L'amigne se trouve surtout à Vétroz, où elle s'épanouit sur son terroir de prédilection. C'est l'un des nombreux cépages autochtones du Valais. Il semblerait qu'il trouve des origines romaines (vitis aminea) mais on la cultive aujourd'hui à ma connaissance aujourd'hui seulement en Valais.
Ce plant donne un grand vin lorsqu'il est cultivé dans un sol caillouteux , sec et ensoleillé, comme c'est le cas sur les éboulis schisteux et calcaires des terrasses de Vétroz.
L'amigne de vétroz représente environ le 7% de la production d'un vignoble de 180 ha. On trouve moins de vingt producteurs dans le village de vétroz et j'ignore si tous ont de l'amigne.
Les meilleurs : Serge Roh, Romain Papilloud, Jean-René Germanier (mitis), André Fontannaz, Fabienne Cottagnoud, Cave La Tine, etc
L'excellente cave Cornulus de Savièse produit également une magnifique amigne issue, je crois, de vignes de Vétroz.
En règle générale, l'amigne n'est pas un vin produit à partir de raisins surmaturés ou fétris, comme on dit en Valais. elle est plus un vin sec très fruité, voire moelleux, souvent avec du sucre résiduel très perceptible, présentant beaucoup de fraîcheur.
Ce vin dégage d'ordinaire des arômes d'agrumes (pamplemousse, mandarine, écorce d'agrumes) et de fleurs et de tilleul. J'y trouve aussi parfois des notes d'amandes dans la finale légèrement amère.
Les liquoreux d'amigne de Jean-René Germanier (mitis) furent d'abord produits par surmaturation sur claies, puis par cryoextraction puis, depuis 1997 par sélection de grains nobles (sur pieds). La Mitis est un beau vin liquoreux, régulièrement honoré par le guide Hachette. C'est l'un des seuls grands liquoreux valaisans que l'on trouve en grande surface et que l'on peut se procurer relativement facilement.
Fabienne Cottagnoud produit également une excellente amigne liquoreuse.
Le cépage : caractéristiques ampélographiques . bourgeonnement blanc-vert, rosé
phénologie : deuxième époque
sensible à la coulure et au millerandage
La production de très grande amigne reste confidentielle. C'est un vin à boire jeune, comme un Condrieu, sur le fruit. Au vieillissement, il perd généralement de sa vivacité et de son fruit, même si l'on peut avoir des surprises. Gilles Besse, oenologue du domaine Germanier, me disait avoir fait de magnifiques expériences de dégustation avec des amignes d'une dizaine d'années.
Dans le millésime 2000, elles sont marquées par un fruit très mûr, doucereuses, dans le 2001 elles ont plus de vivacité et d'acidité.
Cordialement
Yves Z