Amis du Forez nous nous retrouvions hier soir particulièrement motivés par les sept semaines qui nous séparaient de notre dernière rencontre. Nico était absent hélas, mais il n’a pas manqué de nous aider pour établir l’ordre de passage des vins. Etaient présents : Véronique, Jean-Marc, Aurélien (Dandy), Cédric (42120), Jocelyn et moi-même.

Après la dégustation du 1er cru Cuis et du spécial club 2002 de Gimonnet , qui laissèrent les avis partagés et feront l’objet de CR pour la bouteille commune, la soirée pouvait débuter.

1 Jean-Marc nous propose de débuter par un liquoreux qu’il affectionne et qu’il ne souhaite pas voir finir dans les crachoirs de fin de soirée. Excellente idée ! Il y a longtemps que je n’ai pas bu un liquoreux pour lui-même et le palais frais.
Le nez est net sur, la gelée de coing. A l’aération on retrouve une belle note de safran et, comme une vapeur englobant le tout, de la menthe poivrée, qui donne une très agréable fraicheur au bouquet.
La liqueur est grasse est imposante, le sucre brûle un peu la gorge en finale mais le vin demeure très plaisant. Pas transcendant mais sans doute encore un peu jeune.
Bonnezeaux 97 du Château de Fesles.

(Petit rinçage au champagne)

2 Le nez sur le coing frais, les herbes médicinales, la tourbe fait son petit effet. La bouche est superbement équilibré, fluide et enrobée. Je suis content le vin se goûte tel que je l’avais découvert il y a quelques mois.
Savennières Roche-aux-Moines 1992, domaine aux Moines.
Une personnalité qui alimente la discussion, une curiosité, même si un verre suffit ; on ne tomberait pas la bouteille à deux. En revanche les qualités de bouche des chenins secs évolués m’emballent de plus en plus.

3 Le nez est réduit, des notes de pierre à fusil qui tarderont à laisser le fruit s’exprimer.
L’attaque est nette, avec du gras, mais le vin me paraît un peu dilué en milieu de bouche.
En rétro on ressent des notes d’élevage et une note minérale en finale.
Un vin pas désagréable mais pas très intéressant pour moi.
Il s’agit du Clos du Four, Mâcon-Milly-Lamartine 2009, Les Héritiers du Comte Lafon.
Et hop j’apprends une nouvelle appellation !

4 Tout le monde évoque Bordeaux en mettant le nez dans le verre. On a une belle palette de poivron, du poivron vert au poivron confit. Des notes tertiaires de cuir. Il manque quelque(s) chose(s) à ce bouquet pour me séduire.
On a une bouche avec de la matière, une bonne densité. Ca reste structuré, sur la longueur et c’est bien fondu, le toucher est fin.
Et c’est tout pour moi. J’ai bu ce vin en spectateur, sans vraiment de plaisir.
Cos d’Estournel, Saint-Estèphe 1991. Un vin à l’aromatique ridée mais à la bouche encore bien vivace.

5 Un premier nez discret, aux accents bordelais. A peine de poivron, mais à ce stade je me dis que j’ai encore le vin précédent dans le nez.
La bouche est surprenante après ces premières impressions : on a une trame assez dynamique, sphérique et d’un fruit assez gourmand (une pointe de pruneaux) je me persuade qu’on a affaire à un bandol, je pense même à un Gros Noré de quatre-cinq ans. En rétro on a un peu d’élevage, entre café, moka et une note animale en finale (ça c’est peut-être parce que je cherchais le bandol à tout prix !) et de l’astringence, sans trop.
Un certain plaisir sur ce vin, si ce n’est une aromatique un poil déconcertante.
Domaine de Chevalier, Pessac-Léognan 2002. J’ai connu bien pire en 2002.

6 Nez un peu fumé, lardé, notes d’élevage.
La bouche a un certain volume, avec des fruits noirs qui pètent. On a des accents sudistes (olive noire). Ça parait moderne dans le style, avec une astringence assez importante. Ca reste une belle gourmandise.
Je suis un peu perdu, je note côte du Ventoux 2009.
Ce sont « Les Vieilles Vignes » Fitou 2005 du Château de Nouvelles.
Souvenirs émus des 78 et 81 bu en quantité et à maturité il y a une quinzaine d’années.

