Au second jour du printemps de l'année 2012, les travaux de la Grande Loge LPV VDM ont repris sous l'autorité du Sérénissime Grand Maître Antoine Soprano, couvrant de sa haute bienveillance les douze membres réunis pour cette nouvelle pierre ajoutée ce soir au Grand Oeuvre.
L'ordre du jour fut précédemment établi autour du Languedoc-Roussillon, à l'aveugle comme il se doit, autour de la désormais traditionnelle et accueillante grande table de bois massif du restaurant Charentonneau qui a encore une fois tremblé sous les élans vocaux proverbiaux de notre Sérénissime Grand Maître.
Début des travaux, fondations: bulles et blancs:
1/ Bulles légères, disparaissant assez rapidement, nez de fruits frais, de groseille en particulier, très léger amer en fin de bouche, frais et vif, appétant.
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Jean-Louis Denois, Tradition Brut Réserve, méthode traditionnelle.
2/ Jaune doré aux reflets verts. Le nez est peu bavard, je note de la pèche jaune. C'est puissant, un peu alcooleux, avec une amertume qui me gène.
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Supply-Royer, La Roussane du Bramaïre, vdp du Mont St Baudile 2010.
3/ La robe est plus claire, le nez d'une jolie finesse, de fleurs blanches avec une pointe d'abricot, de la pierre à fusil, les notes grillées-toastées d'un élevage ambitieux mais élégant. La bouche est fine et fraîche, délicate, se finissant sur des notes grillées.
Je me demande bien ce que peut être ce vin blanc, d'une fraîcheur inatendue dans cette dégustation sudiste, je penche sur un chenin de terres froides...
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Rémi Jobard, Bourgogne blanc 2008.
Le Frère William devra, nous pensons, entreprendre de faire de l'ordre dans sa cave, et se rappeler que la dégustation à l'aveugle commence sur table et non en cave.
4/ La couleur est plus soutenue, le nez assez complexe, de fruits, de pèches blanches et jaunes, d'abricot sec, avec une touche pierreuse. C'est un vin puissant, bien composé, enveloppant.
La tablée semble enthousiaste, mais je crois que mon palais résiste désespérément aux blancs sudistes.
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Domaine de la Prose, Coteaux du Languedoc Grès de Montpellier, 2010
Le Gros Oeuvre: les rouges:
5/ Rouge violacé, dense. Garrigue, olives, fruits rouges. Ce premier rouge se présente fruité, tannique, un peu acide se terminant sur de dérangeantes notes chaleureuses.
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Les Clos Perdus, Corbières, Cuvée 61, 2008.
6/ Cette fois le nez est frais et gourmand, plein de fruits, beaucoup de cassis, puis de la mure et du sureau, avec une pointe de cuir et d'épices. La bouche est à la hauteur de ce nez, charmante, fraîche, avec des tanins fins, élégants.
J'aime beaucoup, c'est gourmand, il appelle à y revenir.
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René Rostaing, Coteaux du Languedoc, Puech Noble, 2009.
7/ D'emblée le vin suivant impose son age par sa couleur plus évoluée, plus chaude, moins violette. Nez complexe, pruneaux, noyau, fruits noirs, cuir, épices, une présence animale. Le vin envahit le palais, puissant et généreux, fondu et rond, velouté, envoutant. C'est beau un vin à point.
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Prieuré de St Jean de Bébian, Coteaux du Languedoc, 1998.
8/ Un vin noir, ou presque. Nous sommes de retour sur un vin jeune, marqué par les fruits noirs frais, la mure en particulier, et les épices. La matière est douce, ronde, d'une puissance mesurée. Pas évident de succéder au précédent flacon, il s'en tire plutôt bien je trouve, c'est un joli vin de fruit.
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Compania de Vinos Telmo Rodriguez, Alicante, Al Muvedre, 2009.
9/ Vin sombre, nez de fumée, de cuir, d'épices, quelques fruits rouges et noirs suivent timidement, tout ça n'est pas très bavard, a du mal à s'exprimer. La bouche est ferme, des tanins serrés avec une pointe de sucrosité qui encouragerait à le déguster sur un dessert au chocolat. Ce vin me semble fermé, manifestement à attendre, avec confiance.
