L’automne approchant, les repas redeviennent enfin ..gourmands (on laisse la salade César et le rosé de Provence au placard), et pour fêter la prochaine ouverture de la chasse, nous attaquons des cotes de sanglier et autres pavés de biche.

La carte des vins du restaurant ou l’on dîne est assez disparate, il faut chercher quelque peu la bonne affaire dans un méli-mélo de bouteilles de seconde zone (certes pas chères, mais surement pas inoubliables non plus), et de belles choses, facturées par contre sans aménité pour l’amateur averti (ah comme je regrette les tarifs Italiens des vins au restaurant).

Un coup d’œil acéré vers les lignes « Bourgogne » me fait tomber en arrêt : Chambertin Clos de Béze 1989 Domaine Marion. Je soupèse le pour et le contre, puis je me lance quand même devant un tarif assez intéressant.

L’affaire se présente assez bien visuellement : Bouteille recouverte de poussière ( Je n’aime pas faire de chichis mais je ne pouvais pas lire l’étiquette qui est noire, avec une calligraphie dorée), niveau dans le haut de goulot. Le bouchon semble un peu fragile à l’extraction, mais est en bonne état à sa base.

(Environ une demi-heure après ouverture)

Belle robe rubis chatoyante dans le verre, l’évolution du vin se manifeste par une teinte orangée sur le bord du disque, mais l’ensemble reste opaque.

Le parfum du vin embaume le verre, avec une note assez nette de cerise macérée, puis de fines effluves de cuir, de sous bois. Le vin évolue à l’aération, c’est un plaisir de le suivre durant ces 5/10 minutes.

L’attaque en bouche est franche, et nette. Les tanins sont polis par le temps mais encore bien présents, je ne ressens pas de « creux » ou de mollesse traduisant une vinification ou des rendements…approximatifs. Tout est en place ici, même si le vin n’est pas un monstre d’extraction, surtout en regard des canons actuels. Mais la concentration est là.

Belle finale, qui reprend les parfums du nez, avec une touche « terreuse », un petit je-ne-sais-quoi qui me parle de manière indubitable (a moins que ce soit l’effet de l’étiquette).

Finalement une bien belle bouteille qui m’a enchanté, et dont je peux dire qu’elle a tenu son rang avec panache.

Je connais assez peu le domaine Marion, je ne sais pas s’il existe encore (rien trouvé sur internet par exemple). Il me semble avoir vu du « Clos Marion » (Fixin) chez Clair, mais j’avais le souvenir de vieux Fixin 1978 de chez Molin-Gelin aussi.

NB : En décollant l’étiquette j’ai vu que le vin avait été produit par Marion, mais mis en bouteille par Bouchard Aine.

On m’a conseillé un blanc au verre, pour accompagner mes Saint Jacques : Le responsable des achats doit connaitre son métier car le Bourgogne 2005 Boisson Vadot m’est apparu de très belle facture, vif et parfumé. De bonne prestance en bouche, il m’a beaucoup plu. Je retiens l’adresse à Meursault.

YR