Laurent,
Comme nous écrivons en même temps, on peut échanger longtemps.
Si vous ouvrez une Romanée Conti 1929 (ce que je vous souhaite) morte (ce que je ne vous souhaite pas), je vous garantis que vous vous en souviendrez toute votre vie.
Car cette Romanée Conti 1929, elle ne sera pas entrée par hasard dans votre cave, et elle n'aura jamais un statut anodin. Et ce n'est pas que l'argent, c'est aussi l'histoire du vin.

Vous voyez bien que je me souviens de la porte close à Disney World, car de tels événements marquent, même s'ils se passent mal.

Je me demande ce que vous voulez prouver, mais je pressens que vous aurez du mal.
Là dessus, j'y vais, car c'est l'inauguration du Salon du Chocolat, plus une mini dégustation d'Angélus.
Je reprendrai le cours après.

Ça va Malima ? On ne vous dérange pas trop ?

Il faut le dire...

Au cas où certains abuseraient de trop !….

J'avoue être un peu déçu.
Lés echanges ci-dessus me paraissent trés éloignés du propos et stériles car visiblement les protagonistes ont des visions trés différentes et inconcilibales du vin.
Dommage...
Enfin, si quelqu'un d'autres à déjà bu Margaux 81, je veux bien recueillir ses impressions.
Merci

Malima,

Détends-toi, on discute entre amis, rien de méchant, François on l'aime bien (personnellement je prends du plaisir à discuter avec lui et j'en prendrais certainement beaucoup à boire en sa compagnie). Nous avons une vision du vin qui semble en théorie assez différente, mais il est certain qu'en face d'une bonne bouteille on prend notre pied de la même manière.
François a raison sur un point, LPV c'est un peu le village d'Astérix, et tu remarqueras que dans toutes ses aventures, il y a toujours un banquet à la fin où tout le monde se retrouve, c'est le principal.

Pour le reste, tu ouvres ta bouteille et tu nous en fait en beau CR.

Luc

C'est presque "L'huitre et les plaideurs"

Mefie toi Malima que ces 2 là ne te le boivent pas ton Margaux 1981:D
A force de leur demander leur avis......

Puisque Malima veut du concret, voici deux dégustations de Palmer 1981, qui est aussi un Margaux de la même année.
Les deux CR sont positifs, mais je crois (sans l'avoir vérifié) que Palmer 81 est plus réussi que Margaux 81.

Voici :

Le Palmer 1989 qui avait été peu aéré m’apparaît plus vieux que son âge. Il a des caractéristiques de vin âgé, alors que le Palmer 1981 est impérial de sérénité. C’est le joli vin épanoui. Mes amis américains n’ont pas du tout le même jugement sur la fatigue du 1989 et je comprends volontiers que pour eux, admettre que le 1981 puisse être au dessus du 1989 demande peut-être trop d’effort.

Fruit d'une grande générosité des propriétaires, Palmer 96 et Palmer 81. Le plus récent est un élégant jeune homme. De la force, de l'affirmation. Le plaisir de ne pas trouver trop de tanins. Belle promesse, mais ce gamin ne peut rivaliser avec son aîné, qui est une des plus belles réussites de l'année 1981. Bel équilibre, belle affirmation, il remplit entièrement la bouche et se conserve longtemps au palais. Un grand vin.

Si ça peut aider et faire plaisir à Malima, ça me fera plaisir.

J’ai trouvé cela à propos de Margaux 1981 (ça m’a l’air d’être une très belle bouteille !) - Sur Château Classic :

www.chateauclassic.c...

