PhR ayant proposé un préambule de toute beauté, je suis donc en charge de développer l'affaire. Elle se présente sous les meilleurs hospices....de Beaune. (Désolé (aaa))

Allez, on se lance!

La pluie qui n'a cessée de tomber sur la Gironde la semaine précédent l'événement se calme enfin ce samedi 24 janvier 2004 (elle reprendra de plus belle dès le dimanche et le lundi et le mardi et...c'est lassant le climat Bordelais parfois! (aaa)) et autorise quelques velléités offensives sur le terroir girondin. Je vais enfin découvrir ce marché autrement qu'un parapluie à  la main (bbb). Sous antibiotiques depuis plus d'1 semaine, encore aux prises avec une violente rage de dents qui succède à  un rhume et une bronchite (j'ai bien failli trépasser, là ! (aaa)), je brave l'interdit médical (aaa) et entreprends de commencer en beauté l'année 2004.

La majestueuse citadelle de Blaye, siège du Marché aux Vins du même nom, sera le théâtre des opérations. Nous ne serons pas trop de 5 pour prendre d'assaut le bastion fortifié de Vauban. PhR, qu'un rapide échange de mail persuade de nous accompagner, quitte ce jour là  sa Vendée profonde et la douceur du foyer et nous rejoint pour le dur combat qui nous attend. Alex accompagné d'un ami, Daniel et votre serviteur complètent le quintette des D.A.B (Dégustateurs Associés Bordelais. C'est nouveau, ça vient de sortir (aaa)). Bon, il faut tout de même avouer que c'est en vrac que nous débutons la journée (aaa). Alex et son ami sont entrés par une porte dérobée (la Royale), Daniel s'est perdu (aaa), reste PhR et moi même qui tournons un peu en rond au début sur le parking et dans la boue avant de rejoindre nos coéquipiers en passant par la porte Dauphine. Petite péripétie sans gravité mais, l'attaque ne doit pas prendre plus de retard car la foule rameutée par les producteurs commence à  se faire menaçante et envahissante. Il faut agir sans tarder avant que la défense ne se réorganise.

Tout d'abord, petite présentation de l'événement. 95 producteurs de Blaye sont donc réunis sur ce we. Ils sont répartis dans 4 des multiples salles de la citadelle. Chacun derrière un stand, ils présentent la production de leur domaine. Le gros avantage par rapport à  des Portes Ouvertes classiques, c'est qu'une fois sur place, les voitures sont remisées et seules les jambes sont d'une quelconque utilité. Le désavantage et inconvénient, c'est que la cohue est grande autour des stands et bien souvent, il faut savoir jouer des coudes. Tous les producteurs sont réunis dans quelques m² et les allées sont étroites. C'est le côté kermesse de ce Marché qu'il faut savoir supporter sur plusieurs heures. Ceci dit, il ne pleut pas, nos jambes sont en bon état et notre humeur joyeuse. A l'attaque!!!

1re Salle) Le «Couvent des Minimes»: Tiens! La télé est sur place. France3 Aquitaine y tourne un sujet qui sera diffusé l'après midi même. Je ne manque de faire un p'tit coucou à  la caméra (j'ai gardé un esprit très joueur (aaa)) et me lance enfin à  l'assaut du premier producteur. Pour des raisons évidentes de fainéantise (aaa), je remplace dans ce compte rendu le terme «1re Côtes de Blaye» par le sigle 1re CdB. Le terme «Blaye» indiquant l'autre AOC de la région demeure tel quel. Enfin, j'indique les prix quand j'ai pu (ou ai pensé à ) récupérer les tarifs auprès des producteurs.

Château Les Bertrands

Château Les Bertrands 1re CdB Blanc 2003: Vivacité et fraîcheur caractérise l'attaque. En bouche, arômes de pamplemousse, de citron. La vivacité est réelle est fort bien présentée. La finale un peu courte ne gâche pas vraiment l'apport plaisir de cette cuvée. Prix :4,85 E

Château Les Bertrands 1re CdB Prestige Blanc 2002: Elevage 6 mois en fût de chêne. Cela se confirme au nez. Des notes toastés immédiatement reconnaissable sont omniprésentes. La bouche est très harmonieuse. Le boisé est plus fondu, plus discret et des arômes de fruits exotiques et d'agrumes se développent. Très belle structure avec de l'ampleur et une acidité bien présente. Légère amertume en finale, cette dernière suffisamment longue pour garder un bon souvenir de ce vin. Prix :7,05 E

Château Les Bertrands 1re CdB VV Rouge 2001: Si la robe est très scintillante, la bouche me semble moins avenante. Très porté sur les fruits rouges, la mure, la fraise, le vin se montre simple, peu complexe, avec une petite matière. Qui plus est , l'astringence est assez forte. La persistance est très moyenne et la finale courte. Bof!

