Comme chaque année en ce début de mois de novembre, Olivier et moi avons les papilles qui « frétillent » d’impatience ; nous partons pour un nouveau périple bourguignon.
Toutes les appréciations qui vont suivre traduisent notre ressenti personnel, à un moment précis. Ne pensez surtout pas que ces jugements sur les vins et domaines sont définitifs.
Notre voyage débute le mercredi midi : direction Chablis et ses grands vins blancs.
Le soir, nous faisons halte à « l’Auberge du Pot d’Etain » située à l’Isle sur Serein, avec l’envie de découvrir, une fois encore, sa magnifique carte des vins bourguignons (et autres, bien sûr) et sa cuisine goûteuse.
Notre choix s’arrête sur les noix de Saint-Jacques et un Chablis 1er Montmains 2005 de Laurent Tribut, suivis d’un colvert et d’un Morey Saint-Denis 2003 de chez Dujac.
La journée du jeudi débute très bien, avec une première visite chez Vincent Dauvissat.
L’homme est en forme à en juger par les volées de bois vert qu’il distribue allégrement à nos compagnons de dégustation d’un jour.
Il nous explique que le millésime 2008 a plus ou moins le même profil que le 2007 mais que les vins sont plus corpulents. Les malos ont été très tardives, ce qui explique que certains vins dégustés seront tirés hors fûts.
Nous commençons par :
Petit Chablis 2008.
Le seul vin déjà en bouteille que la mise récente perturbe un peu. Le nez s’exprime mal, très belle acidité en bouche, minéralité, la matière est pour l’instant un peu en retrait.
Chablis 2008.
Le nez est floral avec une certaine élégance. Immédiatement, le vin paraît plus volumineux par rapport au précédent, suave avec du caractère, belle acidité, grande longueur.
Chablis 1er cru Séchets 2008.
Le nez est plus fermé avec une touche de fruits secs (amande) et florale, un corps ample avec une finale minérale et légèrement acide, très belle longueur.
Chablis 1er cru Vaillons 2008.
Un beau nez plus enjôleur, floral. Pour moi, c’est vraiment une ligne de conduite sur ce millésime. Le vin est plus complet, la finale est tendue avec une légère amertume sur les agrumes.
Chablis 1er cru Forest 2008.
Un nez plus élégant, légèrement miellé, un peu pierre à fusil. La bouche est plus puissante, une minéralité et une acidité pointue et complexe. Très beau vin.
Chablis grand cru les Preuses 2008.
Un peu fermé ce nez, floral, une touche de champignon, miel. Très large en bouche, avec une très belle acidité, grand volume et grande longueur. Un vin très féminin par sa finesse et son élégance.
Chablis grand cru les Clos 2008.
Un nez moins défini, minéral, floral. Tension dès l’entrée de bouche, avec de la minéralité. Un vin très puissant avec de beaux amers sur la fin de bouche.
Chablis grand cru les Clos 1995.
Ouvert depuis 4 jours, un bel exercice sur ce vin. Une touche oxydative au départ influencée par la jeunesse des vins précédents, un peu végétal, miel. Grand volume en bouche, suave, miel, floral, très belle longueur sur une finale bien tendue.
De très beaux vins en 2008, bien révélés par un homme charmant et d’une grande simplicité. C’est un réel plaisir de déguster chaque année en sa présence.
Nous quittons Chablis, direction Beaune, pour découvrir un restaurant où nous entrons pour la première fois : « Loiseau des Vignes ».
L’accueil est très bon, grand style, et l’établissement propose une bien belle cuisine pour 28€ en formule de midi avec, comme particularité, une carte d’une soixantaine de vins servis au verre sous protection d’azote.
Notre menu : un pressé de saumon mi-cuit à l’aubergine avec un Givry blanc de François Lumpp et un Meursault Genévrières de Bernard Bonin. Ensuite, un suprême de volaille au beurre d’herbes, jus tranché avec un Gevrey-Chambertin 2006 d’Hubert lignier. Pour terminer, un croustillant de figues au pain d’épice, glace mascarpone.
