Quand Gunthard en tient une couche à l'HN !
Y'a deux manières de se voir vieillir !
La tragique et qui consiste à monter avec angoisse le matin sur la balance, à voir ses entournures imposer une mise à jour de la garde robe à échances bien trop régulières ou encore compter les cheveux qui restent chacun matin plus nombreux sur la brosse en se rappelant l'époque pas si lointaine où le peigne disparaissait dans une moumoutte afro à faire pâlir un Jackson Five...
Et pis y'a les jeunots qu'on a connu tout p'tits et qui basculent les uns après les autres dans le bonheur charmant des couches pleines et des nuits sans sommeil, des dents de gluants qui poussent et des grasses matinées qui ne sont plus qu'un lointain rêve.
Nos amis Stéph et Séb ont donc remisé leur tandem au garage et sont dorénavant partis pour quelques décennies de triporteur avec un petitou tout mimi que nous sommes invités à fêter pour l'accueillir dignement dans ce monde perturbé.
Là où le commun des mortels en de telles circonstances se spécialise dans le maniement de la girafe et du service de la purée de carottes, notre Paire Alta magique reçoit en intégrale toute la bande des normands et l'incrusteur de service, avec une qualité de cuisine à faire honte aux braillards de Top Chef, et ce, de l'amuse bouche jusqu'au dessert !
Un talent pareil, ça filerait presque des complexes...
Mon petit Antonin, sois le bienvenue parmi nous.
M'est avis que la cigogne a eu le nez creux dans sa livraison et qu'avec des parents pareils, ton bec sera aussi fin que le sien !
A taaaaaaable !
Domaine Plageoles, Mauzac Nature
Robe très claire, légèrement grisée et un peu trouble.
Nez très agréable, sur des notes de pomme reinette bien mure et de rhubarbe, avec un petit côté foufou.
Bouche pleine de fruit, sur un équilibre acidulé agréable et facile, à la bulle légère (la bouteille a été ouverte deux jours auparavant) et à la matière simple et équilibrée.
Finale très courte mais avec une vraie gourmandise fruitée.
Très sympa, sûrement parfait pour les apéritifs en été.
Tartare de gousse d'ail normande
Champagne Drappier, Brut Nature
Pinot noir zéro dosage, sans soufre, dégorgé en mars 2015
Robe jaune paille.
Très joli nez précis et expressif, puissant, sur un très beau compromis entre notes florales et fruits jaunes et une pointe plus oxydative, sur les fruits secs épicés qui lui apporte un cachet certain.
L'attaque en bouche est perturbée par une mousse littéralement envahissante qui vous gonfle carrément les joues. Le vin est ainsi compliqué à apprécier, paraissant strict et ferme, comme dévoré par une acidité haute et un toucher presque dur accentué par cette bulle carrée et dominante.
Les goûts sont en revanche en pleine phase du nez, sur des notes fruitées délicates très agréables.
La finale est dense et sur un côté revêche qui limite le plaisir.
Un vin qui aurait peut-être nécessité un bon carafage car la matière est belle et quelque chose me dit qu'on est peut-être passé à côté.
A revoir.
Oeuf brouillé à l'andouille de Guéméné
Un déliiiiiiiiiiice !
Domaine Graillot, Crozes-Hermitage blanc, 2015
Robe jaune gris vert, d'évidence très jeune.
Servi bien frais, le nez est franc et très agréable, sur le citron, les fleurs blanches.
L'aération ramène un côté plus boisé lacté moins sympathique.
La bouche est en revanche bien moins sympathique, quand, après une attaque honnête où une certaine ampleur de corps répond à une acidité marquée, une très forte amertume qui colle littéralement au palais obère tout plaisir en déséquilibrant l'ensemble.
La finale se révèle totalement cadenassée par cette amertume.
Aucun plaisir possible.
Château La Baronne, Aude Hauterive IGP, Las Vals Blanc, 2014
Robe dorée un peu trouble.
Nez désagréable, marquée par des notes de colle, de vernis, avec un fort côté gueuze.
