Salut à tous,
(Bon, un peu comme le soir même, je débarque à la bourre pour le compte-rendu...)
Un jour, un plus expérimenté que moi, alors que je m'inquiétais de le voir jouer du tire-bouchon plus que de raison, me glissa : "tu sais petit, les bonnes bouteilles, c'est pas difficile à trouver. Les bonnes personnes avec qui les boire, ça l'est beaucoup plus". Il avait raison, le bougre. Alors, quand on se retrouve au milieu d'une assemblée d'une telle qualité que celle rassemblée autour du président Galinsky, on se dit qu'on a beaucoup de chance.
Bref, c'est l'occasion d’adresser un colossal MERCI au grand ordonnateur oliv et à l’ensemble de la tablée, la convivialité légendaire des gunthards n’est pas un vain mot! C’était un très grand plaisir que de boire de jolis vins en si bonne compagnie.
Ne musardons pas trop néanmoins. Quelques impressions sur les vins, donc. Vins dont le niveau m’a semblé globalement (très) élevé, les quelques mauvaises surprises étant loin de surpasser le plaisir pris avec les nombreux très beaux flacons.
Le nez du premier blanc paraît très bourguignon, avec des notes d’élevage assez en avant, mais dans un registre noble, maitrisé, beurre frais, grillé davantage que vanille, qui se combine harmonieusement à de jolies notes d’agrumes et de fruits jaunes.
La bouche est grasse, assez longue, équilibrée, dans un registre gourmand, à l’acidité plutôt basse.
Très joli vin, qu’après un petit doute j’avais placé en Bourgogne. Mal m’en a pris, il s'agissait d'un
Volagré 2007 du regretté
Stéphane Cossais (Montlouis sur Loire).
Bien + / Très bien
Le nez du second blanc, servi en parallèle, sauvignonne clairement, buis, cassis, mais aussi agrumes, et quelques notes plus « chaudes », grillées, beurrées.
La bouche est à la fois assez large, et équilibrée par une acidité fine, plutôt longue. L’alcool pointe le bout de son nez en fin de bouche.
Bon vin, assez puissant, dont l’aromatique manque toutefois un peu de complexité et d’originalité à mon goût.
Bien (+)
C’était
Edmond 2005 d'Alphonse Mellot (Sancerre).
Le troisième blanc présente un nez assez baroque, très expressif, qui renvoie au cassis, au litchi, aux fruits exotiques, avec en même temps une touche végétale qui amène de la fraîcheur aromatique.
La bouche est ample, grasse, elle laisse une impression de grande pureté, cristalline. La finale est nette, harmonieuse.
Un vin atypique, mais qui possède beaucoup de charme. Il m’a fait penser, dans l’instant, à l’insolite Culs de Beaujeu 2003 de François Cotat.
Très bien (+)
Il s'agissait d'une
Grande Côte 2000 du cousin,
Pascal Cotat (Sancerre).
Le vin suivant surgit sous une belle robe d’or, très brillante.
Le nez est massif, chaud, brumeux. Il évoque le champignon, les agrumes confits, et d’autres arômes moins citables. Ca déménage, et à vrai dire c’est un peu too much pour moi.
La bouche est très grasse, mais un peu avachie. Pas vraiment mon style de vin, pour cause de manque de fraîcheur (à la fois aromatique et par manque de structure acide en bouche).
Assez bien
C’était un
Coteau de Vernon 1992 du domaine Georges Vernay (Condrieu).
Le cinquième vin est un effervescent, qui arrive lui aussi sous une ravissante robe d’or vif.
Le nez, évolué, évoque la pomme, la cire, agréable, mais pas d’une complexité folle.
En bouche, la bulle est fine, la structure acide bien présente porte le vin, qui évolue sous un registre assez puissant.
Beau vin, dont l’aromatique manque légèrement de complexité pour me séduire totalement, mais qui possède une très belle structure en bouche.
Bien +
On avait affaire à un
Champagne Moncuit cuvée Nicole Moncuit 1990.
Le premier rouge est servi.
La robe, légèrement évoluée, sur des tons grenats, est très foncée, dense.
Le nez est assez violent, sur la terre chaude, un peu de fruits noirs confiturés, quelques notes épicées, et un côté « viandard ». Une aromatique au final assez brouillonne, qui manque d’unité et d’élégance.
La bouche est également très massive, machue. La charge tannique paraît excessive, et l’aromatique part toujours un peu dans tous les sens.