Château Margaux 1981
Margaux, 1er cru classé, France - Bordeaux - Vin rouge, 75 cl - Prix/blle : 358,80 € TTC

Revue de presse:

Parker n° Bordeaux Book 1998 (01/01/1998) : 91 Apogée : 1996-2015
In weight and texture, the 1981 Margaux is closest in style to the 1979. It is an outstanding wine, even in the company of the monumental wines of 1982, 1983, and 1986, although it does not have the power and weight of these vintages. It is still very dark ruby/purple-colored. The aromatics suggest ripe cassis fruit, spicy vanillin oakiness, and violets. On the palate, the wine is medium-bodied, concentrated, tannic, and extremely long. It is just beginning to open and evolve.

Wine Spectator (15/10/1994) : 95
The other wine of the vintage. Seriously powerful with fabulous color and mint, cassis and berry aromas and flavors. Has a full body and is tannic; still needs time to come around.

La propriété en bref
1er cru classé en 1855. C'est peut-être l'harmonie de sa façade palladienne, la finesse inimitable de ses vins, qui font de Château Margaux un emblème de la culture française. En 1977, après une succession de millésimes peu dignes du potentiel du cru, ce joyau national fut vendu par les Ginestet à André Mentzelopoulos qui le fit renaître. Aujourd'hui, le domaine est entre les mains de sa fille Corinne qui s'appuie sur le talent de son directeur Paul Pontallier pour maintenir le plus haut rang.
Depuis le XVIIe siècle, Margaux rayonne sans rival sur le sud du Médoc grâce à un terroir magnifique formé d'une très épaisse couche de graves siliceuses. Les vins présentent à la fois une extraordinaire finesse et une trame tannique serrée. Il nous semble que la qualité des derniers millésimes ait encore monté d'un cran, et ce grâce à une sélection toujours plus sévère.
Propriétaire : Corinne Mentzelopoulos
Directeur : Paul Pontallier
Maître de chai : Philippe Berrié
Chef de culture : Jean-Pierre Blanchard
Oenologue : Jacques Boissenot
Terroir : Graves sur sous-sol argilo-calcaire.
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Question: Wine spactator laissait entendre qu'il y avait deux grands vins de bordeaux dans ce millésime...

Quel est cet autre (other) grand vin de 1981 ?

Nidal H,
il semblerait que pour le Winespectator, l'autre réussite du millésime 1981 soit Certan de May :

"Ties for first place in this vintage. A blockbuster, yet harmonious. Great dark color with layers of chocolate, olive, berry flavor. Full bodied and tannic but very velvety. Drinkable now or hold for as long as you like.--The Bordeaux 50. –JS" 95 points également!
Quelqu'un a gouté?

Pour Parker:
"In a vintage that produced so many austere, spartan-styled wines, Certan de May turned out one of the vintage's stars. The wine has retained a vigor and youthfulness that makes me believe it will be one of the longer-lived examples of the vintage. The color remains a healthy dark ruby with no lightening at the edge. A reticent aroma offers mineral, black cherry, earthy, and spice notes. On the palate, the wine is powerful and rich, somewhat austere, yet remarkably layered, thick Pomerol that is atypical for the vintage. The wine can be drunk now, but it requires another 1-3 years of bottle age. Anticipated maturity: 1999-2012. Last tasted 9/97" 90 points

Au plaisir de vous lire, Matthieu

Voici ceux que j'ai bus :
Château Cheval Blanc - 1981
Château Haut-Brion - 1981
Château Haut-Brion - 1981
Château La Conseillante 1981
Château La Conseillante Pomerol - 1981
Château Lafite-Rothschild - 1981
Château Lafite-Rothschild - 1981
Château Lafite-Rothschild - 1981
Château Lynch-Bages - 1981
Château Palmer - 1981
Château Palmer - 1981
Château Pichon Longueville - 1981

ça fait quand même buveur d'étiquette
Je ne sais pas ce que vaut Certan de May, mais Palmer était particulièrement bon.

Et Cheval Blanc, c'est pas mal : Le foie gras en terrine accueille Cheval Blanc 1981. Ce vin est d’une jeunesse particulière. Niveau parfait, bouchon comme d’hier, couleur noire d’encre, et des sensations envoûtantes de complexité : il change d’aspect en bouche à chaque instant. Ce n’est pas le Cheval Blanc rassurant habituel des années solides. Mais ce vin énigmatique à vastes facettes me conquiert.

