J’ai eu le plaisir de participer pour la première fois aux vignes buissonnières en Pic Saint-Loup, promenade gourmande organisée cette année autour de Valflaunès.

Presque 6 km de balade dans les vignes, c’est déjà très agréable pour la beauté des paysages au pied de la montagne de l’Hortus, mais quand en outre c’est heureusement entrecoupé de 6 arrêts gourmands imaginés un chef étoilé et la possibilité de goûter un large panel de représentant de l’appellation, cela devient un vrai moment de plaisir pour amateur.
Cette journée fut la plus chaude de l’année jusqu’à ce 13 juin et la recherche de l’ombre une priorité lors des arrêts. La logistique mise en oeuvre sur 2 jours pour accueillir 1500 personnes par jour, ainsi que la disponibilité des vignerons face aux difficultés pour servir leurs vins à température adéquate est à saluer car dans l’ensemble peu devins se sont mal goûtés.
Plutôt qu’un compte rendu analytique des vins que j’ai pris le temps de déguster ou d’apprécier, j’ai surtout profité de cette journée et mes notes resteront succinctes et liées au bons moments présents que j’ai eu le loisir de passer. Si vous en avez l’occasion l’année prochaine, n’hésitez pas.

Pour celui auquel un marathon vinique ne faisait pas peur, c’est pas moins de 69 cuvées qu’il était possible de déguster. Mon objectif étant avant tout de partager une journée agréable et gourmande, je n’en goûterai que 19, ce qui m’a semblé déjà bien suffisant.

Ayant peu d’affinités avec les rosés, je les ai presque tous évités pour privilégier d’abord les blancs dont certains m’ont bien plu à commencer par la cuvée Boca Loca 2007 du Domaine Saint-Daumary aux arômes de fruits blancs sincères et nets et à la bouche équilibrée, assez grasse et de bonne longueur (Bien). Ce fût moins le cas avec la cuvée vieilles vignes 2007 de La Gravette à mon sens trop marquée par son élevage alors que son équilibre m’a semblé correct (moyen +).
Je n’épiloguerai pas sur l’Or des Fous 2007 du Château L’Euzière qui m’a semblé inexpressif bien que sa finale soit fraîche mais le verre servi présentait peut-être un défaut, ou la Grande Cuvée 2007 du Château Lancyre présentant les mêmes défauts.
Le Domaine de Mortiès 2007 proposait un nez mentholé apportant de la fraîcheur, la bouche présentant du gras, des notes d’élevage et une finale correct (Assez Bien+). Pas d’élevage sur Pierre d’Argent 2005 du château Lascaux mais un plaisir équivalent car malgré un beau fruit au nez, de la réglisse et de l’anis perçus, la bouche m’a semblée un peu chaleureuse malgré une finale correcte (Assez Bien+).
J’ai bien aimé Pourquoi Pas 2008 du Château de Valflaunès avec son nez qui pétait le fruit et une bouche fraîche, certes simple, mais très désaltérante et gourmande (Bien +). Mon préféré de la journée sera néanmoins et sans contestation possible Les Mûriers 2007 du Mas Bruguière avec son nez de pêche, d’abricot, d’agrumes à l’aération (je l’ai goûté 3 fois) et qui présentait un très bel équilibre, gourmand et pur avec une belle finale (Très Bien).
Parmi les rouges dégustés, certains se sont présentés avec un caractère simple mais franc. Ce fut le cas de la Cuvée Tradition 2007 du Domaine de Lavabre avec son nez poivré et sa bouche réglissée, fraîche et mentholée (Bien), ou la Cuvée Tradition 2007 du Domaine Desvabres avec ses arômes de fruits noirs (un peu confiturés à l’aération), de réglisse et une bouche poivrée, simple mais nette et une finale correcte (Assez Bien +).
D’autres jouent sur l’extraction poussée ou un élevage trop présent comme Jamais Content 2006 du Domaine de Mortiès avec son nez de café froid, de chocolat et des arômes pas très purs à l’aération, puis une bouche sucrailleuse, très extraite, fatigante (Moyen).
Dans une moindre mesure, ces caractéristiques furent partagées par Joseph Onésime 2006 du Mas Gourdou qui m’a semblé assez extrait au nez, monolithique sur le chocolat avec en bouche une matière dense et tannique et une belle finale. Un vin à attendre (Assez Bien à ce stade).
Par contre, je n’avais jamais goûté la Grande Cuvée 2006 du Domaine de l’Hortus et je ne sais pas pourquoi mais dans mon inconscient ce vin devait se présenter très boisé et moderne. Il n’en fût rien et le magnifique nez sur les fruits à noyau, la réglisse, le menthol, l’orange sanguine, les agrumes (m’a fait penser au nez d’une Grange des Pères), conforté par une bouche assez souple et sudiste mais avec du fond m’ont apporté beaucoup de plaisir grâce à un équilibre rendant le vin très buvable grâce à un élevage bien intégré (Très Bien).
Les Eclats 2007 du Domaine Mirabel proposait un nez de fruits noirs et mentholé et une jolie bouche avec un peu de sucrosité à ce stade et une belle longueur pour ce vin encore bien jeune (Bien +), tout comme la cuvée Gueule de Loup 2006 du Domaine du Chemin des Rêves proposant un nez un eu réduit au départ puis des arômes de sirop de fruits noirs puis floraux à l’aération, ainsi qu’un bel équilibre en bouche, de la gourmandise et une finale correcte (Bien +)
La cuvée Simon 2007 du Clos Marie m’a beaucoup plu également avec son nez floral puis réglissé qui demandait de l’aération et une bouche très gourmande, une jolie sève pour une belle longueur finale (Très Bien), de même que La Grenadière 2006 du Mas Bruguière et son nez très frais lui aussi sur des arômes floraux puis de cassis et séveux à l’aération. La bouche, pas en reste, m’a semblée encore très jeune, pure et de belle longueur (Très Bien).

