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Vacances d'été : l'altitude, latitude ou l'attitude?

  • choubi38
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Liste des vins dégustés lors de cette soirée :
  1. Peter Michael, Knight Valley, l'après-midi, 2021;
  2. Nino Negri, Ca'Brione, Alpi Retiche, Vendemmia 2018;
  3. Peter Lauer, Saar, grosse Gewächs, feils (n°13), 2020;
  4. Les petits riens, Aoste, au coin du feu, 2016;
  5. Passopisciaro, Etna Rosso, Contrada C, 2019;
  6. Iliana Malihin, vin de crête, Liatiko Old Vines, 2021
  7. Domaine des muttes, Clairette de Die Tradition, Cuvée la Colombe, NM.
Dégustation réalisée lors d'un joli voyage gustatif qui a commencé par un apéritif avec des pâtés en croûte de Lastre (vin 1 et 2) puis une entrée carottes, cacahuètes, menthe à l'assaisonnement asiatique (vin 3). Le plat principal était composé d'un superbe agneau en croûte de pistaches et d'un joli gratin de pomme de terre (vin 4,5 et 6). Pour finir, une très belle tarte à la fraise maison et une mousse au chocolat réalisée avec un chocolat étonnant (vin 7).

Tous les vins ont été servis à l'aveugle.

1. Peter Michael, Knight Valley, L'après-midi 2021 : 

97% sauvignon et 3% sémillon issus de vignes entre 300 et 365m d'altitude, vieilli 8 mois en barrique de chêne français. 15,1°.

Ouvert à l'épaule 4h avant. Bu dans un Spiegelau définition universel.

Le nez est assez frais sur le citron vert. En bouche, le vin est frais servi par une trame minérale qui le porte avec quelques très légères notes boisées. En milieu de bouche, le vin prend plus d'ampleur en faisant apparaître des notes de fruit de la passion puis l'aromatique se resserre dans une finale longue et salivante.  
Un très beau vin qu'on pourrait comparer à un sancerre de haut niveau ! A noter que nous avons été surpris par les 15,1° à la levée de la chaussette. 

Premier vin américain pour moi, j'ai été agréablement surpris, je pensais qu'ils ne faisaient que des trucs super boisés ! Pour l'anecdote, le vin s'appelle l'après-midi, car son créateur considère qu'il s'agit d'un vin à boire lors d'une jolie après-midi d'été. Pour le coup, c'est quand même beaucoup plus que ça. Le vin a fait l'unanimité.


2. Nino Negri, Ca'Brione, Alpi Retiche, Vendemmia, 2018 :

30% sauvignon, 30% chardonnay, 30% Incrocio Manzoni, 10% Nebbiolo (vinifié en blanc) issus de vignes entre 300m et 550m d'altitude, chaque cépage est vinifié séparément dans des fûts de chênes français (moitié neufs) durant 6 mois.

Bu dans un Spiegelau définition universel juste après l'ouvertur
e.

Le nez est puissant sur les fruits exotiques. En bouche, l'attaque est opulente, grosse largeur, beau volume, les fruits exotiques, l'ananas, la pêche blanche emplissent la bouche. Un côté rocailleux/fumé apparaît juste avant la finale qui est assez courte et très légèrement astringente.
Le contraste est saisissant par rapport au vin bu précédemment, ce sont 2 styles complètement différents, l'effet séquence a certainement desservi le Ca'Brione en faisant ressortir son côté chaleureux. Je l'ai beaucoup plus apprécié lorsque je l'ai regoûté plus tard dans la soirée, l'aération semble lui avoir fait du bien en lui donnant plus d'équilibre, jolie bouteille !

3. Peter Lauer, Grosse Gewächs, Feils (n°13), Saar, 2020.

100% riesling, vignes d'environ 60 ans qui poussent sur les pentes d'une presqu'île de la Sarre dont le sol est comparable au Médoc (sols graveleux).

Ouvert 8/9h à l'épaule. Vin bu dans un Spiegelau définition universel.


Nez assez puissant, fumé et sur le citron confit. En bouche, le vin fait preuve d'une belle intensité et d'un très bel équilibre avec un mélange de rondeur et d'acidité qui apporte de la fraîcheur et un fruité mûr contenu (poire, pêche, citron). L'aromatique se resserre sur la finale, assez longue, des notes fumées apparaissent.

Accord avec les carottes/cacahuètes/menthes un peu décevant.

Troisième blanc, troisième expérience complètement différente des deux autres ! Une jolie escale allemande !

Passons maintenant au rouge :

4. Les petits riens, Aoste, au coin du feu, 2016

Complantation de différents cépages : Petit Rouge, Vien de Nus, Fumin, Pinot noir, Dolcetto et autres cépages valdotain et piemontais. Vignes âgées de 75 ans et situées à 750m d'altitude. Élevage en barriques durant 24 mois.

