Le thème retenu pour la soirée était : Châteauneuf -du-Pape. On allait voir ce qu’on allait voir. Enfin du vin d’homme, du costaud bien rouge. Bref, du vrai pinard quoi…

Nos amis Loireux, vaguement inquiets, ont insisté pour avoir deux trois blancs, histoire de ne pas trop faire diminuer leur taux de SO2.

La conclusion de la soirée après mes commentaires avisés, mais on peut tout même dire que les absents ont eu tort. Tant pis pour eux.

Vin N°1

Très clair de robe, il est translucide. Un joli nez poivré nous interpelle au plus haut point, avec une bouche par contre assez charnue, glycérinée .

Bonne concentration en bouche, avec un finale reprenant des parfums un peu mares, de type anis ou gentiane.

Roussanne ou Marsanne ?? nous devisons largement du problème en saussisonnant quelque peu quand nous découvrons avec stupéfaction un CR:Condrieu 2005 de Gille Barge !!

Ce vin est bien fait, mais je dois reconnaitre que question typicité…enfin personne n’a évoqué le Viognier comme cépage.

Vin N° 2

De couleur plus prononcée que le précédent, il est nettement plus « large » en bouche mais le nez est assez timide, même en agitant le verre. Je lui ait personnellement trouvé un petit parfum de fenouil, mais je n’en fait pas une religion car c’était assez discret.

La finale est massive, monolithique. Assez alcoolisée.

Pas du tout mon style de Blanc, mais je pense à un St-Joseph bien boisé.

CR:Gourt de Mautens 2002 Rasteau-Blanc- . Pour l’émotion il faudra que je le regoute dans un autre millésime, mais force est de reconnaitre que pour un Rasteau 2002 il est debout sur ses deux jambes.

Vin N°3 :

Vin de couleur paille claire, fait un peu plus âgé que les précedents.
Le nez est un peu oxydé, on perçoit des notes légères de noix.

La bouche est de bonne constitution, encore bien construite mais confirme une tendance à l’oxydation de ce vin qui reste malgré tout buvable je le précise, avec une finale sur la fougère. Ca ma fait penser tout à fait à un ami qui me faisait gouter ses Chapoutier des années 89/90 il y a qq années.

Je suis bien fortiche ce soir car c’est CR:Chante-Alouette 1990 de Chapoutier (Hermitage).

NB : Ce vin était fort bien conservé car les vins bus il y a qq années étaient déjà marqués par une légère oxydation.

Nous passons ensuite aux vins rouges, servis à un rythme plus soutenu. Comme l’atmosphère est assez détendue mes notes sont moins précises parfois. Mes commensaux apporteront toutes précisions nécessaires s’ ils le jugent utile..

Vin N° 4

C’est très foncé de robe, et au nez c’est concentré, fumé.
Belle bouche riche, pulpeuse.
C’est un très bon vin, que je qualifie de « Moderne » dans un bon millésime récent (2004/2001 ?)

Belle démonstration de CR:Duperé Barrera Chateauneuf 2004. Cette maison récidive au sein de notre cercle puisque son 2001 c’était déjà fort bien gouté il y a deux trois ans.

Vin N° 5

Ce vin est plus evolué, plus clair que le N° 4, sans doute plus agé. Le nez developpe des notes florales, assez complexe.

Je suis moins convaincu par la bouche, un peu fluide et qui à mon gout présente des notes un peu déviantes en final , une certaine animalité.

CR:Domaine du Pegaü 2000.

Vin N° 6

Vin noir de robe.
Nez timide au debut, malgré trois heures de carafe. On perçoit des aromes lourds de fumée, de goudron presque.

Bouche très concentrée, hyper puissante mais avec une texture de velours. Tannins présents mais soyeux.
La finale est un peu monocorde pour le moment car le vin est clairement trop jeune mais c’est pour moi incrachable. De style « Moderne », mais très bien fait. Quelle texture !!

Une très belle bouteille que ce CR:Janasse Vieille Vignes 2004. A revoir dans 10 ans au moins !

Vin N° 7

Vin plus évolué que le précédent.
Le nez confirme des senteurs agréables de cerises, de fruits noirs.
La bouche est moins concentrée mais reste correcte, belle finale boucanée
mais qui sèche très légèrement . Pas mal du tout avec le le jambon fumé.