Nous sommes attendus à Rully chez Vincent Dureuil, et nous ne pouvons donc pas nous attarder à Beaune.
Vincent nous explique que la plupart des vins n’ont pas encore terminé leurs malos. Parfois, les vins se goûtent un peu difficilement. Des petits échantillons sont tirés sur cuve. Les notes sont de temps à autre un peu succintes.
Bourgogne Aligoté 2008 (malo en cours).
Beau nez, sur la poire. Léger pétillement en bouche, beaucoup de fraîcheur.
Bourgogne 2008 (malo en cours, vignes de 60 ans sur Puligny-Montrachet).
Nez un peu beurré, noisette. Toujours pétillant, de la tension.
Rully 2008.
Fruits blancs, amande, léger boisé. Beau volume en bouche, belle droiture et longueur.
Rully Maizières 2008 (malo faite à 40%).
Un nez un peu oxydatif ! Très beau gras avec une belle tension, reste bien en bouche.
Rully 1er cru Chapitre 2008 (malo faite à 75´%).
Un nez un peu épicé, sur la poire. Un beau fruit en bouche, l’équilibre est très agréable et, à nouveau, une belle acidité.
Rully 1er cru Meix Cadot 2008.
Un peu le même nez que le précédent, mais plus profond. Très beau corps, un grand équilibre, une belle fraîcheur et longueur. Je me réjouis à l’avance de goûter le « Vieilles Vignes ».
Rully 1er cru Margotés 2008 (vignes de plus de 60 ans, malo terminée).
Beau nez floral, fruits blancs. Belle tension avec du gras et de la longueur. Beau vin très complet.
Rully 1er cru Meix Cadot Vieilles Vignes 2008 (vignes de près de 90 ans, vin fini).
Un très beau nez opulent, épicé, une touche de bois. Très belle tension sur toute la bouche, avec de la finesse et de l’élégance, grande longueur.
Puligny-Montrachet 1er cru les Champs Gains 2008 (vin terminé).
Nez un peu resserré, beau, fin, floral, léger boisé. Superbe tension en bouche avec une grande longueur et un beau corps pour l’équilibrer. Vin magnifique.
En ce qui concerne les rouges :
Bourgogne Passe-tout-grain 2008.
Nez de fruits rouges. Beaux tanins légèrement marqués avec une belle acidité, très fruits rouges acidulés en bouche.
Bourgogne 2008 (vignes sur Prémeaux et Puligny-Montrachet).
Léger fruit noir sur la cerise, épicé. Les tanins sont présents, belle longueur qui finit sur de beaux amers « noyau de cerise ».
Rully 2008.
Nez un peu réduit. Léger pétillement en bouche, tanins toujours présents, beau fruit.
Rully en Guesnes 2008.
Beau nez de griottes, léger boisé. De très beaux tanins bien intégrés dans le corps du vin, superbe fruit, grande longueur. Un très beau vin.
Rully Maizières 2008.
Un nez plus fermé, moins expressif, fruits noirs. Belle rondeur en entrée, les tanins et la tension sont présents, légère amertume.
Mercurey 2008.
Un nez très fermé, fruits rouges, une touche végétale. Très beau arômes de fruits rouges en bouche, belle rondeur, suave, superbes tanins élégants et bien intégrés. Très beau vin de plaisir.
Nuits Saint-Georges 1er cru Clos des Argillières 2008.
Très beau nez, floral, très jolis fruits noirs, léger boisé. A nouveau de beaux fruits noirs en bouche, belle finesse, bel équilibre, grande longueur. Un très beau vin féminin, un des plus beaux de notre périple.
Afin de compléter sa gamme avec des 1er crus de Rully et de Mercurey rouge, Vincent Dureuil procède à des achats de raisins qu’il vendange lui-même.
