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[size=large]Vous allez finir par vous dire que je squatte tous les cercles, les soirées, les repas, les salons de la capitale, de Navarre et Babylone et... .... vous aurez peut être raison.

Quand invitation m'est lancée par un ami généreux et sincère pour un dîner étoilé dédié aux vins d'un des domaines phares de la Bourgogne, ma région de prédilection de cœur comme de goût, je réflexionne, je tergiverse, je m'interpelle du fond de mes vieux complexes...
Mais refuser une telle opportunité serait irrespectueux pour celui qui me l'offre avec autant de simplicité que de gentillesse.
Rendez-vous était donc pris hier soir au Bristol pour poursuivre ma découverte des vins du domaine Armand Rousseau et rencontrer la cuisine du chef Eric Fréchon.

Mais foin de mon cas personnel, place aux vins, à la table et à la musique pour un nouveau moment de plaisir gourmand que je vais tenter de retranscrire ici !

Ah si, un truc pour la bande de canaillous sans pitié : pas la peine de faire chauffer vos avatars, j'avais mis un col roulé !

Oliv
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Soupe froide de concombre au lait de coco, huile de curry
Champagne Pol Roger, Cuvée Winston Churchill, 1999

La robe est belle, sur un doré très fin.
Le nez est serré et nécessitera un peu de temps pour s'ouvrir dans le verre sur de très belles notes de pain grillé et une pointe minérale.
L'ensemble reste néanmoins un peu fermé.
La bouchon est... Winstonienne à souhait ! Pour moi qui suis assez peu connaisseur en vin de Champagne, chaque rencontre avec cette cuvée a toujours été un grand bonheur.
La vinosité en bouche est littéralement impactante, la matière est impressionnante de concentration, encore assez serrée en l'état mais remarquablement équilibrée. Le vin est puissant, gras, sur une belle matière remarquable de finesse, avec une acidité mure qui élance l'ensemble.
La finale est longue et laisse de superbes goûts d'agrumes sur le palais.
Superbe !

L'accord sur la soupe froide se fait quasi naturellement, la vinosité du vin répondant à la douceur apportée par le lait de coco dans un très joli ballet guilleret.

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Langoustines royales au caviar juste raidies, servies froides,goût de céleri-branche et yuzu.
1- Domaine Zind-Humbrecht, Riesling GC Rangen de Thann Clos St-Urbain, 2005
2- Maison Trimbach, Riesling, Frédéric Émile, 2005

1- La robe est dorée.
Le nez est beau, ample, à la limite du baroque par son ensemble aussi exotique que minéral, sur des arômes de mangue et de fines notes pétrolées.
Mazette, quelle évidence et quelle puissance !
La bouche est ample, d'une grande maturité, structurée par une superbe acidité qui tend une matière d'une grande puissance.
En l'état, c'est assez redoutable de sapidité et de toucher de bouche.
Au réchauffement, le vin perd toutefois un peu en précision et révèle un ensemble plus rococo tout fou qui me satisfait moins.
Sa réponse au plat est en deux phases, remarquable sur la sauce au yuzu mais impitoyable pour la finesse de la langoustine qu'il écrase littéralement.
Un très beau vin, ouvert et parlant !

2- La robe est peu teintée, sur de légers reflets gris vert.
Le nez peu après le service est serré, limite contrit, n'offrant que de fines notes de citron vert et une pointe d'hydrocarbure très légère.
La bouche est structurée, sur une tension importante qui effile littéralement le vin.
Cette bouteille suit un parcours inverse de son partenaire de service, serrée et peu amène en attaque, l'aération et le réchauffement vont révéler une complexité et un surcroit de texture qui vont s'accorder remarquablement bien avec le plat, en particulier avec la chair serrée et fondante des langoustines.
Le vin gagne alors un point d'équilibre ciselé et élégant, tout en droiture et en caractère strict, sur des amers finaux, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Un autre style, moins évident, moins gourmand. Un vin sérieux !

img835.imageshack.us...
Gevrey Village
La robe est sur un joli grenat, d'une extraction modérée.
Le nez est sur de très fins fruits noirs (myrtille) avec une pointe d'élevage qui s'exprime sur des notes lactées.
La bouche est douce, avec une très légère réduction, un fin boisé et des tanins fins.
Le vin est agréable, ouvert et simple.
C'est bon !

