Nous sommes un groupe de 4 passionnés dont 3 d'entre nous sommes nés en 1981. Millésime plutôt moyen selon les critiques ... . Pour cette année anniversaire nous nous sommes mis en quête d'une petite dizaine de vins de l'année et avons déjà commencé à les boire.
Je mettrai à jour avec l'avancement de nos dégustations ... pas si éclectiques que ça au vu de la difficulté de trouver certaines bouteilles =)
Domaine de Trévallon 1981 : Coteaux des baux de Provence (dénomination qui a changé depuis) bu en mai 2011
Ouverture de la bouteille, mini prélèvement, la robe est très marquée par l'évolution, le nez fait aussi très vieux. On n’est pas franchement confiant ...
On le laisse s'aérer quelques heures puis vient l'heure fatidique.
S’il n'a pas perdu ses notes très évoluées, il s'est bien réveillé. De jolis aromes de champignon et de truffe viennent se mêler à des notes de cuir & gibier. La bouche loin d'être maigre, n'offre plus trop de sensation de matière. Le toucher est soyeux et la longueur honorable. Pour lui même, on a l'impression d'avoir réveillé un ancien, qui nous livre des restes de son apogée pas si lointaine mais passé tout de même. Belle émotion, même si le plaisir n'est énorme.
Vient alors l'association avec le plat. Un carpaccio d'agneau à la truffe. Et là, le mariage est absolument parfait ... les arômes de ce vin viennent renforcer les aromes de truffes, la douceur de l'agneau épouse la texture soyeuse. L'émotion reste intense, et on prend énormément de plaisir.
Bouteille qui a certes dépassé son apogée, mais qui avait encore un joli message à faire passer. Belle émotion, et accord d'anthologie.
Château Mouton Rothschild 1981 : Pauillac bu en juillet 2011
Petit caprice de la part du premier trentenaire du groupe =). Je suis bourré d'à priori négatif sur la région et le château en question. Et bien que dire, après une telle gifle.
Ouverture de la bouteille, ratage sur le bouchon, ça commence bien. Carafage, oula la couleur ..., robe bien sombre, quelques notes d'évolutions certes, mais loin de lui donner 30 ans visuellement. Petit reniflement au dessus de la carafe, oula encore, notes de menthol, de cèdre et de fruit noir. La pour le coup, je suis plutôt confiant.
Petit apéro, on oublie la carafe au frais et on se fait le palais sur Domaine de Chevalier blanc 2002 (bel infanticide au passage
).
Ca y est, on y est. Service, toujours impressionné par la couleur de ce vin. On lui donnerait 10 ans de moins, au minimum. Le nez est fabuleux, des notes de truffes, de menthol, de cèdre, quelques fruits noirs. Puis à l'aération quelques notes fumés et surtout du tabac blond. Incroyable comme cet arome apparait en cours de dégustation et persiste. Quelle classe.
La bouche est à l'unisson, toucher soyeux comme du velours, ampleur démesuré. Ca emplit la bouche et "glisse" tout seul. Encore une belle matière soutenue par une fine acidité. Cette matière donnera la sensation de se renforcer lors des verres suivants. Finale d’une grande longueur avec une rétro sur le tabac et le menthol. Enormément de plaisir avec cet adolescent ou ce jeune adulte, on a vraiment l'impression qu'il recèle en lui encore d'autre chose, que son apogée est peut être encore devant lui. C'est presque dommage d'ailleurs car pour le coup, on a moins d'émotion que sur Trevallon, mais c'est diablement bon.
On a retenté le coup du carpaccio d'agneau à la truffe, mais ça a moins bien pris cette fois. Aromatiquement parlant surtout, le vin avait trop de chose à dire, et toutes ne s'alliait pas forcément très bien avec de la truffe. Il aurait surement fallu quelque chose de cuit / rôti pour le sublimer encore et peut être allé chercher cette émotion que nous avait pas réussi à trouver.
Objectivement, un vin absolument grandiose, qui certes ne vaut pas le prix délirant auquel il est vendu maintenant mais qui convaincrait n'importe quel bordeaux-sceptique de la qualité intrinsèque de ces vins. L'étiquette rappelle un fait incroyable : il y a eu 250000 bouteilles & demies + 5000 grands contenants de ce vin, ça laisse perplexe ... (surtout au vu du volume d’euros brassés maintenant)
A suivre d'autres bouteilles, probablement à la rentrée. Nous retournerons à Bordeaux avec La lagune & Poyferré mais aussi dans les deux régions que j'affectionne particulièrement à savoir le Rhône avec Beaucastel & la bourgogne avec un Pommard Pezerolles de De Montille. Et je suis toujours en quête d'autres bouteilles =)