Deux espèces de chêne sont retenues: chêne rouvre et chêne pédonculé. D'abord parce que ce sont les deux principales espèces en Europe.
Les qualité demandées:
facilté de débit (fendage)
facilité de cintrage
bonne isolation thermique
porosité relative
bonnes composantes aromatiques
On lit souvent que les chênes ont entre 180 et 250 ans, mais c'est plus souvent entre 80 et 120 ans qu'ils sont abattus.
Il faut au minimum 35 cm de diamètre. (à 80 ans, un chêne paut atteindre 50 à 60 cm de diamètre) Au delà de 120 ans, on prend le risque de trouver de la pourriture dans le coeur.
Le choix? expérience et flair.
On observe la rectitude, bien sûr, on fait attention également aux mouvements de vrille de l'écorce qui sont un aspect négatif. Les premières branches ou traces de branches doivent être le plus haut possible pour ne pas laisser de noeud sur les douelles.
Un des éléments important est la vitesse de croissance des arbres.
Un arbre qui a grandi vite aura fait du bois d'été, fibreux et dur. Le bois de printemps, au contraire est plus souple et plus tendre.
En outre, les bois d'été sont denses et foncés alors que la meilleure qualité vient de bois plus clairs et souples pour le cintrage.
La vitesse de croissance est sans doute d'ordre génétique, c'est pour cela que des forêts sont si réputées. (mais gare aux sélections clonales!)
On abat un chêne avant la montée de sève, sinon on aura des risques de fissure et des tannins plus abondants.
On sélectionne ensuite les billon: le plus pur et celui de la base du tronc jusqu'au premier défaut qu'il faut donc éliminer. Et ainsi de de suite, classé en A, B, C, D, etc..
En tonnellerie, on utilise les classes A et B, mais souvent B (mêmes bois que l'ébénisterie)
Le bois est fendu et non scié, ce qui est capitale pour la souplesse.
En examinant de plus près chacune des étapes, on comprend donc mieux les différences de qualité énormes entre un fût et un autre!
Et je n'ai pas évoqué le séchage ni la chauffe!!!
Jérôme tu m'impressionnes....mais savais-tu qu'il existe maintenant des fûts de chêne russe.
D'après ce que tu dis, la barrique reste donc qqchse d'extrêmement hétérogène et pourait alors expliquer l'extrême variation que l'on rencontre entre bouteilles.
L'autre jour, nous discutions avec un vigneron et lui disions que certains faisaient des mises fût par fût. Il en a été outré, lui qui sait bien combien différents peuvents être les contenus d'un même moût initial dans deux fûts différents.
J'en ai fait l'expérience souvent et la dernière fois au château Coutet sur le 2002. Deux barriques, deux vins extrêmement, voire radicalement différents.
L'art de l'assemblage est peut-être justement le seul acte que je qualifierai d'artistique dans le métier de faire du vin.
Le bois n'a t il pas "un gout" différent selon qu'ils viennent de tel ou tel terroir lui aussi par hasard? En effet leurs racines puisent des nutriments dans des sols différents selon d'ou ils viennent...?
Une expérience intéressante à ce sujet est la dégustation (à l'aveugle de préférence) du coffret intitulé Quatuor, élaboré par le Château Carignan en Premières Côtes de Bordeaux. Il s'agit en fait du même vin (très bon au demeurant...) au départ mais élevé dans des fûts de quatre origines différentes (2 chênes Français, un chêne Américain et un chêne Russe). Le résultat est stupéfiant, tant les vins n'ont que peu de points communs entre eux après ce passage dans les différentes barriques. Il n'y a pas que le profil aromatique qui diffère (entre autres, le chêne Américain confère un côté vanillé très prononcé), mais également la couleur, les tannins, l'équilibre et de ce fait la qualité globale du vin qui sont très différents d'une cuvée à l'autre. Succès garanti lors d'une soirée de dégustation entre amis...
Je me le suis procuré chez un caviste proche de mon domicile, mais un peu éloigné de la Suisse...
Mais grâce à la magie du net..., un petit clic suffit.