Bonjour à  tous!

Un bon nombre de LPViens a coutume de rendre visite aux vignerons, ce qui me semble plutôt une bonne chose dans le cadre du sujet qui nous passionne, et à  concocter ensuite des CR de visites.

Une grande majorité de ces CR sont plutôt enthousiasmants!

Lorsque vous rédigez un CR, lorsque vous le relisez... lorsque vous ouvrez, plus tard, une bouteille correspondante, à  quel degré de majoration estimez-vous que la visite au domaine (parfois très beau), que la rencontre avec le vigneron ou la vigneronne (parfois répétée au point de devenir amicale) ou que la gamme de vins dégustés (parfois importante et "régalante") majorent votre appréciation que l'on espère, au départ, la plus objective possible?

A contrario, estimez-vous que ces CR sont à  prendre avec précaution et que la vérité est dans la dégustation "à  posteriori", lorsqu'on ouvre une bouteille à  table, au cours d'un repas, avec des amis?

Pour ma part, j'ai tendance à  penser qu'il faut accepter que l'enthousiasme soit éphémère et immédiat, mais aussi qu'il fait partie intégrante de notre passion de la dégustation. Et donc, qu'un vin puisse "décevoir" avec le temps... La vie, quoi!...

Même s'il y a des histoires d'amour indestructibles!... (bbb)

Cordialement,

PhR

Oui, c'est très juste.

L'inverse est aussi vrai. Je me souviens d'être allé il y a quelques années chez un producteur extrêmement renommé (super bien noté par Parker), dans l'appellation Châteauneuf du Pape (chut..! pas de nom..).

Je me souviens être arrivé alors que tout était en chantier, des travaux partout, des sacs de ciment jonchant le sol, une odeur de plâtre et de peinture flottait partout. On nous reçoit debout, dans les courants d'air (bonjour le mistral ce jour là ). Et en avant la dégustation... J'ai rien aimé (et rien acheté). Et pourtant, on était à  l'époque en plein dans les beaux millésimes 95 à  98...

Quelque 18 mois + tard, voilà  que j'ai, chez un ami qui venait d'en acheter quelques bouteilles, l'occasion de regoûter un des vins qu'on m'avait alors présenté à  la propriété. Putaing... que c'était bon!

Alain

J'ai compris! Il y a trop de (aaa) et de (hhh) dans mes CR. OK! Désormais, ce sera (ccc) ou encore (ddd) ou bien même (iii)!

(aaa)

Plus sérieusement, très pertinente interrogation Phil.

Effectivement, je pense que la "part du rêve" joue un rôle non négligeable dans la rédaction d'un CR, en tout cas en ce qui me concerne et surtout après une visite qui s'est bien passée avec un vigneron passionné et passionnant, la rencontre avec un "Mythe", autour d'une bonne table avec des amis chers, en présence d'un fauteuil moelleux et d'un bon cigare.... Je tente toutefois d'être le plus objectif possible, parfois j'y parviens peut être mais parfois peut être pas. Alors, si c'est le cas, c'est inconscient et non réfléchi et la "part du rêve" l'a dès lors emportée sur la réalité. Comme le dit Alain, l'inverse est aussi vrai.

Non, moi, je suis toujours très objectif. C'est d'ailleurs ce qui me différencie de vous, les simples amateurs ... de LPV.
Le mot qui me caractérise le mieux est le mot rigueur.
Je crois sincèrement que l'on peut me qualifier de professionnel de la dégustation, j'en ai toutes les caractéristiques.

Amitiés,
M@nuel.

(aaa)

Moi j'aime bien le proverbe "qui aime bien, chatie bien" .... et crois que le meilleur commentaire que l'on puisse faire d'un domaine que l'on aime bien est une critique constructive.

Le debat de l'objectivite a deja ete touche et je reitere mon opinion: vive la sujectivite, a partir du moment ou l'on peut reconnaitre la grandeur d'un vin que l'on apprecie pas. Mark Squires disait qu'un grand von c'est celui oiu l'on a envie d'envoyer un cheque au vigneron pour le moment passe .... plaisir = subjectivite.

J'ai aussi remarque que je suis plus dur le lendemain - apres reflexion - que sur le moment de degustation. J'ai besoin de prendre du recul par rapport a "l'evenement" afin d'en apprecier les qualites et les defauts.

(bbb)

Je ne fais pas de commentaires en grande partie pour ça : trop de risques d'être indulgent avec les vignerons que j'aime et trop acerbe avec ceux que je n'aime pas. Je ne suis pas un pro, j"'ai donc la liberté de ne pas aimer tel ou tel… mais cet avis personnel ne doit pas influencer d'éventuels acheteurs.
Comme je ne suis pas sûr de pouvoir rester objectif… je préfère rester évasif.

Quand je suis en vacances dans une région viticole,
je goûte le maximum de bouteilles au restaurant, je prends des échantillons chez les cavistes... Je me fais une idée et c'est seulement en fin de séjour que je vais chez les vignerons dont les vins m'ont marqué dans un cadre neutre.

Cela n'a qu'un inconvénient: il faut du temps.

Cordialement,
Thierry