Jérémie HUCHET : le Muscadet... Majuscule.
A Château Thébaud, surplombant la Maine, le Domaine de la Chauvinière veille sur une mer de vignes. Sur cet exceptionnel terroir de granite, depuis bientôt 20 ans, Jérémie HUCHET redonne au melon de Bourgogne ses lettres de noblesse.
La falaise de granite de Château-Thébaud, vue du belvédère situé derrière la mairie.
C’est en 2001 que le jeune vigneron reprend le domaine paternel. Yves, vigneron reconnu par ses pairs souhaite passer la main. Diplômé d’un BTS viti-oeno, le jeune homme débute sa carrière en bénéficiant d’une opportunité exceptionnelle. A quelques kilomètres de la propriété familiale, un vignoble d’une superficie de 11 ha, d’un seul tenant, est à vendre.
Situés en haut d’un mamelon où la vue embrasse le fer à cheval cernant le marais de Goulaine, trois secteurs se distinguent :
Les Montys (les petits monts) et sa parcelle « Le Parc », le
Clos les Montys et, toponyme qui fait rêver bien des amateurs,
La Tâche. Au
Clos les Montys, les vieux ceps noueux puisent leur longévité dans un sol singulier qui séduit immédiatement le jeune vigneron.
Vue générale du secteur des Montys avec, au fond, l'allée de cèdres menant au Château de Goulaine.
« J’ai racheté cette vigne à un ancien industriel qui avait fait fortune dans la boîte de conserve, confie-t-il.
C’était un peu sa danseuse, mais les parcelles étaient prometteuses et une partie du vin était exportée vers les Etats-Unis. Je n’ai pas mis longtemps à me décider ». S’offrir La Tâche et un vignoble qualitatif qui ouvre le marché du Nouveau-monde… Personne n’aurait hésité.
Face à un château caché derrière une allée de vénérables cèdres du Liban, les derniers soubresauts engendrés par la création du massif armoricain ont accouché d’un terroir unique constitué d’amphibolites remaniées en méta gabbros et, surtout, d’une lentille de serpentinite. Cette roche métamorphique aux reflets bleu-vert ne se rencontre quasiment nulle part ailleurs.
Sur la route qui borde le Clos les Montys, Jérémie Huchet évoque la serpentinite.
Détail des maigres pierres qui formaient le "Clos les Montys". Notez, en bas à gauche, la pierre affleurante.
Le
Clos Les Montys est donc un terroir exceptionnel. Si la mention « Vieilles vignes » est souvent utilisée sans que l’amateur ne sache vraiment ce qui la caractérise, elle prend ici tout son sens. En effet, les plus vieux ceps ont été plantés en 1914. Toujours vaillants, ils produisent des petites grappes aux grains très serrés. Les méthodes culturales expliquent leur bonne santé. Les sols sont désherbés mécaniquement, buttés à l’entrée de l’hiver, décavaillonnés au printemps. Les vignes bénéficient d’une taille Guyot à la nantaise (1) et, s’il le faut, des vendanges en vert soulagent les ceps les plus productifs.
Un jeune cep dans le Clos les Montys.
Vendange en vert dans le Clos les Montys.
Si de jeunes plants comblent, parfois, la place laissée libre par les bois morts, Jérémie HUCHET privilégie le marcottage pour régénérer cette parcelle. Un rameau est enterré dans le substrat jusqu’à ce qu’il prenne racine. Une fois bien implanté, il sera séparé du cep-mère et donnera, à son tour, une nouvelle vigne.
« La densité de plantation s’élève à 7 000 pieds par ha. C’est la norme dans le vignoble du muscadet. Les ceps sont espacés d’un mètre et un intervalle d’1,40m doit être respecté entre les rangs. Cela permet une bonne ventilation des vignes » explique le viticulteur.
La Tâche,
Les Montys, le
Clos les Montys. Trois parcelles d’un seul vignoble qui sonnent comme des climats bourguignons. Et qui se comportent comme tel puisque les sols n’y sont pas tout à fait identiques.
