Il est dans LPV des personnes véritablement extraordinaires au cœur grand comme un nabuchodonosor, à la générosité sans limite, à la pétillance vive, au savoir vivre exquis et qui vous reçoivent comme si vous étiez un chef d’état.
Tels sont Anna & Didier.
Aaaah mon Didier, tu nous as trop gâtés ce samedi soir passé dans l’Orléanais !!!
Quelle soirée, quel pied, quelle bonne humeur jusqu’à pas d’heure, tard dans la nuit.
Mes remerciements infinis se joignent à ceux de toute la tribu qui vous a, toi et ton épouse, déjà couverts d’éloges et de superlatifs.
Le côté exceptionnel de la série de vins dégustés a fait que je regrette de n’avoir pas noté les accords mets et vins exquis ni fait de photos des mets raffinés et goûteux que vous nous avez si bellement préparés. Et pourtant, il y avait du niveau de compétition et pas besoin de Top Chef ou autres émissions faciles pour vous en faire la démonstration !!! Attention, Nicole est prévenue, il n’y a pas que Bourges qui soit la capitale de la gastronomie française…
A tout le moins, voici mes commentaires sur les vins…
Vin n°1
La robe est or orangé. Le nez est sur des notes d’écorce d’orange, de miel, de cire. La bouche est riche, puissante, sur une structure assez importante, sur laquelle viennent se poser des notes de miel, de coing, de truffe, un large gras, une sensation de sucres résiduels, une petite note oxydative. Un très beau vin de grande largeur et au très beau jus.
Très bien (+)
Il s’agit de :
Pierre Moncuit – Champagne Grand Cru Le Mesnil sur Oger – Cuvée Nicole Moncuit Vieille Vigne – Blanc de blancs 1990
Vin n°2
La robe est d’un bel or. Le nez est de très grande fraîcheur, avec des notes de pomme, d’anis, de fenouil. La bouche est d’un magnifique équilibre, de grande subtilité, d’une finesse redoutable, d’immense fraîcheur, avec du volume mais aussi avec un côté aérien, délicat. Une superbe acidité qui donne à ce vin une belle tension, c’est également salin, de très belle longueur. Je retiens véritablement le superbe équilibre. Magnifique vin.
Excellent
Il s’agit de :
Francis Boulard – Champagne – Petraea XCVII-MMVI – Brut Nature
Vin n°3
La robe est or. Le nez fait apparaître des notes de fruits rouges, c’est pâtissier, crème pâtissière pour être précis, puis pêche jaune, poire. C’est un nez ultra causant !!! La bouche est savoureuse, pâtissière, crémeuse, très fruitée, très riche et puissante, véritablement large. Elle est juteuse, avec ces notes de fruits jaunes, elle est salivante, intense, avec beaucoup de jus et beaucoup d’ampleur. Une légère sensation de dosage. C’est très beau mais un peu too much et moins mon style que les vins précédents.
Très bien (+)
Il s’agit de :
Philipponnat – Champagne – Clos des Goisses 2002
Vin n°4
La robe est d’un or profond, presque caramel. Le nez est terpénique, sur des notes de cédrat truffé diaboliques, de mangue, de citrus, de kumquat. Il est d’une très grande intensité aromatique. La bouche est puissante, avec du caractère, une sensation granitique, de forte minéralité, puis viennent de très belles agrumes, du cédrat, du citron glacé, de la mangue, et toujours cette trame granitique. Un vin de grande puissance, avec un trait acide juste sur l’attaque, de très beaux amers sur la finale et avec une grande longueur. Une superbe bouteille.
Très bien (+)
Il s’agit de :
Domaine Weinbach – Alsace Grand Cru – Riesling Schlossberg II 2000
Vin n°5
La robe se présente sous un or vert très soutenu, brillant. Le nez est de très grande élégance, avec des notes d’anis, de fruits blancs, un élevage noble, une grande puissance. La bouche est d’une suavité superlative, d’une richesse noble, de grand parfum avec une déclinaison de fruits blancs à parfaite maturité, une grande justesse, un magnifique trait salin, un toucher de bouche absolument royal. Un grand fruit, un élevage parfaitement intégré et somptueux, tout en gardant de la fraîcheur, avec une touche anisée et finement acidulée. A l’aération, le nez devient plus floral, encore plus fruits blancs, avec un petit côté fumé et de fines épices. C’est un très grand vin blanc de Bordeaux qui m’apporte une belle émotion et la signature pour moi ne fait aucun doute, c’est Chevalier et je pars sur 2004.