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Le Clos des Fées, Côtes du Roussillon, Vielles Vignes, 2006.
10/ Nez de fruits frais, de raisin rouge, un peu poivré, une touche de cannelle. La bouche est fruitée, fraîche, peu tannique, assez sucrée. Un joli vin frais qui doit se boire sans s'en rendre compte.
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Les Foulards Rouges, Côtes du Roussillon, Frida, 2009 .
11/ Cette fois la robe est claire, entre le rouge et le rosé. Un nez plein de fruits, de cerise et de framboise, de grenadine, avec du cuir fin, c'est frais, c'est vif. Ce vin est gourmand en diable, croquant, avec une délicate acidité, digeste, avec une très jolie finale dans laquelle les fruits se succèdent. Très joli vin à mon goût.
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Clos du Rouge Gorge, vdp des Côtes Catalanes, Jeunes Vignes, 2010.
12/ Robe dense, rouge violacée. C'est puissant, sur le cuir et les épices, les fruits noirs, une touche de vanille. Les tanins sont vifs, serrés, la matière est dense mais un peu repliée sur elle même, c'est puissant, bien fait, mais manque un peu d'élégance.
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Jean-Baptiste Granier & Olivier Jullien, Coteaux du Languedoc, Terrasses du Larzac, Les Vignes Oubliées, 2010.
13/ On reste sur un vin sombre. Nez de poivre, de fumée, de tabac, des fruits rouges et noirs puissants retiennent le nez dans le verre. L'équilibre en bouche est très réussi, les tanins sont fins, la matière est belle, ronde, soutenue par une fine acidité, l'élevage semble bien intégré, finale sur les épices et les fruits. Un vin résolument sudiste, fin et équilibré.
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Domaine des Creisses, Vin de Pays d'Oc, Les Creisses, 2008.
Finitions: les sucres:
14/ Une belle robe jaune d'or, brillante. Nez généreux et complexe de coings et de pommes, de miel et d'encaustique, une touche de bergamotte, une pointe de caramel. En bouche, c'est superbe, construit tout en finesse, les sucres s'équilibrant avec l'acidité, une fine amertume se liant aux agrumes, une finale interminable sur les épices douces. Moi qui ne suis pas un bec à sucre, j'ai pris beaucoup de plaisir sur cette bouteille.
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Mas Laval, vdt, Les Souls, "Lumières en Automne", 2007.
(Il est écrit sur la bouteille :"R & G Alméras, vigneron", sans doute William pourra-t-il nous donner quelques explications.)
15/ Un vin doré, caramélisé. Le nez est puissant, sur les fruits ses, amandes, abricots, l'écorce d'orange confite, du coing, du miel. La bouche est riche, large et généreuse, les sucres se glissent partout, avec une longue finale où l'orange accompagne des notes de rancio. Beau vin, un dessert à lui tout seul.
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Vignobles Dom Brial (Vignerons de Baixas), Rivesaltes, 1986.
16/ Cette fois c'est un vin noir, dense. Le nez, peu bavard à l'ouverture mais qui se livrera mieux après une dizaine de minutes, s'ouvre sur les fruits noirs, le pruneau, le chocolat, avec une pointe d'élevage. La bouche est voluptueuse, envahissante, tout en gardant un équilbre dans lequel le sucre reste plutôt discret et l'alcool bien intégré. La finale n'est pas très longue, mais on y revient avec gourmandise. Ce vin appelle un moelleux au chocolat bien fondant.
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Mas Amiel, Maury Vintage, 2004.
Ces travaux menés à leur terme, les auditeurs involontaires et infortunés de nos bruyantes agapes ayant depuis longtemps déserté la salle du restaurant, nous prenons congé de nos hôtes, toujours aussi charmants et accueillants, et finissons de deviser sur le trottoir, emplis des enseignements du soir, évoquant sereinement la poursuite de nos travaux que nous envisageons ligériens, et dans un cadre enfin à la hauteur de la splendeur de notre loge:
Nos pensées vont à Philippe qui n'a pu suivre cette séance, répondant à l'appel de savoirs issus de la lointaine et méridionale Sardaigne mais que nous escomptons bien retrouver pour grandir ensemble dans l'exploration de La Science.