Qui vivra Veyrat...

Frédéric,

Tu accordes donc à "l'effort" une suprématie de fait ...

Pourquoi pas ... (mais c'est un présupposé culurel, dans le cadre de l'histoire de l'art). L'effort de l'artiste ? l'effort du spectateur? le lien entre les 2 ?

Cf la remarque sur le bleu de Klein faite par Martinez.

François,

Le vin est un aliment (petite remarque sur vin vs gastronomie).
Il provoque l'ébriété.

En cela, il constitue une démarche particulièrment riche de sensations qui le différencie de fait de beaucoup d'autres passions.

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Au contraire, on est très proche.
Car le cheminement de quelqu'un vis-à-vis d'une oeuvre d'art passe par le prisme de son vécu. Alors, ses problèmes personnels sont un filtre qui va faire que la relation observant / observé dépend de tout le vécu de l'observant.

Même chose pour le vin. Celui qui dit : Pétrus, pas pour moi, n'est pas un observant neutre.
Et la phrase "Pétrus pas pour moi" est la même que "Klein pas pour moi" ou "Mondrian pas pour moi".

Aucun de nous n'est neutre vis-à-vis le l'art ni vis-à-vis du vin.
A la seule différence que l'art, on n'est pas obligé de l'acheter, alors que le vin on est obligé. Donc on y ajoute non seulement son vécu intellectuel, mais en plus son vécu social.

Donc dans cette discussion, on est en plein dans le sujet car on voit que la hiérarchie des préoccupations de chacun n'est pas la même, aussi bien dans l'art que dans le domaine du vin.

Une des conclusions qui devrait apparaître de cette discussion, c'est qu'il ne sert à rien de dire que celui qui n'a pas compris telle chose est un idiot (ou rédigé dans une langage différent), car les approches de tous sont toutes dissemblables.
Alors autant les accepter toutes, ce qui ne dispense pas de discussion, mais donne une acceptation de l'autre et de ses cheminements.

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Le problème dans l'art abstrait, c'est qu'on ne voit que le résultat final (comme le vin, finalement ). Pour prendre un autre exemple, parlant pour moi, il faut voir l'évolution de la peinture de Mondrian pour comprendre comment il en est arrivé à ces lignes géométriques et ces couleurs primaires. Il a fallu des centaines de peintures et de croquis avant d'arriver à l'épure finale.

Eric

rien n'empêche pour le vin et la peinture de se poser plus de questions et de suivre la genèse d'une oeuvre. C'est le cheminement qui est passionnant.

Et j'admire les gens qui au fur et à mesure de leur cheminement élimine toute graisse superflue, toute virtuosité, tout effet... pour arriver à l'épure, à l'expression la plus "simple" possible.

Picasso avouait qu'il avait mis toute sa vie pour parvenir à peindre comme un enfant.

L'art peut être épure, ou l'art est complication.
J'ai plus de vibrations devant la place des Vosges que devant Le Corbusier, plus de vibrations devant Notre Dame de Paris que devant Beaubourg.
Mais l'épure, type la grande Arche de la Défense me plait aussi.

Cette discussion m'a beaucoup plu, car nous avons plus appris sur les autres LPViens que dans beaucoup d'autres échanges. Bravo à tous ceux qui ont livré une part de leurs réflexions profondes.