Rully 1er cru Vauvry 2008.
Beau fruit. Un vin tendre, élégant, féminin, plein de fruit.
Rully 1er cru Champs Cloux 2008.
Un nez un peu plus strict, beau fruit. Le vin est aussi plus stricte en bouche, les tanins sont un peu appuyés, la longueur est moyenne.
Rully 1er cru Chapitre 2008.
Nez identique au précédent. Un vin un peu structuré où les tanins sont marqués, belle longueur, fruits acidulés.
Mercurey 1er cru Clos des Montaigus 2008.
Beau nez, fin, distingué. Belle entrée de bouche, tanins un peu asséchants, à nouveau une belle longueur, manque un peu de fruit.
Le final :
Nuits Saint-Georges 1er cru Clos des Argillières 2007 (la bouteille est ouverte au moment de la dégustation).
La robe est un peu plus légère que le 2008. Un nez empyreumatique, légèrement réduit, une touche animale. Beau fruit en bouche, très beaux tanins, réglissé sur la longue finale. J’ai été bien inspiré d’en mettre en cave.
Ce fut une grande dégustation marathon (20 vins) d’un très bon niveau. Comme ailleurs mais dans une moindre mesure, les rouges ont des tanins un peu marqués mais certaines cuvées donnent envie de les boire pour profiter de ce beau fruit.
De très beaux blancs avec des acidités présentes qui équilibrent et rafraîchissent les vins, beau millésime gourmand, d’accès plus immédiat que les 2007.
Nous reprenons la route et remontons pour passer en Côte de Beaune, au domaine Ballot-Millot à Meursault où Philippe Ballot nous reçoit.
Nous tenons encore à le remercier de nous avoir accordé un peu de son temps, à cette époque de l’année, alors qu’il est très occupé par la vente des Hospices de Beaune et surtout la Paulée de Meursault.
Il nous indique qu’il accorde sa préférence aux blancs 2008 plutôt qu’à ceux de 2007 et inversement pour les rouges.
La dégustation est très rapide et difficile, ce qui m’empêche de prendre des notes complètes pour les blancs 2008 et la moindre appréciation pour les rouges. Je vous donnerai donc un avis plus global.
Les blancs dégustés en cuve d’assemblage :
Meursault, Meursault les Criots, Meursault les Narvaux, Meursault 1er cru Charmes, Meursault 1er cru Genévrières, Meursault 1er cru Perrières tous du millésime 2008.
Beaucoup de nez étaient réduits ou un peu déviants. La plupart des vins avait encore un peu de CO2 en bouche et il était donc difficile de donner un avis sur leur équilibre.
Genévrières et Perrières ressortent clairement de cette dégustation parce qu’ils étaient plus accessibles que les autres. On constatera, un beau gras suivi d’une belle acidité rafraîchissante qui équilibre à merveille ces vins. A revoir bien sûr.
Les rouges dégustés en fût :
Volnay 1er cru Taillepieds, Beaune 1er cru Epenottes, Pommard 1er cru Charmots, Pommard 1er cru Pezerolles et Pommard 1er cru Rugiens tous du millésime 2008.
La plupart des vins ont des tanins un peu saillants et même parfois légèrement asséchants. Le fruit, rouge essentiellement, est bien marqué. Les vins sont un peu plus structurés et masculins que d’habitude.
Il faudra revoir ces vins en bouteilles pour se faire une opinion un peu plus juste de ce millésime.
Mais un bon conseil : dégustez avant d’acheter. Cette remarque n’est pas exclusive à ce domaine.
Fin de cette 1ère journée de dégustation. Un repos mérité sera le bienvenu après un excellent repas au « Chassagne-Montrachet » situé dans le même village.