7 Nez de petit suisse à la fraise.
En bouche in a une note vanillée et un aspect bien mûr.
Là encore du volume, un vin qui se voudrait gourmand, mais la masse tannique est un poil rugueuse et surtout très astringente. Elle ferait passer le vin précédent pour un fleurie de Coudert !
Je pense à un languedoc (désolé !).
Chante Coucou, Côtes du marmandais 2008, Elian Da Ros.

8 Premier nez assez fermé.
Une note de poivre, et très légère volatile.
La bouche met tout le monde d’accord : énergique, enrobée, fondue, jusque dans sa finale à la tension étirée. Enthousiasmant, je pense à Chave, à Thivin.
Pas d’une grande complexité aromatique mais d’un jus vivifiant.
Première rencontre et coup de bingo avec ce Cornas Vieilles Vignes 2007 de Voge.

La douce suavité du Don PX Montilla Moriles 2007 de Toro Albala , puis le fruit épicé du Le Cèdre Malbec Vintage 2010 accompagnèrent les derniers éclats de rire de la soirée.

Et bien j'ai failli attendre

Pour Cos, après l'expérience de mai dernier, rien que quand je lis le nom, j'ai la bouche pâteuse, ton CR "mitigé" m'étonne qu'à moitié car je commence à te connaitre... content que tu ais aimé les VV de voge par contre, j'ai beaucoup aimé les quelques 2004 bus à l'air du temps à Beauzac...maintenant que tu as gouté tu comprends pourquoi Même si c'est assez enrobé comme tu dis c'est doté d'une belle vigueur et d'une belle tension.

Hello Nico,

C'est vrai que ce Cos D'Estournel 91 n'avait pas assez d'atout pour me séduire ou me surprendre. Dommage, car c'est assez génial que Jean-Marc dispose de ce genre de vin. Une chance pour notre groupe.
Concernant Voge je ne m'attendais pas à un 2007 quand on a annoncé l'appellation tant c'est civilisé et fondu.

Je reviens sur le Clos du Four, Mâcon-Milly-Lamartine 2009, Les Héritiers du Comte Lafon. que je regoûte pour ce soir.
Nez expressif sur les fruits blanc et la noisette, la bouche parait plus pure, vive, ce n'est pas d'une grande concentration mais cela fait un vin plaisant, un bon mâcon apéritif avec une certaine classe.

Perso çà m'interroge de pas se faire "retourner" par un 2ème GCC après 22 ans...le Cos que j'avais gouté avait 25 ans...

Faut pas les ouvrir jeunes, faut pas les ouvrir vieux....quand tu vois le prix çà me laisse perplexe j'avoue.

Une nouvelle soirée et encore un bon moment partagé..
avec cette fois, un aveugle quasi-total, puisque personne ne connaissait l'ordre de passage de sa bouteille et bien entendu la nature de l'apport des autres....
Merci JB pour ton accueil et pour la préparation du repas ...ainsi qu'à Véro et à Jean Marc pour leur farandole de petits choux..

1er cru Cuis et du spécial club 2002 de Gimonnet ---> bouteilles communes

Bonnezeaux 97 du Château de Fesles.

Nez intense et enrobé sur la patte de coing, le miel.. vivifié par une pointe sur l'acidité de l'ananas [size=x-small](mes compagnons étaient sur la menthe)[/size]
J'ai bien aimé cette bouche. D'un toucher délicat, elle s'est montrée ronde et surtout trés salivante.Tenue par un bel équilibre sucre/acidité, elle a developpé une bonne longueur à persistance sur l'abricot sec.
Bien/trés Bien

Savennières Roche-aux-Moines 1992, domaine aux Moines

Ici, on est moins dans un registre que j'affectionne, mais la bête fut intéressante à disséquer...
Derrière un nez médicamenteux, limite exhubérant, semblait se cacher des notes confites telles que l'abricot sec.
En Bouche cet abricot s'averait pas mur et amer. Le vin semblait tourbé tel certain whisky et tenu par un léger gras.
Devinant le chenin,,je me suis dirigé vers la robe pour essayer de dater le sujet, mais cette jupe claire cachait bien ses 20 ans..
Moyen + [size=x-small](à mon goût)[/size]

Mâcon-Milly-Lamartine 2009, Les Héritiers du Comte Lafon "Clos du Four"

