CHATEAU ISENBOURG Pinot Gris "La Vigneray" 2009
C'est avec une certaine émotion que je regoûte (avec une terrine de lapin d'anthologie et un Stropshire du Nottinghamshire à 34 % de matière grasse excusez du peu) ce vin après deux ans de bons et loyaux offices au service de l'art et la gastronomie. La bouteille, ouverte depuis bientôt une semaine (assez pour justifier d'une enquête pour actes de torture et barbarie sur flacon de moins de 15 ans, 13 pour être exact), se languit dans la porte du réfrigérateur. Le vin, qui n'a pas bougé depuis l'ouverture, ou plutôt a bougé, en mieux, s'est détendu, est sur la fleur, mais vraiment la fleur, blanche mais pas que, avec une touche un peu fumée, caramélisée, empyreumatique, et des notes de fruits exotiques, de beurre rance et de noix de muscade. La bouche est ample, beurrée, légèrement pâtissière mais sans vaine lourdeur, pesanteur incongrue, et d'une longueur tout-à-fait respectable. En gros ce vin, mis en bouteille par Dopff & Irion à Riquewihr, est un excellent rapport qualité/prix (moins de 10 € de mémoire). Contrairement à l'idée souvent reçue, les vins blancs d'Alsace ont une remarquable aptitude au vieillissement (je ne saurais citer le nombre d'agréables surprises en la matière, à commencer par de modestes Sylvaner dont le souvenir me fait monter la larme à l'œil plus vite que singe au cocotier). Je vais regoûter aussi le Gewurz 2008 et ne manquerai pas de vous tenir informés.
Signé Hanni, le touriste en short qui vous salue bien (notamment un certain administrateur bien-aimé dont le nom évoque furieusement les senteur méditerranéennes et la meuf à Popeye, il se reconnaîtra sans peine)
PS : Pour terminer, il va sans dire qu'un VF (Vega Fina, La Romana) IMPERADOR 6 x 56 (série limité, suave, complexe, un peu terreux et fruits à coques) s'impose de façon totalement impérative et irrépressible, avec un bon café bien serré