C’est toujours CR:Janasse Vieille Vignes , mais en millésime 2000.

Cette comparaison est intéressante car elle met en exergue les différences entre millésimes, assez patente dans le cas présent. 2000 est bien plus léger que 2004 et 2001 par exemple.

Vin N° 8

Vin plus vieux, un peu d’evolution ai-je noté à la vue du verre.

Nez très classsieux, complexe, qui evolue à l’aération. Dans la bouche je sens du mourvedre ou de la syrah. Pas un grenache pur ce truc là, trop bon.

Très belle finale, rémanente et complexe. Incrachable pour moi.

Ca tombe bien car c’est CR:Beaucastel 1998. Je ne l’ai pas reconnu, mais apprécié ça oui !!

Vin N° 9

Vin très foncé, de style clairement « moderne ». Nez de ronce ( ? on dirait une macération pré-fermentaire à la Accad ?).

Bouche riche, charnue. Très bien fait. Encore trop jeune (2001 ?). Note « Excellent ».

CR:Charvin 2001 qui passe très brillamment son concours d’entrée au sein de notre petit comité. Il a fait l’unanimité je crois.

Vin N° 10

Vin un peu moins foncé que le Charvin, mais ça reste encore opaque.

Nez de cassis assez étonnant, mais très fruité. Touche de cacao du meilleur effet.

La bouche est construite, avec une matière riche et généreuse. Mais en voila une bouteille qu’elle est très très bonne !!

De nouveau un domaine qui confirme, son 1998 nous ayant enchanté lors d’un mémorable week-end Rhône au Luxembourg. C’est CR:Villeneuve Vieille Vignes 1999.

NB : Je me permets d’intervenir au milieu de la bande de soiffards pour leur indiquer mon intérêt particulier pour le millésime 1999 en Châteauneuf. Mes derniers essais, y compris dans des domaines moins cotés se révèlent assez réussis ces temps derniers (par exemple un Mont Redon fort correct ).

Vin N° 11 :
Le vin présente des signes d’évolution certaine dans le verre, la robe est acajou de bon aloi.

La nez est tertiaire, ca boucane à mort mais dans un bon registre, de kirsch, de fumée. Très intéressante entrée en matière.

La bouche est encore suave, avec de beaux tannins fondus (et non sechés).

Finale de grande complexité sur le cuir, le fruit compoté.

Très bon, et certainement issu d’un bon millésime des années..80 ? (85/83/81 ??).

CR:Mont- Olivet 1976. La classe parle. Certainement un des tout meilleurs 76 que j ‘ai bu, toutes régions confondues d’ailleurs. Il peut encore tenir quelques années encore.

Vin 12/13

Apres avoir gouté un CR:Gloria 1966 qui avait son passé nettement derrière lui, nous nous somme délecté d’un excellent CR:Fargues 1989, richement doté en matière et en botrytis, qui a laissé ses jolis arome d’ananas nous subjuguer. Encore très jeune, il est à l’aube de ses promesses. Très beau Sauternes.-

En conclusion une soirée fort réussie pour ce thème, les valeurs sûres ont confirmé leur étiquette à l’aveugle, et nous avons eu pour le reste de forts bons vins dans l’ensemble.

Je reste un peu sur ma réserve concernant les blancs de la région, mais il faudra revoir le sujet de manière approfondie, avec notamment quelques pièges ca je ne suis pas persuadé d’une typicité affirmée de la région sur cette couleur. Nous verrons bien.Je ne demande qu'à avoir tort.

YR

Merci pour le CR.

Deux petites remarques :

Pas un grenache pur ce truc là, trop bon.

Voilà qui fera certainement plaisir aux amateurs de Rayas...

J'ai également un peu de mal à saisir ce qu'on peut trouver de clairement moderne au style de Charvin 2001, une explication ?

Luc

Pour le grenache pur c'est un peu de la provoc'...C'est dingue comme immédiatement on sort l'incunable de service..La vieille relique

Plus sérieusement, c'est strcitement personnel je trouve souvent que les vins de Chateauneuf issus d'assemblage sont supérieurs aux pur grenache. Je n'en fait pas une religion mais je prefère Vieille Vignes à Chaupin chez La janasse par exemple.

