Réunion au sommet samedi 25 février du jeune et fringant groupe de LPV Tomasi. Un nouveau lieu pour cette troisième réunion, chez P… B…, un des gourous de la secte biodynamique, qui ne déguste qu'à la pleine lune et qu'avec sa tête, même pas besoin de déboucher les bouteilles, trop fort! mais il a tenu à garder l'anonymat…

Etaient présents, le noyau dur de Tomasi (Cheesecake, Renzo, accompagné de Renzette , Pupi, ma pomme) et deux guest stars : sa majesté Oliv, Prince de Gunthard, et Frank, casaque rouge, toque blanche.

Le thème : un voyage mondial via le vin, en blanc comme en rouge.

Au programme les bouteilles suivantes (servies à l'aveugle totale, en carafe) :

Apéritif (tarama et autres "grecqueries" )
- Fritz Haag - Brauneberger Riesling Kabinett 2010 (Allemagne)
- Bodega el Esteco - Torrontes Elementos 2011 (Argentine)
- Lopez de Heredia - Rioja Vina Gravonia Crianza 2000 (Espagne)

Poissonneries (matjees, saumon cru, coquilles St Jacques + lotte sauce crème et curry léger)
- Bürklin Wolf - Riesling Pechstein de Forst 2004 (Allemagne)
- Bürklin Wolf - Riesling Pechstein de Forst 1996 (Allemagne)
- Azienda Vitivinicola La Stoppa - Ageno 2006 (Italie)
- Hatzidakis - Santorini Vieilles Vignes de Mylos 2008 (Grèce)

Charcuteries diverses (terrines de cochon et de volaille)
- Emilio Pepe - Montepulciano d'Abruzzo 2005 (Italie)
- Propietà Sperino - Lessona 2007 (Italie)

Viande (tournedos de canard)
- Roagna - Barolo Vigna Rionda 2004 (Italie)
- Ceretto - Barolo Vignetto Grignöré in Serralunga 2001 (Italie)
- Lopez de Heredia - Rioja Vina Tondonia Reserva 2001 (Espagne)
- Archaval Ferrer - Quimera 2005 (Argentine)
- Penfolds - St Henri Shiraz-Cabernet 1992 (Australie)

Desserts (tarte aux pommes et… cheesecake)
- Bera V. e Figli - Moscato d'Asti 2009 (Italie)
- Bukkuram (Marco de Bartoli) - Moscato Passito de Pantelleria 1998 (Italie)

Et maintenant les CR à venir !

Philippe

Rendez-vous était donc pris ce 25 février pour retrouver la fine équipe de l’ouest parisien. Il faut dire que nous attendions cette date avec impatience ! Il se pourrait même qu’il y ait Oliv’…Est-ce possible ?? Il n’habite pas dans le Jura ? avec un fût de jaune dans son salon ?

Ce soir, c’est vins étrangers et ça tombe bien je n’y connais pas grand chose…le Barolo c’est du sangiovese je crois bien…comment ça non ? Ah m... c’est le vin que je ramène…

Sur la route, les bouteilles se font entendre dans le coffre, pupi et moi sommes excités comme des enfants qu’on amène au Mc Do le mercredi (ceux qui n’ont pas peur de Ronald, le clown jaune de 3 mètres…), Marion un peu moins, je lui explique que malgré le Lyon-PSG du soir, elle n’aurait pas à s’inquiéter, nous ne parlerons pas foot…nous n’aurons pas le temps !

Nous sommes chaleureusement accueillis par Philippe, Franck et Oliv’ (« c’est donc toi !? ») et une table joliment dressée, aux multiples verres, qui invite à la dégustation.
Cependant elle attendra, nous regagnons le salon, Philippe peaufine les préparatifs…il ne manque rien. Ah si ! Notre ami le cheese arrive pour le gong. Prêts ? feu !! :)o

Apéritif (tarama et autres "grecqueries" )
- Fritz Haag - Brauneberger Riesling Kabinett 2010 (Allemagne)
Ce vin à la robe jaune pale développe de délicats arômes de fruits blancs parmi lesquels viennent se mêler une pointe de cailloux, un peu silex, poudre (soufre ? probable…). Les légères notes d’hydrocarbure citronnées ne laisse que peu de doute sur la nature du cépage. L’attaque se fait tout en finesse pour ce vin d’une grande buvabilité. Les SR sont très bien portés par une belle acidité qui pousse à se resservir. Idéal pour entamer les festivités, il n’est cependant pas d’une bien grande complexité. Très bien

- Bodega el Esteco - Torrontes Elementos 2011 (Argentine)
Voici probablement LE vin de la soirée. En tout cas celui dont nous avons le plus parlé !
La robe est claire. Le nez laisse paraître quelques notes muscatées dominées par des arômes synthétiques. Elles me font instantanément penser aux bonbons à la pêche que l’on allait acheter avec mon ami pupi à Mobil les samedis aprem d’il y a quelques 15 ans… et comme c’était son vin, je n’ai pu m’empêcher de lui adresser un regard complice et interrogateur mais ce dernier semblait plutôt mal à l’aise de constater que son vin ne faisait pas l’unanimité…loin de là !
L’attaque est très amère, le vin apparait sec comme de l’évian, la finale est austère. Moyen pour ce PAIC « pêche de vigne » qui est peut-être simplement beaucoup trop jeune ?

- Lopez de Heredia - Rioja Vina Gravonia Crianza 2000 (Espagne)
La robe, très foncée, prend des allures de cognac. Le nez est marqué par l’élevage mais pas n’importe lequel. On devine un élevage noble par des arômes très typés spiritueux, avec un côté baba au vieux Rhum et certaines notes oxydatives. La bouche, dotée d’un joli gras, n’est pas dénuée d’acidité mais manque globalement de fraîcheur à mon goût.. Ceci étant, c’est une très jolie bouteille de table, au style méditerranéen promettant de superbes accords. Bien +

Poissonneries (matjees, saumon cru, coquilles St Jacques + lotte sauce crème et curry léger)
- Bürklin Wolf - Riesling Pechstein de Forst 2004 (Allemagne)
Peu de notes sur ce vin. Une robe encore pale malgré son âge. Un beau nez classique de Riesling. Un vin qui se goûte sec et qui semble assez bridé par le soufre. Bien

- Bürklin Wolf - Riesling Pechstein de Forst 1996 (Allemagne)
La robe est ici encore peu évoluée. Très difficile de lui donner 15 ans. Au nez, je ne trouve pas le Riesling, contrairement à Oliv’ pour qui ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Je suis influencé par quelques notes qui me font penser à quelques sauvignons néo-zélandais (agrumes, litchi…). Le vin est bien sec, assez pur, cristallin mais j’aurais tendance à presque lui reprocher un léger manque de densité, de largeur. Complexe sans plus, il m’apparaît lui aussi en retenue à cause du soufre ou de rendements généreux. Très bien