« Du fait de leur situation et de la nature du sol, les vignes du Clos les Montys sont les plus précoces. Ensuite, si vous observez bien le relief, vous constatez la présence d’un très léger dénivelé. Il délimite la parcelle dite « du parc », que nous vendangeons souvent trois à quatre jours plus tard. Enfin, sur la parcelle de la Tâche, qui se situe derrière le château de Goulaine, nous trouvons une terre très argileuse ; plus fraîche. C’est une vigne qui a besoin de plus de temps pour arriver à maturité ».
La lutte contre les maladies.
Dans ce secteur à forte influence océanique bénéficiant d’une pluviométrie régulière et de températures clémentes, la lutte contre les maladies cryptogamiques est permanente. Oïdium, blackrot, mildiou sont combattus à la bouillie bordelaise - pulvérisée à raison de 200 grammes de cuivre par hectare - au soufre et à la résine de pin ; cette dernière servant à fixer les traitements sur les feuilles.
Converti à l’agriculture biologique de longue date, Jérémie HUCHET mène également une très intéressante expérience d’assèchement du mildiou avec de l’huile essentielle d’orange amère.
« C’est un procédé naturel qui donne de bons résultats mais il faut être précis dans le dosage et la période de traitement, au risque de griller le feuillage » souligne-t-il avant de préciser qu’une démarche de viticulture en biodynamie a été lancée sur les parcelles les plus qualitatives.
En dépit d’une vigilance de chaque instant, le
Clos les Montys a vu apparaître, comme partout ailleurs, des foyers d’esca. Questionné sur l’arrivée de cette maladie, le vigneron s’interroge :
« l’esca, c’est une maladie du bois causée par des champignons. Jusqu’à présent, on pensait qu’elle s’implante lors de la taille. Mais j’ai des ceps qui sont malades et d’autres non, alors que la taille est la même pour toutes les vignes. La vérité d’hier ne semble plus être celle d’aujourd’hui » constate-t-il, pensif, en contemplant un rameau jauni.
Au milieu des vignes, Jérémie HUCHET retourne, au hasard, quelques sarments. Il s’arrête et nous invite à observer la face cachée d’une feuille. Là où le profane n’aurait vu qu’une face duveteuse, le vigneron a repéré la course très rapide d’une larve de cicadelle. Ce petit insecte vert-tendre, d’une longueur d’un à deux millimètres, n’est pas le bienvenu dans les vignes qu’il affaiblit en se nourrissant de leur sève. Au
Clos les Montys, à force de vigilance et de travail, il est pour le moment maîtrisé.
La Templerie : interprétation du terroir de Clisson.
A quelques kilomètres de La Chauvinière s’épanouit le vignoble de La Templerie ; lieu-dit sur lequel, il y a plusieurs centaines d’années, les Templiers installèrent une grange malheureusement ruinée par les affres du temps. Il n’aura fallu franchir qu’un pont surplombant un maigre ruisseau pour passer du cru Château-Thébaud au cru Clisson. Derrière la maison grise qui a longtemps figuré sur les bouteilles se cachent une jolie vigne et l’histoire géologique de Clisson.
La façade joliment austère du Château La Templerie.
Les vignes de La Templerie, orientées vers le Nord.
Le substrat sur lequel naîtra le cru Clisson : Granite concassé, fracturé, torturé...
Sur cette belle parcelle orientée au nord, au sol doucement griffé, les ceps de melon âgés de 70 ans puisent leur force dans un sous-sol de granite de Clisson très altéré. A la vue de cette belle pierre blonde, rugueuse, les yeux de Jérémie HUCHET s’illuminent.
« Regardez ! C’est une très belle pierre, au grain fin. Elle peut être taillée très précisément pour servir à la construction ». Et, bien, sûr, engendrer de très beaux vins.
Un bloc de granite de Clisson inséré dans un bâtiment annexe de La Templerie.
"Si tu veux savoir ce qu'il y a sous les vignes, regarde les murs des maisons". Jérémie HUCHET.
