Histoire de ne pas passer pour le fanboy de Cotat, je poste mes notes de dégustation de 2013, qui n’a évidemment pas le niveau exceptionnel de 2012.
Millésime pas très mûr phénoliquement mais avec des acidités raisonnables. Je ne qualifierais pas 2013 de millésime de référence, mais il y a de bonnes bases et, surtout, pas de déviations. Ce sera peut-être un millésime plus classique (moins Cotat et plus Sancerre) au vieillissement. A suivre. C’est certain que s’il était passé après 2011, la transition lui aurait été plus favorable. On est très loin de la référence (post 2000) en terme de millésime difficile chez Cotat, à savoir 2004. D’ailleurs il est à noter que François a regoûté récemment des 2004 et a été très positivement surpris du tour qu’ils prennent.
Je situe donc ce millésime dans les années moyennes. Je serais ravi de confronter mon opinion à d’autres dégustateur, donc n’hésitez pas à commenter
A noter que les vins ont été débouché à l’instant alors que d’habitude, ils ont quelques jours (ce qui aide énormément à juger).
Les Caillottes 2013 : Nez citronné, touches exotiques. Bouceh végétal et droite. Longueur bonne à très bonne en durée mais sur un amer déplaisant. L’ensemble n’est pas harmonieux. Compte tenu du fait que les Caillottes ne sont pas les Monts-Damnés, j’ai un peu de mal à parier sur des lendemains qui chantent… mais on en reparlera. 60/100
Les Monts Damnés 2013 : Très fermé. On retrouve le citron, c’est assez rond en bouche avec une bonne minéralité. On retrouve la trace de la maturité en retrait mais sans défaut. La longueur est très bonne, un peu persillée. Bon espoir, à surveiller. 70/100 NB : SR de 3g/l
Les Culs de Beaujeu 2013 :
Très nettement plus exotique, le vin est plus large, plus structuré, presque aimable. Les amers sont beaux, la longueur superbe et très développée. Il a un côté Riesling Allemand… c’est pour moi le plus réussi des 2013. 75+/100 avec un potentiel positif que je qualifierais d’assuré. Idem, 3g/l
La Grande Côte 2013 :
Une fermentation un peu plus longue que d’habitude, qui s’est terminé fin janvier (vs mi décembre normalement). Aromatique est bonne, assez développée mais moins homogène que Culs de Beaujeu. La structure est très bonne, la longueur excellente sur les épices. 75/100 avec là aussi un beau potentiel. Pas la Grande Côte du siècle mais assurément un futur joli vin, comme les Culs. Sr= 5g/l
Paul 2007 : Nez explosif de fruits exotique avec des touches végétales élégantes. Epicé. Vraiment très expressif, sur un registre liquoreux. Bouche complètement sèche mais harmonieuse (il y a du SR mais couvert par l’acidité). Ca demande encore quelques années que le bouche se fasse mais c’est d’un niveau assez exceptionnel et un superbe de vin pour la table ! 85+/100
Rosé 2013 : Dégusté en fait au début… dans un registre floral, bien sec. Un joli fruit en bouche. Rosé classique, de bonne facture.
Pinot Noir 2011 : THE bouteille du jour. C’est absolument magnifique, indiscutablement le meilleur Pinot goûté chez lui et un des meilleurs cette année. Il a tout. Une aromatique au nez complexe et dense : cerise, poivre, cassis, juteux ! On retrouve en bouche l’épice et le fruit. La longueur est magnifique, puissante et fraîche. C’est un grand Pinot Noir. 90/100 mais évidemment, vu le millésime, les quantités sont tellement faibles que même en pleurant, c’est impossible à avoir. Dommage ! Pour ceux qui connaissent, ça rappelle le style d’un Coche en rouge, avec un peu moins de sucrosité.
Compte tenu des discussions récurrentes sur le sujet et vu que finalement, tout le monde en parle sans avoir de données, j’ai interrogé François sur son usage du soufre.
C’est « le seul truc que je suive ». Autrement dit, il fait les analyses régulièrement et fait très attention à ne pas descendre sous un certain seuil de libre… vous me direz, tout est là, quel seuil ? Il dit qu’il recherche un taux de soufre libre à 30mg/l, sachant qu’il trouve que le niveau de soufre combiné est un peu élevé et se situe généralement vers 70mg/l. Pour ma part, je pense me souvenir que 70mg/l de combiné, ça n’est pas non plus délirant. Autre particularité, il ne soufre pas à la mise mais au minimum deux mois avant.
Au bout du compte, et ça confirme tout à fait mes impression en dégustation (à savoir ne jamais avoir senti le soufre, même au domaine quelques semaines après la mise), on se trouve dans un cas d’utilisation (plus que) modérée du soufre et donc les remarques sur son usage chez Cotat n’ont pas d’objet.