Mais, n'étant pas buveur d'étiquette je n'aime pas tout : Nous étions un peu à court de vin, c’est au dernier moment qu’apparait Château La Conseillante 1981. Je suis habituellement du fan club de La Conseillante, dont j’ai adoré le 2003 à la présentation de l’Union des Grands Crus. Mais là, pensant à un Latour à Pomerol 1997 très expressif que j’avais bu la veille, cet autre Pomerol, de 1981, me parait trop strict. Il lui manque un petit grain de folie.

Matthieu,
Merci pour ta réponse complète et étayée !

François,
Je vois que tu as bu à trois reprises Lafite 1981.
Comment le places-tu dans l'hiérarchie de tête de ce millésime (en vins rouges)?

Je dis cela, car, depuis ce matin, je détiens (grâce à la messagerie privée) une réponse qui émane de quelqu'un qui fait autorité, à la fois dans l'art de la dégustation et sur le Forum LPV...

Thierry Debaisieux me dit (nous dit) :

> En rouge, pour moi, c'est Lafite...

Il y a quelques années ma chère Maman m’a offert une bouteille de Château Margaux 1981 que je n’ai pas encore dégustée. Lorsque je le ferai, ce sera un grand moment pour une raison autre que celle de la supposée qualité de ce vin là. Parce que le contexte de dégustation qu’il convient à mon sens de protéger prend autant d’importance que le vin lui-même. C’est un avis personnel et j’y tiens, un principe sacré. Dans le cas contraire je me ferais l’effet de devenir un consommateur de vin.

Le souvenir, 1’étiquette, les mets, les convives, l'atmosphère, etc… feront de ces instants futurs, un moment particulier. Ce ne vaudra peut-être pas 7 sur l’échelle de Richter mais qu’importe. Il y aura plaisir là, un peu moins ici, grande joie pour ceci, petite déception pour cela, et alors ?! En tous cas, je ferai en sorte de me réjouir, avant, pendant et après cette péripétie.

Si ce jour là, un anticonformiste devait exceptionnellement évoquer l’expression de buveur d’étiquettes, en souriant et en assumant bien entendu, je complèterais son analyse par « entre autre ». Nul doute que je ne prendrais pas la mouche.

Une grande étiquette ne donne toutefois pas toujours de grands moments. J’ai souvenir d’icônes bien décevantes (Rayas 78) et d’autres extraordinaires (Latour 71). Les avis donnés par les uns et les autres ne sont que des indications à fiabilité variable.

Malima, je vous souhaite bien du bonheur et si j’osais, de vous à moi je vous ferai remarquer « le plaisir se nourrit ». Et maintenant j’y vais de ma suggestion puisque c’est sans doute ce que vous espériez : un filet mignon de veau et quelques champignons à peine crémés. Et n’oubliez pas un joli petit bouquet de fleurs amoureusement présenté.

Loup.

Puisque je vous disais que Loup c'était moi .....

Bonjour Loup. Ravi qu'on se retrouve sur cette vision du vin.

Nidal,
Si j'ai bu souvent ce Lafite 1981, c'est pour la raison suivante. La cave de ma maison du Sud est d'une taille très sensiblement plus faible que mes caves parisiennes. Aussi, je l'approvisionne de Paris, sauf achats locaux.
J'ai pris une caisse de Lafite 1981, que j'égraine progressivement.
Voici les comptes-rendus :

Le programme de préparation pré-sylvestrin de nos papilles comportait un Château Lafite-Rothschild 1981. Je n’arriverai jamais à me blaser quand des vins comme celui-ci se comportent tant au dessus de ce que les archives racontent. Voilà un vin de niveau dans le goulot, d’une couleur noire de pure jeunesse, au nez discret mais bien né, qui délivre en bouche un tannin bien appuyé et bien élevé, une belle puissance, de la jeunesse dans tous les compartiments du jeu, et qui tapisse la bouche de plaisir. Un vin de race, un pur Lafite, et, même s’il n’y a pas la jovialité des plus belles années, il y a une prestation remarquable en tous points. On est loin de ce qui se dit ou se pense de cette année qu’un Cheval Blanc et un Lafite viennent d’adouber.