Je prends la liberté de recopier ici le menu 9 saveurs qui est un festival de goût et de finesse :
Atelier de 9 saveurs
Crème brûlée / vin doux 2009 / coing - foie gras - potimarron
Lisette / céleris rémoulade - sablé Breton / shiso
Noix de Saint-Jacques / panais - sel fumé / vinaigre citron
Escargots-Réglisse / Langoustine - Badiane
Bar de Ligne /haricots - Kumquats / coquillages - Kumbawa
Canard Col Vert en deux cuissons / courge - réglisse - citron
Autour de l'époisses Perrière de la Maison Berthaut
Savarin au Navan / vanille bourbon
Grand robusto / biscuit Mi-cuit doublement coulant
Nous avons accompagné le menu d’un Puligny-Montrachet 1er cru les Pucelles 2002 de chez Marc Morey et pour le rouge un Morey Saint-Denis 1er cru Clos Buissière 2006 du domaine Roumier.
Je souhaite souligner le très bon service et les conseils judicieux du sommelier avec qui nous avons conversé une bonne partie de la soirée.
Vendredi matin, la Bourgogne est frileuse mais le soleil est de la partie.
Cette journée sera uniquement consacrée à la Côte de Nuits et au millésime 2008.
Notre première visite nous mène au domaine Méo-Camuzet à Vosne-Romanée.
Nous sommes reçus par une jeune œnologue champenoise en stage au domaine. En dehors de la qualité des vins, cette dégustation à été très instructive et pleine de charme, grâce à cette demoiselle.
Les vins dégustés, uniquement des rouges, étaient des échantillons en bouteille tirés sur fût :
Vins du négoce dénommés « Méo-Camuzet – Frère & Sœurs »
Fixin 2008.
Nez fermé. La bouche est un peu trop structurée, belle tension, léger amer sur le noyau de cerise (comme premier vin de la journée, je dois avouer que c’est assez difficile).
Fixin 1er cru Clos du Chapitre 2008.
Nez un peu plus grillé, léger fruit. La bouche est structurée et les tanins sont plus marqués, toujours amer en fin de bouche.
Hautes Côtes de Nuits les Perrières 2008.
Nez très discret, légers fruits rouges. Belle entrée de bouche, de beaux tanins arrondis, équilibrés, légers amers sur la finale.
Chambolle-Musigny 1er cru les Feusselottes 2008.
Nez discret, léger boisé. Entrée de bouche sur la finesse, avec des tanins un peu marqués, très réglisse sur la fin de bouche, bien droit accompagné d’une certaine minéralité.
Les vins du domaine à présent :
Sans être aussi nettement marquée que sur le millésime 2007, la différence entre les vins du domaine et ceux du négoce est néanmoins sensible.
Vosne-Romanée 1er cru les Chaumes 2008.
Légèrement empyreumatique, cerise, framboise, élégance. Belle matière dès l’entrée, le vin est structuré avec une certaine finesse, très beaux tanins soyeux.
Nuits Saint-Georges 1er cru aux Boudots 2008.
Nez discret, peu expressif. Une bouche avec une touche végétale sur la ronce, belle rondeur, très bien équilibré, rien ne dépasse, très féminin. Beau vin.
Vosne-Romanée 1er cru au Cros Parantoux 2008.
Le sommet de cette dégustation.
Beaux fruits rouges bien mûrs. On retrouve ces mêmes fruits en bouche, tout en dentelle et en rondeur, avec une suavité et une délicatesse extraordinaire, magnifiques tanins. Grandiose ! Mon plus grand vin sur le millésime 2008 dégusté jusqu’à présent.
Echezeaux grand cru 2008.
Epice, fruits noirs. Très bel équilibre avec de la structure et une très belle matière, très belle longueur. Beau vin car beaucoup auraient fait pâle figure après le Cros Parantoux.
Corton grand cru Renardes 2008 (je ne suis pas certain de l’appellation, une parcelle de 82 Ares).
Nez peu expressif. Belle entrée de bouche, suavité, réglisse, des tanins un peu plus marqués avec un beau fruit, reste bien en bouche.
Richebourg grand cru 2008.