Château Les Bertrands 1re CdB VV Rouge 2000: C'est déjà  un peu plus sympa. En plus des fruits rouges, des notes de cacao s'ajoutent en bouche. Cela manque encore de corps et c'est toujours un peu fluet. Ca reste agréable mais pas franchement folichon. Toujours aussi courte, la finale ne rentrera pas dans le livre des records. Bof! Prix :5,15 E

Château Les Bertrands 1re CdB Prestige Rouge 2000: Le vin a vu le fût, c'est certain. Le nez grillé est là  pour en apporter la preuve. Nous montons d'un cran qualitatif, c'est certain. Il y a de la matière, de la finesse aussi, une légère amertume sur des notes de noisette grillée, de pain grillé, de myrtille. Cela manque encore d'un chouya de volume et l'astringence des tannins est tenace. La finale est correcte cette fois. Prix :6,95 E

Château Les Bertrands 1re CdB Nectar des Bertrands Rouge 2000: C'est LA grande cuvée du domaine. Et c'est mérité. Elevage de 18 mois en fûts. 95% de Merlot pour la composition. La robe est vermeil. Le nez marqué par la groseille et les fruits noirs avec de légères notes boisées. En bouche, le vin montre du gras, du volume et une matière importante. Toujours sur des notes de fruits noirs, de cassis. Belle sensation de puissance avec du corps et de l'ampleur. Légère amertume sur la finale, longue et chaleureuse. Joli cuvée. Prix :15 E

Nous faisons 1 pas (ça change de mes habitudes qui sont de reprendre ma voiture pour faire quelques km et me rendre ainsi au Château suivant) et nous sommes sur le stand suivant (enfin, à  côté du stand suivant (aaa)).

Château Montconseil Gazin

Château Montconseil Gazin 1re CdB Rouge 2001: Elevage de 12 mois en fût. Le nez est fortement marqué par des notes épicés. On retrouve en bouche ce côté épicé avec aussi des arômes de myrtille, de baies des bois, de fraise. Un vin très fruité, gouleyant, souple, facile, rond. J'aime bien le caractère festif et simple de cette cuvée. Belle finale fruité. Prix :5,5 E

Château Montconseil Gazin Blaye Rouge 2001: Elevage de 18 mois en fûts. Le nez est puissant, très typé sur les épices. La présence de Malbec pour la première fois dans ce vin n'est peut être pas innocent dans cette sensation. La bouche est poivrée avec des arômes de fruits murs. Le boisé est fort discret. Belle concentration, avec un volume certain et une bouche riche, dense, puissante à  nouveau. C'est chaleureux, structuré et frais. J'aime beaucoup ce vin. Prix :11,2 E

Château Dubraud

Avec la propriétaire, Mme Vidal, dont l'évidente éminence d'un heureux événement ne saurait nous être dissimulé (aaa), nous évoquons LPV et les interventions du couple sur le site. Madame est charmante et sa compagnie fort agréable et les discussions s'enchaînent, qui sur la prise en main du domaine, qui sur le terroir (quelconque dans l'absolu) du Blayais, qui sur les méthodes de vinif, qui sur l'avenir du bordelais...Mais, il n'est de charmante compagnie qui ne se quitte et il est temps de s'intéresser un peu à  la production.

Château Dubraud 1re CdB Rouge 2001: Peu de choses à  dire en fait. Le vin se montre très léger, fluet, court, inexpressif. Bof! Passons vite, je le goûte assez mal. A revoir. Prix :8,5 E

Château Dubraud 1re CdB Rouge 2002: Le nez est axé sur les épices, le poivre vert et la cannelle. En bouche, on retrouve cette sensation de parfums épicés. On trouve aussi des arômes de cassis et de petits fruits des bois. La minéralité est assez nette, franche et le vin se montre agréable, simple mais bien fait. La finale, courte et fruité n'est pas un modèle du genre. Prix :7,5 E

