survie à  long terme du système d'AOC à  la française est peut-être à  ce prix...
Qu'en pensez-vous ?

Luc
13 Sep 2003 18:45 #1

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
Luc,

Je pense également que les dégustations d'agrément devraient se porter essentiellement sur la qualité des vins !
Mais ces dégustations, par qui exactement sont-elles effectuées ?
Les dégustateurs d'agrément sont-ils impartiaux ?

Quant au déclassement d'un premier cru ou d'un grand cru de mauvaise qualité, s'il entraîne le désastre économique d'un vigneron ou d'une société vinicole, ce ne serait que logique !
Je trouve d'ailleurs que c'est une honte de la part de l'INAO d'accorder l'appellation à  des vins infects qui ne devraient être ni commercialisés ni consommés !
Et, c'est justement parce que les classements sont établis juridiquement qu'ils ne sont pas une garantie de la qualité du vin produit ! La qualité d'un vin s'obtient par le travail mais pas par un classement quelconque !
La législation INAO (que je ne connais pas) devrait être revue et être axée sur la qualité afin d'encourager - comme tu le soulignes - la qualité.

Cordialement,

David
13 Sep 2003 22:59 #2

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 6779
  • Remerciements reçus 1453
Luc

Tu dis que 98% des vins obtiennent l'agrément.

On sait que Terre inconnue est vin de table. Trévallon est vin de pays.

Tout est dit je crois.

Tout le monde sait que l'AOC n'a plus aucune signification.

amitiés

Yves

Yves Zermatten
13 Sep 2003 23:14 #3

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
Yves,

Comme nous l'avions déjà  dit dans une autre rubrique :

VIVE LES VINS DE TABLE POUR CAUSE DE Dà‰CLASSEMENT ! (aaa)

Amicalement,

David
13 Sep 2003 23:20 #4

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
Bonjour Messieurs,

Je n'ai pas d'intérêt particulier dans le système des AOC mais je trouve dangereux pour beaucoup de bons producteurs des phrases telles que :

"Tout le monde sait que l'AOC n'a plus aucune signification."

Je suis d'accord avec tout le monde sur le fait que l'on retrouve avec l'AOC des vins indignes de cette gratification mais je pense que tout le monde (producteurs et consommateurs) auraient à  y gagner si ce système qui reste, en théorie seulement (dommage), l'un des meilleurs au monde reprennait toute sa valeur et sa crédibilité.

J'essaie d'argumenter et les objections seront les bienvenues :

De tout temps, les produits de qualité ont été nommés d'après leur lieu de production ou d'exportation. De tout temps, certains profiteurs ont essayé de tirer partie de cette reconnaissance en élaborant des produits moins chers moins bons et surtout sans points communs qu'ils vendaient sous le même nom.

Le système des AOC qui n'a j'espère pas fini d'évoluer a donc voulu protéger certains vins contre l'utilisation abusive de leur nom. On garantissait l'origine, les cépages et certaines pratiques culturales mais jamais ni la qualité du viticulteurs ou du vinificateur.

Suite à  de nombreuses déviations, la dégustation d'agrément qui n'existait que pour quelques AOC est devenue obligatoire en 1979 (décret de 1974).
Cette dégustation visait à  s'assurer de la conformité tant en qualité qu'en "typicité" des vins produits. Considérant que le décret, si suivi intelligemment, ne pouvait que mener à  la production de beaux raisins, la dégustation venait ainsi sanctionner la qualité de la vinification.

Aujourd'hui le problème est lié à  deux choses :
certains décrets AOC sont soit peu rigoureux, soit peu appliqués et certaines dégustations d'agrément trop laxistes. Peut-on réellement généraliser ?
certains producteurs qui font d'excellent vins se voient refuser l'AOC soit à  cause du décret soit suite à  la dégustation.

En ce qui concerne la première partie : les décrets sont ce qu'ils sont et ils sont souvent déjà  des sortes de carcan. Il ne faut pas oublier que chaque fois que l'on impose une nouvelle contrainte, c'est souvent une limite de plus pour des producteurs qui ne posent pas de problème alors que les malhonnêtes trouvent le moyen d'y échapper. Malgré tout plusieurs décrets sont régulièrement revus à  la demande des vignerons pour être plus précis (resserrer l'aire AOC, comme à  Saint-Joseph par ex., revoir les pourcentage de cépage, comme à  madiran par ex...). De plus certaines AOC commence à  faire des vérification au vignoble, ce qui est la moindre des choses.

