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Quand Bandol se fait voler la vedette par un vilain petit canard

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Quelques vins de Bandol au programme de mon club de dégustation, la plupart censés être à maturité, avec un pirate prêt à jouer les trouble-fête.

Château Pradeaux - Bandol 2001


Avec un classique de l'appellation dans un millésime considéré ici comme exceptionnel, on devrait commencer fort. Et effectivement, c'est très fort, mais sans doute pas de la manière dont je l'espérais.
La robe est de belle intensité aux reflets grenat. Nez mûr, fruits noirs à l'alcool, chocolat. En bouche, l'attaque est fraîche, mais l'alcool prend rapidement le dessus, la finale est chaude est tannique, apportant peu de plaisir en dégustation pure. Bizarrement, certains dans l'assemblée semblent apprécier tout de même, dont ma chère et tendre qui habituellement, trouve alcooleux la majorité des vins que je lui sers. Les femmes (du moins la mienne) resteront décidément toujours un mystère... Moyen

Domaine Barral - Valinière - Vin de Table Français 2001


Robe de belle intensité aux reflets grenat. Superbe nez où le fruité, mûr mais sans excès, est souligné par une pointe de volatile, chocolat, sauvage, herbes aromatiques. En bouche, c'est superbement équilibré, puissant, ample, avec une très belle fraîcheur. La texture est particulièrement soyeuse, la finale très longue, c'est superbe ! Exemple typique où un légère volatile est au service du vin et de son équilibre. J'ai bien dit légère... Excellent -

Château Pibarnon - Bandol 1998


Rober de belle intensité aux reflets rubis à grenat, encore bien jeune pour son âge. Le nez n'est pas très expressif, semble fermé, laissant péniblement poindre quelques notes fruitées, végétales (rafle ?) et chocolatées. En bouche, il y a de la fraîcheur, on est sur un vin d'une ampleur moyenne, qui ne fait pas dans la puissance, mais qui est malheureusement marqué par une finale très tannique, qui sèche le palais, à mon sens irrémédiablement. Décidément, les "classiques" déçoivent fortement... Moyen

Domaine de la Tour du Bon - Saint Ferréol - Bandol 1998


Robe de belle intensité aux reflets grenat. Au nez, essentiellement des fruits noirs, de la réglisse, avec une pointe végétale. En bouche, très belle fraîcheur, c'est encore strict et tannique, mais ici sans véritable sensation de sécheresse, ce qui est de meilleur augure pour l'avenir. Belle longueur. Bon, on ne peut pas dire que ce soit particulièrement gourmand, en particulier en dégustation pure (ça devrait mieux passer à table), mais c'est tout de même un beau vin. Très bien -

Domaine Tempier - La Migoua - Bandol 2012


Robe d'intensité moyenne aux reflets violet à rubis. Nez bien mûr, au fruité exubérant, avec un beau côté floral. La bouche est fraîche, ample, souple, avec une finale encore marquées par l'acidité et les tannins, bien présents mais sans sécheresse. Très belle longueur. A attendre, tout est là pour faire une belle bouteille d'ici quelques années. Très bien

Domaine Tempier - La Tourtine - Bandol 2005


Robe d'intensité moyenne aux reflets rubis. Beau nez bien mûr sur les fruits noirs, le cuir, le chocolat et la réglisse. En bouche, c'est superbement équilibré, puissant et frais à la fois, les tannins sont fermes, la longueur est trsè belle. Une bouteille très plaisante, qui débute son plateau de maturité. Très bien +

Domaine Tempier - Cuvée Spéciale - Bandol 1987


Une bouteille isolée retrouvée en cave, dont je dois bien avouer ne plus trop me souvenir la provenance. Pas beaucoup d'espoir, mais qui ne tente rien n'a rien...
Robe de faible intensité aux reflets brique. Nez camphré, formol, tabac, j'ai déjà connu plus plaisant. En bouche, c'est décharné, acide, et n'offre strictement aucun plaisir. RIP