Une ancienne carrière, contigüe au vignoble, offre une lecture d’école du sous-sol de ce secteur. En surface, un sol très granuleux, asséchant, d’une profondeur de 60 à 80 cm. Sous l’effet de l’érosion, la roche s’est désagrégée en cailloux très friables ; à leur tour transformés en sables grossiers. D’une couleur cacao, cette couche « zéro argile » selon le viticulteur, repose sur un socle massif très dur, fracturé de rares failles dans lesquelles les racines des vignes vont s’infiltrer pour capter les nutriments. Les vignerons ont l’habitude de dire que la vigne doit souffrir pour donner de bons raisins. Nul doute qu’à la Templerie, elle a trouvé son chemin de croix.
Remarquable coupe pédologique expliquant, mieux qu'un long discours, la nature du sol de La Templerie.
Sous une épaisseur variant de 60 à 80 cm, la roche. Brute, dure, puissante. Sans compromis.
Mais toute médaille a son revers et, dans ce secteur peut-être plus qu’ailleurs, la vigilance est de mise. En effet, bien que la parcelle soit orientée au Nord, il faut surveiller les maturités avec la plus grande attention :
« si nous n’y prenons pas garde, les acidités peuvent dégringoler en quelques jours, confie Jérémie HUCHET.
Nous risquons alors de produire des vins déséquilibrés, riches et, en définitive, patauds ». Des vins à l’exact opposé du style recherché par le vigneron.
La nature de ce sol très léger, pratiquement sableux, invite à poser la question de l’implantation de vignes franches de pied.
« Effectivement ! confirme Jérémie HUCHET.
Dans un autre secteur, j’ai implanté des ceps de folle blanche francs de pied, c’est-à-dire non greffés (2). Ils s’épanouissent sur une petite butte au sol sableux et, pour le moment, me donnent entière satisfaction. La vigne se porte bien. Je verrai, d’ici 5 à 6 ans, si l’expérience mérite d’être poursuivie ».
Le changement climatique et ses conséquences.
A Château-Thébaud, comme dans de nombreux vignobles, le changement climatique est une réalité avec laquelle il faut désormais composer. Depuis 2003 - année ayant marqué les esprits - les épisodes caniculaires s’enchaînent et les hivers, de plus en plus doux, favorisent un débourrement précoce de la vigne qui n’est pas sans créer quelques frayeurs :
« cet hiver, nous n’avons quasiment pas eu de températures négatives. Tout juste une ou deux nuits à moins un – peut-être moins deux – degrés. Mais nous observons de plus en plus d’épisodes de gel au début du printemps, avec des effets parfois dévastateurs sur les bourgeons et, finalement, sur la production annuelle » confirme-t-il.
Dans la vigne du Chemin des Prières, contigüe au chai,
le melon doit composer avec des températures caniculaires.
« En 2020, nous nous apprêtons à vendanger encore plus tôt qu’en 2018 ; année pourtant précoce. Nous n’avons pas eu d’hiver. La floraison s’est déroulée en mars, avec trois semaines d’avance par rapport à la moyenne. Nous avons eu quelques frayeurs parce qu’il a gelé au pire moment. Mais pas suffisamment pour causer des dégâts. Tels que se présentent les raisins, nous débuterons les vendanges probablement aux alentours du 17 ou du 18 août [ndlr : le ban des vendanges a été proclamé le 24 août]
. Il faudrait néanmoins un bon épisode de pluie, d’ici deux ou trois semaines, pour qu’ils parviennent à leur juste maturité.
Ce changement climatique, nous le vivons au jour le jour. Dans les années 80, mon père et mon grand-père vendangeaient tardivement ; souvent à partir du 21 septembre. Ils recherchaient la maturité. En 2020, nous vendangerons très tôt, afin de conserver de la fraîcheur. Nous nous battons pour conserver cette acidité qui signe la fraîcheur de nos vins »…
Il est vrai que le muscadet, joyeux compagnon d’un apéritif entre amis ou vin destiné à accompagner des plats plus ambitieux, a longtemps été catalogué comme vin de consommation rapide à l’acidité parfois rédhibitoire. La question de la maturité optimale ne pouvait donc qu’être posée :
« La maturité à tout prix donne des vins linéaires. Dans certains vignobles, on recherche la maturité optimale avant de déclencher les vendanges. Les vins sont techniquement réussis, mais souvent sans âme ; sans relief. De mon point de vue, il faut avoir du mûr et du moins mûr car cela donne de très belles choses ».