Un nez légèrement épicé, fruits noirs, distingué, fin. Une entrée de bouche suave avec de beaux tanins présents, une belle tension, grand longueur. Tout est magnifique dans ce vin.
Clos de Vougeot grand cru 2008.
Nez discret. Superbe entrée de bouche, de très beaux tanins, avec une structure corpulente. Le vin est long et toute la bouche est accompagnée de fruits rouges.
Clos de Vougeot grand cru 2007.
Fruits noirs, réglissé, empyreumatique. Suave, très réglissé avec de beau fruits mûrs, grands tanins.
Nous avons découvert une très belle palette de vins, surtout ceux provenant du domaine. La finesse, l’élégance, la complexité sont au rendez-vous. Les vins paraissent de moins en moins marqués par leur élevage qui s’intègre à merveille dans les arômes perçus.
Ainsi se termine cette matinée déjà haute en émotion.
Nous avons décidé de retourner à « la Cabotte » à Nuits Saint-Georges et bien nous en a pris.
Cassolette d'escargot au vin jaune et saucisse de Morteau en entrée. Dos de cabillaud en plat, le tout accompagné d’un Meursault les Tillets 2007 du domaine Roulot, heureusement carafé.
En début d’après-midi, nous remontons vers Gevrey-Chambertin pour une visite au domaine Jean-Michel Guillon, président de l’appellation Gevrey-Chambertin.
Nous sommes assez impressionnés par les travaux réalisés depuis le mois de juin.
Une magnifique cave de dégustation a été aménagée avec, pour y accéder, une galerie souterraine assez extraordinaire en pierre de pays (je pense que c’est de Comblanchien mais je n’en suis pas certain).
Monsieur Guillon nous explique ses vendanges plutôt tardives par rapport à celles des autres viticulteurs de la commune, la manière dont sont élevés les vins, avec de fortes proportions de fûts neufs suivant les appellations.
Voici les vins dégustés, tous de 2008 :
Gevrey-Chambertin cuvée Père Galland 2008.
Très beau fruits rouges exubérants, légère touche de bois. Belle tension, avec un vin corpulent et de beaux tanins bien intégrés. On retrouve ce beau fruit en bouche, très beau village.
Morey Saint-Denis 1er cru la Riotte 2008.
Beau fruit, complexe, légèrement épicé, empyreumatique. Beau fruit également en bouche, avec une belle acidité, des tanins fondus, léger amer sur la fin de bouche.
Gevrey-Chambertin 1er cru les Champonnets 2008.
Beau nez, légèrement boisé, épicé, très beaux fruits, réglissé. Une touche beurrée, grande suavité, avec une belle acidité, de beaux tanins bien intégrés. C’est un vin très distingué, grande finesse, grande longueur, bel équilibre. Tout y est dans ce vin ! Très, très beau.
Gevrey-Chambertin 1er cru la Petite-Chapelle 2008.
Un peu plus strict au nez avec des fruits rouges plus vifs, épicé, touche boisée. Belle bouche, suave, avec un très gros volume, réglissé et un magnifique fruité en retour. Tanins présents mais beaux malgré leur côté un peu asséchants, grande longueur. Vin d’avenir.
Clos de Vougeot grand cru 2008.
Nez moyennement expressif, un fruit noir très mûrs et pruneau, épicé, une touche boisée. Bouche corpulente, masculine avec des tanins un peu plus saillants et asséchants, la bouche est un peu courte. Ce vin est assurément dans une phase de fermeture.
Mazis-Chambertin grand cru 2008.
Epicé avant tout, sur la ronce, réglisse, finesse, légère torréfaction. Très belle suavité, belle tension, un peu de torréfaction également en bouche, beaux tanins mûrs intégrés, légère réglisse en rétro-olfaction. Encore un très beau vin.
Cette dégustation de rouges était certainement la plus cohérente de tout notre séjour. Notre préférence va aux vins de la commune qui sont particulièrement réussis cette année. Très beaux fruits mûrs dans tous les vins, équilibre, fraîcheur ; on n’est jamais fatigué de déguster ce type de vins.