Confirmation en bouche du bordel ambiant où l'acidité forte, limite piquante, se dissocie d'une matière un peu lourde dans un ensemble sans cohérence ni tenue.
Finale moche comme tout, sur des goûts de levure très désagréables.
ED ? Sinon, j'ai rien compris !
Bar de ligne, coques, crème de chorizo
Domaine Dupasquier, Roussette de Marestel, 1988
Bouchon imbibé à moitié mais en parfait état pour un vin de cet âge.
Robe vieil or.
Nez agréable, complexe, sur des notes d'évolution, sur le torréfié, de belles senteurs minérales de pierres frottées et toujours du fruit, entre les agrumes et les fruits à noyaux. Même si je suis pas à l'aveugle puisque c'est mon apport, ce vin m'évoque un truc connu ! Vinvin dit Savennières et c'est exactement ce que je cherchais, ces nez baroques, où le minéral enrobe souvent des notes de fruits dans un ensemble qui évoque presque les vins liquoreux !
La bouche est agréable, sur un équilibre sans faiblesse entre une belle matière d'une richesse certaine bien tranchée par une acidité franche. L'ensemble n'est pas d'une énorme concentration mais sa tenue, sans faiblesse et son allonge, sur des goûts francs conciliant notes minérales et fruitées, est plus que respectable.
Très bien.
Château Rayas, Châteauneuf du Pape blanc, 2005
Robe jaune paille.
Nez agréable, franc et net, sur la poire et l'anis.
Bouche franche de goûts, toujours sur ces notes sympathiques de poire william
L'équilibre est honorable mais manque de tonus et de relance, sur une sucrosité assez présente qu'une acidité faible peine à compenser.
Finale marquée par une certaine amertume.
Correct mais force est de constater quand même qu'on s'ennuie ferme.
A attendre ?
Onglet maturé, purée de céleri
Domaine Jules Desjourneys, Fleurie, L'Interdit, 2008
Robe grenat assez foncée.
Nez terne, fortement marqué par des notes de vernis.
Bouche stricte, à l'acidité très forte qui raye le palais par un effet de morsure sèche très désagréable.
Les goûts de griotte ne suffisent pas à apporter du plaisir, le vin étant dévoré par cette acidité rébarbative.
Aucun plaisir possible.
Vincent Ledy, Bourgogne, Vin de presse, 2011
Robe grenat bien brillante.
Nez sur les petits fruits rouges mais nettement marqué par un végétal qui s'exprime entre la cendre et le géranium.
Confirmation en bouche de goûts végétaux très 2011, sur le lierre, et qui, alliés à une acidité haute et à des tanins râpeux abiment à l'excès une matière pourtant bien présente mais trop asséchante.
Finale ferme mais avec du nerf.
Je pense que le végétal est excessif mais la matière pourra peut-être se fondre avec plus de garde.
Peu de plaisir mais à revoir car il semble y avoir du fond.
Podere Fortuna, Toscana, Fortuni pinot nero, 2006
Robe très évoluée, sur un rubis tuilé trouble.
Superbe nez de vieux pinot, sur la pivoine, le pot pourri, de belles notes de fruits rouges épicés.
Bouche suave, au délicieux déroulé soyeux et riche, sur une légère sucrosité et des goûts de coulis de fraise et de fumée et une petite pointe chaleureuse qui me font fortement hésiter avec un vin de Reynaud.
Finale généreuse, d'une longueur respectable et d'une gourmandise pleine de charme.
Vraiment très bon !
Domaine Armand Rousseau, Ruchottes-Chambertin, Clos des Ruchottes, 2011
Robe grenat claire d'une évidente jeunesse.
Nez très pinot, élégant et pur, sur les petits fruits rouges mais un peu parasité par un végétal assez fort. Ca sent encore le 2011, ça...
Bouche souple, d'une très jolie attaque veloutée à la matière délicate et soyeuse, d'une extraction remarquablement bien gérée et structurée par une bonne acidité.