En ce qui concerne la deuxième partie : contrairement à  beaucoup de consommateurs, je pense justifié et justifiable que certains grands vins "atypiques" ne soient pas autorisé à  porter l'AOC s'ils ne se conforment pas au décret. Au contraire, si ce sont réellement des grands vins, ils pourront ainsi se vendre plus chers, voire bien plus cher que la moyenne des vins de l'AOC. On ne peut vouloir le beurre et l'argent du beurre et la crémière... Quand j'achète un côtes du rhône, c'est que je veux boire du côtes du rhône (assez coloré, au nez fruité et épicé avec une bouche assez corsée ou l'alcool et les tanins se fondent dans un bel équilibre). Admetttons que demain un 100 % cabernet sauvignon, élaboré près d'orange, de très belle facture, arrive sur le marché. C'est peut-être un excellent vin mais ce n'est pas ce que j'attends d'un côtes du rhône.

La conclusion de tout ça ? Il faut remettre le système des AOC en santé en faisant le ménage dans tout ce qui le biaise et expliquer au consommateurs que le système des AOC est un système qui garantit une certaine qualité, une certaine typicité (très bientôt j'espère !!) mais en aucun cas que la personne qui achète la bouteille va l'aimer.

Par ailleurs, il faut laisser l'occasion à  des explorateurs d'élaborer d'autres vins (terroirs différents ou semblables, cépages différents ou semblables) mais ces derniers ne devraient pas pouvoir bénéficier d'une AOC dont ils ne seraient pas représentatifs.

C'était un peu long mais vivant au Québec et voyant la concurrence que subissent les vins français et européens, je pense que l'AOC est très importante si elle retrouve sa crédibilité car elle deviendra de nouveau une garantie de qualité et de goût. De toutes manières la plupart des vins français ne pourront sans un système fort rivaliser avec ces vins étrangers produits pour la plupart à  moindre coût.

En attendant vos commentaires,

Québécoisement vôtre

Olivier
14 Sep 2003 20:48 #5

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Luc Javaux
  • Portrait de Luc Javaux Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Administrateur
  • Administrateur
  • Messages : 26208
  • Remerciements reçus 1388
Olivier,

Je suis globalement d'accord avec votre analyse et je ne suis absolument pas partisan d'une disparition du système des AOC, bien au contraire.
Je veux bien suivre votre raisonnement en ce qui concerne la typicité, celui-ci me semble effectivement suivre une logique qui va dans le bon sens (bien que je pourrais vous citer l'exemple du Domaine de la Bongran qui se voit interdire d'AOC Viré-Clessé, à  mon sens pour des raisons tout à  fait ridicules...)
Néanmoins, je ne suis que peu d'accord avec vous quand vous dites que "le système des AOC est un système qui garantit une certaine qualité". C'est justement là  que le bât blesse à  mon avis. Cette qualité minimale que le consommateur est en droit d'attendre d'un vin arborant fièrement son origine, il est très loin de se la voir garantie par un passage réussi à  ces dégustations d'agrément. Celles-ci sont manifestement beaucoup trop laxistes, le taux de réussite de 98 % suffit à  s'en persuader. Pour que ce système soit plus crédible, il suffirait donc que les contrôles soient nettement plus sévères qu'ils ne le sont actuellement, mais encore faut-il s'en donner les moyens...

Luc

Message edité (14-09-2003 21:17)
14 Sep 2003 21:17 #6

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 19649
  • Remerciements reçus 4806
Tout d'abord, si Terre Inconnue est vin de table, ce n'est pas par déclassement, c'est que son géniteur le veut ainsi. Il confirmera sans doute ou dira si je me trompe.

Je peste souvent contre certaines abérations de règles rigides et passéistes de l'INAO, mais tout de même cela donne un cadre.
Quant aux séances d'agrément, les membres sont aussi souvent des vignerons du cru, alors on peut comprendre leurs difficultés à  recaler ou à  l'inverse à  laisser passer un vin trop hors normes: cela est un vice de fonctionnement, une sorte d'effet pervers.