Plus que la maturité optimale, Jérémie HUCHET recherche la juste maturité. Celle qui permettra au muscadet de conserver son équilibre tout en individualisant le terroir dont il est issu. Cette idée est mise en œuvre au Château de la Templerie dont le formidable 2012 résonne encore dans la mémoire gustative des amateurs.
« Effectivement, ce 2012 était très bon. Mais ce n’était pas une année pour les banquiers ; s’amuse-t-il.
La floraison s’est déroulé dans des conditions perturbées et, finalement, les grappes étaient très aérés, avec des baies au jus concentré. Nous n’avions pas eu beaucoup de quantité, mais la qualité était là »…
Vendanges et vinifications.
Les vendanges sont effectuées à la main dans les crus communaux et les vignes dont sont issues les cuvées parcellaires. L’éloignement des vignes oblige parfois à patienter une demi-heure entre le dépôt de la dernière hotte de raisin dans le tombereau et l’arrivée du tracteur au chai. Ailleurs, la machine à vendanger intervient. Questionné sur ces choix, Jérémie HUCHET précise :
« Dans les vignes les plus qualitatives, comme le Clos les Montys, nous vendangeons à la main. J’emploie les jeunes du village. Ils sont sérieux et savent ce qu’ils doivent faire. Si jamais ils font des bêtises, je sais où habitent les parents ! », confie-t-il, sur le ton de la plaisanterie, avant de poursuivre :
« les raisins bénéficient d’un premier tri, à la vigne, pour éliminer les grappes éventuellement touchées par le botrytis car il donne un goût de miel et ce n’est pas ce que je recherche dans un muscadet. Sur les parcelles destinées à fournir des vins plus immédiats, j’emploie la machine à vendanger. En optimisant les réglages nous ne récoltons que les fruits les plus sains. Un système de soufflerie élimine les baies les moins qualitatives. La machine à vendanger permet de rentrer rapidement une récolte, ce qui peut être salvateur avant l’arrivée de pluies. Je suis satisfait du résultat », conclut-il.
Qu’ils soient issus de
La Templerie, de
La Bretesche ou du secteur des Montys, les raisins rejoignent le Domaine de la Chauvinière, où ils seront pressés, débourbés, avant de commencer la fermentation et l'élevage sur lies fines qui pourra durer plusieurs mois, voire plusieurs années.
Deux chais, quatre types d’élevage.
A l’étroit dans les installations techniques du Domaine de la Chauvinière, Jérémie HUCHET a fait construire, à 10 mètres du chai historique, l’écrin qui accueille confortablement les visiteurs et, surtout, la vinification des crus communaux vendus sous la marque Les Bêtes Curieuses. Depuis le caveau de dégustation, on accède aux bureaux, situés à l’étage mais, surtout, au chai où siègent de nombreuses cuves en béton. Leur contenance varie entre 40, 50 et 90 hl. Parfaitement alignées, débarrassées de leur « gravelle » (3) ; elles attendent la future vendange.
Le chai moderne dans lequel sont élevés les vins des Bêtes Curieuses.
Responsable de l’accueil du public et de la commercialisation, Elise MARCHAIS explique que les cuves en béton présentent un double avantage :
« d’une part, elles ne marquent pas les vins en leur donnant un goût indésirable et, d’autre part, leur inertie thermique permet d’élever nos crus dans les meilleures conditions ; sans bâtonnage afin de ne pas apporter de gras au vin par la remise des lies en suspension ».
L’organisation est sensiblement différente dans le chai historique puisque de grandes cuves cylindriques en inox accueillent les jus. La présence de serpentins prêts à être montés témoigne d’une vinification thermorégulée. Parfaitement propre, un pressoir pneumatique VASLIN attend de pied ferme la future vendange.
Mais le plus remarquable se situe au sol puisque, sous des trémies en acier galvanisé, sont implantées les fameuses cuves signant le célèbre élevage « à la nantaise ». Enfouies sous terre, ces cuves maçonnées, d’un volume de 100 à 120 hl, sont recouvertes de carrelage ou de carreaux de verre.