Luc
05 Mai 2016 17:40 #1

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Saint-Ferréol 98 j'avais acheté là-bas quelques magnums; malheureusement tous déjà bus... et sûrement trop vite.
Tempier, j'ai bu le 2010 avant-hier et c'est un vin qui a aussi de l'avenir.
Cette "cuvée spéciale" je ne connaissais pas; cela ne doit plus se faire depuis pas mal d'années... ???
Bravo au vilain petit canard qui était dans un bon jour...

jlj
05 Mai 2016 17:57 #2

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Jean- Luc
Comme vilain petit canard, Valinière se pose quand même là. Récemment à la maison un 98 somptueux qui goûtait du tonnerre de Zeus. On aurait probablement bien rigolé si des Bandol avaient essayé de faire les gros bras!!!

R
05 Mai 2016 18:32 #3

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Toutes les cuvées de Barral sur 2001 sont de très haut vol !

Quand à Pradeaux j'avais très bien goûté ce 2001 à table entoure d'autres vins provençaux
Vin qui avais " des couilles" pour reprendre une célèbre parodie d'Alain Delon par les inconnus, avais je note ce jour la :)

Par contre j'ai pas très bien goûté Pradeaux 98 récemment

Frederic
05 Mai 2016 18:35 #4

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Ne me dites tout de même pas que je ferais partie, comme oliv, du club des PDF, j'aurais du mal à vous croire... Pour moi, c'était vraiment dominé par l'alcool, la prochaine je la boirai à 12°, on ne sait jamais.
Pour le reste, tout à fait d'accord sur la grandeur des 2001 chez Barral, que ce soit Jadis ou Valinières.
Le vilain petit canard, c'était un clin d’œil à l'étiquette et la manière dont le millésime est évoqué.

Luc
05 Mai 2016 18:45 #5

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Rachid,

les Jadis 2001 sont mes meilleurs souvenirs des vins de chez Barral.
En général 2001 est peut-être (sûrement?) mon millésime préféré du Languedoc.
J'ai définitivement arrêté après les Jadis 2003 dont aucune n' a pu être bue...

J'ai aussi bu un très beau 2008 (à l'extérieur).

jlj
05 Mai 2016 19:20 #6

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J'avais bu Pradeaux 2001 avec LPV Lyon3 et n'avait pas aimé, marqué par l'alcool, finale trop chaleureuse et tannique, ... Puis en fin de repas, n'ayant plus que ça à déguster car personne n'en voulait, je m'en suis resservi un verre (donc environ 3 heures d'aération lente), le vin était transformé! Le côté chaleureux s'était fondu, la finale était longue et complexe sur des notes de cerise, de tabac... Même les tannins m'ont semblé intégrés! Je ne retrouve pas mes notes mais le vin avait tellement changé que je me souviens encore de cette transformation soudaine!

Du coup la question est : Conditions de service de ce vin?

Thibault

"Le vin Anglais, c'est un peu comme le rock Français..." (John Lennon)
05 Mai 2016 19:22 #7

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Pas d'aération préalable, c'était techniquement difficile vu que la dégustation ne se passait pas chez moi.
Pour la prochaine, je tenterai.

Luc
05 Mai 2016 20:00 #8

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Ok! Tiens-nous au courant, je serais curieux de voir si tu vas vivre la même expérience :)

Thibault

"Le vin Anglais, c'est un peu comme le rock Français..." (John Lennon)
05 Mai 2016 20:28 #9

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Dégustation intéressante; le souci du canard c'est qu'il peu être excellent ou...imbuvable.
Quant aux bandols effectivement Tempier, Tour du Bon et on aurait pu rajouter quelques domaines ( gros noré ,terrebrune,...) sont réguliers et très bons.
Les Bandols "classiques" sont malheureusement souvent décevants par leur sévérité.

Cordialement.