Enfin deux autres rouges m’ont aussi bien plu. Un que je connaissais déjà pour l’avoir dégustée récemment, c’est la cuvée Saint-Agnès 2006 de l’Ermitage du Pic Saint-Loup avec son nez confituré bien mûr et sa bouche pleine et riche, encore tannique et de belle longueur. A attendre (Bien ++) et les Calcaires 2007 du Château de Cazeneuve un peu réduit au nez présentait toutefois une bouche friande avec du fond dans un style plus facile (Bien +).

Globalement les rouges goûtés m’ont semblé de bon niveau, pas caricaturaux en terme d’élevage ou d’extraction et assez buvable globalement. Il est vrai également que la majorité des cuvées n’étaient pas les cuvées haut de gamme taillées pour la garde. Sur les blancs, là il faut goûté car beaucoup trop de vins m’ont semblé soit trop élevés soit fatigants, des vins dont on ne se ressert pas toujours un verre, à quelques exceptions près heureusement. Rien n’aura néanmoins gâché mon plaisir au cours de cette journée.

Super CR et photos Enzo qui nous permettent de se ballader un peu avec toi en Pic Saint Loup.

Les vignes buissonnières sont "victimes de leur succès" puisque c'était déjà complet quand j'ai voulu m'inscrire.

Je crois qu'il n'y avait plus de place dès le mois de février...

C'est vrai Jéjé, j'ai pu m'y rendre car un collègue m'a proposé une place (et il n'y en a pas tous les ans, ils font tourner).

pfff, c'est un complot!

Pas potib, pas potib

Y a un code pour te déchiffrer arboussas ?

c'est quand on parle de GDP, ça lui fait toujours cet effet là, c'est rien Arnaud!

Qu'un mot: Superbe.

A te lire, les Rouge 2007 qui t'ont le plus plu sont les plus seveux. Pas de belles fraîcheurs de ce terroir de relative altitude ?

Merci Laurent.

Si si Alex, sève et fraicheur ne sont pas incompatibles mais disons que sur des vins jeunes, c'est ce que j'ai tendance personnellement à retenir sur des rouges!
Comme tu le dis l'altitude est relative en pic (entre 150 et 250 mètres en moyenne), ce sont surtout les expositions qui sont interessantes pour ceux qui sont adossés au pic plein nord!

Enzo les vins de la bergerie du capucin nouveau venu en psl était il présent?

Florian, ça ne me dit rien, mais je te confirme ça ce soir, je regarderai sur la liste.

Merci Encore une fois Enzo pour ce magnifique CR

Merci Jeff, on te lis trop peu!