Nous retournons au point de départ de cette journée, c'est-à-dire à Vosne-Romanée mais au domaine Confuron-Cotetidot ou Yves Confuron nous accueille.
Le domaine est toujours dans l’effervescence du millésime 2009. Les dernières cuvées passent au pressoir avant d’être entonnées.
Pas de prise de note possible ici ; la dégustation se fait, comme à l’habitude, au pas de charge.
Après 2 ou 3 vins, Yves Confuron passe le relais à son père Jacky qui termine cette dégustation.
Ici, comme ailleurs, les malos ne sont pas toutes terminées et la dégustation est un petit peu difficile sur certains vins.
Voici la liste des vins dégustés et notre impression générale :
Vins rouges, uniquement du millésime 2008
Vosne-Romanée, Gevrey-Chambertin, Nuits Saint-Georges, Chambolle-Musigny, Gevrey-Chambertin 1er cru Craipillots, Vosne-Romanée 1er cru les Suchots, Echézeaux grand cru, Clos de Vougeot grand cru et Charmes-Chambertin grand cru.
Les robes sont d’intensité moyenne, le fruit est très présent au nez. Les bouches sont généralement assez tendues avec des tanins présents et une belle structure (vinification en vendanges entières).
Ressortent de la dégustation :
Gevrey-Chambertin 1er cru Craipillots pour sa superbe bouche structurée, tendue et de très beaux tanins.
Vosne-Romanée 1er cru les Suchots pour sa suavité, son beau corps avec une longueur impressionnante, beaux fruits.
Charmes-Chambertin grand cru avec un nez exceptionnel où se mélangent les fruits rouges, la réglisse et une finesse superlative. La bouche est d’un équilibre supérieur avec de la finesse et de la complexité, très beau fruit. Deuxième très grand vin dans ce parcours bourguignon.
Notre seconde journée de dégustation se clôture ici. Place à la détente avec notre restaurant de ce soir, le « Chevreuil » où c’est toujours un plaisir de retrouver Evelyne Gouges en maîtresse des lieux, et Delphine en seconde de choix.
Elles nous proposent un très beau menu :
Hamburger au foie gras poilé avec ses oignons confits et son coulis de myrtilles.
Filet de dorade et son risotto aux cèpes.
Epaule de biche cuite à basse température.
Pour le vin blanc, un Meursault Désiré 2005 des Comtes Lafon et pour le rouge, un Nuits Saint-Georges 2006 du domaine Gouges.
Après le départ des derniers clients, nous terminons cette excellente soirée autour d’une bouteille de Crémant de Bourgogne en compagnie d’Evelyne et de Delphine.
Une adresse que je vous recommande pour sa cuisine, ses vins et son accueil féminin de charme.
Samedi, pour le dernier jour de notre périple bourguignon, une pluie battante et deux domaines sont au programme. Nous débutons au matin par le domaine Thomas Morey.
Thomas Morey est un des deux fils de Bernard Morey. Le domaine a été partagé entre les deux fils et Thomas nous présente son deuxième millésime, en l’occurrence le 2008.
Pour l’anecdote, Thomas s’occupe également des vignes de la DRC dans la Côte de Beaune et plus particulièrement du Montrachet du domaine.
Nous dégustons dans un nouveau caveau prévu à cet effet où vous pourrez, lors d’un prochain passage, admirer les différents types de sol associés aux appellations ; une initiative didactique très intéressante.
Nous ouvrons par deux rouges prélevés en cuve d’assemblage :
Santenay 1er cru Grand Clos Rousseau 2008.
Nez sur le fruit, la ronce. La bouche est tendue avec un beau fruit acidulé, un vin équilibré avec de beaux tanins, assez droit, belle longueur.
Beaune 1er cru les Grèves 2008.