Grand vin. Excellent +
Il s’agit de :
Domaine de Chevalier – Pessac-Léognan – Grand Cru Classé 2004
Vin n°6
Que peut-il bien passer après ce superbe flacon ???
La robe est d’un bel or à reflets verdâtres. Au premier nez, ça envoie du lourd !!! Ouuuh, qu’est cette merveille ? Un nez finement pâtissier, un véritable champ de fleurs, une fine touche de gras, un léger trait de citron vert, une légère note de curry, une petite effluve de grillé et de toasté, le tout porté par un élevage très fin et parfaitement intégré. La bouche là encore fait preuve d’un équilibre magistral, le vin est immensément complexe, c’est un tout évident, il est porté par une grande fraîcheur, un grand volume, une largeur superlative, une longueur phénoménale, kilométrique devrais-je dire. On y retrouve de fines notes de truffe, un léger côté fumé, grillé, un jus racé et concentré. La rémanence est juste sublime avec une rétro sur des fruits blancs et de fleurs séchées d’une pureté absolue. Le toucher de bouche est magique. Pour moi on est sur l’Olympe (ou quelque part sur la colline de Montrachet). Monstrueuse bouteille à mon humble avis…
Très grand vin. Excellent ++
Il s’agit de :
Domaine Bouchard Père et Fils – Montrachet Grand Cru 1999
On n’est pas quelque part sur la colline de Montrachet, on est carrément en plein dedans !!!
Vin n°7
La robe est d’un or profond. Le nez est très marqué par les coquilles d’huîtres, les coquilles de la Saint-Jacques, je me croirais carrément chez moi à Port en Bessin… Puis apparaît le coing, l’orange confite, c’est extrêmement iodé et coquillagé. La bouche est de très grande puissance, avec une première attaque très sèche, puis les passages en bouche suivants apparaissent de plus en plus riches, avec de très belles notes de curry et de safran. Le vin est de grande largeur, de très haute maturité, sur une grande déclinaison d’épices. La matière est noble et la structure est construite sur une très belle acidité basale. Je retiens particulièrement la déclinaison d’épices tout au long du parcours en bouche et même au-delà de ce magnifique vin.
Excellent.
Il s’agit de :
Clos de la Coulée de Serrant – Savennières Coulée de Serrant 1989
Vin n°8
La robe est dépouillée, ambrée, caramel. Le nez se présente d’abord très axé sur la noix ou le gâteau à la noix, puis après aération il devient figue rôtie, caramel. La bouche procure un immense plaisir, toujours avec des notes de figues sèches, rôties, confiturées, en pâtes de fruits, en tarte. Le toucher de bouche est délicat, subtil, avec des notes de prunes séchées, de raisin de Corinthe, de noix fraîche, de noisette. Un vin de grande intensité aromatique, une grande finesse, les sucres étant en partie digérés. La longueur est superbe. C’est un vin pleinement équilibré et on prend beaucoup de plaisir à le boire (et même à se resservir !!! car on ne sent pas les 15 degrés d’alcool).
Très bien ++
Il s’agit de :
Domaine Cazes – Rivesaltes Ambré – Cuvée Aimé Cazes 1973
Vin n°9
La robe est très évoluée, complètement brunie. Le nez est très terrien, cerise, kirsch, avec une belle intensité aromatique. Hélas, la bouche est terriblement acide, décharnée, avec une sensation de carton mouillé. Cruelle désillusion pour ce vin malheureusement…
Non noté
Il s’agit de :
Domaine Gros Frère et Sœur – Grands Echezeaux Grand Cru 1989
Vin n°10
La robe est sombre, très soutenue, légèrement brunie. Le nez est très intense, de la fumée froide, une sensation d’âtre ou de cheminée colossale d’un château médiéval, un grand fruit, une sensation de velours voire de fourrure (mais sans le côté animal, juste la perception de toucher olfactif), avec un petit côté terrien noble. La bouche est d’une finesse incroyable, le toucher de bouche est royal, une texture véritablement magique. Le vin tapisse complètement la bouche et le palais. Il s’en dégage une pointe de menthol, un côté sanguin, puis épices douces (paprika) puis cendré (oui de la cendre de diamant !!!) mais surtout quel fruit, quelle précision, l’acidité est tout simplement juste, c’est salivant, juteux, immensément long, délicat, profond, complexe, sur une matière faite de soie et de velours. Quel vin sensationnel, d’une jeunesse éclatante, oui c’est presque trop jeune encore mais quel pied. La rémanence de ce vin est exponentielle. On est proche de la perfection bordelaise, l’archétype du très grand Bordeaux tout simplement flamboyant.