Ouvert 4h à l'épaule. Vin bu dans un Spiegelau définition vin blanc.


Très joli nez sur la purée de framboise. En bouche, une bombe de fruit ! La framboise, bien mûre, enveloppe le palais, elle est soutenue par une belle acidité, le vin est très frais avec des épices. Une certaine rondeur est présente mais elle est joliment contrebalancée par l'acidité. Texture velouté, vin avec une belle concentration.
Vin dans un style nature, sans aucun défaut. A l'aération, il s'est un peu fatigué sans que des défauts apparaissent.

Le vin m'a fait penser à un persan de Finot avec une concentration et une rondeur plus importantes mais un peu moins d'acidité.

Très bel accord avec l'excellent agneau en croûte de pistache et le gratin de pomme de terre délicatement aillé.
A nouveau un très beau vin, très original qui a été servi en parallèle avec le vin suivant.

5. Passopisciaro, Etna Rosso, Contrada C, 2019

100% nerello mascalese, vignes de 90 ans plantées sur la face nord de l'Etna à une altitude de 550m, fine couche de sols volcaniques au-dessus d'une couche de calcaire. Élevage de 18 mois partagé entre des larges barriques de chêne et des cuves ciment. 15°.

Carafé 3/4h dans une carafe "le graal". Bu dans un Spiegelau Definition universel.


Nez mutique en comparaison du Petits Riens. Quelques notes de fruits rouges et de bois. En bouche, on a un fruit rouge confituré qui s'exprime de manière légère, avec beaucoup de finesse. On ressent  quelques notes d'élevage mais elles sont bien intégrées. La finale est fraîche avec des tanins assez fins.  Peut-être ouvert un peu jeune, 2/3 ans de cave en plus devrait lui permettre de s'affiner encore plus.

Le climat sudiste s'exprime plus que sur le vin des Petits Riens, quant au caractère montagnard, il est moins présent, mais on retrouve un caractère "nordique" avec une certaine fraîcheur.
Un joli vin de gastronomie qui, là aussi, s'est avéré être un très bel accord avec l'agneau et le gratin.

6. Iliana Malihin, vin de crête, Liatiko Old Vines, 2021

100% Liatiko, vignes de 40 à 50 ans situées à une altitude entre 700 et 900m. Elevage de 7 mois en barriques de chêne. Vin peu protégé. 15°.

Ouvert à l'épaule 1h, puis rebouché.  Vin bu dans un Spiegelau Definition universel.


Le vin n'était pas perlant à l'ouverture mais il l'est devenu lorsque nous avons dégusté la bouteille... On suppose une reprise de la fermentation ? Dans tous les cas, dommage car à l'ouverture c'était un vin intéressant avec de jolis petits fruits rouges et une belle acidité. Les 15° du vin n'était pas perceptible.

Le cépage m'a l'air intéressant, cela m'a un peu fait penser à du Cinsault.

7. Domaine des muttes, Clairette de Die Tradition, Cuvée la Colombe, NM.

80% muscat et 20% clairette blanche. Sols argilo-calcaire. 49g/l de SR. 7.5°c

Aucune préparation, servie en sortie du frigo.


Nez plein de fraîcheur avec des fruits jaunes. En bouche, très grosse effervescence, bulle pas très fine, un gros fruité. Finale très courte. Le sucre est bien présent mais la boisson reste très fraîche et se boit très vite ! 
Bon accord avec la tarte au fraise maison, un peu moins avec la mousse au chocolat.


Un joli diner et un très beau voyage qui nous a fait découvrir des vins avec une réelle identité, merci à mes deux compères pour leurs apports viniques et gustatifs !
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05 Juil 2023 17:22 #1

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Réponse de Ilroulegalet sur le sujet Vacances d'été : l'altitude, latitude ou l'attitude?

C'était une chouette soirée où nous avons bien discuté, bu et mangé de très belles choses cuisinées pour l'essentiel de nos blanches mains. Mes commentaires seront succints suite à l'excellent compte-rendu de Nicolas.
Le thème, qui n'est jamais après tout qu'un prétexte était d'étudier quel paramètre entre la latitude, l'altitude ou les choix de vinification était prégnant pour la recherche de fraîcheur. Evidemment, on n'en a pas retiré grand chose de significatif mais cela nous a permis de voyager un peu et de faire part de nos plus beaux paysages.