- Azienda Vitivinicola La Stoppa - Ageno 2006 (Italie)
Cris de stupeur dans l’assemblée lorsque Philippe amène la carafe : « on passe déjà aux rouges ? …ou au cidre peut-être?».
Voilà le genre de vin qui me procure une certaine émotion rien qu’à la vue de sa robe. Une jolie rouille à peine trouble qui me laisse penser que l’ensemble sera gourmand.
Pointe de volatile au nez ? Evanescente, elle disparaitra après aération. Je décèle quelques arômes de pêche à nouveau, d’orange (suis-je influencé par la robe ?), un soupçon de pamplemousse avec un trait de menthol. La bouche est franche, sèche et tannique. Le tout en fait un parfait compagnon de table. Très bien +

- Hatzidakis - Santorini Vieilles Vignes de Mylos 2008 (Grèce)
Une nouvelle jolie découverte. Vin de l’île de Santorin issu de très vieilles vignes (pré-phylloxéra n’est ce pas Philippe ?). Le jus est d’une très belle pureté minérale dominée (à mon goût) par des notes de pomme bien mure et une pointe de badiane. Vin de gastronomie, je trouve sa finale tout de même un peu chargée. A garder quelques années. Bien +

Charcuteries diverses (terrines de cochon et de volaille)
- Emidio Pepe - Montepulciano d'Abruzzo 2005 (Italie)
Un vin massif, un peu rustique avec un nez presque animal, notes kirchées, de pruneau…Je lui trouve un style vin rouge nature, structuré par une matière imposante. Mériterait un long carafage et une longue garde. Malgré cette carrure, j’ai trouvé la bouche soyeuse et le grain fin. Potentiel évident. Bien +

- Propietà Sperino - Lessona 2007 (Italie)
Je suis gêné par des notes d’élevage pas franchement nobles qui me font penser à du caoutchouc. Je les trouve prédominantes et ai du mal à apprécier ce vin. Souffre-t-il de son ordre de passage ? En bouche, je lui trouve un joli fruité gourmand, une longueur appréciable mais regrette ces quelques notes empyreumatiques peu séduisantes. Bien

Viande (tournedos de canard)
- Roagna - Barolo Vigna Rionda 2004 (Italie)
Ce vin ne se présente pas sous son meilleur jour. J’ai retenu son côté sauvage. Un fruité certain, une finale très gourmande mais trop imposante à mon goût, assez astringente. Bien

- Ceretto - Barolo Vignetto Grignöré in Serralunga 2001 (Italie)
La robe, pas très foncée, montre à peine quelques signes d’évolution. Le nez est franc sur de délicats arômes de fruits noirs bien mûrs et de café. La bouche est d’une très grande finesse, elle s’étire tout en se complexifiant pour offrir une jolie finale gourmande. Le grand millésime a frappé ! Un vin d’une certaine classe qui sera mon coup de cœur en rouge de la soirée. Très bien +

- Lopez de Heredia - Rioja Vina Tondonia Reserva 2001 (Espagne)
Très beau vin complet offrant un nez des plus subtils sur les fruits noirs, quelques épices (plus typées vin chaud que poivre ou garrigue, que je rencontre plus fréquemment) et un élevage bien maitrisé et fondu. La matière est présente mais toute en finesse, le grain est un modèle du genre. Un équilibre irréprochable du à une jolie fraicheur qui prolonge le vin un temps certain. Très bien

- Achaval Ferrer - Quimera 2005 (Argentine)
Un vin dense, sombre et puissant, peut-être encore un peu jeune. Aux fruits noirs et mûrs se mêlent une délicate touche végétale que je mets sur le compte de la vendange entière. La longueur est correcte. Un vin qui peut faire son effet mais que je juge peut être un peu technique à mon goût. Bien +

- Penfolds - St Henri Shiraz-Cabernet 1992 (Australie)
Gros calibre! Grosse matière, tannins arrondis. Complètement intemporel, ce vin a 20 ans !! Peu ou pas de traces d’évolution, du fruit (cassis-mûre), une finale gourmande mais sucraillonne. Peu d’émotions, aurait surement été mieux apprécié plus tôt dans la soirée mais il est difficile aux vues de ses épaules, de le placer autrement. Bien

Desserts (tarte aux pommes et… cheesecake)
- Bera V. e Figli - Moscato d'Asti 2009 (Italie)
Vin simple de grande gourmandise, d’une pure fraîcheur digeste, idéal sur les desserts.
Il faut en encaver par dizaine ! Très bien

- Bukkuram (Marco de Bartoli) - Moscato Passito de Pantelleria 1998 (Italie)
Splendide robe ambrée. Nez envoutant de raisins de Corinthe, de figues. Aucune sensation d’écœurement, le vin brille par sa fraicheur et sa complexité. J’adore ! Très bien+

J’ai été emballé par cette série de vins étrangers. Beaucoup de découvertes et la preuve dans le verre qu’il existe de beaux vins fins en rouge et blanc en dehors de nos frontières.

Autant le dire, nous avons été reçus comme des rois par Philippe qui a réussi, à lui seul, à parfaitement orchestrer le déroulement de cette dégustation. Délicieux produits, finement cuisinés, accords réussis…le cadre parfait !

C’est un vrai plaisir de faire partie du cercle Tomasi. Outre la grande convivialité qui y règne, je trouve que le niveau est très élevé, c’est un apprentissage permanent pour moi, j’en redemande !! Et des rumeurs circulent déjà comme quoi de grands pinots pourraient les faire se réunir plus tôt que prévu…

Rémi

Notre ami Philippe sait recevoir. Les entrées sont des œuvres d’une épicerie grecque, la présentation et la disposition sont d’une précision rare. Pains variés, vaisselles choisies, disposition en étoile. L’homme a vécu, et aurait pu finir vieux garçon séducteur. Je suis ému. J’explose un verre Spieglau. Philippe consterné reste digne et poli.