Mais malheureusement, ce bel ensemble au tactile plus qu'agréable est fortement perturbé par une aromatique trop végétale et qui limite le plaisir. Y'a comme une feuille de salade dans le sourire de la top model !
La finale est belle, sur une qualité de tanins remarquable et digne des élevages de la maison.
Très bien quand même par sa qualité de matière sans faiblesse mais ce n'est pas ce vin qui va me réconcilier avec le millésime 2011 et son marqueur végétal.
Marie-Claude Lafoy et Vincent Gasse, Côte-Rôtie 1997
Vin élevé sous liège et qui pourrait finir dans les cours d'oeno pour illustrer le "goût de bouchon".
Une véritable infection !
ED
Domaine de Cabrol, Cabardès, Vent d'Est, 2010
Magnum
Robe très sombre, presque opaque.
Nez très puissant, riche, sur des notes de syrah très mûre bien agréable, sur la pâte de fruits noirs, l'olive, de jolies notes empyreumatiques, entre le café, la chicorée, le malt.
Bouche riche en attaque, sur une matière douce d'une grande générosité et gourmandise, sur de beaux goûts croquants et immédiats de fruits noirs épicés.
Finale ample et friande et qui permet un évident plaisir.
Comme dit François Mauss, il y a les vins à problème et les vins solutions.
Celui-là me semble totalement digne de la seconde catégorie.
Très belle découverte !
Daube à la provençale
La cuisine de ménage à ce niveau-là, ça justifie à soi seul le classement de la gastronomie française au patrimoine mondial, moi, j'vous l'dis !
Domaine Les Pallières, Gigondas, Les Racines, 2007
Robe grenat clair.
Nez très fermé d'où ne transparaissent que de minces notes de grenade fraiche et une pointe épicée. Mais rien d'évident.
La bouche est en revanche pleine de charme, sur une jolie matière pleine et bien mobilisée par une très jolie acidité, avec un volume d'une générosité bien tenue.
Le vin trouve un point d'équilibre qui me convient bien, sur une qualité de structure et de tanins sans faille et auquel il ne manque qu'un peu d'ampleur aromatique pour appeler de plus amples superlatifs.
Belle finale ronde et pleine.
Impossible à situer mais plutôt très bien.
La Pleiade, Heathcote, Shiraz, 2008 (Australie)
Robe sombre, sur un bordeaux violacé.
Nez totalement marqué par des notes d'eucalyptus, de camphre et qui enrobent des senteurs de fruits noirs et de tabac. Un vrai fantasme de koala !
Bouche très agréable, où une sucrosité certaine est bien compensée par une matière de grande qualité, notamment au niveau des tanins qui sont gras et veloutés et par une acidité bien intégrée.
Si le vin est un peu trop riche à mon palais, force est de constater que c'est de la très belle ouvrage, sur des goûts parfaitement définis et un équilibre solaire parfaitement réussi car sans excès.
Finale longue et sans charge ni tannique ni alcooleuse.
Très bien.
Domaine Jamet, Côte Rôtie, 2004
Robe violine assez sombre.
Nez agréable, compromis de notes de fruits noirs frais, de cendre froide et d'un végétal assez net qui m'évoque furieusement un pinot en vendange entière.
Bouche pas très avenante, sur une acidité haute qui détonne peut-être un peu par effet de séquence, sur une matière délicate un peu légère pour compenser une petite morsure.
Les goûts sont très marqués par le végétal et des notes de champignon de Paris.
Finale déliée et d'une longueur plus que respectable, avec une petite dureté tannique.
Plus que bien.
Domaine Clément Baraut, Vin de France, Herbes Folles
Robe jaune paille.
Nez bordélique à souhait, sur les fleurs blanches, la pomme, des senteurs minérales mais aussi de fortes notes de vinaigre blanc.
Bouche à la matière huileuse mais dont l'acidité sèche raye littéralement le casque dans un déséquilibre qui fait grimacer.
Finale aride et qui n'apporte aucun plaisir.
ED ?
Brillat Savarin, Abbaye de Tamié, Epoisses, Chavignon, Langres
Domaine aux Moines, Savennières-Roches aux Moines, 2010
Robe sur un beau doré.