Un fruit discret, légèrement fumé au nez. L’entrée de bouche est plus souple, les tanins sont plus marqués, belle longueur de nouveau, manque un peu de fruit pour cette appellation.
Ces deux vins rouges sont à revoir après mise en bouteille.
Nous poursuivons avec les blancs qui, eux, sont en bouteilles depuis peu de temps :
Bourgogne 2008 (vignes situées à Chassagne-Montrachet).
Nez un peu minéral, fruits blancs. Belle entrée de bouche avec une certaine suavité, de la tension avec une belle longueur pour l’appellation, légers amers.
Saint-Aubin 2008.
Nez léger sur le citron et les agrumes. Belle bouche, avec un fruit mûr, une belle acidité, la longueur est moyenne mais l’équilibre est parfait. Une véritable gourmandise à 14,50 €. Que demander de plus ?
Saint-Aubin 1er cru le Puits 2008.
Très beau nez sur l’amande, enjôleur. La bouche est volumineuse, avec une belle tension, de la minéralité, une belle longueur. Encore un vin de pur plaisir.
Chassagne-Montrachet 2008.
Un peu épicé, minéral, fruits blancs. Bel équilibre dès l’entrée de bouche, avec un beau corps, l’acidité est plus tendre, une touche d’ananas, belle longueur.
Chassagne-Montrachet 1er cru les Baudines 2008.
Nez discret, bien enveloppé, mûr. L’entrée de bouche est très fraîche avec une certaine suavité, belle tension, léger amer sur la longue finale.
Chassagne-Montrachet 1er cru les Embrazées 2008.
Plus droit, légèrement épicé, minéral, agrumes. Belle entrée de bouche suave, de nouveau un vin bien équilibré avec un beau corps et une acidité bien dosée. Un de mes préférés.
Chassagne-Montrachet 1er cru Morgeot 2008.
Fruits secs, une touche épicée, minéral. L’entrée de bouche est plus nerveuse, avec un vin qui se ressert ensuite, une belle longueur et des fruits blancs mûrs. Habituellement le plus masculin de la bande, cette année il est tout en tension et en délicatesse.
Chassagne-Montrachet 1er cru les « Vide-Bourse » 2008.
Un coté pâtisserie, amande, une touche de bois. Une bouche très enveloppante avec une tension assez marquée qui ressert de nouveau le vin, le vin reste bien en bouche et termine sur des arômes briochés, très beau volume.
Chassagne-Montrachet 1er cru les Dents de Chien 2008.
Assez opulent, fruits jaunes mûrs, minéralité. Très belle finesse, élégance, tension, avec une certaine suavité, un très beau corps qui donne un volume magnifique, grande présence. Du niveau d’un grand cru de la commune.
Puligny-Montrachet 1er cru la Truffière 2008.
Nez léger, s’exprime peu, une petite touche d’amande. Belle finesse, très belle tension, un peu plus fluide, mince après le vin précédent, retour ensuite de l’acidité sur une longueur moyenne. Le vin paraît clairement refermé.
Bâtard-Montrachet grand cru 2008.
Il s’exprime peu, belle finesse légèrement épicée. Une bouche très volumineuse avec de beaux fruits jaunes et blancs très mûrs. Très belle tension, elle est nécessaire pour bien équilibrer le vin, beau corps, grande longueur, très élégant. Un grand cru dans toute sa splendeur.
Chassagne-Montrachet 1er cru Morgeot 2007.
Epicé, un nez plus vif, plus tendu, un peu sur la groseille verte. Belle bouche tendue avec une acidité marquée, la longueur est moyenne. Un vin à attendre impérativement.
Cette gamme de blancs sur le millésime 2008 est très belle, plus accessible que le millésime précédent avec de beaux vins bien équilibrés, ne manquant pas de fraîcheur et de tension. Un domaine qui travaille bien, où les différents terroirs sont très bien perçus, et qui est à découvrir si ce n’est déjà fait.