Château Dubraud Blaye Rouge 2001: La montée en gamme et en puissance est fulgurante. Le vin est transfiguré. Le nez, légèrement fumé, dévoile des notes épicés et vanillés. En bouche, très belle profondeur et une densité magnifique. Les arômes de poivre et de thym se partage avec des notes de fruits rouges, myrtille et groseille. Les tannins sont harmonieux et donnent une impression de grande finesse. Rond et gras, ce 2001 est voluptueux, charmeur et enrobé. La finale, fraîche et aromatique sur le fruit, d'une longueur avenante est la bienvenue. Nous sommes là  en présence d'un très beau vin. Prix :20 E

Château Dubraud Blaye Rouge 2002: Nez superbe sur la cerise, la griotte. En bouche, c'est charnue, dense et structuré. La matière est magnifique. Les arômes d'épices sont toujours aussi présents et envoûtants. Belle minéralité et finesse pour ce millésime. Longue et persistante finale sur les fruits rouges.

Château Dubraud Blaye Rouge 2003: Attention, planquez-vous, bombe fruité!! Ce vin, c'est une bombe de fruits. Rouges, murs et en grands nombres. La couleur sombre est éclatante. En bouche, la myrtille, la fraise des bois, les petites baies sauvages explosent. Superbe de concentration, la matière de ce vin est opulente. C'est ample, frais, structuré, gras...bref!, c'est superbe! La finale, très longue, propose toujours un fruité exubérant. En primeur, le vin est proposé à  17 E quand même.

Dubraud est certainement la propriété la plus prometteuse de cette journée. Dommage que les prix soient aussi élevés (jjj) et me dissuade de faire le plein. Le rapport Q/P est un peu déficient (le 2000 est encore proposé à  25 E).

Château Canteloup

Château Canteloup Blaye Rouge 2000: Le nez est assez orienté sur les fruits rouges. En bouche, le vin se montre un peu déséquilibré par une présence trop marquée de l'alcool. Un boisé puissant et encore mal intégré masque les divers arômes qui se devinent plus qu'autre chose. Toutefois, on décèle une certaine finesse et une matière bien en place. La finale, chaleureuse, est moyenne et assez fruité maintenant.

Salle 2) Nous quittons la salle du Couvent pour nous diriger vers le Pavillon-Dégustation. Une immense tente accueille là  un grand nombre de producteurs. Cela devient un peu la cohue et la circulation n'est pas des plus aisée. Nous nous arrêtons au stand de Marc Pasquet. Ce jeune propriétaire propose toujours des vins qui se classent parmi les meilleurs de son appellation. Son Château Mondésir Gazin est une référence sur le terroir de Blaye.

Château Mondésir Gazin

Château Mondésir Gazin 1re CdB Rouge 2001: Elevage 6 mois en barriques. Belle robe rouge vif. Nez fruité. En bouche, les notes de cassis et d'épices se partagent le terrain. C'est onctueux, gras, gourmand. La fraîcheur de cette cuvée est immédiate. La matière est correcte, sans défauts. La finale, moyenne sur les fruits, ne laisse pas un souvenir impérissable. Ceci dit, très belle entrée en matière. Prix :7,6 E

Château Mondésir Gazin Blaye Rouge 2001: Elevage 12 mois en barriques. Superbe nez fruité. Les arômes de fruits rouges, de myrtille, de mure sont envahissants. En bouche, le premier mot qui me vient à  l'esprit c'est l ‘équilibre quasi parfait de cette cuvée. Les tannins sont souples, soyeux, harmonieux. Le boisé fin et bien intégré. Belle sensation de fraîcheur qu'un léger manque d'acidité en fin de bouche contrarie quelque peu. A ce moment là , un retour fruité assez fort donne à  ce vin un charme fou. Longue et fruité, la finale est très belle. Un vin superbe qu'un léger manque d'acidité empêche toutefois de monter définitivement sur la plus haute marche du podium du meilleur rapport Q/P. Prix :9,9 E

Château des Tourtes

Nous zappons la cuvée tradition pour taster directement les 2 grandes cuvées du domaine. La prestige et l'AOC Blaye.