En ce qui concerne le second point j'ai l'impression que tout comme en Bourgogne il y a quelques années, le style de Chateauneuf n'est plus unique: On a d'un coté les tenants d'une vinification plutot douce (style Rayas, Bonneau ,Pegau, Mont Olivet par exemple), que l'on perçoit bien en comparant avec des extraction beaucuop plus poussées (Style Janasse, Vieille Julienne).

Je ne pense pas etre un illuminé en affirmant que Charvin ou Janasse VV, ça n'a pas beaucoup de rapport avec Bonneau, hormis le nom "Chateauneuf" sur la bouteille. Il faudrait faire un test à l'aveugle pour voir si un dégustateur émérite reconnait la même appellation sur ces vins assez différents.

Ca me rappelle tout à fait la Bourgogne , on peut aimer Leroy, et trouver du mérite à Mortet.

Je pense qu'il est difficile d'être catégorique quivant tel ou tel domaine, car l'encépagement (Grenache, avec syrah ou/et Mourvredre) peut conduire à des choix techniques différents-enfin je l'imagine.

Le choix de différencier aussi les cuvées entre il peut être en compte ? (quoique je n'ai pas encore rencontré il me semble un domaine "classique" dans une cuvée, et "moderne" dans une autre.

YR

Franchement, pour avoir dégusté Charvin dans pas mal de millésimes, je le trouve tout sauf moderne, très éloigné du style de Janasse VV, et beaucoup plus proche de ceux que tu qualifies de classiques.
Quant à comparer Rayas à un incunable ou une vieille relique, je n'aurais pasz osé...

Luc

Luc,

Je me permets de souligner que je partage ton point de vue sur les Châteauneuf de Laurent Charvin dont j'ai bu tous les millésimes de 2000 à 2007 (en haut de la cuve, pour ce dernier )

Amitiés,
Thierry

même avis, Charvin n'a rien de moderne dans le style, il vinifie et élève en cuve béton et fermente la vendange entière, on a vu plus moderne à C9P.

enzo d'aviolo écrivait:

---

> même avis, Charvin n'a rien de moderne dans le
> style, il vinifie et élève en cuve béton et
> fermente la vendange entière, on a vu plus moderne
> à C9P.

J'ignorais que M. Charvin vinifiait en vendange entière. Je ne suis pas assez expert en ce domaine pour savoir si c'est ou non une typicité de la région.

Ce qui est finalement le plus important, c'est que le résultat est très convaincant, et que nous avons passé une excellente soirée avec fort peu de déchets. Beaucoup de régions ne peuvent pas prétendre à une réussite aussi homogène, nos séances de degustation étant parfois emaillées de mines passablement désappointées..

YR

J'ignorais que M. Charvin vinifiait en vendange entière.

Et pourtant, tu le décris bien dans ton CR avec ce nez de ronce.

Luc

Pour avoir bu un Pignan 2000 récemment, je l'ai trouvé bien évolué. Ca m'a même un peu surpris.

Belle série, très intéressante!

Merci pour le compte-rendu, Yves. Soirée décontractée assurément. J'aime de moins en moins prendre de notes, préférant me concentrer sur les vins, leur évolution et le plaisir partagé avec les ami(e)s.

Je ne me suis pas trop planté quand j'ai présenté le Charvin 2001 comme un vin plutôt "classique" sur l'appellation. Pour moi, dans le genre moderne que j'apprécie, je classe plutôt le CNDP de la Mordorée dans cette catégorie.

J'avoue avoir un peu de mal avec nombre de blancs rhodaniens, déformation ligérienne oblige ? Certes, mes rencontres avec l'Hermitage blanc de Chave restent éblouissantes (en particulier un merveilleux et prometteur 2001). Mais je me soigne (une Marsanne 1996 du Serre du Condorcet me montre la voie).
Le Condrieu de G. Barge ressemble à tout sauf à un Condrieu, appellation que j'avoue généralement peu apprécier hormis quelques flacons de Perret, Vernay avec un magnifique souvenir de Château Grillet 1971 - 1990 décevant il y a 3 ans. Cependant, ce vin ne ressemble à aucun Condrieu que j'ai croisé, en bien ou en mal. Difficile de dire d'où il vient tant le fard masque le fond. Ce vin m'a laissé indifférent, en fait.

Pour le Rasteau 2002, je l'ai reconnu (faut dire que je connais pas mal la cave du donateur) et suis assez impressionné par son ampleur, même si je regrette un finale monolithique sur la puissance alcoolique. Le vieillissement lui fera peut-être du bien (je vais laisser mes bouteilles dormir encore quelques années).