Fritz Haag - Brauneberger , Kabinett 2010 (Allemagne)
Robe jaune pale
Le nez est expressif marqué par une légère réduction et une pointe de SO2, il délivre des notes d’agrumes (oranges, clémentines, ananas) puis évolue sur un registre fumé avec des notes empyreumatiques (fruits secs grillés).
En bouche une pointe de CO2 rafraichit encore ce vin doté d’un léger sucre résiduel ce qui le rend séduisant et aimable. Si la bouche est marquée à ce stade par l’empreinte du soufre, en rétro-olfaction on perçoit bien les notes de grillé et une acidité pointue qui porte des aromes de pamplemousse rosé et d’oranges sanguines. On apprécie l’équilibre autour de l’acidité, des sucres digestes et un alcool discret. Un vin qui se boit très bien. B

- Bodega el Esteco - Torrontes Elementos 2011 (Argentine)
Ici Torrontes est le cépage. Un cépage spécifique à l’Argentine. Il serait originaire de la Galice, au nord-ouest de l’Espagne. Le vin issu de ce cépage est un vin léger, fruité, aux aromes proches du muscat. Un vin d’apéro et d’amis.
C’est Pupi dont les aïeux sont originaires d’argentine qui tient à nous faire découvrir ce cépage argentin. Un vin 100% cuve. Un vin d’ami ai-je dit ?
La robe est eau claire à reflets verts
Le nez est expressif, il évoque un muscat…thiolé (sauvignon, muscat, traminer). Plus révolutionnaire mexicain qu’argentin il sent la mèche et la poudre juste avant une attaque de banque. Personnellement, je ne pactise pas avec le diable.
La bouche est corsetée, étriquée sur une matière fine et fluide…très fluide. Le vin est singulièrement parfumé. J’y ressens l’amertume d’une défaite contestée à Mar Del Plata en 1978 (pamplemousse vert).

J’apprécie Pupi, je reviendrai si souvent sur son vin pour lui trouver une quelconque qualité que je vais m’attirer moqueries et quolibets. Le cépage est espagnol, à minuit il est rebaptisé corones de Videla. Un vin de torture pour les juntes militaires espagnoles ou argentine.

- Lopez de Heredia - Rioja Vina Gravonia Crianza 2000 (Espagne)
Robe jaune or
Nez très expressif sur le miel sec, l’encaustique, la cire à bois. Le nez est exotique sur les raisins très mûrs à passerillés, les champignons et notamment la truffe blanche.
La bouche se montre vivante, très équilibrée, fraîche et minérale. L’acidité est tonique, la matière est riche et enrobée, le vin sphérique. De caractère légèrement oxydatif le vin délivre des aromes d’eau de vie de raisin, un boisé évoquant le fut de rhum, les noix. C’est très glace plombière, Rhum-raisins. Belle finale amère. L’ensemble est typique, nous sommes plus sur un beau vin de table paysan et rustique dans le sens noble du terme que sur un vin en dentelle mais quel très beau vin. J’adore ! B+

Poissonneries (matjees, saumon cru, coquilles St Jacques + lotte sauce crème et curry léger).

Ohlalala, les matjees, ces petits harengs fumés à la chair tendre, délicate et moelleuse.
De la Biélorussie, aux plaines polonaises, c’est un voyage dans l’univers ashkénaze.
C’est trop bon, mais cela domine les vins.

Philippe est un humaniste, français, adorateur du général de Gaulle et d’OSS 117. Lui aussi rêve d’une réconciliation entre juifs et allemands autour du vin. Pourquoi pas sur une musique de Wagner ? L’accord ne fonctionne pas.

Pire, le fumé colle aux verres et emporte tout, je pense pomme de terre, et…vodka. Pupi aussi.

Un passage à la cuisine, lavage méticuleux des verres. Rinçage militaire des gencives et des dents. Et ça repart.

Très belle sauce légère au curry sur les Saint jacques et la lotte, ici le mariage mets vins est très réussi. La crème enrobe les matières et le curry élance et prolonge les bouches. Mais la lotte reste définitivement un poisson non casher.
- Philippe, vous confondez Juif et Musulman
- Vous jouez sur les mots Dolores

- Bürklin Wolf - Riesling Pechstein de Forst 2004 (Allemagne)
Robe jaune claire à reflets verts
1er Nez sur les agrumes (citron) puis franches notes terpéniques très typées Riesling.
La bouche est légèrement réduite, et crispée par le soufre. Une pointe de C02 associée à l’acidité confère du nerf au vin. La matière est pure, très minérale, la finale est amère mais de bon aloi. A ce stade, en dehors des notes citronnées, le fruit est en retrait. A l’aération, la bouche devient plus vibrante et plus dynamique sans se libérer complètement. Le vin est jeune, avec un beau potentiel. B

- Bürklin Wolf - Riesling Pechstein de Forst 1996 (Allemagne)
Robe jaune brillante
Le nez est très expressif, exubérant même pour F.S., plus exotique que le vin précédent (mangues, fruits de la passion) et floral, (rose un peu caricaturale). Ce Riesling reconnaissable et évolué évoque un moelleux par sa richesse.
La bouche déborde de fruits exotiques, conforme à l’impression olfactive. La matière est très riche et enrobée, « il y a du monde », plus large que le vin précédent. La richesse de la matière évoque des raisins surmûrs à botrytisés. L’aromatique exotique est complétée en bouche par des notes de confitures de roses. B

Découverts, ils s’avèrent que ces vins amenés par deux personnes différentes sont de la même maison.

Nous allons bénéficier de l’expérience de Frank qui voit à travers ces deux vins l’expression d’un changement de style.

En effet, le vin le plus ancien se montre moins tendu que le 2004. Il est plus aromatique, plus exubérant, peut-être plus monolithique dans le registre des saveurs. Il est aussi plus classique et traditionnel dans sa forme. Sans creux ni mollesse, il est construit autour d’une matière en surmaturité.
Le 2004, est d’avantage construit autour de l’acidité. Ici, il y a une recherche de tension et de maîtrise des maturités. Le vin est plus droit, plus tonique et vibrant avec une très grande digestibilité. Il est construit autour de l’acidité et la minéralité. Un bébé vin conçut pour la très longue garde.

- Azienda Vitivinicola La Stoppa - Ageno 2006 (Italie)
Robe orange à reflets tuilés
1er nez levuré, peaux de pommes fermentées, cidre, légère volatile. Puis le nez évolue sur les agrumes (oranges sanguines, pamplemousse rosé) avec en note de fond une légère réduction et des notes organiques, puis minérales qui s’estompent à l’aération. Apparaissent alors un registre floral et réglissé (Zan), des notes de résineux et d’eucalyptus. Nez autant singulier que complexe.
En bouche, quelle surprise le vin est tannique, réellement tannique notamment en fin de bouche.
Il est doté d’une amertume comme seuls les italiens sont éduqués à se « l’enquiller ».
De premier abord, je trouve le vin serré avec une finale sur l’orange amère voire la gentiane.
Certes la matière est riche et mûre, et le vin est traité avec un extrême naturel mais ce genre d’amertume qui m’évoque la Suze n’est pas à mon goût. Le nez évolue très bien à l’oxydation mais la bouche reste astringente et rustique. Une découverte qu’il faut considérer en s’extrayant de tous ses référentiels en matière de vins blancs. Mais un vin orange est-il encore un vin blanc ?