L'idée de départ de l'AOC est la suivante: garantir que le produit (vin ou autre) est issu d'une iare bien délimitée, répond à  des systèmes de production traditionnels et typiques, que les ingrédients sont bien définis et que le goût est représentatif du nom qu'il porte.

Maintenant, savoir si cela est réellement en vigueur est une bonne question.
Une autre est de se demander si une telle conception n'est pas u frein à  l'évolution et pafois au progrès.

Jérôme Pérez
14 Sep 2003 21:55 #7

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 19649
  • Remerciements reçus 4806
Sommes nous en train de faire constamment le même débat?

Lu ce matin dans le numéro spécial vin de cuisine et vin de france un article sur René Renou, l'INAO et les AOC, où l'on brandit le spectre des vins certes bons mais sans âme, vous savez, un brin technique, ceux qui sont des vins de pays! Voilà  qui va faire plaisir à  certains ou certaines.
Je continue à  dire qu'il y a bien plus d'âme languedocienne dans certaines cuvées de carignan classées pour cette raision en vin de pays que dans certaines cuvées aoc, luxueuse et bien internantionale: Puech haut par exemple, même si c'est très bon!

"le vignoble appartient aux vignerons mais les aoc appartiennent à  la nation" Voilà  le style de sentence qui nécessitent que l'on s'étendent...

"sur le terroir nous avons 50 ans d'avance" bien entendu sur es pays du nouveau monde, grand sac fourre tout, le diable en personne , cet amas qui ne possède pas de terroir, comme dirait AGDLV, la pampa!

Voilà  en bribes quelques affirmations de monsieur Renou.

Je n'avais pas saisi qu'il y avait dans sa démarche une lutte commerciale, je croyais qu'il était sincère et inintéressé, juste attaché à  cette idée de terroir spécifique et identitaire...
Il y a des choses que je ne peux plus entendre: la démagogie me lasse: se permettre d'épendre de telles idées reçues relève de la malhonnêteté.

Jérôme Pérez
15 Sep 2003 07:27 #8

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
Je me demande si on ne fait pas porter le chapeau à  l'INAO, alors que ce langage émane plutôt du deuxième étage de la fusée : les syndicats viticoles locaux!

René Renou exprime son opinion personnel, mais d'où vient-il?....

Pour moi, l'INAO, c'est surtout un organisme qui légifère... lorsqu'il est sollicité par les vignerons!

Mais, les réticences à  toute évolution sont surtout dans le vignoble.

Certes, on cite le cas d'Eloi Dà¼rrbach qui n'a jamais ménagé les vignerons de son coin et qui s'est exprimé une fois sur le sujet dans un reportage qui lui était consacré...

Mais, si les choses n'évoluent pas plus vite, c'est que les freins sont très concrets, économiques notamment. Et cela se comprend!

Certains présidents de syndicats languedociens, et par ailleurs, au top de la production régionale, se sont largement exprimés pour faire évoluer les décrets d'appellation (évolution de la proportion des différents cépages), mais ils avaient beau jeu de le faire alors même qu'ils venaient d'acquérir des droits et qu'ils venaient de planter du mourvèdre ou de la syrah!...
Depuis, ils écoutent leurs voisins...

Autre exemple : Savennières : "10 à  15 hectares de coteaux en friche donnant sur la Loire", selon la définition formulée et acceptée par le syndicat local, intègre l'AOC par une procédure simplifiée.
Acceptée, parce qu'ainsi, personne n'a a subir, localement, une longue procédure complète de l'INAO (4 ou 5 ans!), qui aurait du remettre le nez dans le décret d'appellation de 1957, je crois, et procéder à  quelques déclassement de parcelles. Avec ce que cela suppose du point de vue économique pour des structures assez fragiles.

Pour moi, l'INAO, c'est plutôt des géologues, des spécialistes dans tout le domaine viti-vini. Ce sont eux qui légifèrent en dernier lieu, non sans avoir l'aval des vignerons locaux, qui eux, organisent les dégustations d'agrément, avec tout ce que cela suppose...