Château des Tourtes 1re CdB Prestige Blanc 2002: Elevage de 9 mois en fûts. Le nez est charmeur, trompeur même. Il laisse espérer avec ses notes de fruits exotiques puissants et son boisé distingué que nous sommes en présence d'un grand vin. En bouche, catastrophe! La cuvée manque clairement de corps. C'est maigre, court et peu aromatique une fois dépassé le stade du boisé léger et peu significatif. En finale, une remontée acide clos définitivement l'essai. Prix :6,8 E

Château des Tourtes 1re CdB Prestige Rouge 2001: Le nez est fortement marqué par le poivron. Le cabernet s'exprime en force et pourtant il n'est pas majoritaire dans l'encépagement (80% merlot). En bouche, belle attaque avec une fraîcheur intense. Les arômes sont axés sur les épices, le poivre, la vanille et la réglisse. On retrouve aussi des notes de poivron vert. L'équilibre est certain et le vin se montre rond, avec une ampleur plus que correcte. La finale, moyenne, corrobore la sensation d'être en présence d'un vin bien fait. Prix :7 E

Château des Tourtes Blaye L'Attribut des Tourtes Rouge 2001: La grande cuvée du domaine. La robe est rouge carmin. Le nez est puissant sur des notes de cassis. En bouche, belle acidité dés la première gorgée. Les arômes de fruits murs envahissent le palais. Les tannins sont lisses, fermes et souples à  la fois. Belle amplitude avec une matière présente et cohérente. Le boisé s‘exprime assez fortement et me semble un peu trop présent. La finale, avec une pointe d'amertume, est longue et fruité. Beau vin mais pas grand vin. Prix :11 E

Château Bel Air La Royere

Le stand suivant est celui du Château Bel Air la Royere. En fait, il propose ses vins sous la dénomination de 3 Châteaux. Clos Lagassa, Les Ricards et donc Bel Air la Royere. Chacun étant bien distinct. Le premier représente une superficie de 3,5 ha (avec un encépagement de 90% merlot et 10% Cabernet sauvignon), le second de 5 ha (avec un encépagement de 70% merlot, 20% malbec et 10% cabernet sauvignon) et le dernier de 4,5 ha (avec un encépagement de 80% merlot et 20% malbec). Pour tous, les vendanges sont manuelles.

Clos Lagassa 1re CdB Rouge 2001: La robe est pourpre. Le nez sur les épices. En bouche, le vin se montre gouleyant mais terriblement maigre et fluet. Les épices dominent (poivre et cannelle) mais cela reste bien faible et ce n'est pas la finale, courte et présentant une pointe amère, qui parviendra à  redresser le tableau. Bof! Prix :5 E

Château Les Ricards 1re CdB Rouge 2000: Nez puissant sur les épices. Belle bouche ample et généreuse. Les fruits noirs avec le cassis se partagent la place avec les épices et le poivre vanillé. Le vin montre du corps et du volume. Des notes de cacao font leur apparition. Beaucoup de rondeur avec une présence de tannins fermes et serrés mais sans agressivité aucune et qui montrent une réelle finesse au bout de quelques instants. Très belle finale, longue et parfumée pour parfaire le tableau. Très joli vin qu'un léger manque de matière m'empêche d'adorer. Prix :8 E

Château Bel Air la Royere Blaye Rouge 2001: Le nez est très fortement marqué par le bois. C'est envahissant. Des notes toasté, fumé. En bouche, le boisé est omniprésent. L'élevage en barrique pendant 18 mois caractérise cette cuvée. L'autre caractéristique, c'est la matière ample et généreuse de ce vin. Mais décidément, la sensation de mordre une planche de bois me déplaît fortement. De plus, la présence de l'alcool donne une impression de déséquilibre assez marquée. La finale, chaleureuse est très longue et enfin, le fruit apparaît avec la cerise mais aussi des notes florales. Toutefois, je trouve ce vin un peu trop déséquilibré par l'alcool et qui intègre difficilement son élevage. Prix :19 E

Château Les Jonqueyres

Nous ne quitterons pas la salle sans rendre visite à  Pascal Montaut, du Château Les Jonqueyres. Celui ci est très entouré et d'un que nous en avons l'opportunité, nous nous glissons auprès de ce sympathique personnage et entamons la dégustation.

Château Les Jonqueyres 1re CdB If des Jonqueyres Rouge 2001: Ce premier vin se montre terriblement simple. Le nez est sur les fruits rouges et la fraise. La bouche est plaisante mais la matière absente. Peu volumineuse avec une petite finale fruité, cette cuvée n'est pas à  mon goût.