- Hatzidakis - Santorini Vieilles Vignes de Mylos 2008 (Grèce)
Robe jaune à reflets or
1er Nez légère volatile, puis anisé, fenouil, menthol puis eau de vie de raisins.
En bouche, le vin présente un léger caractère oxydatif. Il est équilibré, carré, droit de prime abord. La matière est riche, très proche du raisin et traitée avec naturel voire une certaine rusticité. Aucun effet de style. Très beau support acide, le vin est plus large et puissant que délicat et en longueur. En Arrière fond, un registre singulièrement minéral et fumé. Un seul bémol, la finale est portée par un alcool un rien chaleureux qui signe le terroir solaire et volcanique de Santorin.
Personnellement, je n’ai pas reconnu le cépage assyrtico, ni l’expression des plus beaux vins de Sigalas, producteur magistrale de cette belle île des Cyclades. B

Charcuteries diverses (terrines de cochon et de volaille).
Philippe, le lapin ce n’est pas plus de la volaille que ce n’est casher. Compliqué les interdits alimentaires, De là à dire que la diaspora porte une part de responsabilité dans les pogroms, laissons cela à Hubert de la B., OSS 117, ami de ce bon vieux Bill !

- Emilio Pepe - Montepulciano d'Abruzzo 2005 (Italie)
Robe rouge, violine,
1er nez réduit, légèrement animal voire giboyeux (viscères). Puis le nez se met lentement en place, il a besoin d’une longue aération. Il délivre alors des notes de fruits rouges où dominent les cerises kirshées.
En bouche, le vin révèle une matière mûre traitée sans fard. Le cépage est rustique et le vin paysan. A l’aération la trame tannique se délie et la texture s’améliore. Le vin se montre sanguin et juteux. De belles notes de fruits noirs apparaissent, de confiture de mûres, un registre floral sur la violette et une finale sur le Zan et les épices poivrées. B

- Propietà Sperino - Lessona 2007 (Italie), Echantillon.
Belle robe rubis.
Le nez est sur les fruits rouges, fraises et framboise, puis le graphite.
La bouche manque de précision avec une petite piqure acétique. La finale est chaude.
Un problème ici visiblement sur cet échantillon.

- Roagna - Barolo Vigna Rionda 2004 (Italie)
Robe rouge carmin
Nez évoquant le vin précédant dans un style plus moderne, que je qualifie même de bordelais. Aromes de cerises et framboises, graphite avec une pointe de réduction animale à la frontière du nez de basse cour. L’oxydation l’améliore à peine.
La bouche est stricte, un poil sèche, herbacée, la finale est amère et végétale.

- Ceretto - Barolo Vignetto Grignöré in Serralunga 2001 (Italie)
Nez expressif, mûr, sudiste qui m’évoque un vin du Rhône sud, le cépage grenache. Cela embaume la prune mûre, la pêche de vigne, le pruneau, les fruits à noyaux compotés, l’orange sanguine.
La bouche est fraîche et fine, équilibrée. Le jus traité avec beaucoup de naturel se montre encore jeune et beau, avec une trame tannique encore présente qui structure le vin. Le vin est digeste, il révèle une très belle palette aromatique portée par une belle acidité vive sur l’orange, le chocolat et la quetsche. Longue tenue en bouche, finale longue, nette, sapide et élégante. Très beau vin coup de cœur en rouge. B+/A

Vient le canard sans tête, un peu comme moi, légèrement aviné à ce stade. La faute au Torrentes argentin que je goûte et regoûte sans jamais me lasser. Non d'un petit diablotin. Magnifique cuisson de Dafy Duck.

- Lopez de Heredia - Rioja Vina Tondonia Reserva 2001 (Espagne)
Robe rouge carmin à reflets tuilés, début d’évolution.
Le nez est légèrement boisé-fumé. Puis sur la cerise, le tabac blond, les épices orientales. Comme ça, il a quelque chose de bourguignon, il évoque le pinot noir. A l’aération, des notes de bois pas très nobles apparaissent.
En bouche, le vin se montre sérieux et cohérent, homogène. Je note un registre de bois fumé, de cendres « froides » (« chaudes ce sont des braises !), de cerises griottes, de prunes et de graphite d’une assez grande finesse. La finale longue est un rien stricte et resserrée avec une pointe d’amertume dommageable. Beau vin à maturité B+

- Archaval Ferrer - Quimera 2005 (Argentine)
Robe violine, visiblement non filtrée. Le nez se montre boisé, légèrement sauvage et organique, expressif sur les baies (cassis, mûres), la prune rouge. Il m’évoque un cahors, un malbec du Sud ouest. J’ai à 37% raison, le reste se compose de merlot, cabernets sauvignon et francs.
Le vin se montre excessivement naturel en bouche, il déverse des aromes de bonbons à la violette, de baies sauvages, mûre et myrtilles, de garrigue et d’herbes du maquis. Le vin est juteux, d’une grande fraîcheur quoique encore jeune et terriblement buvable. Plus large que long, il lui manque un soupçon de complexité en finale pour en faire un très grand vin. J’aime beaucoup ! B+

- Penfolds - St Henri Shiraz-Cabernet 1992 (Australie)
Robe rouge sombre à reflets noir encre.
Nez mûr sur le cassis et la mûre, l’eucalyptus, le menthol, quasi la menthe blanche. Singulières notes d’épices orientales, principalement le cumin. Un nez technologique un peu monolithique au niveau du registre aromatique végétal et d’inspiration nouveau monde.
La bouche est équilibrée, la texture est crémeuse, ronde, suave mais sans sucrosité. Le vin possède une grande richesse de matière. « Le vin est figé dans sa jeunesse » pour S. F. " C’est entretien avec un vampire" selon moi. En rétro-olfaction, conforme aux sensations olfactives, on retrouve les notes de chlorophylle, de menthol, d’eucalyptus et de réglisse. Personnellement je regrette l’absence de fruits, le vin a 20 ans. Le vin garde une longue tenue en bouche prolongée par une acidité pointue que certains qualifie de fuyante. B sans plus

Desserts (tarte aux pommes et… cheesecake)

Une tarte aux pommes maison sur une pate feuilletée pas maison, avec un fond aux œufs et crème fraiche, un sucre caramélisé rehaussé par une pointe de citron, là est le secret.

