Le temps a tourné et il est temps de passer aux rouges. On avait survolé les blancs à Ampuis, ici on s'est peut être un peu trop attardé et au final on n'aura pas le temps de faire tout ce qu'on avait prévu (21h arrivant (trop) vite). La partie rouge sans être survolé est traité plus vite, on prend moins le temps de converser avec nos hôtes (que pour la plupart on a de toute façon déjà rencontré auparavant pour les blancs). La salle est maintenant bien remplie ! Pressé par le temps, j'ai pris beaucoup moins de notes également.
On attaque chez
Desmeures avec les crozes puis l'hermitage le tout en 2007. La cuvée particulière est un vin bien fait, peu complexe mais offrant du plaisir avec un beau fruit. La cuvée Christophe est autrement plus réussie. Le passage en fut ne se fait pas ressentir et le tout est équilibre et efficace. On passe ensuite à la cuvée Emilie, le premier hermitage du domaine. Et là c'est la déception, la matière tannique écrase absolument tout, je n'ai pas souvenir d'avoir bu un vin aussi tannique récemment. A voir dans plusieurs années.
Direction les
Entrefaux avec des crozes encore une fois bien faits sans déclencher le coup de coeur.
Juste à coté,
Etienne Pochon nous fait déguster ses rouges. Château curson a un beau potentiel mais encore un peu de bois à digérer alors que la cuvée traditionnelle est joliment fruitée.
Poursuivons les Crozes rouges chez
Luc Tardy avec une cuvée de base très réussie. J'aime moins la cuvée Vieilles Vignes.
Direction nos amis
Fayolle, d'abord
Fils et Fille avec 3 crozes hermitage et un hermitage. La cuvée sens est gourmande et sans autres ambitions que donner du plaisir dans l'année qui suit la mise. Les Pontaix est légèrement supérieur sans être au niveau du Clos les Cornirets, une cuvée de Vieilles Vignes joliment vinifiée avec un arôme complexe et une belle bouche. L'Hermitage les Dionnières présente une belle matière avec un beau bouquet aromatique. Déjà plaisant en l'état à voir comment il peut évoluer.
Restons à Gervans avec les
Fayolle mais cette fois
Nicolas et Jean Claude. On entame par un crozes très fruité avec une acidité correcte, la Rochette. S'en suit de plus vieilles vignes, la Seguine, légèrement plus complexe mais avec la même trame. Les Dionnières 2005 propose de la matière avec une touche veloutée alors que le 2004 est plus viril avec des notes animales. Ces deux Hermitages l'un masculin, l'autre plus féminin offre un beau rapport plaisir prix.
Direction l'Ardèche avec quelques Saint Joseph. Un petit tour à
Saint désirat avec des vins de bonne facture. C'est la cuvée la plus accessible (Les mariniers) qui nous plait le plus. Septentrio et Mémoire sont certes bien faits, mais il leur manque quelque chose pour attirer notre attention.
Natacha Chave nous accueille ensuite. Elle nous propose son VDP syrah, un crozes et un saint jo. Tout ça est bien vinifié avec une patte très atypique et promet de belles choses à venir. Elle nous explique ses méthodes, ses acquisitions et ses premières vinifications. Un échange intéressant et un potentiel certain.
Direction Mauves chez
Coursodon. Les vins ont déjà été dégustés à Ampuis mais on éprouve le besoin d'étalonner les autres par rapport au domaine qui nous avait présenté les plus beaux saint joseph à Ampuis. Confirmation, les cuvées sont au top, le Paradis Saint Pierre est vraiment superbe et je suis toujours sous le charme de Silice.
On repasse chez
Gonon, et sans surprise on trouve enfin un concurrent à Coursodon. Ces deux là offrent des Saint Joseph de très haut niveau.
Direction le nord de l'aoc avec d'abord
Vallet qui nous propose deux belles cuvées. Les vins sont bien faits et dans un registre différent de ceux de Mauves (plus masculins, moins épicés et parfumés mais avec une belle matière).
On remonte toujours le Rhône jusque Chavannay, chez
Philippe Verzier. Empreinte et la Madonne sont encore une fois très réussi. Mention spéciale à la madonne avec un beau bouquet aromatique.
Remontons toujours et encore vers le terroir exceptionnel d'Ampuis. C'est
Stéphane Pichat qui nous accueille avec un VDP et une côte rôtie. Le premier n'est autre que de jeunes vignes (3ème feuille) qui passeront en côte rôtie lors de la prochaine vendange. Le potentiel est indéniable, une belle matière, le coté réglissé et poivré, le tout pour 7,5€. On accède ensuite à Champon 2006, une belle côte rôtie bien faite avec un coté épicé prononcé. Une belle découverte que ce domaine que l'on avait pas eu le temps de visiter à Ampuis.
On termine par les Cornas de
Vincent et Philippe Jaboulet et Alain Voge. Mr Jaboulet nous propose son hermitage rouge qui nous rappelle bizarrement un côte rôtie. Puis vient le cornas. Vin absolument superbe, avec une belle matière et un coté fruité bien relevé par des parfum épicés. Retour chez Voge ou les 3 cornas sont dégustés. Les trois sont de bonne facture avec une mention spéciale pour le second, Les Vieilles Vignes.
Malheureusement il est déjà 20h50 et nous nous arrêtons là, préférant faire quelques emplettes plutôt que d'aller tâter les rouges de Paul aîné, Chapoutier et Delas Frères. C'est d'ailleurs un peu tardivement que je me présente chez Verzier pour acheter quelques madonnes, il me faudra donc passer au domaine
. Le panier est tout de même bien rempli avec le vin de pays de S. Pichat, les Oliviers blanc de Gonon, le Cornas de Philippe et Vincent Jaboulet, les bulles d'Alain et les terres boisées de Voge. Mon acolyte choisissant lui aussi le Saint Peray les terres boisées de Voge et le VDP de Pichat tout en ajoutant le crozes blanc les pends des Entrefaux et l'hermitage rouge de Philippe et Vincent Jaboulet.
En résumé, c'est une belle soirée avec de beaux vins dégustés et achetés. Belles surprises avec notamment Philippe et Vincent Jaboulet que je ne connaissais pas. Philippe nous a d'ailleurs très bien reçu tout en nous expliquant pas mal de chose. L'accueil de Natacha Chave, Voge, Facchin, Fayolle Fille et Pierre Gonon a été remarquable. Petite déception avec les crozes rouges ou aucun ne m'a vraiment emballé (bien sur il manquait à l'appel les Graillot, Y. Chave et consorts). Luc Tardy, Fayolle fils et fille, Desmeures et Pochon valent quand même le détour. On a également manqué de temps ce qui peut expliquer quelques ratés sur les rouges. Je regrette aussi qu’on n’ait pas eu le temps de visiter certains domaines notamment le domaine du tunnel de Stéphane Robert.
Nicolas.
edit : mise en forme