Le Chante-Alouette 1990 de Chapoutier était bon, mais on n'était pas dans le domaine des grands vins, à mon goût.

Dans le Dupéré-Barréra 2004, je n'ai pas retrouvé la belle matière, concentrée, austère mais ô combien prometteuse du VV 2001. C'est très bien fait, rien à redire, à laisser encore en cave.

Le Janasse VV 2004 était impressionnant de densité et d'équilibre. Un grand flacon pour après-demain. Le VV 2000 sera prêt bien avant et ouvre déjà un oeil. Seule une légère sécheresse en finale peut poser question sur son avenir.Belle bouteille toutefois à cet instant t.

Cette classe, ce style, cette complexité : tout de suite je suis parti sur Beaucastel dans un grand millésime. 1998 s'impose dans toute sa splendeur. Ce vin est encore juvénile !

J'avais peur pour le Charvin 2001 après ce superbe Beaucastel : je suis rassuré, une grande bouteille, un grand vigneron. Nez très "syrah", avec de belles notes de violette et de laurier. Un mot vient à l'esprit : "sapide". Un verre en appelle un autre, aucune fatigue, bien au contraire. Bravo ! Là encore, ce CNDP 2001 n'est qu'à l'aube de sa vie et pourtant déjà tellement bon.

Villeneuve VV 1999 est fidèle à la réputation du domaine parmi nous : un CNDP complet, équilibré, classique dans le meilleur sens du terme. Beau trio.

Je reste sans voix concernant le Mont-Olivet 1976 ! je n'aurais pas parié pour un vin plus vieux qu'un 1985. Robe profonde, aux bords acajou mais encore très brillante. Superbe nez et bouche vibrante, dynamique avec une sensation de plénitude en bouche qui est signe des très belles bouteilles. Ce vin avait encore quelques années devant lui avant de décliner, c'est certain.

Beau susucre que ce Fargues 1989. J'avoue être plus impressionné par le Vouvray Réserve 1989 de Foreau, mais ce Fargues n'a pas dit son dernier mot.

Il est décidément des régions, des appellations où il fait bon revenir de temps à autre. Châteauneuf en est une parfaite illustration. Manquait quand même un Rayas délavé pour que la fête soit plus folle !

Phil:)

Alors Martin, il est où ton cr ??? :D

belle série et sympathique CR, très spontané. J'ai bcp apprécié le ton.

Je ne place pas Charvin dans les modernes. Il ne peut à mon avis être comparé à Bonneau ou à Rayas, (même si Parker le décrit ainsi : much in the style of the old vintages from Rayas under the late Jacques Reynaud.) car ses vins ne connaissent pas le bois. En revanche, si on le compare à un Vieux Télégraphe (que j'apprécie bcp, notamment l'immense 95), les vins de Charvin ont une finesse et une distinction qui peuvent rappeler Rayas ou Bonneau.

En définitive, je crois que Charvin a créé un style qui lui est propre : le style "Charvin". Quelque chose de nouveau entre la tradition et la modernité, entre la dentelle et la puissance. Charvin est encore jeune et ne peut que progresser. Je ne doute pas qu'il entrera un jour au panthéon des CDP.

Yves Zermatten

Bonsoir,

Dégustation Châteauneuf du Pape avec notre groupe d’amis la semaine passée.
Comme le but est purement hédoniste (pas question de se plonger chacun le nez dans notre verre et de disséquer – on n’est pas au boulot), pas de CR fouillé mais uniquement quelques impressions d’ensemble prises à la volée.

Les vins ont été répartis en 4 groupes.