Le cheesecake expérimental est légèrement déstructuré. La faute au moule trop grand et ovale. Mi alsacien par les raisins à kugelhopf, Mi américain par les Cranberry, le fromage Philadelphia et le socle de biscuits pilés. D'inspiration ashkénaze pour le reste, il manque de volume et part dans tous les sens, même si le goût est là. Pâtissier, c'est un métier, môssieur! La pâtisserie ne s'improvise pas.

- Bera V. e Figli - Moscato d'Asti 2009 (Italie)
Robe jaune pale
Mousse discrète et éphémère, bulles à peine persistantes mais fines et élégantes.
Joli nez de muscat, sucré, sur la poire et la mirabelle.
La bouche est agréable, digeste, délicatement sucrée, follement gourmande. Très beau registre aromatique d’une grande finesse. Très beau vin de dessert et piège à filles. B/B+

- Bukkuram (Marco de Bartoli) - Moscato Passito de Pantelleria 1998 (Italie)
Robe singulière brune orangée tuilée, couleur cognac.
Nez expressif sur l’abricot, la figue, l’eau de vie (boukha) puis un registre miellé sec, d’encaustique et un franc côté terpénique minéral, des notes tertiaires sur les champignons.
La bouche est évoluée sur les fruits secs, l’abricot et la figue. Le vin est entre un registre secondaire où le fruit s’estompe et une évolution tertiaire minérale et truffée. Très grand vin dans un entre deux, personnellement, le registre aromatique d’il y a un à deux ans était somptueux plus complexe et varié pour ce vin de méditation. B/B+

Cheesecake

Mmmm, ça c'est sûr que l'Elementos, ce n'est pas le meilleur représentant du torrontés... mais bu entre amis, ça passe quand même non?

En effet elementos n’est pas le plus réputé des Torrontes (mais je n’ai jamais eu l’occasion d’en boire). Je suis loin d’être un inconditionnel de ce cépage, en général j’apprécie ceux d’Etchart (Gran Linaje ou plus simple mais bon Cafayate CR ici ). Mais à mon avis et dans ce que j’ai pu gouter, ce ne sont pas des vins qui gagnent au vieillissement.

Att.

Fabien.

C'est vrai que sur le vieillissement du torrontés, eh bien mystère! Je ne sais pas ce qu'on peut trouver en import en Europe sur ce cépage. Ici, les meilleurs exemplaires sont à mon avis José Luis Mounier, Colomé et Quara SingleVineyard. Dans ce que je n'ai pas goûté, il y a aussi Tacuil, bodega que j'aime beaucoup, qui fait je crois un assemblage torrontés-sauvignon blanc super haut de gamme (compter facile 50 euros la bouteille). Dans une gamme plus abordable effectivement Etchart et aussi le Quara de base, en dépit de son horrible lama esthétisant sur l'étiquette, sont plaisants. Mais bon j'avoue que je ne suis pas un expert, pas assez en tout cas pour suivre ces vins là d'un millésime sur l'autre et parler de leur potentiel de garde. Sur ce dernier point, j'y crois moyennement mais n'ai pas de billes pour en causer...

Intéressants en tout cas les CR sur le Quimera 2005!!! Merci!

Super Crs messieurs !!!

Effectivement Torrontes très décevant,mais je n'en attendais pas moins d'une production millionnaire du nouveau monde...Je me rattraperai sur les pinots

La prochaine fois j'essaierai de ne pas oublier mon carnet de notes...On ne se refait pas

PS: Spéciale dédicace à Oliv pour ce post inutile et qui n'apporte pas grand chose aux précédents

Pupi écrivait:

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> PS: Spéciale dédicace à Oliv pour ce post inutile
> et qui n'apporte pas grand chose aux précédents
>

haha! le fameux "d'accord sur tout, sauf peut-être le dernier vin pour lequel j'avais noté un arôme d'aubépine..."

L'organisateur d'une soirée de ce type est malheureusement le plus mal placé pour commenter les vins partagés. D'abord parce qu'il est le seul à ne pas les déguster à l'aveugle. Ensuite la responsabilité de l'intendance lui interdit la plupart du temps de s'attarder suffisamment sur les vins.

Mais j'ai quand même quelques sensations à partager…

- Fritz Haag - Brauneberger, Kabinett 2010 (Allemagne)
Un agréable riesling peu complexe, facile à boire, sans grande personnalité mais agréable. Un poil trop de SR à mon goût pour un apéritif.

- Bodega el Esteco - Torrontes Elementos 2011 (Argentine)
Je ne voudrai pas être trop dur avec Pupi, mais ce vin est tout ce que je n'aime pas : arômes exubérants, sensation de matière étriquée par le soufre, matière assez mince…

- Lopez de Heredia - Rioja Vina Gravonia Crianza 2000 (Espagne)
Ça par contre j'aime bien. Une belle matière équilibrée, dense et tendue, touches oxydatives fraîches, notes boisées fondues et nobles. Un peu trop dense pour l'apéritif. Aurait été plus à l'aise avec un vrai plat.

- Bürklin Wolf - Riesling Pechstein de Forst 2004 (Allemagne)
Une première impression de riesling bien droit dans ses bottes, peut-être un peu sec et étriqué, qui ne se libère pas totalement à l'air. Manque un peu de charme quand même. Le propriétaire de la bouteille pense qu'elle n'était pas parfaite.

- Bürklin Wolf - Riesling Pechstein de Forst 1996 (Allemagne)
J'ai un peu de mal à croire que c'est le même vin que le précédent (avec 8 ans de plus). On est ici sur une aromatique extravertie, presque opulente. Ce n'est pas complètement désagréable, mais ce n'est pas tout à fait "riesling". Matière très mûre, bel équilibre, mais ce n'est pas le style que j'attends d'un grand riesling germanique.

- Azienda Vitivinicola La Stoppa - Ageno 2006 (Italie)
Ah, là on entre dans un autre monde… J'ai adoré la tête des p'tits jeunes quand ils ont mis leur nez sur ce breuvage ! Très déroutant. Polis, ils n'ont pas été trop durs, mais j'ai bien senti que si je n'avais pas été là ils auraient peut-être rapidement versé leur verre dans le crachoir… Mais, intrigués par mon enthousiasme pour ce vin, par les commentaires positifs de Frank et par ceux, prudents et mesurés de Cheesecake, ils ont persévéré. Et au bout de quelques minutes, le vin s'est un peu mis en place, le nez s'est affiné, sur des notes très "raisin frais", la bouche tannique a commencé à séduire ces palais encore innocents et l'énorme personnalité de ce vin a commencé à susciter leur intérêt. C'était le but . Je rappelle qu'il s'agit d'un vin blanc vinifié comme un rouge, avec de très longues macérations (parfois plus d'un mois selon les millésimes). Cépages : malvoisie (60%), ortrugo et trebbiano (40%). Bel accord sur la crème au curry des St Jacques.