Gilles
05 Mai 2016 21:36 #10

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Bonsoir,

jolie dégustation sur des vins que j'ai pratiquement tous eu en cave (hormis le 2012 et la cuvée spéciale 1987 de Tempier, cette dernière n'étant n'est plus produite depuis les années 90, il me semble).

Concernant Pradeaux 2001, je l'avais goûté superbement bien lors de sa sortie, vers 2005/2006, de mémoire, sur un salon. Puis de façon très austère, limite basculant dans un forme de sécheresse très "couillue", sans atteindre le niveau de sécheresse du 1998, à déchausser les gencives même protégées au " Toniglandyl ".... Oui, l'aération est indispensable. Un peu comme ce que j'ai pu rencontrer sur certains Madiran sur 1998 et 2001 (parallèle non strict, mutatis mutandis, entre Pradeaux et par exemple, le Château d'Aydie, ce dernier étant toutefois plus souple et moins austère).
J'eus plus de plaisir il y a quelques années avec Pibarnon 2001, mais je me souviens encore de la beauté, de la concentration du jus et de la finesse de Pradeaux 2001, tous les atours d'un Grand. Alors comment ne pas espérer que ce vin retrouve sa plénitude dans l'avenir ? J'ai caché les dernières bouteilles pour ne pas me laisser tenter et être déçu.

Valinière 2001 m'a laissé aussi d'excellents souvenirs, là aussi plutôt en jeunesse, meilleur et plus régulier que le 2000. Même le Barral simple version 2001 a bien tenu la route jusqu'en 2010 (de mémoire, c'était encore très bon et fruité, évidemment avec un peu de volatile et de notes "animales"). Et Jadis 2001 était un délice, comme le 2005, une vraie bombe fruitée. Je ne les bois plus que jeunes désormais, pour cueillir leurs fruités délicieux, sans prendre le risque de les voir faner ou dévier. C'est peut-être dommage mais je préfère laisser vieillir d'autres cuvées de domaines dont la régularité est meilleure que celle de Barral.

Je suis heureux de lire que le Saint Ferréol 1998 tient encore bien la route. Il y a quelques années, parmi d'autres Bandol dont Tourtine de Tempier de mémoire, ce vin était apparu comme riche mais un peu lourd, très travaillé, moins harmonieux qu'en jeunesse. Voilà une bonne nouvelle pour les heurex détenteurs de cette cuvée, que j'avais acquise chez l'excellent Jean-Philippe Héaumé (Absoluvins).

Bien cordialement,
Phil
05 Mai 2016 22:06 #11

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J'aime beaucoup ce petit canard qui permet d'annoncer le millésime ni vu ni connu.
Comme quoi, les commissions d'agrément...
Je confirme les dires de Rachid, ayant eu la chance d'être présent, que cette Valinière 98 était absolument sublime.

Une remarque sinon. Alors que les vins "âgés" ne se sont généralement pas bien goûtés au contraire du 2012, vous qualifiez cette dernière de belle bouteille en devenir.
N'est-ce pas un peu paradoxal? Et si finalement vous les préfériez jeunes les Bandol?

jb
07 Mai 2016 22:14 #12

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Il s'agit d'équilibre et pas d'âge.
Chez Tempier, le 2005 est meilleur que le 2012, même s'il ne s'agit pas de la même cuvée.
Le 1998 de la Tour du Bon est bien meilleur que le Pibarnon du même millésime.
Et donc oui, après l'avoir dégusté, je suis persuadé que le Tempier 2012 sera meilleur dans 5 ou 10 ans qu'il ne l'est aujourd'hui.

Luc
07 Mai 2016 22:50 #13

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j'ai bu Gaussens LG et Pradeaux 2001 récemment, beaucoup de plaisir à chaque fois, avec encore beaucoup de réserve pour Gaussens

Mon frère a ouvert un Pradeaux 01 à son tour, mort, brulé, vide, rien, le néant, la désillusion, le dépit...8-)
09 Mai 2016 00:01 #14

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