« Elles bénéficient de la fraîcheur du sol et nous permettent d’élever les vins pendant plusieurs années. Goulaine, par exemple, a bénéficié de 60 mois d’élevage » confie Elise MARCHAIS. Pointant un dispositif singulier, ressemblant un peu à un saladier couvert dans lequel stagne du vin, notre guide précise :
« il s’agit d’une bonde Bellot. On y met à la fois le vin stocké dans la cuve et, sur une coupelle spécialement destinée à cet usage, un peu de soufre liquide qui évitera l’oxydation. S’il manque du vin ou du soufre, nous complétons de manière à maintenir les niveaux toujours égaux » souligne-t-elle.
La couleur "nuit noire" des carreaux de verre tapissant une cuve.
Une bonde BELLOT qui évite l'oxydation du vin tout en assurant l'étanchéité de la cuve.
Cuve n°16 - Capacité : 100 hl - MSML (Muscadet Sèvre et Maine sur Lie).
Enfin, placé derrière le plus gros des installations, un chai accueille des barriques. Il s’agit d’une production plus confidentielle qui donnera naissance à la cuvée « Fût de chêne » du Domaine de la Chauvinière. Selon les années, le vin sera élevé sous bois pendant 6 à 8 mois ; procédé permettant d’apporter un peu plus de complexité sans marquer l’expression du terroir par une note boisée trop prononcée.
Les vins.
Qu’ils soient vendus sous le nom de ses propriétés ou sous la marque
Les Bêtes curieuses créée avec son ami Jérémie MOURAT, les vins de Jérémie HUCHET offrent un panorama complet de ce grand cépage qu’est le melon de Bourgogne. Un cépage qui, bien travaillé et contenu dans des rendements assez faibles (4), restitue merveilleusement la spécificité des sols sur lesquels il s’épanouit.
De l’entrée de gamme aux crus les plus ambitieux, sans débourser des sommes folles, l’amateur trouvera le vin qui accompagnera les plats les plus simples ou les mets de grande gastronomie.
On a tout bu et on est r'partis NI-CKEL !
Quand l'produit est bon, hein ?
Déclinée en blanc, rosé et rouge, la gamme «
Chapeau Melon » propose, pour moins de 5 €, un remarquable rapport qualité/prix/plaisir. En blanc, l’assemblage à parité Melon/Sauvignon offre un vin vif aux notes exotiques. Le rosé, issu de pinot noir et de gamay, dévoile une corbeille de petits fruits rouges acidulés. Quant au rouge, il retranscrit naturellement, après aération, la délicatesse épicée du pinot noir.
Au Domaine de la Chauvinière et son étiquette hors d’âge - étiquette dont les clients demandent le maintien ! - bien que l’entrée de gamme soit recommandable, on retiendra le muscadet élevé en fût de chêne dont la durée d’élevage, qui ne marque pas le jus, apporte cette complexité qui en fait un vin de gastronomie.
Au
Clos les Montys, la juste expression des parcelles :
D’un style classique, joliment salin, le simple muscadet de Sèvre et Maine 2018 constitue une belle entrée en matière. Sa délicate note anisée place ce vin très au-dessus de l’idée qu’on se fait d’un muscadet.
Issue d’un sol d’amphibolites, la cuvée parcellaire
Les Montys le Parc 2018 bénéficie d’un surcroît de complexité. Plus épicée, elle propose des notes acidulées de groseille à maquereau et annonce les cuvées les plus ambitieuses tout en affirmant sa noble origine avec race.
Le
Clos les Montys vigne de 1914, millésime 2018, est une des cuvées-phares du Domaine. C’est un vin d’une grande élégance, suggérant plus qu’il n’impose. Ce véritable jus de roche développe un beau volume en bouche ainsi qu’une amertume rafraîchissante. Le fruit est présent, mais il cède la place à la salinité. Un vin tout en tension, offrant une belle finale presque « caillouteuse », qui pourra être conservé 10 à 15 ans selon les millésimes. A découvrir en priorité.
Le sol du Clos les Montys ; dans sa partie "Vigne de 1914".
Certifiées Agriculture biologique, les
cuvées parcellaires démontrent avec classe que le vin est l’expression du sol dont il est issu.