- Hatzidakis - Santorini Vieilles Vignes de Mylos 2008 (Grèce)
Un autre ovni par l'incroyable puissance de ce vin qui m'a plus frappé que d'habitude. La densité de la matière est assez incroyable, la sensation minérale est extrêmement marquée (incroyables vignes pré-phylloxériques plantées en corbeille dans la roche !), mais dans cette puissance, l'élément alcool est un peu trop présent. Pour que ça passe mieux il aurait sans doute fallu trouver un accord différent, un curry plus fort, de la cuisine thaïe ?

- Emilio Pepe - Montepulciano d'Abruzzo 2005 (Italie)
Un vrai vin paysan, d'une rusticité sympathique, beaucoup de naturel dans son expression. Cela reste simple mais frais, sur des notes de cerises et de fruits noirs. Bel accord sur des pâtés ou charcuterie. Mais ne me laisse pas un grand souvenir…

- Propietà Sperino - Lessona 2007 (Italie)
Peu de souvenirs… Austère et un peu sec. Pas du tout conforme aux bouteilles du domaine dégustées avec Le Rouge & Le Blanc en septembre dernier où ce millésime en particulier se goûtait particulièrement bien, dense et juteux, beaux tannins veloutés. Problème de bouteille à mon avis.

- Roagna - Barolo Vigna Rionda 2004 (Italie)
Pas de chance pour cette nouvelle bouteille de ma cave. J'adore les vins de Roagna et j'ai déjà très bien goûté cette bouteille. Là elle m'est apparue un peu austère et sèche, peu expressive, mate. Un évident problème de bouteille quand on connaît ce vin…

- Ceretto - Barolo Vignetto Grignöré in Serralunga 2001 (Italie)
La bonne surprise de la soirée pour moi. Un Barolo totalement inconnu de mes relativement modestes connaissances de cette appellation. Et à Barolo, le pire (même réputé…) côtoie le meilleur. Je me méfiais donc un peu. Et bien, même si à mon avis il ne présentait pas le caractère marqué des meilleurs vins de Barolo (qui peuvent vraiment être sublimes…), il jouait plus qu'honnêtement sa partition, dans un très bon millésime il est vrai. Equilibre frais sur avec une matière dense et nette, sans artifice, assez naturelle, beaux tannins sans agressivité. Je n'ai pas trouvé ce vin "émouvant" mais très bon, et c'est déjà très bien !

- Lopez de Heredia - Rioja Vina Tondonia Reserva 2001 (Espagne)
Voilà typiquement à mes yeux le vin inverse du précédent. Ce Rioja très traditionnel a un côté moins "bon" que le Barolo précedent, mais il est tellement plus émouvant, avec sa personnalité plus marquée. Plein de notes épicées, très orientales, des touches boisées exotiques, une matière dense et fine à la fois, un peu comme un Rayas (mais pas à ce niveau quand même !). J'adore ce type de vin qui a plein de trucs à raconter au cours d'un repas. Un domaine que j'aime de plus en plus et qui verra sans doute ma visite pour la troisième année consécutive l'été prochain !

- Archaval Ferrer - Quimera 2005 (Argentine)
A la réflexion j'ai bien aimé ce vin, même si une certaine lassitude commençait à marquer mes papilles ! Il m'a fait penser à un très beau vin du sud-ouest français, un peu comme un Cahors de Cosse-Maisonneuve par exemple. Une densité de jus fruité (fruits noirs) très agréable et avec des sensations très naturelles (impression d'un soufre minimaliste qui libère le fruit). Aucune lourdeur en bouche, c'est frais, très parfumé, facile à avaler, pas de sensation marquée d'alcool. Peut-être une finale un peu simple ? Je serais curieux de voir ce que ça done avec cinq années de plus.

- Penfolds - St Henri Shiraz-Cabernet 1992 (Australie)
Petite déception pour ce vin, mais compte tenu de la fatigue, il aurait fallu qu'il soit exceptionnel pour réveiller mon palais. Or, si on s'en réfère à son pedigree, il devrait faire mieux que juste se mettre au niveau d'un vin bien fait mais un peu "technique" et curieusement très jeune pour une bouteille de presque vingt ans ! Il y a du vin, de la matière, mais bien peu de caractère, pas assez en tout cas pour me faire lever un sourcil après la bonne surprise venue d'Argentine qui le précédait.

- Bera V. e Figli - Moscato d'Asti 2009 (Italie)
La bouteille idéale à la fin d'un repas "studieux" comme celui-ci. Les bulles fines, ça réveille la bouche, c'est pimpant de fruit frais, aromatique mais sans excès, un vrai jus de fruit rafraichissant parfait pour la superbe tarte au pommes. Ça se boit tout seul malgré les épisodes précédents !

- Bukkuram (Marco de Bartoli) - Moscato Passito de Pantelleria 1998 (Italie)
Ce type de vin par contre c'est plus difficile en fin de soirée… Mêmes "retapées" par les bulles du vin précédent, mes papilles ont du mal à apprécier la liqueur dense et complexe de ce vin typiquement méditerranéen. Belles notes d'abricot, de figue, mais manquant peut-être un peu de ressort (donc probablement d'acidité). Je pense que j'aurais préféré ce vin dans sa jeunesse.

Pour faire un petit bilan de tout ça je dirais que ce genre de dégustation qui part un peu dans tous les sens, avec des cépages ou des types de vins que la plupart ne connaissent pas du tout ou pas bien, est plus compliquée qu'une dégustation thématique (de cépage ou d'appellations proches). A chaque vin ou presque, il faut remettre les compteurs à zéro, se reconcentrer pour pénétrer dans un nouvel univers. C'est enrichissant mais pas complètement satisfaisant au bout du compte. On picore, mais on a envie d'approfondir. Remarquez je suis bien placer pour émettre cette petite critique puisque c'est moi qui ai choisi ce thème…

Je ne voudrais pas clore un futir débat qui n'a pas encore commencé entre les membres de LPV Tomasi, mais pour la prochaine, je me consacrerai bien au pinot noir.

Je dis ça, j'ai rien dit…

Philippe

Je ne voudrais pas clore un futir débat qui n'a pas encore commencé entre les membres de LPV Tomasi, mais pour la prochaine, je me consacrerai bien au pinot noir.