Pour le repas de midi, direction la Côte Chalonnaise avec Rully et le restaurant le «Vendangerot ».
L’accueil est très bon, la cuisine inspirée et goûteuse. Le service efficace et rapide nous permet d’être à l’heure à notre dernier rendez-vous.
En entrée, nous optons pour un millefeuille de homard, sauce tomate aigrelette avec un Rully blanc 2007 du domaine Dureuil-Janthial. Pour le plat, ce seront des rognons et ris de veau avec un Rully 1er cru les Cloux 2008 du domaine Jacqueson.
Ultime visite, le domaine Joblot à Givry
Visite un peu particulière. En effet, les vins dégustés étaient très froids et ouverts depuis plusieurs jours certainement. C’est toujours assez difficile à dire chez monsieur Joblot. En outre, la mise est toute récente.
Quoi qu’il en soit, les explications du viticulteur étaient claires : « Nous avons travaillé le mieux possible mais ce ne sera pas le millésime du siècle ». Après dégustation, je ne peux qu’abonder dans son sens ; c’est certainement le millésime le plus difficile que nous ayons eu à déguster.
Je précise à nouveau qu’il s’agit ici d’un contre-rendu fait à un moment donné et pour des vins tels qu’ils se présentaient ce jour là. Ne tirons pas de conclusions trop catégoriques avant d’avoir goûté de nouveau.
Nous avons débuté par les rouges :
Givry 1er cru Clos grand Marole 2008.
Léger fumé au nez, un fruit un peu simple. Le vin est structuré, un peu fluide, les tanins sont saillants et asséchants, finale sur les fruits acidulés.
Givry Pied de Chaume 2008.
Nez peu expressif, léger fruit rouge. Amer sur la fin de bouche, les tanins sont à nouveau présents et le vin est court. Un peu plus de fruit en bouche.
Givry 1er cru Clos de la Servoisine 2008.
De nouveau peu expressif, un peu de fruit rouge mieux défini. Très anguleux encore, les tanins sont marqués et asséchants, longueur moyenne.
Givry 1er cru Clos du Cellier aux Moines 2008.
Nez fermé, peu expressif, juste un peu de boisé grillé et de réglisse. Le vin est très tendu avec des tanins rugueux et secs ; c’est peu agréable en bouche. Réchauffé dans le creux de la main, le vin paraît un peu mieux équilibré mais les tanins sont toujours présents. Oserais-je préciser que cette bouteille a été ouverte devant nous.
Nous avons terminé par les blancs, heureusement plus en forme que les rouges :
Givry en Veau Vieilles Vignes 2008.
Légères épices, fruits blancs et secs, belle finesse. Les même fruits blancs se retrouvent en bouche, un vin bien équilibré avec un beau gras et de la tension sur la fin de bouche, belle longueur.
Givry 1er cru Clos de la Servoisine 2008.
Le nez est plus boisé, légèrement vanillé, poire, un peu épicé. Très suave sur l’entrée de bouche, un peu réglissé et boisé. L’équilibre est beau, avec un vin d’une belle fraîcheur.
Comme vous avez pu le lire, les rouges étaient plutôt décevants. Heureusement les blancs ont un peu sauvé la mise.
Ce millésime est apparemment difficile pour le domaine. A confirmer ou non dans le temps.
C’est ici que se termine notre périple bourguignon.
Nous avons goûté de bonnes et de moins bonnes cuvées. Sans vouloir paraître trop affirmatif, je pense que le millésime 2008 est un peu difficile pour le moment.
Jusqu’ici, suivant les régions, les blancs s’en sortent un peu mieux que les rouges.
Le bon conseil du moment (au vu de ce que nous avons dégusté) est : « Goûtez avant d’acheter » et vous éviterez pas mal de mauvaises surprises.
Ai-je été un peu long ? Peut-être, mais j’avais envie d’entrer dans les détails pour vous faire vivre ce que nous avons partagé Olivier et moi.
Vivement la prochaine visite…
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