Et cette année, avec tous ces vins "atypiques", on risque de bien rigoler au lendemain de ces dégustations!...

PhR
15 Sep 2003 08:04 #9

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
oh là  là 
ne me faite pas dire ce que je n'ai pas dit.
Je ne suis pas en guerre contre les AOC
je suis en vin de table
1) parce que je n'ai pas le temps d'envoyer mes vins en dégustation d'agremment
2) et en plus ce que je recherche c'est d'être tranquille
Par contre
J'ai vu du changement depuis peu. Mais les choses sont prisent en main par les vignerons eux même.
Du genre on fait de la vendange en vert et on visite les vignes de tous les coopérateurs et en présence de tous les vignerons de là  il en découle des sastifaicits et des remontances avec menaces de déclassement en VDT (ce qui veut dire moins de sous sous quand on apporte les vandanges a la cave) et a ce petit jeux ils (les mauvais) s'exécutent fissa fissa (cave coop de st christol qui fait de beaux vins maintenant).
Tout n'est pas noir dans ce bas monde.
PS : j'ai eu des appels du pied discrets des coteaux du languedoc. Il n'est pas dit que je ne soit pas en AOC un jour. Parce que j'aime bien mon hérault quand même.
15 Sep 2003 10:01 #10

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
Effectivement Robert, je confirme ce changement en cours.

Ces contrôles, par les vignerons eux-mêmes, ont commencé aussi en Loire, en Coteaux-du-Layon-Chaume, me semble-t-il, chez René Renou justement!... A l'occasion de l'officialisation de l'AOC Chaume.

PhR
15 Sep 2003 11:52 #11

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1118
  • Remerciements reçus 0
Je pense que nous sommes tous d'accord sur le fait que les AOC et l'INAO devraient évoluer, dans un sens d'ouverture à  la recherche systématique de la qualité.

Comme ce n'est, hélas, pas souvent ou toujours le cas, pourquoi vouloir cependant jeter le bébé avec l'eau du bain.

Si l'INAO et les AOC étaient à  ce point caduques, je ne vois pas l'intérêt de certains vignerons ou groupements de vignerons à  demander la délimitation de nouvelles AOC, comme "Minervois la Livinière" ou "Blaye"....

Ce système a au moins l'intérêt d'apporter, de nous apporter, à  nous amateurs, un cadre légal, minimaliste il est vrai... mais sans lui ce serait je crois la foire d'empoigne et celui qui en sortirait perdant à  tous les coups, c'est l'amateur de vins.

Maintenant, il est clair que les AOC doivent évoluer... j'en prends pour exemple ces vins passerillés produit par une coopérative en côtes du rhône et déclassés en vdt.... malgré ces difficultés, l'émulation fait de nouveaux adeptes.
Ainsi, lorsque je suis passé à  La Réméjeanne, la personne qui nous a reçu nous a déclaré que les parcelles destinées aux vendanges tardives devaient être clôturées pour éviter que les sangliers ne saccagent les vignes.

Michel.
15 Sep 2003 13:30 #12

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • ptitphilou
  • Portrait de ptitphilou
  • Visiteur
  • Invité
Comme me le faisait remarquer un ami douanier, si l'INAO avait pour objet (notamment) le contrôle de la qualité des vins en AOC, cette institution se nommerait INAOC.
Elle n'a pas pour objectif la défense des consommateurs, mais plutôt celle des vignerons !
Il est sûrement temps que celà  change, amTTha.
15 Sep 2003 13:41 #13

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 6779
  • Remerciements reçus 1453
Je tiens à  préciser que je n'ai rien contre un système de classement et/ou d'AOC. Seulement, à  partir du moment ou 98% des candidats sont admis, ça ne signifie plus rien. Et qu'on ne vienne pas me parler de typicité quand je vois certains vins d'appellation d'origine contrôlée qu'on proposeà  la vente. L'AOC ne garantit aucune typicité.