Trop de tout, et cette aromatique un peu perturbée ne vient rien arranger. Pas de défaut évident, mais un côté trop carré en bouche, et un certain manque de précision au plan aromatique.
Assez bien -
Le coupable était un
Clos Bacquey 2001 d’Elian da Ros (Coteaux du Marmandais). Ouch.
Le vin suivant possède une robe plus jeune, toujours assez foncée.
Le nez est net, précis mais complexe, sur les fruits rouges bien mûrs, les épices douces.
La bouche est ample, bien construite, l’assise tannique importante mais pas lourde, et elle sait garder une belle fraîcheur au regard de la puissance du vin. Miam.
Très bien (+)
Ce bébé bien né était un
Beaucastel 2007 (Chateauneuf-du-Pape). Remarquable pour le millésime (l’avantage du mourvèdre en millésime chaud ?)
La robe du vin suivant, qui paraît légèrement plus évoluée, est aussi beaucoup plus claire.
Le nez est distingué, assez complexe, il mêle fruits bien mûrs (figue, fraise) et notes d’herbes aromatiques (laurier, thym), avec également une petite touche de cuir. Joli nez, qui sait rester relativement frais.
La bouche est douce, longue, fraîche, avec des tannins bien intégrés. On est revenu dans un monde de tranquillité et de douceur, et ça fait du bien. Un vin qui semble à maturité.
Bien +
C'était un
Clos du Mont-Olivet 2001 (Chateauneuf-du-Pape).
Arf, bouchon...
Léger, mais suffisant pour gâcher le plaisir. La bouche présente toutefois un mix entre un côté très mûr, avec même une légère sucrosité ressentie (y-a-t-il, analytiquement, des sucres, je ne sais pas, mais un côté sucré est bien présent en bouche) et une belle fraîcheur des arômes. Cependant le bouchon est là, et la bouche possède un côté piquant qui ne correspond pas du tout à ce que je connaissais de ce vin.
Dommage, c’était un
Los Abuelos 2001 de Terre Inconnue (VDT), un vin que j’avais beaucoup aimé sur l’unique bouteille précédemment bue.de ce millésime.
Non noté
On revient sur une robe plus foncée. Le nez est assez déroutant, présentant à la fois des notes de tabac et des notes mentholées évoquant un cabernet sauvignon, et des notes plus chaudes, plus confites, de fruits très mûrs.
La bouche est belle, les tannins bien intégrés, elle possède une belle fraîcheur aromatique.
Bon vin, extrêmement difficile à replacer à l’aveugle…
Bien +
C’était un
Clos Martinet 2002 (Priorat).
Le vin suivant présente un nez splendide, de fleurs fanées, de cerise, de fruits rouges bien mûrs, élégant et appétissant.
La bouche est veloutée, fraîche, les tannins soyeux, l’aromatique est là aussi très mûre, mais aussi très pure, précise. Beaucoup de charme, conjugué à une certaine retenue… la grande classe.
Très bien + / Excellent
L'
Echézeaux 1998 du domaine Bizot a frappé.
(j’avoue humblement avoir pensé à des origines plus sudistes… bien à côté de la plaque.)
Nez classique de vin jaune, relativement en finesse.
La bouche est moyennement grasse, très fraîche, longue, très longue, avec une belle finale sur la noisette.
Un beau vin jaune qui mise davantage sur la finesse que sur la puissance, et qui paraît encore très jeune.
Bien ++
Château d’Arlay, Côtes du Jura Vin Jaune 1990.
(Pfiou, quel plateau de fromages, sinon... Je ne me suis toujours pas remis du robiola à la truffe !:)
Encore une magnifique robe dorée, intense, brillante.
Le nez est très ouvert, complexe, attirant. Il évoque la framboise, la groseille à maquereau (oui, ça ne sent rien, la groseille à maquereau, mais c’est ce que m’évoquent les arômes perçus lorsqu’on la mange), des notes exotiques (mangue).
La bouche est grasse, l’équilibre est parfait entre une sucrosité relativement élevée et une trame acide bien présente. Gourmand et classieux à la fois, j’aime beaucoup.
Très bien
Jurançon a encore frappé, avec une
Symphonie de Novembre 2005 du domaine Cauhapé.
En bref, une bien belle dégustation, et un très grand plaisir à rencontrer cette belle bande de furieux dont l’approche du vin correspond très exactement à l’idée que je m’en faisais ! Merci à tous pour cette chouette soirée, et longue vie aux gunthards!
Mathieu
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PS petite erreur sur le millésime du Cotat corrigée, merci Laurent![/size]