Rendez-vous en Auvergne où Monsieur et Madame Whogshrog43 nous ont conviés pour fêter la fin de l’été. Au programme donc pluie, vent, froid à l’extérieur… à l’opposé de ce qui anime nos cœurs et nos esprits à l’approche de cette soirée.
Seront présents outre nos hôtes : M et Mme Dubertret, Cédric42120 et moi-même.
Pas d’apports respectifs c’est la consigne (une exception est prévue toutefois), ce soir ce sont Christelle et Nico qui régalent et nous ne savons rien du programme.
On soupçonne juste que Nico a une furieuse envie de se faire plaisir et de nous offrir une série de bouteille qu’il aime particulièrement. Tout au long d’un menu d’inspiration provençal nous allons passer une très bonne soirée, c’est sûr !
1 En attendant que tout le monde arrive Nico nous ouvre une bulle.
La bouche ample et crémeuse, presque sucrée mais sans lourdeur, désaltérante.
Les arômes rappellent la pomme granny, l’amande.
A mi- verre la bulle a presque disparu mais ça reste très bon. Agréable mise en bouche donc, c’est un :
Crémant du Jura de Michel Gahier.
Se pose devant nous une lame d’ardoise qui aligne quatre mises en bouche plus appétissantes les unes que les autres. De mémoire : espuma de melon sur une réduction de porto (subtile et gourmande), fin rouleau de bœuf farci au chèvre frais et fines herbes (frais), cuiller de thon cru mariné et câpres (miam), cube de thon « snacké » au chalumeau et pané de cacahuètes pilées miam aussi, accord avec le vin).
2 On passe ainsi aux choses sérieuses avec le premier blanc.
Nez sur la pierre à fusil/la poudre.
La bouche est toute en longueur. La structure est stricte mais la matière est douce, en dentelles.
Le vin se retend encore un peu plus en finale, laissant la bouche propre comme si l’on s’était abreuvé à l’eau d’un torrent. Je découvre un style d’une maitrise évidente, et j’aime beaucoup.
Du coup je ne suis pas surpris de découvrir à la levée de l’étiquette un producteur « au sommet » dont c’est ma première bouteille aujourd’hui. Merci Nico !
C’était donc un:
Auxey-Duresse 1999 du domaine D’Auvenay.
Arrive une jolie assiette de lasagne froide, garniture à base de fromage frais (brebis ?), tomate, basilic, pointe d’ail… surmonté d’un petit sorbet tomate/basilic et encadré d’un coulis de tomate (fraîche ?). Un plat d’une fraîcheur et d’une digestibilité remarquable. L’ail est à peine perceptible, le basilic discret et l’ensemble créera un fond aromatique original pour laisser s’exprimer le vin suivant.
3 Le nez de ce vin est remarquable, en étage. Un nuage minéral (pétrole discret) avec en son sein des arômes subtils, de fleurs et de feuilles de cassis. A un autre niveau s’expriment des fruits exotiques, ainsi que la menthe fraîche. On voyage de la Loire à l’Alsace selon les frétillements du bouquet.
La bouche est traçante, pleine de finesse et de longueur, racée. Il s’agit d’un :
Riesling GC Spiegel 2008 de Dirler-Cadé.
Que c’est bon ! Promesse de plaisir à voir ce vin évoluer sur des années…
Une appétissante cassolette d’escargots, cuisinés « à la provençale » dans une sauce à base de tomate, nous fait de l’œil.
4 Le nez du vin suivant est envoûtant. Une pointe d’élevage sans doute, sur la crème brûlée. Nez de truffe. La liqueur de framboise (copyright Cédric). Quelque chose d’oriental aussi (épices, réglisse).
La trame est acide, le vin puissant. Dans un premier temps la bouche n’est pas très grasse, on ressent un peu d’alcool en final (c’est un peu dissocié). L’équilibre gagnera au fil des minutes. L’ensemble est d’une grande gourmandise, riche d’expressions. Le vin est persistant.