Ganevat versus bourgogne ne serait pas une idée vaine. Vendredi soir dernier un magnum cuvée Julien 2007 qui a fait sensation. Bouteille débouchée le midi, un petit verre retranché puis bouteille rebouchée. A voir si cela "tient" face non pas à des "cartouches" mais à de beaux villages de la Côte de Nuits.

Bonjour aux tomasiens

- Azienda Vitivinicola La Stoppa - Ageno 2006 (Italie)

Sur ce vin que je me suis procuré grace à l'enthousiasme communicatif de Bertou pour les vins oranges: avez vous une idée du potentiel de garde et surtout du temps qu'il lui faudra pour atteindre sa plus belle maturité?

Jean-Bernard, personnellement j'ai eu du 2005 et maintenant du 2006 et je les bois donc à 5/6 ans et ça me va bien. Je n'ai aucune idée de ce que ça peut donner au vieillissement, mais compte tenu de la structure du vin (tannins) ça devrait bien tenir. Le prochain achat j'en prendrai plus et en mettrai une ou deux au fond de la cave pour voir ce que ça donne avec 10 ans d'âge. Mais la réponse, ce n'est donc pas pour tout de suite…

Philippe

Concernat Quimera, je me souviens du 2001 bu il y a deux ans qui était une très jolie bouteille,
plusieurs CR dans la rubrique d'ailleurs,

David

Merci Philippe

Il commence à dater ce jour de 2007 où lors de la superbe journée des vins de Savoie , j'ai eu l'opportunité de faire la connaissance d'un grand monsieur à l'air concentré, sérieux, penché sur son carnet et en pleine conversation avec Louis Magnin.

On me l'avait vendu comme un indéfectible biker biodynamisé, je m'attendais donc à un folklorique motard tatoué, un chevelu soixantehuité, le genre qui vous brise la main d'un poigne de fer tout en vous entrainant dans un marathon de levers de coudes où le graissage du toboggan finit tard dans la nuit !





Que nenni, le Philippe, c'est un sérieux, un précis, pas le gars à faire le beau sur les parkings à coups de burning ni à s'occire le foie à coups de méchancetés distillées chargées de DDT !

Un peu comme un autre chaud d'la bio, mon grand ami Chinbourg, force est de reconnaître qu'il y a ici du militant derrière le dégustateur et que si l'hédoniste foutraque et tête en l'air que je suis peine parfois à suivre quand la technique prend le pas sur mon bec, je reste néanmoins toujours intéressé par l'expertise de ces grands connaisseurs, toujours à même de justifier de leurs choix et à qui je dois nombre de belles découvertes !

Et ce n'est pas le très beau repas de ce soir qui me fera changer d'avis !

Oliv

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Fritz Haag - Brauneberger Riesling Kabinett 2010 (Allemagne)
La robe est peu teintée.
Le nez attaque sur des notes de pétard qui masque un ensemble fruits blancs, fruits exotiques.
La bouche est marquée par une sucrosité assez nette et un CO2 important.
L'aération lui fait le plus grand bien en ouvrant le vin qui révèle alors un ensemble plus fin, notamment grâce à une belle acidité qui l'étire.
Un vin simple, à attendre un peu selon moi.

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Bodega el Esteco - Torrontes Elementos 2011 (Argentine)
La robe est sur un léger grisé.
Le nez est muscaté à mort, ça sentirait presque l'eau de cologne !
La bouche est creuse, marquée par une terrible amertume et une finale alcooleuse et asséchante.
Je n'aime pas du tout. Mais alors pas du tout du tout !

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Lopez de Heredia - Rioja Vina Gravonia Crianza 2000 (Espagne)
La robe est sur un doré vieil or.
Le nez est remarquable, construit sur une fine oxydation remarquablement maitrisée, avec des notes de fruits secs et des senteurs épicées.
L'ensemble est d'une grande complexité, sur un bel équilibre, puissant et solaire qui m'évoque le rhum vieux.
Alors que j'avais peur d'une bouche molle et chaleureuse, le vin se révèle parfaitement tendu par une superbe acidité.
La matière est grasse, équilibrant parfaitement le vin qui offre un ensemble puissant et concentré.
La finale est longue et sur des goûts évolués mais nets qui plaisent beaucoup à l'amateur de vins oyxdatifs que je suis.
Une superbe découverte ! Merci Philippe !

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Bürklin Wolf - Riesling Pechstein de Forst 2004 (Allemagne)
La robe est sur un jaune paille léger.
Le nez attaque sur des notes résolument minérales qui trufferaient presque, l'aération révèlant des senteurs fines de fruits exotiques (mangue).
La bouche est puissante, concentrée, construite sur une très belle acidité.
Le vin m'a semblé assez fermé mais sa belle structure me laisse à penser que l'avenir lui est ouvert.
Très bien.

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Bürklin Wolf - Riesling Pechstein de Forst 1996 (Allemagne)
La robe est sur un léger doré.
Le nez est ouvert, complexe, sur un fin compromis entre de fines notes d'hydrocarbures et de belles senteurs de fruits exotiques.
La bouche, toujours marquée par un léger CO2, est gourmande, d'une belle aromatique évidente et sur une jolie structure qui porte bien le vin.
La finale est longue et comporte beaucoup de fraicheur.
Un très beau vin de gastronomie, à l'équilibre élégant qui m'a beaucoup plu !

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Azienda Vitivinicola La Stoppa - Ageno 2006 (Italie)
Changement de registre, on passe sur un vin à la robe orangée saumonée, à la limite du tuilé . Aucun doute, on doit être sur un vin en macération pelliculaire ou alors le Phil' nous a sorti un rosé de 30 ans !
Confirmation du vin orange par ce nez incroyablement complexe qui attaque sur le muscat, révèle des notes de fruits secs et de noix, passe sur l'orange sanguine, des notes de résine, de rhum etc etc.... C'est aussi insondable qu'indéfinissable.
La bouche est puissante, totalement sèche, impactante, sur une perception tannique et des goûts d'agrumes, d'abricot sec assez incroyables.
L'alcool un peu prégnant me dérange toutefois sur la finale (oui, je sais...).
Un vin qui devrait permettre de remarquables accords gastronomiques par son équilibre et son aromatique hors norme !