Exceptionnel. Très grand vin
Il s’agit de :
Château Haut-Brion – Pessac-Léognan – 1er Grand Cru Classé 1990
Vin n°11
Là encore on se demande quel vin peut passer après cet immense Haut-Brion. Eh bien cela existe…
La robe est noire, à reflets brillants. Le nez est intense et profond, mûre, myrtille, sureau, lard très fin, essence de violette sur la fin du nez, un peu de suie, un léger côté sanguin, c’est grandement expressif et vivant. La bouche est une véritable tuerie (désolé mais autant être franc !!!). Un équilibre redoutable, le vin est d’une quasi-perfection dans le toucher de bouche, avec un fruit très mûr mais surtout très pur (déclinaison de mûre), le tout porté par une grande fraîcheur. C’est subtilement épicé, avec de petites notes de suie. Le jus et la gourmandise accompagnent ce divin nectar du début à la fin, la digestibilité est fabuleuse, on conclurait un pacte avec le diable pour moins que ça, je vous le dis. Vraiment ça fristouille dans tous les sens. Qu’est-ce que c’est bon !!! Mais d’où provient cette syrah diabolique ???
Très grand vin. Excellent ++
Il s’agit de :
M. Chapoutier – Ermitage – Le Pavillon 2006
Vin n°12
La robe est encore d’une immense profondeur, elle est brunie. Le nez est balsamique, fauve, sur des notes de prune, de pruneau, de fruits sombres. La bouche fait preuve d’une grande puissance, la matière est imposante mais très mûre, avec des notes de garrigue, de pruneaux, de mûre, d’olive, de fruits noirs. Les tanins sont très mûrs mais se font encore ressentir et une infime pointe de sécheresse apparaît en finale. Le vin est carré, sacrément bâti dans un style seigneurial austère. C’est une très belle bouteille, mais c’est moins mon style de vin.
Très bien (+)
Il s’agit de :
Château Pradeaux – Bandol 1990
Vin n°13
La robe est d’un or vert scintillant. A l’ouverture, le nez était très porté sur le cédrat confit et le citron vert. Après 5 heures d’aération, on y ressent les agrumes, les fruits exotiques, le miel, le zeste de citron vert. La bouche est d’une tension chirurgicale. L’équilibre est redoutable, très aérien, le vin étant porté par une immense fraîcheur, c’est un véritable sabre laser, avec une sacrée minéralité, du cédrat, de la bergamote, du citron vert glacé, une pointe d’ananas, de mangue, avec une magnifique salinité et une grande longueur. Magnifique bouteille sur un équilibre presque demi-sec malgré à peu près 120 grammes de sucres résiduels (mais plus de 9 grammes d’acidité).
Excellent.
Il s’agit de :
Weingut Forstmeister Geltz Zilliken – Mosel Saar Ruwer – Saarburger Rausch – Riesling Auslese 1995 (AP3-96)
Vin n°14
La robe est très colorée, caramel. Le nez est très évolué, avec quelques notes de vieux fût, de tourbe, de rhum. La bouche est également évoluée, truffée, avec du raisin de Corinthe, malgré des sucres fortement digérés. On y retrouve du safran, de la cannelle, d’autres épices. Une très belle longueur. C’est un très beau vin de méditation.
Très bien +
Il s’agit de :
Moulin Touchais – Coteaux du Layon 1959
Que dire de cette soirée absolument magistrale sous tous points de vue, la preuve en est que le temps s’est carrément arrêté ou que plutôt, nous ne l’avons absolument pas vu s’écouler.
Que dire des vins ? Le niveau était superlatif, le Haut-Brion 1990 et le Montrachet 1999 de Bouchard étaient pour moi au Panthéon, coiffant d’une courte tête le Pavillon 2006 de Chapoutier lui aussi immense puis le Chevalier 2004, une vraie évidence. Ce Haut-Brion 1990 est certainement pour un Bordeauxphile comme moi le plus beau des Bordeaux rouges que j’ai dégustés à ce jour. Il dépasse dans mon cœur le Margaux 1986 dégusté chez Jean-Loup et Nicole à l’automne dernier.
Je voudrais vraiment remercier Anna et Didier une nouvelle fois et louer leur générosité, leur amabilité, leur accueil et leur gentillesse.
Je remercie la providence de pouvoir m’accorder de telles rencontres.
Portez-vous bien et que Bacchus vous protège chers amis de l’Orléanais, du Centre et estrangers ayant accompli le pèlerinage à Olivet !!!
Vivien