On ouvre une deuxième bouteille de Lafite-Rothschild 1981 de la caisse déjà explorée. Niveau très haut dans le goulot, bouchon parfait. Le vin a un beau nez et en bouche il est d’une jeunesse invraisemblable, tout dans le fruit. Le fruit est étonnant pour cet âge. Il est tellement anachronique qu’on dirait une vieille coquette redessinée au scalpel.

Le Lafite-Rothschild 1981 est absolument délicieux. Un écart très significatif par rapport au Lafite 1979 bu au château d’Yquem. Comment l’expliquer au-delà des écarts de millésimes qui sont – sur le papier – plutôt faibles ? Il faut chercher sans doute du coté de l’oxygénation et de la température de service. La peur de servir des vins chauds à Yquem avait conduit à les engoncer. Ce Lafite 1981 de belle mâche a une jeunesse qui me séduit. Et une longueur ravissante par un des plus longs soirs d’été.

J'ai également un excellent souvenir de Cheval Blanc 1981 ,bu il ya 3 ans, qui était classique, peut-être pas très exubérant , mais qui c'était montré ma foi assez merveilleux sur un pigeon! J'avais 16 ans à l'époque, ce n'est donc de loin pas l'avis d'un expert mais la passion était déjà bien là...

Au plaisir de vous lire, Matthieu

Nidal H écrivait:

---

> Quel est cet autre (other) grand vin de 1981 ?

A l'époque (càd il y a environ 20 ans), j'avais fait plusieurs dégustations horizontales sur le millésime 1981 et Latour sortait magnifiquement (c'était même mon préféré parmi les 1GCC).
J'ai terminé ma dernière bouteille il y a quelques années.. trop tôt certainement car il en avait encore sous la pédale!

Alain

PS: Petite anectote: au milieu des années 80, j'avais acheté ces Latour 81 pour quelque 50 francs suisses / bt.. (l'équivalent de 200 francs français) car personne n'en voulait et tout le monde ne recherchait que des 1982!
Je me souviens même que le caviste m'avait fait 50% de réduction sur une de ces bouteilles car il avait enlevé la capsule quelques jours plus tôt dans l'optique d'une dégustation, mais où il n'avait finalement pas utilisé cette bouteille..

C'était le bon temps!

Je tenais juste à dire qu'un grand moment peut être interprété de différentes manières.

Lorsque mon père (collectionnant le vin depuis plus de 30 ans) à ouvert en ma companie l'une de ces 2 bouteilles de Cheval Blanc 1982, c'éait un grand moment.
Le vin était un peu passé, je (nous) m'attendais à mieux. Mais le moment était beau car il englobait une histoire. Si on m'offre aujourd'hui une RC 1929 et que c'est pas bon .. tant pis, le moment ne sera pas gravé. Si on se réjouit de quelque chose, il y aura de toute façon un grand moment, peut-être que celui-ci sera gâché, mais nous y aurons au moins touché.

Laissons les gens rêver, laissons les espérer, guidons les si nous en avons la possibilité, mais ne cassons pas les envies de chacun et leurs attentes. Ceci est mon opinion et ne s'adresse bien évidemment pas qu'au vin.

Un première nuit d'amour, de tendresse, on l'attend, on en a envie et on se dit que ce sera un grand moment... ci celui-ci ne l'est pas, si nos attentes ne sont pas assouvies, je pense que "le grand moment" aura quand même été touché. Chacun son interprétation

Guillaume