Château Les Jonqueyres Blaye Rouge 2001: Nous changeons de catégorie, c'est net. Très joli nez sur des notes de fruits noirs, de cassis. En bouche, l'attaque est vive, franche, fraîche. C'est charnue, massif et d'une extrême finesse en même temps. L'équilibre est superbe. La matière est noble, le boisé diffus et formidablement intégré. Le terme qui me semble le plus approprié, c'est celui de l'élégance. Il se partage avec structure et homogénéité. Très belle finale fruité, longue et caressante. J'adore ce vin. Prix :14 E

Château Petit Boyer

En nous dirigeant vers la sortie, nos papilles sont attirées vers 2 domaines qui nous semblent nos faire de l'Å“il. Le premier est donc ce Château Petit Boyer. Le second est le Château Anglade Bellevue. Ce dernier, bardé de médailles de concours divers et variés ainsi que de coups de cÅ“ur Hachette attire le regard.

Château Petit Boyer 1re CdB Rouge 2000: Après d'agréable sensations fruités, le vin se dévoile court et accompagné d'une petite matière. La persistance n'est pas son point fort qui reste un caractère frais et agréable sur l'instant. Insuffisant pour donner un réel plaisir. Bien trop simple.

Château Petit Boyer Blaye Rouge 2001: La présence d'un boisé excessivement marqué nuit à  la qualité de la dégustation. Cela masque totalement les autres arômes et déséquilibre ce vin. La matière me semble assez grossière et cela manque terriblement de finesse. Et ce n'est pas la finale fruité et assez longue qui rattrapera l'impression d'être face à  un vin peu harmonieux. Bof!

Château Anglade Bellevue

Château Anglade Bellevue 1re CdB Rouge 2000: Le nez me semble un peu vert mais surtout inexpressif. L'attaque est vive mais c'est bien là  le seul intérêt de ce vin. Il me semble vide et sans rien qui puisse le distinguer. Ce n'est pas la sensation d'un volume restreint, d'un manque de matière et de puissance qui vont arranger les choses. Bof! Prix :7 E

Château Anglade Bellevue 1re CdB Rouge 1998: Je retrouve ce nez un peu vert. En bouche, le poivron domine les arômes. On note un peu plus de caractère pour ce millésime, un peu plus de matière aussi. Cela reste quelconque et pauvre toutefois. Vraiment rien de transcendant. 6,1 E

Salle 3) Cette fois, nous quittons le Pavillon Dégustation pour nous diriger vers la salle suivante, c'est à  dire celle de La Poudrière. Celle ci se trouve juste à  côté du Pavillon et en quelques secondes nos nous trouvons à  l'intérieur.

Château Segonzac

Château Segonzac 1re CdB Tradition Rouge 2001: Le nez épicé et plaisant ne saurait faire oublier que nous sommes en présence d'un vin qui manque de personnalité, de corps et de matière. Un vin «passe partout» comme souvent en ce samedi. Cela reste frais, vif mais sans grands attraits.

Château Segonzac 1ere CdB VV Rouge 2001: Cela devient plus intéressant. Le nez est finement fumé, toasté. En bouche, le boisé est toujours aussi présent et se mélange aux arômes de fruits rouges, de myrtille et de petites baies des bois. Bien structuré, le vin se montre agréable, d'une jolie finesse, avec des tannins ronds et harmonieux. Finale moyenne avec des notes fruités, sans grande persistance mais agréable cependant.

Château Segonzac Blaye Rouge 2000: La robe est rouge sombre. Le nez toasté, grillé avec des notes de noisette et de vanille. Belle ampleur en bouche avec une acidité et une fraîcheur sympa. La présence d'une belle matière contribue au plaisir ressentie. Le boisé est imposant mais il me semble bien intégré. Puissante et grasse, cette cuvée se montre vraiment à  son avantage. On retrouve peu à  peu des arômes de cerise et de mure. Un joli vin.

Château Segonzac Bordeaux supérieur Rouge 2002: Assez bizarrement, le Château Segonzac a souhaité quitter l'appellation Blaye pour le millésime 2002. Cela s'explique selon les gens du domaine par le déficit d'image de cette appellation, d'où le choix de Bordeaux Sup. On est en droit de douter que «l'aura» de cette dernière soit plus confortable à  porter et à  diffuser. Revenons au vin. Avec des notes de cacao et torréfiées, la cuvée démontre un manque de corps et de volume assez significatif. Sous des atours empreints de finesse, c'est le manque d'expression du vin qui domine. Plat, court, terne. Bof! Je ne suis même pas sur qu'il soit digne de l'appellation Bx Sup! En tout cas, je l'ai mal goûté et je souhaite le revoir plus tard.