Si, du jour au lendemain, on supprimait totalement le système des AOC, le consommateur s'en trouverait peut-être plus désorienté mais consommerait-il de moins bons vins ? J'en doute. En tous cas, beaucoup de vins de moyenne gamme seraient beaucoup moins chers. Je suis convaincu que l'un des effets du système AOC est de garder des prix élevés sur des vins qui intrinséquement valent moins.

cordialement

Yves Z

Yves Zermatten
15 Sep 2003 20:19 #14

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
Bigre! Il y a du vrai dans cette dernière phrase, Yves!...
Mais, il est difficile d'évacuer l'aspect "équilibre de l'ensemble"!
J'ai comme dans l'idée qu'une "réforme consentie" est malgré tout la solution la moins douloureuse.

Des générations futures de passionnésduvin.com parleront peut-être du début du XXIé siècle comme de l'âge de pierre de l'amateur!... (aaa)

PhR
15 Sep 2003 21:55 #15

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
Luc,

Je vois que nous sommes d'accord puisque malheureusement aujourd'hui je ne pense pas non plus que l'AOC garantisse dans son fonctionement la garantie de qualité minimale qui sierrait à  un vin AOC.

Néanmoins ce que je voulais dire c'est que sur le principe, un système qui réglemente une aire de production (terroir), un végétal (cépage), des pratiques culturales et parfois des pratiques de vinification et qui en plus oblige à  la dégustation est en théorie un système qui s'il était bien géré devrait garantir cette qualité minimale.

Malgré tout je rejoins beaucoup d'entre vous qui aujourd'hui déplorent la qualité médiocre de certains vins qui ont pourtant obtenu l'agrément.

Pour ce qui est du chiffre 98 % que l'on diabolise. Ce n'est pas la première fois puisqu'en 1997, 50 millions de consommateurs avait déjà  fait une artcile du même genre. Tout ce que je puis dire c'est que 98 % ne me dérangerait aucunement à  conditions que tous les vins qui passent le méritent... D'autant plus que la qualité d'un vin se jouant avant tout dans le vignoble, l'agrément ne se devrait être qu'une formalité qui écarte seulement les accidents de vinification.

Québécoisement vôtre

Olivier
15 Sep 2003 22:15 #16

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
Suite à  tout ce qui a été dit ci-dessus, ne pourrait-on pas affirmer que l'AOC en général est d'une certaine manière un concept de marketing et un protectionnisme des vignerons par eux-mêmes quelle que soit la qualité du (ou des)
vin(s) produits par ceux-ci ?
16 Sep 2003 11:04 #17

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
L'INAO et les appellations n'ont aucun rapport avec la qualité.
La degustation autorise l'agrément a partir de 10/20.
Et 10 /20 c'est parfois pas bon, souvent pas bon

Les appellations, dans l'histoire, protègent les vignerons francais des importations italiennes et espagnoles essentiellement, mais aussi des pratiques frauduleuses, qu'il s'agisse des vins de raisins secs algériens, ou des etiquetages sauvages, avec notamment les plus fameux, les Bordeaux de l'arrière pays qui s'etendaient jusqu'en Cabardes, Corbieres ...

c'est aussi reconnaitre la savoir faire local( utilité ?), l'adpatation de la plante au milieu (vaste debat, mais la premiere rigidité est sans doute ici),
limiter les rendemements pour maintenir un certain equilibre sur le marché (la c'est pas trop une réussite, mais ca serait certainement prire)

Paaser en AOC est devenu terriblement long et complexe, au niveau paperasse mais pas au niveau gustatif, celui ci n'est pas pris en compte dans l'agrément, ou oui il l'est, mais pas dans l'optique bon vin, mauvais vin, mais typique ou pas.

Entre les souches languedociennes, on peut entre parfois entendre quelques citiques vis a vis des syndicats forts (Bordeaux et Bourgogne)
qui freineraient de tous les fers pour ralentir tous les nouveaux dossiers, et notamment le chantier de hierarchisation en Languedoc.
ALors vieille rangaine ou ....?

je comptais ecrire (ou tout du moins essayer) dans l'année a venir un petit livre sur l'INAO, les AOC et la qualité, je vais y rerefléchir, au pire pour mon plaisir personnel.
15 Oct 2003 13:39 #18

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: GildasPBAESMartinezVougeotjean-luc javauxCédric42120starbuck