Surprise en ce qui me concerne à la découverte de l’étiquette :
Meursault 1998 de JF Coche-Dury.
Dans un style différent de mes expériences précédentes, moins large et ample mais toujours gourmand et aujourd’hui envoûtant. J’aime !
(Entracte : petite coupelle de sorbet basilic/huile d’olive, maison bien sûr)
5 Un premier rouge qui fera la transition, dégusté sans plat donc.
Bouquet aux accents sauvages, cerise, fruits noirs, poivre et un côté végétal « poivron vert ».
La bouche est ultra caressante et délicate même si sur la fin cela resserre un peu avec une sensation de tanins. La finale est de classe, minérale (graphite). Vin qui alterne féminité et masculinité. Une touche de verdeur toutefois, qui assombrit le tableau.
Charmes-Chambertin 2007 de Armand Rousseau.
« Oiseaux-sans-tête » et polenta aux olives noires, sauce provençale.Voilà un plat gourmand et savoureux que je ne finirai pas de saucer !
6 Premier nez fruité, lardée. Note de fumée, de réglisse. Très gourmand. Difficile de ne pas penser à un rhône-nord.
La bouche est soyeuse, concentrée, le vin est puissant et un peu alcooleux en finale. Un vin qui « envoie » sans être lourd, grâce à une fraîcheur diffuse.
Guillem Gaucelm, Pic Saint Loup 2007 de l’Ermitage du Pic.
7 Première note qui exprime le café froid, puis la cerise, l’écorce d’orange, les épices.
Le vin est puissant, volumineux, les tanins sont absents. Un côté sanguin, de la fraîcheur. Finale minérale, salivante. C’est très bon mais nous sommes un peu perdus…
Surprise ! Il s’agit de:
Rayas 2001.
Pas de claque ce coup-ci, le 2004 m’avait fait plus d’effet mais aucune envie de recracher, même avant de découvrir l’étiquette.
On passe aux liquoreux, avec une superbe assiette de fromages locaux (nous sommes en Auvergne). Puis un dessert à base de framboise, de crème fouettée/ sorbet framboise maison superbe!
8 Nez de safran, d’herbes, de fruits rôtis.
Grosse amplitude, matière imposante. Peut-être un peu monolithique et manquant de finesse en l’état.
Château Sigalas Rabaud 2001.
9
Apport de M et Mme Dubertret
Le premier nez exprime ce qui pourrait ressembler à du soufre. Puis le safran se développe ainsi que de beaux accents d’écorce d’orange, de champignon.
La bouche est ample mais plutôt légère car on sent que le vins à digéré une partie de ses sucres.
On remarque la finesse, le toucher est superbe. Ça manque un peu de richesse aromatique pour emporter complètement mon enthousiasme.
Château de Fargues 1976.
10 Là encore le nez exprime le safran mais l’opulence est de mise avec un registre fruité, rôti et pâtissier.
Sentiment d’équilibre sur ce vin riche, suave mais qui semble construit autour d’une grosse acidité.
Ca envoie du lourd (sans véritable lourdeur) peut-être un peu trop à ce moment-là, pour être apprécier à sa juste valeur.
Château Lafaurie Peyraguey 2001.
11 Voilà un vin dont le style permet d’être apprécié à toute heure. On ne le boit pas à l’aveugle, mais il est évident que la finesse, le côté aérien distingue ce vin des précédents. Safran aussi, rôti… je n’ai pas ressenti une grande complexité mais ça se boit tout seul. Même pas fatigué ! Je sirote mon verre avec grand plaisir.
Château d’Yquem 1999.
En dehors de marrades (habituelles désormais) je retiendrai de cette soirée des vins qui se sont super bien goûtés et un menu fin et gourmand, parfaitement pensé et réalisé qui a donné avec les vins de la soirée un équilibre gustatif de haut niveau. Le tout sans que nos hôtes passent leur temps en cuisine ! Chapeau !
Un tout grand merci ! J'espère que ce CR vous rendra un juste hommage.
Et dire qu’il y a trois ans aucun de nous ne se connaissait! Merci LPV!