Château Cap Saint Martin

Château Cap Saint Martin 1re CdB Prestige Rouge 2001: J'avais découvert les vins de ce domaine ici même et les 99 et 00 m'avaient enchantés. Pour ce 2001, le nez est très plaisant. Sur les fruits murs, compotés. En bouche, belle vivacité, belle fraîcheur et une matière avenante. Les arômes de fruits rouges sont bien imposants et le vin se dévoile souple rond et très agréable. Puis, plus rien! Le néant, le vide intersidéral. Bref, le trou noir! Un peu comme si la lumière s'éteignait d'un coup et là , cela devient d'une tristesse intense. Quelle déception! Passons! Prix :9,4 E

Château Des Graves d'Ardonneau

Château Des Graves d'Ardonneau Bordeaux Blanc 2002: A part le citron, j'ai rien vu d'autre. Suivant! Prix :3,55 E

Château Des Graves d'Ardonneau 1re CdB Tradition Rouge 2001: Encore un vin décharné, d'une tristesse consternante. En dehors d'un fruité agréable, ce vin n'apporte absolument rien au plaisir de la dégustation. Plat, morne, vide. Prix :4,15 E

Château Des Graves d'Ardonneau 1re CdB Prestige 2001: Cela s'arrange nettement. Le nez fruité et avec des arômes fumés et grillé se montre très agréable. En bouche, l'attaque apporte une véritable fraîcheur et une belle vivacité. C'est pas le nirvana non plus mais c'est un vin bien réalisé, sans grands défauts. L'équilibre est réel et une certaine élégance se dégage de cette cuvée prestige. Finale sans grand charme, moyenne mais au fruité indéniable. Prix :6,05 E

Salle 4) Nous quittons la salle de La Poudrière pour nous diriger vers la dernière étape de la journée, la salle de Liverneuf où nous attend le premier des domaines que nous avons repérés.

Château Larrat

Château Larrat 1re CdB Rouge 2001: Le nez dévoile des notes fruités, sur la cerise noire et le cassis fort agréable. En bouche, on déchante. Cette dernière se montre dissociée au regard du plaisir nasal. Volume restreint, matière absente, court en bouche, arômes difficilement perceptibles, on ne peut pas s'enthousiasmer en dégustant ce vin. Simple et d'une monotonie déroutante, nous passons volontiers à  la dégustation suivante. Prix :4,1 E.

A ce stade là , nous nous posons avec PhR la question d'une fatigue gustative et pensons écourter la dégustation. Mais l'appel est trop fort et c'est regonflé que nous repartons à  l'assaut.

Château Les Graves

Château Les Graves 1re CdB Rouge 2001: Le nez montre des signes de réduction. En bouche, je retrouve des arômes épicés de poivre et de noix muscade. Mais, là  encore, le vin manque de corps, de matière, de volume. Vide et muet. Sans charme. Bof! Passons!

Château La Raz Caman

Château La Raz Caman 1re CdB Rouge 2000: Le nez est plaisant sur les fruits rouges et bien murs. En bouche, le vin dévoile un caractère gras et souple mais une présence envahissante de l'alcool déséquilibre quelque peu les sensations agréables de l'attaque. La finale courte mais très fruité ne permet pas de compenser la perception d'un vin à  qui il manque finesse et élégance.

Château La Raz Caman 1re CdB Melignan Rouge 2001: Au nez, la perception de l'alcool est instantanée. Des notes fruités, fraise, sont en arrière plan. En bouche, l'alcool déséquilibre à  nouveau le vin. Des notes variétale se développent et n'offrent aucun plaisir. Peu expressif au final, ce vin n'a pas grand intérêt et ne restera pas dans ma mémoire.

Château La Raz Caman 1re CdB Melignan Rouge 2003: Un 100% malbec. Le nez fortement marqué par les épices est très agréable. C'est suave, plein et caressant. En bouche, on retrouve ces arômes épicés de poivre, de santal, de vanille mais aussi de cuir. Le volume est large et la matière noble, apportant une finesse certaine. Les tannins, sans la moindre astringence, sont superbes de gras et d'onctuosité. Belle finale avec un fruité explosif. Un très beau vin.

Château Corps de Loup

Château Corps de Loup 1re CdB Rouge 2000: Le nez est axé sur les notes épicés. Le cassis et la cerise noire se dévoilent aussi. En bouche, le poivre vert et la réglisse se développent mais, cela est court et plat. A nouveau, une sensation de vide apparaît. Un creux en milieu de bouche parachève le travail. Ce n'est pas une finale moyenne qui rattrape le tout. Bof!

