T. Landet (Macon)
BOURGOGNE AOC
Année inconnue mais vieille.

Prolégomènes : La bouteille indique clairement la première moitié du XXème siècle, le verre et la façon plutôt le tout début (verre bleu plein de bulles et grossier), l'étiquette, elle indiquerait plutôt les années 40 ou 50. Comme l'étiquette pourrait avoir été ajoutée plus tard et que le verre n'est pas récupéré (le lot était embouteillé dans les mêmes bouteilles) je ferais plus confiance au verre et je placerais le vin dans le premier tiers du XXieme. Le bouchon ne nous aide pas car il tombe en miettes à l'ouverture. Acheté aux enchères pour une bouchée de pain, (en fait même pas le prix de la bouteille vide qui est vieillotte et superbe.)
Sur trois bouteilles j'ai choisit de commencer par celle qui avait le niveau le plus bas (moins de la moitié des épaules.)
Pour pouvoir déguster au mieux un vin probablement très ancien et sans haute origine, j'ai prévu de la viande rouge au beurre (araignée) toute simple capable de mettre en valeur un vin éventuellement sans puissance.

Robe : Dramatiquement marron. Si on se fie à elle, le vin est mort.
Nez : Très dilué, il n'a aucune trace de réduction (c'est le côté encourageant) mais n'a aucune ampleur, et laisse présager un vin qui a perdu tout attrait.
Bouche : D'abord inquiétante, je pense rapidement à changer ce vin pour ce repas (que nous avons pourtant préparé pour lui) mais je change d'avis dans l'incertitude la plus totale : je n'arrive pas à déterminer si il va être bon ou pas, changeant d'avis d'un moment à l'autre. Je décide de le servir.
En accompagnement de la viande finalement il est bon. Nous passons d'un peu déçus au commencement à très contents, car ce vin rend admirablement sur la viande, à condition toutefois de le boire par grande gorgées pour compenser son côté dilué : il n'a aucune réduction, développe une amertume fraiche et bourguignonne, lorsqu'on se donne la peine d'explorer sa finesse, il se montre touchant, profond, et on se régale de goûter cette finesse hors d'âge sur une viande rouge fine et tendre. Plus on en boit, plus on l'aime lui trouvant même un fruité discret et frais.

Conclusion : Une dégustation qui nous plait beaucoup et nous laisse l'impression d'un vin très ancien, un peu diminué, sans doute qui n'a jamais été grand, mais a conservé un beau potentiel de plaisir malgré les premiers signes alarmants. Et une belle harmonie sur la viande rouge tendre. La bouteille suivante attendra encore quelques années un plat du même type, et j'essayerai d'en savoir plus sur l'âge possible de ce vin. (On peut trouver des experts je suppose à ce sujet non?)

Le lendemain :

- Nez de Rhum flambé, de caramel.
- Bouche de Jambon fumé.

Le style a évolué agréablement et le vin reste bon.

[size=x-small]Edit : correction : Rhum, pas rhume *rire*[/size]

...

Berbert,

Au fait, le vin c'était un rouge ou un blanc ?

Olivier

les bouteilles bleues sont de la seconde guerre mondiale. Par contre un vin marron est mort. il ne faut pas confondre vin vieux et vin foutu.

stéphane