Gevrey Premier Cru, Lavaux St Jacques
La robe est quasi similaire à celle du village.
Le nez, en revanche, gagne en puissance et en précision. Le vin exprime de splendides senteurs de fraises des bois et d'épices très douces !
Un grand nez de pinot noir émane du verre, je commence à vibrer !
La bouche est un bijou d'équilibre et de tendresse. Le vin est suave, soyeux, magnifiquement structuré et équilibré.
L'aromatique est d'une gourmandise absolue, j'ai l'impression de croquer dans un fruit épicé.
La qualité d'intégration de l'élevage est vraiment impressionnante et la finale remarquable de fraicheur et de longueur !
Beaucoup de plaisir sur ce vin de plaisir pur, à l'évidence ébouriffante !

Ruchottes Chambertin Grand Cru, Clos des Ruchottes
La robe gagne en concentration tout en restant contenue.
Le nez est plus sur les fruits noirs que le Lavaux et semble moins ouvert, sur une pointe boisée encore perceptible.
La bouche est puissante, on ressent un côté plus solaire que son prédécesseur dans une belle matière ronde, sur une maturité plus importante.
Le vin est d'une grande plénitude, encore une fois, la qualité des tanins et de l'extraction est remarquable et le vin est d'une grande gourmandise.
Mon palais donne une prime à la tension et la finesse du Lavaux mais ce vin est lui aussi accessible, avec peut être un peu plus de potentiel.
Superbe !

Chambertin Grand Cru
La robe est semblable à celle du Ruchottes.
Le nez est serré, fermé, seules des notes fumées transparaissent. L'aération révèlera quelques fruits noirs mais rien d'évident.
La bouche est virile, ferme, toute en concentration. Je ressens une acidité plus stricte que sur le Ruchottes.
La matière est belle mais le vin est renfrogné, fermé sur lui-même, il refuse de se livrer !
Il est urgent d'attendre !

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Meringue soufflée aux amandes et framboises, glace au fromage blanc et citron vert
Weinlaubenhof Alois Kracher, TBA N°7 Grande Cuvée, Nouvelle Vague, 2005

La robe est sur le vieil or.
Le nez est complexe et puissant, sur des notes de fruits exotiques confits, de citron vert et de très belles notes minérales.
La bouche est construite sur une matière quasi huileuse et une liqueur très imposante.
Au moment où mon bec à sel commence à s'inquiéter, une magnifique acidité débarque et étiiiiiiiire cet ensemble massif pour créer un point d'équilibre remarquable.
Le vin est concentré, puissant mais jamais déséquilibré !
L'accord avec un dessert superbe de fraicheur est véritablement remarquable, l'acidité des framboises et leur goût délicieux répondant parfaitement à la liqueur du vin.
Superbe !

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Quelle magnifique soirée !
Un grand merci à François Mauss de m'avoir permis d'assister à ce très beau moment et au pianiste Jean-Hisanori Sugitani pour la qualité de nos échanges sur le monde de la musique et sa tolérance à mes questions naïves.

Oliv, grand chanceux [/size]

Comme ça a l'air particulièrement immangeable et imbuvable, je ne t'envie même pas.

:

Grand chanceux, c'est certain. Très beau CR.

"Vous allez finir par vous dire que je squatte tous les cercles, les soirées, les repas, les salons de la capitale, de Navarre et Babylone et... .... "

non, pas tous...., mais que veux-tu, on peut pas s' aligner !><
Superbe !

Daniel

Oliv, CR superbe comme d'habitude...

Je suis tout de même (et encore) surpris par l'accord Poulet cuit au vin jaune et... les vins du Domaine Rousseau.

Al

Je suis tout de même (et encore) surpris par l'accord Poulet cuit au vin jaune et... les vins du Domaine Rousseau.


Et des asperges? A fortiori en février ?

Benji

c'est vrai que les accords sont plus qu'improbables.
Alain, on est loin de ton poulet au vin jaune visuellement, je préfère ton 3 étoiles
Le dessert donne envie visuellement par contre.

Merci Oliv,

mais quand trouve-t-il le temps pour faire tout cela???
attention quand même au burn-out...

En ce qui concerne les plats,je pense qu'ici l'accent était plutôt mis sur les vins...

jlj

[size=x-small]je vois pas la photo du col roulé...[/size]

Ah, je vois que la présence d'asperges face à des Gevrey n'a pas surpris que moi...
En toute transparence, je n'ai pas pris de risques et n'ai goûté les vins que sur la viande, plus ou moins dénudé de sa sauce finement crémée.

Le temps, pour de tels moments, c'est marrant, on le trouve ! ()

Oliv

Benji écrivait:

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>
> Et des asperges? A fortiori en février ?
>
> Benji

C'est le tout début de saison pour l'asperge... et c'est pas donné normalement !!

Il est possible d'avoir des asperges vertes chez Robert Blanc à Villelaure qui fournit les grandes tables etoilés des maintenant, il parait que selon l'avance, il y a eut des années où il etait possible d'en avoir pour les fetes de fin d'année!