Avant la Percée du Vin Jaune, nous sommes obligés de coucher à Dôle, car notre hôtel préféré n'ouvre que le jour du début de la Percée, ce que je trouve assez inadapté (pour le moins).
Nous couchons dans un hôtel dont je ne dirai pas le nom, mais qui donne une piêtre idée de l'hotellerie française. C'est le genre d'hôtel où on ne demande jamais de reprendre la même chambre que la dernière fois, car on n'y revient jamais.
Une ville au joli passé historique mériterait mieux que ça.
Mais, consolation des consolations, il y a "le Bec Fin", où Romuald Fassenet, meilleur ouvrier de France, a obtenu une étoile. Charmant, solide, les pieds sur terre, il nous a fait un cuisine de très haute qualité et d'une grande sensibilité.
J'ai pris :
Noix de Saint-Jacques en croûte de noisette et curry, émincé fin de betterave rouge, vinaigrette au jambon cru du haut Doubs.
La dessus : Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1988. Champagne grandiose et accord magique. ce champagne est grand. Il est d'une personnalité qui cousine avec les plus grands champagnes de cette année, les Krug ou Salon ...
Ensuite : Lièvre cuisiné à la royale, pulpe de châtaignes et mousseline de topinambours.
Dessus : Côte Rôtie La Mouline Guigal 1999. Le lièvre est joliment traité, paraît "aérien" ce qui pour un lièvre à la Royale n'est pas habituel. l'accord est vibrant, et cette Mouline est royale !
Dessert : moelleux noisette de ma maman, crème glacée vin jaune curry. Délicieux et sans chichi.
Pour les amoureux de bonne chère, sans chichi, où le produit est traité intelligemment, avec des prix de carte de vins qui m'ont permis de prendre ces vins (ça paie le train), il faut aller à ce restaurant où un chef courageux et solide est promis à un très bel avenir.
Il faut profiter de ses prix tant que la renommée ne l'étouffe pas. Mais ça n'arrivera pas.