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Hatzidakis - Santorini Vieilles Vignes de Mylos 2008 (Grèce)
La robe est sur un net doré.
Le nez est beau, sudiste et complexe, sur des notes de fruits secs, de fenouil avec des vapeurs d'alcool perceptibles.
La bouche est superbe de puissance. Sa matière huileuse tapisse littéralement le palais et une belle acidité évite tout effet de mollesse.
Le vin est plein, concentré, viril, construit sur une grande puissance.
La finale est malheureusement fortement marquée par l'alcool, ce qui modère mon plaisir.
Très beau !


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Emidio Pepe - Montepulciano d'Abruzzo 2005 (Italie)
La robe est très sombre.
Le nez est puissamment épicé, marqué par un boisé net et un indéniable très végétal.
La bouche est stricte, assez boisée et marquée par des tanins puissants.
Le vin est sec et manque de gourmandise.

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Propietà Sperino - Lessona 2007 (Italie)
La robe est peu extraite, sur un rubis foncé.
Le nez est sur la fraise tagada, des notes de noix de coco et une pointe lactée.
La bouche est marquée par une acidité assez élevée et manque un peu de chair pour l'équilibrer.
Peu de plaisir sur cette bouteille.

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Roagna - Barolo Vigna Rionda 2004 (Italie)
La robe est claire, sur un grenat léger.
Le nez est réduit, peu avenant, sur des notes animales, encrées et qui masquent un ensemble sur les fruits noirs.
La bouche est serrée, peu amène, sur des tanins secs et une forte amertume.
Là encore, peu de plaisir en l'état.

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Ceretto - Barolo Vignetto Grignöré in Serralunga 2001 (Italie)
La robe, peu extraite, présente des traces d'évolution.
Le nez est baroque, ouvert, complexe, sur des notes de peaux d'orange, d'épices et de coco.
La bouche est suave, sur une jolie matière douce bien équilibrée par une belle acidité.
Les tanins sont bien intégrés et participent à la gourmandise du vin.
La finale est longue, agréable et fraiche.
Une très belle bouteille !

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Lopez de Heredia - Rioja Vina Tondonia Reserva 2001 (Espagne)
La robe est profonde, sur le bordeaux foncé.
Le nez est fin, discret mais élégant, sur des notes de grenade et d'orange épicée, avec un boisé perceptible.
La bouche me semble infusée, sur une matière fine et pourtant charnue. Des goûts de prune et de fumée apparaissent.
Le vin possède fond et fraicheur, offrant ainsi un équilibre élégant qui me satisfait totalement.
La finale est belle et appelle à se resservir.
Très beau !

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Achaval Ferrer - Quimera 2005 (Argentine)
La robe est violacée, impénétrable et sur une nette turbidité.
Le nez est sur les fruits noirs, la violette, un trait végétal et boisé et une pointe réduite qui m'évoque le saucisson.
La bouche est pleine, concentrée, avec beaucoup de matière et des tanins encore saillants.
L'ensemble est peu brutal en l'état pour mon palais de fillette mais aucun doute que ce vin possède du fond.

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Penfolds - St Henri Shiraz-Cabernet 1992 (Australie)
La robe est jeune, sur un grenat en début d'évolution.
Le nez est sur les fruits noirs, des notes de café, d'eucalyptus et de boite à cigares.
La bouche est pleine, charnue, construite sur une acidité qui peine un peu à s'intégrer et grignote un peu la finale.
Le vin est résolument bien fait mais manque un peu de folie en l'état.


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Bera V. e Figli - Moscato d'Asti 2009 (Italie)
La robe est jaune paille.
Le nez est élégant, sur des notes de poire, de raisin frais, de cendres froides et de poivre blanc.
La bouche est agréable, gourmande et fraiche même si néanmoins construite sur une sucrosité assez forte.
La bulle rafraichit l'ensemble et fait qu'on boit ce vin avec plaisir.
Difficile à recracher.

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Bukkuram (Marco de Bartoli) - Moscato Passito de Pantelleria 1998 (Italie)
La robe est évoluée, tirant sur l'acajou.
Le nez offre de forts jolies senteurs d'abricot, de fruits secs et de noix.
La bouche me semble toutefois manquer un peu de fond par rapport à ce beau nez complexe, assez sèche et marquée par un alcool un peu fort (oui, je sais).
Bien.

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Un grand merci à Philippe pour son invitation et pour la qualité de son accueil et à tous les Tomasi pour cette soirée emplie de très belles découvertes pour moi qui connait peu les vins étrangers.
Je souhaite une longue vie à ce cercle en espérant vous revoir tous bientôt,
Amicalement,
Oliv

Un grand merci, Oliv pour ce très beau CR(tu)

Cheese:)-D

Superbe dégustation éclectique

Je ne dirais pas mieux que Philippe concernant Ageno de la Stoppa. Je n'ai pas de recul non plus. Le 2007 vient d'arriver, je ne l'ai pas dégusté.

Oliv, concernant Emidio Pepe, le vin ne voit pas le bois vu que l'élevage et la fermentation sont en cuve ciment. Je rejoint les mêmes impressions que Phillipe, Cheesecake et Rémi sur un 2008 et 2005 dégusté en octobre. J'avais trouvé de fortes notes réductives à l'ouverture qui s'estompent à l'aération. Ce vin peut se garder longtemps en cave. Nous avions bu un joli 1984 (si mes souvenirs sont bons) qui bien qu'évolué tenait encore la route. Approche très naturelle à la vigne et au chai. Je crois même qu'il égrappe à la main !!!

Mais que peut-on attendre d'un type qui goûte un Charmes Chambertin comme un Loire ?!

Merci pour ces infos, Bertrand.
L'aveugle, ça rend modeste !

Oliv

oliv écrivait:

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> Mais que peut-on attendre d'un type qui goûte un
> Charmes Chambertin comme un Loire ?!
>
> Merci pour ces infos, Bertrand.
> L'aveugle, ça rend modeste !
>
> Oliv

Cesse de faire le modeste Oliv, je ne me fais pas de doute sur tes excellentes capacités de dégustateurs. Tu les as démontrés à maintes reprises !!!
Heureusement qu'on en fait des boulettes.... ()

Olivier n'est qu'un homme avec ses faiblesses....juste une petite déconcentration sur un vin de Pépé.

Cheese:)

Petite question de pure et simple curiosité: comment se fait-il que l'étiquette de Hatzidakis est rédigée intégralement en français, pour autant que je puisse en juger sur la photo?

Luc

Bonsoir,

La bouteille a été proposé par Philippe Barret, et je ne pense pas qu'il la acheté à Santorin mais chez.....Augé, (Lavinia) qui distribue les vins en France....d'où l'étiquette française!

Non, pas chez Augé, mais directement chez l'importateur en France, un privilège du à une relation amicale personnelle avec ce dernier.

Philippe