Château Corps de Loup Blaye 2000: Au nez, avec des notes fumés et grillées, le boisé semble bien présent. En bouche, cela se confirme et l'élevage domine les sensations. Grosse matière, ample et solide, pour une finesse absente. C'est un vin bien réalisé mais auquel il manque le charme et l'élégance. Ce n'est pas la première fois lors de ce Marché aux Vins. A nouveau, il manque une âme et le petit plus qui vous fait basculer.

Le marathon va bientôt s'achever et il est temps de retourner sous le Pavillon Dégustation pour récupérer les vins achetés. Les Jonqueyres 2001 en ce qui me concerne. En passant près du stand du Château Haut Bertinerie avec PhR, l'envie soudaine nous envahie de goûter la production de ce domaine réputé. En fait, nous n'avions pu le faire plus tôt: Trop de monde autour du stand. Là , la place est libre et nous nous engouffrons.

Château Haut Bertinerie

Château Bertinerie 1re CdB Blanc 2002: La robe est claire, or vif. Au nez, des notes citronnées se développent. En bouche, en plus des arômes d'agrumes, on dénote la présence de la poire. C'est souple, frais, persistant. Bref, agréable.

Château Haut Bertinerie 1re CdB Blanc 2001: Sur des notes d'agrumes, le nez est très expressif et fort plaisant. L'attaque vive, fait place à  des arômes toujours de citron mais aussi de fruits exotiques et quelques notes florales. Le boisé apparaît et des arômes fumés se dévoilent. Cela devient même un peu trop imposant. Volume et puissance sont associés et la très belle finale contribue au plaisir que seule une présence boisé envahissante perturbe.

Château Haut Bertinerie Clairet 2002: Un vin taillé pour la table. Sa couleur est plus rouge que rosé. En bouche, sur des notes torréfiées, le vin se montre puissant et massif. Persistantes, ces notes fumées accompagnent le vin jusqu'à  cette finale d'une très agréable longueur. Un vin bien fait mais auquel il manque un soupçon d'élégance.

Château haut Bertinerie 1re CdB Rouge 2000: Le nez se montre très expressif sur des notes fumées, de cuir et animales. Quelques fruits rouges se trouvent là  aussi. En bouche, c'est la noix, la prune, la fraise, le cassis, la cerise...bref, c'est très complexe et fort avenant. Du poivron de même apparaît. C'est gras, charnue, rond, d'une belle finesse et assez élégant. Il y a du volume, une puissance maîtrisée et une matière fort honorable. J'aime beaucoup ce vin. Pas extraordinaire mais sans faille, terriblement bien constitué. Prix :10,9 E

Et voilà ! Nous quittons la citadelle sur des impressions qui restent mitigées. 2001 est un millésime contrasté sur cette appellation. Quelques superbes réussites mais aussi des défaillances de taille. Un boisé parfois excessif et assez souvent des vins sans expressions, fades, plats, mornes, sans enthousiasmes, sans charmes. Quelques domaines à  suivre toutefois avec Dubraud (et un 2003 magnifique), Les Jonqueyres, Les Ricards (Bel Air la Royere), Haut Bertinerie, Mondesir Gazin et Montconseil Gazin.

Les voitures chargées (sans surcharge non plus (aaa)), nous ne nous quittons pas tout de suite et un repas pris ensemble (sans Daniel toutefois. Celui ci à  un impératif pour la soirée) dans un restaurant de Blaye (dont nous oublierons rapidement et le nom et la cuisine (iii)) nous permet de poursuivre un peu la rencontre. Quelques éclats de rire, un dernier café et PhR reprend sa fière monture pour un retour tardif dans sa Vendée, où le brouillard règne en maître ce soir là .

Quel courage et quelle abnégation chez les DABs! Goûter autant de cuvées pour aussi peu de réelles satisfactions!

Je suis vraiment surpris par la politique de Segonzac. Pour rendre l'appellation Blaye plus porteuse, il faudrait justement des crus qui joueraient le rôle de locomotive et Segonzac pourrait en faire partie, au même titre que Bel-Air-La-Royère, dont j'ai beaucoup apprécié les millésimes 97 et 98.

Deux questions, la première technique, la deuxième plus métaphysique et qui m'empêche parfois de dormir (aaa):

- L'appellation Blaye joue-t'elle aussi pour les blancs?