1. Peter Michael, Knight Valley, L'après-midi 2021 (38°N) & 350 m d'altitude environ: 

La robe est limpide et transparente, les jambes peu visqueuses. Le nez est intéressant et complexe mélangeant citron vert, lemon curd, un peu de cassis et de buis. La bouche est concentrée et intense sans chaleur alcoolique et véhicule des arômes gourmands de pêche, abricot, goyave, un peu de miel d'acacia avant de dérouler de fins amers. L'équilibre est parfait (nous avons été surpris par le degré alcoolique quand on a tombé la chaussette) et c'est effectivement idéal pour l'apéro lors d'une chaude journée d'été comme il me l'avait été expliqué lors de ma visite au domaine.


2. Nino Negri, Ca'Brione, Alpi Retiche, Vendemmia, 2018 (46°N, de 300 à 550m)

Grand contraste par rapport au vin précédent, notamment par la texture presque doucereuse en bouche qui serait lié au long repos sur lie qui est assez courant en Italie. Le vin a un côté beurré et ample qui leste l'expérience. La finale se resserre un peu et tombe plutôt que ne s'estompe. Un vin plutôt de gastronomie avec une complexité intéressante.

3. Peter Lauer, Grosse Gewächs, Feils (n°13), Saar, 2020 (49°N, environ 200-300 m)

La robe est typique des rieslings de la région : transparente et lumineuse. Le nez est là aussi typique de la région avec cette impression de roche et de cristal mouillé, ainsi qu'une grande énergie dynamique et active. La palette aromatique tourne autour des fruits du vergers et un ensemble d'herbes aromatiques.

L'attaque en bouche est là aussi assez conforme à l'archétype des riesling mosellans avec une majeure de fleurs et pêche blanches. En revanche, la finale diffère notablement de la plupart des GG sur schistes dégustés où une arborescence entrelacée d'amers et d'épices difficilement descriptibles m'a procuré beaucoup de plaisir.  Loin d'être brouillon, c'est d'une complexité impressionnante et déroule une longueur équilibrée qui ne submerge pas les sens. Comme d'habitude, je suis toujours aussi réceptif à ce contraste entre intensité et netteté de saveur sans pesanteur alcoolique. C'est un vin puissant qui n'écoeure pas.

Même le prix n'est pas si considérable et permet de boire régulièrement ce qui convient d'appeler une quille de fête. 

Passons maintenant au rouge :

4. Les petits riens, Aoste, au coin du feu, 2016 (45°N, 750m)

Vin de style nature dans le verre, le nez et la bouche : robe dense et turbide, nez de framboises et de poivre direct et assertif. En bouche, c'est fruité, gouleyant mais en présentant une belle concentration avec un petit fond cendré/terreux qui me fait cependant soupçonner un petit peu de brett. L'accord est bon avec l'agneau en croûte qui non sans mal a atteint une cuisson à point.


5. Passopisciaro, Etna Rosso, Contrada C, 2019 (37°N, 550m)

Vin qui fait très rapidement penser à l'Italie par l'épaisseur confiturée de la texture, assez proche des primitivo : un côté flan visqueux apporté par l'alcool qui (malheureusement) domine le fruit généreux. Ceci concerne l'attaque, par la suite la concentration reprend le dessus et se resserre afin de donner un équilibre plus sapide au vin. J'ai bien aimé mais ce n'est pas un style "frais".

6. Iliana Malihin, vin de crête, Liatiko Old Vines, 2021 (35°N, 700m)

ED. Le vin a refermenté et on se retrouve avec un vinaigre effervescent qui n'a rien d'intéressant. C'est pourtant un cépage qui m'avait positivement surpris sur les quelques cuvées que j'avais pu tester. 

7. Domaine des muttes, Clairette de Die Tradition, Cuvée la Colombe, NM.

Suite à la soirée de LPV-Grenoble sur les bulles, Nicolas qui est de la région a songé à apporter cette bouteille pour la science. Cela se boit très bien quand il fait chaud avec sa pêche très expressive soutenue par le petit sucre résiduel et une effervescence dynamique. En revanche, la bulle est vraiment grosse et la finale tombe, ce qui me fait préférer les Cerdons dans le style "vins effervescents à faible degré d'alcool".

Pour le thème, on pourra tirer un coup de chapeau à Peter Michael Winery dont la sapidité du vin trompait absolument les 15°, et estimer que l'écart de latitude entre les deux vins rouges se reflétait dans le verre. Enfin, les vins présentant les plus hautes teneur en sucre résiduels étaient les plus rafraîchissants (la GG de Peter Lauer est à 5g ainsi que la Clairette de Die).

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
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05 Juil 2023 20:05 #2

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Réponse de Vaudésir sur le sujet Vacances d'été : l'altitude, latitude ou l'attitude?

Dommage qu'il n'y ait pas eu de Larmandier-Bernier qui aurait collé au thème 
Stephane 
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Frisette, Garfield, Ilroulegalet
05 Juil 2023 20:38 #3

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