Tain, le 11 juin 2005 : Dégustation à l'aveugle
Chapoutier, Chante Alouette, 2001
Premier nez de pomme chaude, fleurs, touches oxydatives. La bouche est très tendue, minérale. Le gras est peu présent mais il y a dans cette cuvée un surcroît de fraîcheur. Plusieurs dégustateurs ont reconnus le style Chantealouette au premier coup de nez... Bien
Chapoutier, De l’Orée, 1999
Même si je suis moins formel que David avec un vin qui certes ne justifie pas son prix mais que j’ai jugé avec plus de nuances : Belle robe brillante et soutenue, nez de cidre et de pomme, côté végétal, gentiane, beaucoup de volume en bouche, très massif, d’un bloc. Le vin s’améliore grandement à l’aération et gagne en équilibre, la puissance et la structure sont peut être obtenues au détriment de la finesse. Bien
Chapoutier, Chante Alouette, 1997
Robe plus claire que le vin précédent. Grand nez complexe, houblon, pétrole, pralin, pamplemousse à l’aération, plus fin que puissant, grand équilibre, très belle réussite. Très Bien
Chapoutier, Chante Alouette, 1995
Robe encore brillante, le nez est très fin, sur la praline. On reconnaît un vin plus soufré, avec beaucoup de fraîcheur mais dont le corps est un peu mince. Pas de défaut majeur mais peu de plaisir en le dégustant. Assez Bien
Les Granges Gontardes, 18 novembre 2005 : Dégustation chez Chapoutier
Hermitage Chante-Alouette 2001
En une année, c’est déjà la quatrième fois que je déguste cette bouteille et je suis à nouveau séduit par son nez de pralin et de fruits secs grillés. (Je crois qu’à l’aveugle, juste au nez et sans goûté, on pourrait confondre avec un Côte de Beaune). Le volume est bon et la tension remarquable dans un ensemble à la fois gras, plein et minéral. La fin du verre évoque à l’aération des fines notes de fougère. C’est réellement une bouteille en devenir qui procure énormément de plaisir. Très Bien
Saint Joseph Les Granits 1996
La couleur est plus soutenue et présente des reflets qui tuilent légèrement sur le bord du disque. Le nez est floral et présente une grande fraîcheur. A l’aération, les arômes deviennent plutôt fruités (sur l’ananas puis le pamplemousse). Ce Saint Joseph est à maturité et y restera encore 2 à 3 ans, il possède beaucoup de charmes et des belles notes tertiaires (champignon et terre) complètent l’ensemble. Un style plus immédiat que l’Hermitage avec toutefois moins de tension. Bien - Très Bien
Ermitage De l’Orée 1996
Belle robe jaune dorée qui paraît un rien plus jeune que celle du Saint Joseph. Le nez tout en fruit est envoûtant (mirabelle, prunelle, pomme et coing). La bouche est très puissante et corsée mais on sent un peu l’alcool à ce stade. Le vin semble dans une phase austère et il se goûte un peu comme le 1999 ouvert en juin dernier. Le style est compact, riche et plein mais manque de finesse. Bien seulement
Ermitage De l’Orée 2001
Le premier nez évoque directement le Chante-Alouette dégusté peu avant avec du pralin et de l’abricot et l’on perçoit déjà toute la minéralité que le vin va transcender avec les années de garde. La bouche réussit le tour de force de conjuguer puissance et élégance. Même si la filiation entre les deux 2001 est évidente, la différence de sève et de concentration m’apparaît nettement cette fois-ci et justifie complètement la différence de tarif entre les deux cuvées. Exceptionnel
Les Granges Gontardes, 24 Décembre 2005 : Visite aux Estubiers
Hermitage Chante Alouette 2002
Après une attaque très florale sur l’acacia puis le miel, la bouche est légèrement corsée avec une bonne viscosité, une puissance de bon aloi dans le contexte du millésime et une finale épicée. Bien
Hermitage Chante-alouette 2001
Le nez est plus exubérant, exotique et complexe avec un caractère plus fruité que floral. Très puissant et équilibré avec une grande matière serrée et de la longueur. J’ai eu la chance de goûté cette cuvée quatre fois cette année avec une constance remarquable. Très Bien
Saint Joseph Les Granits 2002
L’équilibre est très différent du vin précédent avec moins de puissance mais beaucoup d’allure et d’élégance. Il manque certes un rien de concentration mais il reste ample avec une finale acidulée, épicée (cumin) et plus persistante que celle du Chante-alouette 2002. Bien
Hermitage Chante-alouette 2003
Attaque sur les fruits secs et le pralin. Un équilibre chaleureux, solaire avec beaucoup de gras et la promesse d’un bel avenir. Bien - Très Bien
Hermitage Chante-alouette 1990
La robe est évidemment plus foncée et présente un premier nez de rancio, de figue et de raisin sec. Encore beaucoup de fraîcheur en bouche et un équilibre très gras, corsé. La finale est évoluée et se complexifie sur des notes de moka. Très Bien
On peut noter que la même bouteille ouverte il y a un an se présentait sous un jour moins faste avec une évolution oxydativeplus marquée.
Ermitage De l’Orée 2002
Une échantillon en ½ bouteille 100% marsanne prise sur le fût pendant l’élevage et non sulfité. L’oxydation est déjà marquée et même si je ne jugerai pas les arômes très marqués par la noix, la matière est belle, dense et concentrée avec de la persistance et une touche miellée et sirupeuse. J’y trouve des allures de Vin Jaune...
Laurent Bouffier