- Au risque de casser la baraque de ton excellent titre, faut-il prononcer "Blaille" ou "Blaie"?

Olif

La première prononciation est la bonne. Blaye comme raille ou caille ou vaille ou paille ou papaye ou canaille ou....Encore? Limaille ou volaille.... (aaa)

Pour les blancs, pas de AOC Blaye pour les Blancs à  ma connaissance. En tout cas, je n'en ai jamais vu à  ce jour (jjj).

Quel compte rendu!

Il y a de quoi rendre jaloux un journaliste professionnel (bbb)

Merci.
Amitiés,
Thierry

Je me souviens de cet épisode Dubraud sur LPV et de cette dame qui nous avait invités à  venir déguster chez eux: c'est maintenant chose faite de la part de notre envoyé spécial en Blayais. Merci et bravo Jean Claude.

Dans mon souvenir, ce Dubraud 2000 était effectivement impressionnant.

Visite programmée au Château Dubraud dès que possible, doublement motivée par la qualité globale des vins d'abord et aussi, puisque Mme Vidal est originaire de... La Roche sur Yon!...

Tout petit, ce monde!...

Que dire de plus après JC?... Juste quelques remarques :

Il est clair qu'il manque une peu de locomotives dans le secteur, mais plusieurs raisons peuvent l'expliquer.
D'abord, les vins se vendent rarement plus de 6€. Partant de là , les prodcuteurs doivent faire leurs comptes (et plutôt deux fois qu'une...) lorsque'il s'agit de prendre des options qui peuvent pourtant leur permettre de proposer des vins plus séduisants, sans être racoleurs.

Cela mériterait d'être vérifier, mais le "commun des domaines" de la zone vendange sans doute souvent à  la machine. Même si la technique a fait des progrès, on sait aussi ce qu'elle impose de nécessité de tri à  la réception de la vendange, par exemple.

De plus, nombre de producteurs évoquent des contenants au cuvier, qui ne sont pas forcément très faciles à  entretenir, comme les cuves béton. Nous savons néanmoins, que certains s'en accomodent fort bien par ailleurs...

Que dire de l'AOC Blaye?... Lors d'un entretien passé, Pascal Montaut, qui était parmi les plus motivés par cette nouveauté, soulignait l'exigence de qualité que cela supposait. Or, certains n'ont pas hésité à  nous dire que les AOC de la zone, quelles qu'elles soient, ne sont pas très "porteuses"!

Il est clair que si certains vignerons ont opté simplement pour un élevage sous bois pour tenter de rejoindre les meilleurs, il reste du chemin à  faire pour démontrer les plus qualitatifs des "Blaye".

Quant aux techniques récentes de l'oenologie moderne, elles sont certes connues par les vignerons du cru, n'en doutons pas, mais, d'ici à  intégrer les cuviers et les chais!...

Le problème est sans doute qu'avec l'option, à  peine voilée, pour le moins, prise par Bordeaux de proposer un volume de plus en plus important de vins plus faciles d'accès dès leur prime jeunesse (et dans toutes les AOC), même si la peur d'y perdre son âme existe, le fossé risque de se creuser dans la région, entre ceux qui peuvent et ce qui ne peuvent pas!...

Les AOC moins prestigieuses ont du souci à  se faire pour percer! Bien sur, il faut compter sur l'enthousiasme de certains. Et ils méritent notre attention! Mais, il ne faut pas se voiler la face : les cuvées blayaises tournant court, un peu raides, avec un équilibre précaire qu'elles auront du mal à  trouver risquent de rester dans le paysage encore longtemps!...

Mais les meilleurs méritent le détour! Ils ont souvent, de plus, une personnalité très attachante.

Cordialement,

PhR

Un lien ci-dessous pour suivre la naissance et les spécificités de l'AOC Blaye

J'ai habité 4 années a Blaye, donc j'ai eu l'occasion de boire quelques bouteilles que vous avez citées, j'aime bien les cotes de Blaye.(mais désolé, mais je prefere le Bourgogne......)
Pour la prononciation, cela me fait rire, car maintenant j'habite a Paris est c vrai que les gens qui ne connaisse pas prononce mal, je peux comprendre car avant d'y aller je faisait la meme erreur.....!
La citadelle de Blaye vaut le detour.......et pour ce loger je connais une auberge qui est tres bien........

Blaille
Moulisseu
Listrakq
Pauillakk

Etc...etc...

Amitiés,
M@nuelleu !!