J'ai reçu hier les informations vinicoles de grafé lecocq avec une intéressante première impression sur les 2003. Vous trouverez ci-après un résumé de ce bulletin.
Bordeaux rouges : les merlot ont été ramassés tôt, voire trop vite parce que ce cépage est plus délicat et a souffert de la chaleur. Par contre, les cabernet sauvignon et particulièrement ceux des propriétés où les vendanges ont été plus tardives (fin septembre) nous donneront des vins magnifiques.
Vallée du Rhône : c'est probablement dans cette région que l'année est la plus belle. Dans son ensemble la vigne a mieux supporté des températures certes chaudes, mais moins "anormales" pour la région. Le volume récolté est à peu près normal, les vendanges se sont déroulées sans affolement. Les vins blancs sont opulents, parfois trop riches. Les rouges seront corsés, pleins.
Conclusion : s'il n'y avait pas une crise larvée du marché international, le millésime 2003 serait très cher. Non pas tant parce que les vins sont de qualité exceptionnelle, mais parce qu'il y a eu des gelées printanières qui ont réduit le potentiel volume de l'année, et ensuite ces chaleurs exagérées, sans humidité suffisante, qui ont désséché les raisins. Or, il est une vérité que l'on oublie trop souvent : ce n'est pas la qualité qui établit les cours d'une récolte, mais bien le volume.
Il faudra donc cette année savoir raison garder, n'acheter que des vins réussis et à condition que les prix restent raisonnables.
D'accord, la comparaison est avec 2001 qui n'est peut-etre pas representatif, mais interessant de voir comment certaines regions on peu ete touchees par cette vague de chaleur a ralonge.
Intéressant oui; dommage que ceci soit fait en comparaison à une année seulement, et non pas par rapport à la moyenne sur une longue période (au moins 10 ans). Mais on remarque surtout que le différenciel est surtout fait à l'est de la France, sur l'Arc Alpin et le nord de l'Europe. Il faisait même "frisquet" au sud (Espagne, Grèce, sud de l'Italie..)
Concernant les prix 2003, il faut, en plus de la conjoncture, tenir compte d'un élément crucial qui pourrait empêcher les prix de flamber au printemps prochain: la hausse de l'EUR (ou la baisse du USD, c'est selon). Depuis la campagne primeur 2000, l'EUR s'est apprécié de 36%, ce qui revient à dire que pour un Américain, à prix égal, une bouteille lui revient aujourd'hui 36% + cher qu'en 2000 !!
Il leur faudra beaucoup de volonté pour venir emplir leurs caves, ou alors il c'est que Parker et Wine Spectator auront noté des vins à 120/100!
2003 serait-il le millésime de la revanche des Européens qui n'avaient pas pu se permettre d'acheter (beaucoup) de grands 2000 vu les prix pratiqués à l'époque..?