Petite étude de cas sur les grands crus Bordeaux et Bourgogne.
Tous les vins sont ouverts le midi pour le soir, le chablis est carafé 30 minutes avant dégustation. Les vins sont dégustés avec un peu de pain et de cantal.

Domaine de la Désoucherie, Crémant de Loire
Sympathique crémant tendu citronné, avec une légère amertume en finale. Il offre une jolie bulle élégante et fine, désaltérant.

La Chablisienne, Chablis grand cru Les Preuses 2013
Jolie robe or pâle à reflets verts. Magnifique aromatique complexe au nez sur les fruits jaunes, le miel, la vanille, une touche végétale séveuse (acacia ?). A la rétro olfaction, une nuance florale de violette complete l’aromatique. La bouche est large, ample, ronde, légèrement grillée, miellée, avec une finale grasse, persistante. L’ensemble parait tout de même ne pas avoir livré ses secrets. Très bon.

Domaine de Chevalier, Pessac-Leognan 1996 (blanc)
Nez légèrement sur le chou-fleur, puis un côté pâtissier se révèle à l’aération, une touche de citron, un côté nettement iodé, un soupçon de solvant. La bouche est saline, très sèche, aride, presque sévère, puis une superbe finale, grasse et tapissante sur la vanille relance l’ensemble. Probablement désormais sur sa pente descendante, mais avec un charme particulier.

Pierre Marey, Corton-Charlemagne 2001
Le vin est visqueux au service. La robe est dorée intense, profonde, les jambes sont épaisse. Le nez est complexe, évolutif, il mettra du temps à se révéler. Les arômes sont sur la fumée, le café, le vanille et le beurre, un peu d’alcool, un côté métallique, un soupçon fugace de fruit de la passion. La bouche se révèle plus fruitée que le nez, mais également hyper puissante, glycérinée (elle accuse les 14°), elle conserve un équilibre frais mais c’est gras. Une aromatique de pain frais s’y ajoute. La finale, très longue est presque tannique avec une fine amertume. Impressionnant.

Frédéric Magnien, Clos de Vougeot 2010
Robe rubis légère. fumée café cerise orange, séduisant, fin et délicat mais peut être manquant légèrement de complexité. La bouche est grasse, fraiche, délicatement ciselée aux tanins fins et soyeux, longueur moyenne finissant sur une petite amertume. Un plaisir à boire.

Dubreuil-Fontaine, Corton Clos du Roi 2002
Robe rubis marquée, profonde, peu évoluée ; Nez musclé, large, complexe sur la mûre et autres fruits noirs, la réglisse, notes animales, bacon. L’attaque est puissante, droite, précise et énergique, les tanins sont fins, serrés, assurant une belle structure, beaucoup de corps. Très bon.

Rauzan-Ségla, Margaux, 1998
Robe sombre, profonde, nez magnifique, élégant, floral, épicé, vanillé, mentholé, un rien de poivron cuit, pas mal de fruits noirs, la structure est élégante, fine. La finale manque un peu de relance aromatique, elle s'exprime surtout sur la structure du vin. Très beau.

Climens, Barsac 1998 (merci Matthieu)
Configure d’orange, ananas rôti feuille de menthe, bouche équilibrée, fine. Les sucres sont très bien intégrés. Il y a une légère verdeur, la finale est longue et réglissée. Agréable.

Au final, les rouges sélectionnés ici s'avèrent plus séduisants, plus immédiats, mais ce sont les blancs secs qui ont tous ce supplément de matière et de complexité qu'on peut attendre d'un grand cru.

Tu étais seul à boire tout cela?
Juste une chose qui m'interpelle "chou-fleur, iode et solvant" c'est pas très engageant.
Stéphane

Nous fûmes un petit groupe quand même...
Oui le Chevalier 96 était un peu déroutant, je n'ai pas beaucoup de recul en vieux bordeaux blanc.