Situé en face du chai,
Chemin des Prières 2018 propose un joli nez pâtissier, avec une délicate note d’amande. La bouche propose un fruit pur et distille des parfums de fleurs blanches.
Situées sur Clisson,
Les quinze hommées 2018 offrent une expression différente, avec un fruité plus fin essentiellement tourné vers les agrumes. Un peu de perlant le rend aimable et joyeux. C’est un vin très élégant qui accompagnera subtilement un bar au fenouil ou une assiette de langoustines.
Chez Les Bêtes curieuses :
Qualifié, au départ, de négoce « haute-couture », la marque s’appuie désormais sur des vignes tenues en propre par Jérémie HUCHET. Seuls les vins de Gorges proviennent d’un contrat passé avec un viticulteur.
Folle Blanche franche de pied 2018 est un vin d’une couleur quasiment… Blanche. D’une expression aromatique timide, il se singularise par sa structure dépouillée. Nul doute qu’en vieillissant, les vignes lui apporteront plus de complexité. En attendant elle accompagnera des huîtres, une tartine de pain de campagne, beurre salé, crevettes grises ou une assiette de spaghettis aux coques.
Clisson 2017 (sol léger sur granite de Clisson) a bénéficié d'environ 24 mois d’élevage. Ce vin racé, d’une grande finesse, offre beaucoup de volume en bouche et une séduisante note fumée. Sa rondeur, ses saveurs de citron vert et de fruits exotiques le rendent diablement séduisant. C'est un vin énergique, pur, confondant de naturel. A boire en toute confiance sur 10 ans. Une sole meunière ou un bar en croûte de sel révèleront son caractère salin.
Le sol de La Templerie, interprété dans le cru Clisson.
Château-Thébaud 2014 (sol argilo-graveleux sur granit de Château-Thébaud) propose un joli nez, complexe. En bouche, il offre une belle tension, une expression cristalline du fruit et du sol. On retrouve une petite note fumée très séduisante. Un tartare de saumon sauvage, un homard rôti ou un dos de cabillaud au chorizo seront mis en valeur par ce vin. Il propose une haute expression de ce terroir qui ne représente que 4 % de la surface totale du vignoble du muscadet.
Le granite de Château-Thébaud : 4 % de la surface totale du vignoble du muscadet.
Goulaine 2013, issue du secteur des Montys (amphibolites remaniées en méta gabbros), a bénéficié de 60 mois d’élevage avant la mise en bouteille. Cette cuvée de grande expression se démarque par des notes salines puissantes, presque iodées. La bouche dévoile un vin dépouillé de tout artifice ; cistercien dans l’âme. Des coquilles Saint-Jacques délicatement snackées le sublimeront.
Gorges 2014 (argiles bleues sur sol de gabbros) :
« Un approvisionnement chez un viticulteur qui travaille remarquablement bien » prévient Jérémie HUCHET. Ce vin offre un nez explosif d’une expression minérale confondante de naturel. En bouche le vin propose une acidité millimétrée, renforçant un peu plus cette sensation de boire du jus de cailloux. Un vin merveilleusement salin. De grande race et de grande gastronomie.
Jérémie HUCHET
Domaine de la Chauvinière
44 690 Château-Thébaud
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tel : 07 88 94 24 53
(1) La taille Guyot à la nantaise est une technique de taille mixte à une baguette et deux coursons répartis sur deux ou trois têtes.
(2) Après la crise du phylloxera, le vignoble français s’est reconstitué grâce à des porte-greffes américains. Non greffées, les vignes dites « franches de pied » ne peuvent être implantées que dans des secteurs particuliers, aux sols souvent sablonneux, dans lesquels l’insecte ne peut ravager les racines.
(3) La gravelle est un dépôt de tartre qui se forme naturellement sur les parois des cuves. Selon Jérémie HUCHET, il participe à la protection des vins en formant une sorte de coque minérale. La gravelle est éliminée lors du décuvage.
(4) Les rendements autorisés sont compris entre 65 Hl/ha (AOC Muscadet), 55 Hl/ha (muscadet de Sèvre et Maine) et 45 Hl/ha (crus communaux). Une durée d’élevage de 24 mois minimum est nécessaire pour prétendre à l’appellation « cru communal ».