Beau nez ample et d'une richesse bien contenue, sur le citron confit, les fleurs des champs, un petit côté rhum.
Bouche remarquablement bien construite, où une matière dense à cœur répond à une acidité tranchante et salivante dans un ensemble délicieusement précis et racé qui ne sacrifie pas la fraicheur à une vraie puissance de fond.
Finale très longue, sur une sensation d'extraits secs importants.
Un très beau vin !
Domaine du Collier, Saumur, 2011
Robe jaune paille sur un léger gris vert.
Nez très floral, jusqu'à l'entêtement, sur le lys et le chèvrefeuille.
Bouche fine, sur une acidité stricte mais qui reste comme bloquée sur la ligne de départ, refusant de se détendre et restant comme comprimée sur une matière qui semble présente mais comme étriquée.
Les goûts restant monolithiques et primaires, difficile de prendre vraiment du plaisir en l'état.
A revoir.
Fromages hollandais (je laisse le Vinvin assurer la traduction)
Quinta do Bucheiro, Porto LBV, 1994
Robe tuilée assez trouble.
Joli nez très classique, sur la pâte de datte, le raisin de Corinthe, de belles senteurs épicées.
Bouche très agréable, épatante de simplicité, sur une sucrosité parfaitement mobilisée par une belle acidité et des goûts en pleine phase avec les senteurs du nez.
Finale un peu ardente peut-être mais le vin possède une évidence gourmande qui le rend très facile d'accès.
Très bien.
Le Paire AltA© de février (framboise, caramel, chocolat au lait)
Un vrai délice ! Du genre qui vous fait regretter de ne plus avoir vraiment faim... même si j'en ai repris 3 fois !
Domaine des Pothiers, Vin de France, Oups
Robe œil de perdrix tirant sur l'acajou.
Nez très discret, trop d'ailleurs car manquant de générosité, sur de minces notes de thé vert et de menthol.
Bouche rêche et qui ne choisit pas son camp, manquant de liqueur pour un vin de dessert et d'équilibre et de volume pour un vin classique.
Finale illisible où l'acidité épuise une matière qui manque de vinosité.
Pas convaincu par ce qui m'a semblé être un exercice de style peu réussi.
Château Pierre Bise, Quarts de Chaume, 2009
Robe nettement dorée.
Nez généreux, sur un beau rôti, des senteurs minérales et de puissantes notes de crayon à papier.
Bouche riche en liqueur comme en acidité, sur un ensemble rythmé qui travaille bien le palais par sa viscosité de texture et son acidité haute qui étire l'ensemble.
Finale concentrée qui doit encore se détendre, très marquée par des notes de mines de crayon.
Bien à très bien.
Il est bien, ton pinard, mon papa !
Nom di djiou, quelle journée !
Pouvoir retrouver la dream team normande pour fêter en toute concentration et en esprit de sérieux l'arrivée de la relève autour d'une table de compétition, pas besoin de vous dire que c'est une certaine idée du bonheur et de la convivialité.
Un énorme merci à Stéph, Séb et Antonin pour leur accueil dantesque de générosité ainsi qu'aux copains normands pour leur état d'esprit légendaire.
Ah au passage, un petit conseil à tous les impétrants qui s'essaieraient à l'exercice : ne vous avisez pas de jouer votre honneur ni votre plus belle quille en défiant le Vetshow au baby foot.
Si on connaissait tous l'Homme et Demi imbattable sur la gamelle, là, il tient littéralement du génie !
Je vous dis pas la raclée qu'il m'a flanqué, l'animal...
C'est à se demander si c'est bien sur les bancs de la fac qu'il a trainé sa jeunesse à Maison Alfort, tiens...
Car quand on voit son art sanglant dans la découpe du fromage ou du jambon, on serait pas surpris qu'il ait raméne son diplôme d'une arrière salle de troquet...
A très vite à tous, les copains !
Portez-vous fort et courage aux jeunes parents !
Oliv