Blancs

1.Les Cailloux 2007 (assemblage inconnu)
Floral, fruits blancs ; aromatique et rond mais creux en bouche et assez court. Pas notre style. 19,50 EUR
2.La Bastide Ste Dominique 2007 (assemblage inconnu)
Bien qu’il soit longiligne et assez peu disert, présente plus de fond, plus de fruit (ananas, raisin) et plus de concentration. Harmonieux et fine amertume en finale. 17,00 EUR
3.Domaine Giraud – Cuvée Les Gallimardes 2007 (roussane ; bourboulenc, grenache, clairette 25% chacun)
Plutôt fermé. Structure et densité avec une certaine tension. Se complexifie à l’aération (sur des notes florales, fruitées et minérales). Belle longueur et potentiel certain. Le préféré de tous. Certains le trouvent un peu atypique en l’état. 27,00 EUR
4.Ch. La Nerthe 2004 (roussane 30 ; bourboulenc 22 ; grenache 32 ; clairette 16)
Bien ouvert, long et gras. Un peu fumé. Puissant. Bel équilibre. Vin à maturité, ample mais un peu lourd. Correspond assez bien a l’idée que l’on se faisait d’un CNDP blanc mûr. 26,00 EUR

Rouges millésimes récents (la volonté était de goûter des domaines moins emblématiques sur une cuvée de base)

5.Juliette Avril 2006 (grenache 75 ; syrah 10 ; vaccarese 15)
Très séduisant par son côté immédiat, énormément de fruit (presqu’un côté primeur). du jus, de la puissance. Beaucoup de fraîcheur. Jolie finale sur le fraise. Gourmand mais pas très style CNDP...14,70 EUR
6.Domaine Berthet-Rayne – Cuvée Cadiac 2006 (grenache 50 ; mourvèdre 50)
Empreinte du mourvèdre évidente sur cette cuvée tant au nez qu’en bouche (poivre, épices, petits fruits). Compacte, celle-ci s’impose par sa rigidité avec des tannins sableux et mûrs. Finale cassis. Vin aujourd’hui sur la réserve (normal) mais avec beau potentiel. 23,00 EUR
7.Jérôme Gradassi 2004 (granache 100%)
Style très différent (peut-être un effet millésime). Nez typique de café froid. En bouche, on oscille entre épices et fruits dans un ensemble assez tendu, demi-corps et aéré. Légèrement rustique et sans concession mais assez complexe. Doit sans doute trouver sa pleine mesure à table. Cette bouteille est très appréciée de tous. 20,00 EUR
8.Clos des Brusquières 2005 (grenache 60 ; syrah 30 ; mourvèdre 10)
Assez typé syrah au nez mais grenache en bouche. Un peu neutre au départ puis s’ouvre et finit sur la pulpe de fruit. Fin et concentré avec un beau grain en bouche. Devrait bien vieillir. Beau rapport prix/plaisir 15,90 EUR
9.Bois de Boursan 2005 (grenache 65 ; syrah 15 ; mourvèdre 15 ; autres 5)
Epicé (poivre) et ligneux. Bouquet d’herbes aromatiques (laurier, sauge). Belle densité de matière avec des tannins bien présents. Finale réglissée. A ce stade, plus en force qu’en finesse mais prometteur 16,80 EUR
10.Domaine Saint-Benoît « Grande Garde » 2005 (grenache 39 ; syrah 22 ; mourvedre 33 ; autres 6)
Très joli nez déjà bien disert. Equilibre magistral en bouche avec des tannins ronds et mûrs. Fruits noirs. Cumule force et finesse pour donner un vin très complet. La complexité aromatique viendra sans doute avec le temps. Remarquable rapport prix plaisir salué par tout le groupe. 17,00 EUR

Rouges de millésimes plus anciens

11.Domaine Giraud – Cuvée Les Gallimardes 2001 (grenache ; 90 ; syrah 10)
Beaucoup de noblesse au nez, sur le pain d’épices et le cuir. Elégant et complexe. En bouche, de la finesse et de l’ampleur. Finale fondante, sans sucrosité, malgré un alcool assez marqué. Magnifique bouteille. hors commerce
12.Clos du Mont-Olivet 1998 (grenache 80 ; syrah 10 ; mourvèdre 5 ; autres 5)
Vin d’abord assez effacé. Ensuite, beaucoup de finesse, sur les épices douces. Chair plutôt délicate et un peu alcooleuse. Surprenant. Certains doutent de son futur ; d’autres pensent qu’il a suffisamment de présence en bouche pour tenir encore. 21,00 EUR
13.Domaine de la Janasse – Cuvée Vieilles Vignes 1990 (grenache 85 ; syrah 10 ; autres 5)
Robe très jeune. Bouquet complexe de fruit et d’épices, expressif. Superbe équilibre en bouche, beaucoup de fraîcheur et de complexité. Juste un soupçon de patine. Alcool imperceptible et beaucoup de fruits mûrs. Grande bouteille et coup de coeur ! hors commerce
14.Ch. Beaucastel 1988
Un peu plus évolué. Plus épicé (et aussi plus fin) que la Janasse. Très belle finesse en bouche avec une charpente élancée et des tannins de velours. Beaucoup de fraîcheur malgré la dominante épices. Aérien avec des arômes très prégnants. Long. Magnifique bouteille également. hors commerce

