Cet été a été pour nous très « étoilé », avec un repas fin juillet à l’Auberge de l’Ill d’Illhaeusern suivi d’un autre en août chez Troisgros à Ouches. Deux repas très différents mais ayant pour point commun d’avoir totalement répondu aux attentes légitimes que l’on peut avoir d’un 3 étoiles de Bibendum.
Concernant l’Auberge de l’Ill (il me semble qu’il n’y avait pas encore de rubrique dédiée), il y a tout d’abord ce superbe jardin extérieur donnant sur l’Ill et où l’on peut prendre apéritif et/ou café si la météo le permet. Cocktail Bellini et très beau Champagne Duval Leroy 2008 au programme de l’apéritif, accompagnant les mises en bouche (tartelette au foie gras, maki de thon, gougère).
Les salles intérieures ont été refaites et nous nous retrouvons dans celle du milieu, qui a pour particularité d’avoir au mur la plus grande marqueterie du monde. Durant tout le repas, le personnel a été à la fois au niveau de professionnalisme attendu et très ouvert aux discussions.
Au niveau du repas, j’ai opté pour les classiques de la maison (saumon soufflé, mousseline de grenouilles, fromage et pêche Haeberlin), madame ayant pris le menu tradition (homard avec compression de tomates/burrata, filet de St Pierre au risotto de poulpe et langues d’oursin, tournedos de pigeon aux chou et truffes, blanc-manger au billes de melon/pastèque et glace citron-basilic).
Réalisations parfaites, proportions justes, saveurs marquées, on est vraiment dans la tradition, parfois revisitée mais dans ce qu’elle a de meilleur.
Un vin a accompagné quasiment tout le repas, et quel vin vu qu’il s’agissait du Riesling Clos Ste Hune 1976 de chez Trimbach. Vin qui n’a cessé de gagner en ampleur lors du repas alors que je craignais le contraire (verdict de la sommelière à l’ouverture : il faut l’aérer !). Robe ambrée qui ferait penser à une vieille VT, le nez présente un peu de rancio à l’ouverture puis est vite très expressif sur l’orange confite, les raisins de Corinthe, le thé, l’amande. Mais c’est la bouche qui est renversante, avec une matière hors norme, du gras, avec l’impression que l’on se retrouve en face d’un vin sucré. Et non, le tout reste totalement sec avec une très longue finale minérale. Le vin de gastronomie par excellence et un accord avec les plats de poisson et le fromage simplement… parfait, les plats rehaussant le vin et vice-versa.
Le vin était si impressionnant que j’en ai (quasiment) oublié le verre de vin rouge qui a accompagné le pigeon et qui a pourtant très bien rempli son rôle, Lestage Simon 2000 (ou 2001 ?) de mémoire, bien fait et à point, sans être exceptionnel.
La carte des vins est absolument impressionnante et si les grands noms de Bordeaux et de Bourgogne sont proposés à des tarifs disons, très élevés, il y a moyen de se faire plaisir avec de belles références ou des vieux millésimes à des prix contenus pour ce genre de maison. Le choix de vins au verre est également intéressant avec plusieurs vins à maturité.
La maison a fêté les 50 ans des 3 étoiles ce début de semaine. Ce niveau est largement mérité au vu de la qualité et du service proposés ce jour-là.