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CR: Dégustation éclectique de bourgognes (maisons de négoce)

  • Hubert
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Premier essai de CR pour une belle dégustation organisée par le directeur de la Fédération des Négociants-Eleveurs de Bourgogne, qui regroupe les grandes maisons de la région (à laquelle sont annexées pour l’occasion le Beaujolais, mais aussi le Jura et même la Savoie !, scandale historique !), à l'invitation du club œnologique de mon association d’anciens, aux Caves Legrand. La variété et la qualité du programme ont attiré beaucoup de monde, et les organisateurs ont eu bien du mal à tenir la classe, et à répondre gentiment aux questions du style « ça se garde combien de temps ? ». Néanmoins les conditions de dégustation sont très bonnes.

Curieusement, nous démarrons par les rouges, qui ont été ouverts environ 30 à 45 minutes avant la dégustation.
CR:
Rouges :

• Hautes Côtes de Beaune 2007 (Maison Albert Bichot)

Robe classique, framboise, brillante, avec quelques reflets orangés sur le disque cependant.
Nez léger, presque fugace, où l’alcool domine encore.
En bouche, le croquant du fruit laisse peu à peu la place aux sous-bois. L’acidité est bien présente. Faible longueur et simplicité, voire platitude. Le vin n’a pas (encore ?) trouvé son équilibre.

• Aloxe-Corton 1er Cru « Les Chaillots » 2005 (Maison Louis Latour)
Robe très similaire au précédent.
Nez plus affirmé et complexe, avec des notes d’évolution (miel ancien). Un peu sur la réserve.
En bouche, le fruit est dominé par un « goût de sang » (évolution) puis par de très nettes sensations de cacao amer. Le vin est fin mais n’est pas à mon goût.

• Clos de Vougeot 2002 (Maison Chanson)
Robe plus sombre, toujours bien brillante et nette.
Nez élégant, de fruits noirs légèrement confits.
En bouche, c’est une merveille d’équilibre et de vigueur. La matière est opulente, en cohérence avec le nez. La finale paraît courte, avant qu’un joli « retour » se manifeste !

Viennent ensuite les blancs, qui, eux, ont été ouverts environ 2 heures avant leur dégustation.

Blancs :

• Pouilly Fuissé 2007 (Maison Louis Latour)

Robe or pâle, bien brillante, impeccable.
Le nez est vivace ; ses notes d’agrumes (citron jaune) et sa minéralité forment un contraste inédit et rafraîchissant avec les rouges que nous venons de déguster.
La bouche est équilibrée, fraîche elle aussi, un peu légère (mais nous sommes déjà en milieu de dégustation) – voilà un vin séduisant ; une jeune adolescente, à la joie communicative !

• Meursault Charmes 2007 (Maison Albert Bichot)
La robe est limpide, or pâle, avec des reflets verts.
Au nez on sent la complexité supérieure du terroir ; des notes beurrées, miellées et minérales se conjuguent harmonieusement.
La bouche est superbe d’équilibre et de personnalité ; les agrumes, peu présents au nez, se réveillent et je perçois également de la menthe et de la pierre à fusil. Belle longueur. Ce vin remporte les suffrages ! Personnellement je le trouve excellent mais pas encore stabilisé.

• Chablis Grand Cru « Les Blanchots » 2003 (Maison Laroche)
NB : Bouteille fermée par capsule à vis.
La robe ne montre aucune trace d’évolution.
Le nez est généreux, atypique (le millésime ?) - moins minéral, plus sur le miel et les notes beurrées et subtilement épicées. Belle complexité, je reste de longs instants avant de goûter !
En bouche prédominent le gras, la rondeur et l’élégance, dans un style un peu nouveau monde. On se prend à rêver d’un risotto à la truffe blanche ! Longueur moyenne. Le vin paraît à maturité. Je ne suis pas sûr que beaucoup de monde l’aurait identifié à l’aveugle.

• Chevalier-Montrachet 1998 (Maison Bouchard)
D’un or jaune profond, la robe est superbe et « classe ».
Au nez, la plupart des participants sont déroutés par un côté un peu fermé voire poussiéreux, qui tranche avec la simplicité (si j’ose dire) exubérante des vins précédents. A l’aération cependant, on retrouve des notes de fruits blancs confits, de miel, de noix et de fumé. Plus encore que pour Les Blanchots, je retarde longtemps la dégustation car j’ai le sentiment que ce vin est en manque d’air.
L’attaque est suave, la bouche est concentrée et structurée sur les champignons, les fruits secs, de très nettes notes de jaune. Après quelques secondes seulement vient la touche minérale. Grande longueur, complexe, qui me fait de plus en plus penser à du jaune. Cette dégustation est un instant de volupté. Je suis persuadé que ce vin superbe, un peu élitiste, en avait sous la pédale et qu’il aurait vraiment gagné à être carafé.

Au total, une belle dégustation, avec les frustrations inhérentes à l’exercice. Nous avons pu faire un beau voyage à travers les appellations et les millésimes. Je retiens le Clos Vougeot et les blancs.

Je voudrais terminer par la belle citation mise en exergue de l’invitation à cette dégustation :
"On sent à travers le vin de Bourgogne tout le pays : la richesse des coteaux, le ciel doré, la gaieté pensive de ses habitants. Il est clair que quiconque le boit est en quelque sorte pris dans son reflet, et doit, la durée d'un instant, regarder en soi" (Friedrich Sieburg, que je ne connais pas 8-) )

Hubert

Hubert
16 Fév 2010 17:31 #1

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