Nez d'un premier abord chaleureux (beurre chaud), il a développé des arômes frais de fruits blancs, des notes fumées et minérales relevées d'un léger poivré.
D'un toucher de bouche délicat, il restait dans un registre "fruit blanc", un léger gras, du pain grillé, un soupçon de sucrosité..
Manque peut-être quelques années pour s'assagir, mais interessant..
Bien (+)

Cos d’Estournel, Saint-Estèphe 1991

Nez complexe et intense témoignant d'aromes évolués, fruits murs, zan, sous bois, fourrure...
La bouche est puissante et tannique. Les fruits rouges murs sont là, le poivron grillé aussi. Le vin me laisse un petit côté sec sur le cuir, et pour faire le difficile une légère sensation de verdure me chagrine, mais la matière est quand même là, dégageant puissance et caractère...
Bien + (+)

Domaine de Chevalier, Pessac-Léognan 2002

Nez de fruits rouges un peu moins évolués que son prédécesseur. Baies rouges rélevées par de belles épices et une sensation d'amertume que j'attribuais au cacao amer.
En bouche, le fruit est juteux sur la prune rouge. Une amertume couplée à une acidité étire cettte matière qui resterait d'un belle fraicheur jusqu'à la fin.
Bien +++

Fitou 2005 du Château de Nouvelles « Les Vieilles Vignes »

Nez sur les baies noires (cassis/myrtille), le reglisse, le thym...
La bouche, quant à elle, est longue avec un soupçon d'astreingence, avec au final des notes mentholées et de caramel brulé..
A vrai dire, c'est bien fait, sans défaut, ni déséquilibre.. mais cela manque de charme à mon goût..j'ai pas chaviré..
Moyen ++

Côtes du marmandais 2008, Elian Da Ros "Chante Coucou"

Nez viandeux légérement parfumé (eucalyptus?), un coté lacté, fruits rouges légèrement rose fanée..
L'attaque en bouche est sèche, et tourne vite sur l'amertume. De longueur moyenne, la matiere se présente cependant sur une bonne rondeur laissant une astreingence au final.
moyen/Bien

Cornas Vieilles Vignes 2007 de Voge

Le premier nez est un peu fermé et marqué par une présence alcooleuse, mais les aromes transpirent vite sur des notes de baies noires (cassis), et de violette. Un léger poivré apporte un côté racé..
La bouche est fine puis ample. La matière s'étire sur une belle longueur mais reste tendue par une pointe d'acidité. Bel équilibre..
Trés accessible quant à présent.
Trés bien +

Don PX Montilla Moriles 2007 de Toro Albala

C'était une première ...et j'ai aimé ce vin cuit " à la figue" légèrement huileux.. Le genre de vin que j'aimerai avoir en cave..

Bien +++

Le Cèdre Malbec Vintage 2010
A vrai dire, pas trés à mon gout ce vin rouge sucré légèrement balsamique..[size=x-small]palais peut-être un peu fatigué aussi[/size] -

Re merci à tous pour ce bon moment..même si il manquait une silhouette dans cette soirée.. que villy.. que nenni ! dira-t-on ..
Le forez ça vous gagne !!

Merci de m'avoir lu
Slts Cédric

Salut Nico,

C'est vrai, qu'étiquette dévoilée, la déception était un peu là...Avec le montrose et ce cos, on aura touché le sommet de l'appelation sans être totalement emporté..
J'étais sur un "haut-medoc" un chouilla austère ..

Slts Cédric

Jean-Bernard écrivait:

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> Là encore du volume, un vin qui se voudrait
> gourmand, mais la masse tannique est un poil
> rugueuse et surtout très astringente. Elle ferait
> passer le vin précédent pour un fleurie de Coudert
> !
> Je pense à un languedoc (désolé !).
> Chante Coucou, Côtes du
> marmandais 2008, Elian Da Ros.
>
Ca c'est moche comme commentaire, tout ça parce que l'ASSE a perdu face à Montpellier hier

Je suis sûr que le St Chinian découvert ce WE (Berlou) à l'aveugle aurait éclipsé les autres rouges de cette série (moins de 3€ la bouteille...) , le Cornas de Voge mis à part.

Hello Jéjé,

Bon ce n'est pas parce que le vin s'est mal présenté que j'ai pensé à un languedoc
Ce sont plutôt les sensations du moment qui m'ont conduit à cette hypothèse.

Je ne connais pas ton St Chinian, mais le domaine de Chevalier et surtout le fitou de Nouvelles m'ont paru aussi être d'un bon niveau ce soir là.