Les purs grenache au nord de l’appellation (en fait, l’idée était de mettre en comparaison Rayas, un pirate, et deux « challengers »)

15.Domaine la Barroche – Cuvée « Pure » 2004
Nez de fruit rouges (tirant sur la groseille), très frais. En bouche, les tannins sont d’une belle finesse. Impression tactile très lisse. Bouche ronde mais creuse, assez chaude contrairement à ce que laissait présager le bouquet. Finale florale. Petite déception. A revoir dans un autre millésime. 40,00 EUR
16.Terre Inconnue - Los Abuelos 2003
Pirate évidemment. Derrière un petit côté acétique, le nez part dans tous les sens. Fruits mûrs, exotiques, caramel, kumquat. En bouche, beaucoup de finesse dans l’alcool et une fraîcheur étonnante. Lisse et explosif. 27,60 EUR
17.Ch. Rayas 2003
Charme et puissance des épices ! Un peu de grillé. Profondeur peu commune. Superbe matière et élégance superlative. Aucune lourdeur. Pas besoin d’en dire plus : grand vin... 55,00 EUR
18.Domaine Giraud – Cuvée « Les Grenaches de Pierre » 2005
Nez plus réservé sur la pâte de fruits noirs, les épices. Structure imposante, crèmeuse, avec des tannins magnifiquement extraits. Compact. Impressionnant de puissance contenue. Finale sur le cassis. Deuxième coup de coeur. 38,00 EUR

En conclusion, appellation très attachante, de très bon rapport prix/plaisir (c’est d’ailleurs confirmé par la dégustation récente d’autres bouteilles) avec une intéressante diversité de profils gustatifs. Et quelques grandes bouteilles...

A noter que beaucoup de vins ont été achetés à la Maison des Vins à Châteauneuf (Vinadea) où l’accueil est aussi charmant que professionnel (niveau de connaissance des vins, j’entends).

Pierre

J'avoue avoir du mal à comprendre ceux qui écrivent ou qui semblent supposer que le style ranaud est similaire au style bonneau ou l'inverse en les opposant au style moderne.

Je considère pour ma part que le style Bonneau et le style Rayas donnent des vins extrêmement différents aussi éloignés l'un de l'autre que peut l'être un Châteauneuf moderne (mordorée) d'un de ceux qualifié de style ancient (ex pégau).

Tout deux (Rayas et Bonneau) donnant des vins exceptionnels.

Je me base sur des dégustations au domaine et en bouteilles.

Cordialement

Pierre,
étonné par le style "compoté" trouvé en finale de bois de boursan 05. Contrairement à la cuvée des felix, la cuvée de base est une gourmandise facilement accessible pour un 05.

Enzo,

En effet, dans cette série les trois plus vins les plus accessibles étaient Juliette Avril, Brusquières et Bois de Boursan.

Pierre

Salut,

J'ai bu quelques vins présent dans votre degust:

Les cailloux blancs 2007: j'ai la même impression que vous...pas mon style...je lui ai trouvé bcp d'alccol.

Juliette avril 2006: je decouvre a peine ce domaine. Le 2006 est vraiment bien, très abordable dans sa jeunesse et d'un super rapport Q/P.

Bois de boursan 2005: style très classique, je suis plutot allé sur la Cuvée des Félix, mais elle est fermée à double tour, comparé à la cuvée classique.

Beaucastel 88: ce vin fait partie des plus belles bouteilles bues dans cette appellation. Gouté en plus au domaine l'an dernier.
J'ai encore le souvenir de la présence de fruits a noyau, de la fraicheur de ce vin.

Pure 2004: un vin completement sur les epices et le chocolat. Je le trouve très different et incomparable à Rayas. Pourtant beaucoup osent les comparer. Seul le terroir est identique, Pure n'a pas la classe d'un Rayas ni dans ce millesime, ni dans les autres.

Rayas 2003: j'en ai en cave, mais jamais dégusté.

Manu