Mazette, je file une journée en Normandie et ça chauffe costaud ! :
Alors déjà, premier truc : vous seriez gentils de causer moins fort !
Je prends la route pour le boulot, fais un arrêt étape et passe une soirée monumentale chez les copains de LPV HN.
Couché à 3h du matin, levé à 6, c'est pas humain de brailler autant dans l'oreille d'un pauvre gars qu'a le casque à pointe et les cheveux qui poussent en dedans !
J'espère vous raconter tout ça dans une vie future, si je survis à cet Hiroshima.
Bon, beaucoup plus sérieusement et pour essayer de recadrer un peu tous ces échanges qui ne me font pas plaisir du tout, je vais clarifier un peu les choses ou du moins tenter d'essayer.
En premier lieu, je vous invite à lire
le bilan personnel que j'ai voulu tirer de ma première participation
à cet évènement et où je posais certaines mises au point suite à
des propos autrement plus insultants
que les tensions exprimées ici.
Vous y trouverez donc quelques explications sur ma lecture de la situation, mon rapport à l'organisateur du VDEWS comme à LPV dans l'affaire.
Maintenant et comme je n'ai pas la souplesse d'un Jean Claude Van Damme niveau grand écart des adducteurs, je tiens à rappeler (avec une pointe d'agacement vu qu'elle ne regarde que nous) que ma relation avec François Mauss, comme d'ailleurs avec Jérôme, est une relation d'estime qui, petit à petit, s'est muée en amitié. Pour des raisons simplement circonstancielles (Paris est plus proche de moi qu'Albi), je connais mieux François que Jérôme mais l'un comme l'autre ont mon profond respect et mon affection. Car ils sont l'un comme l'autre deux hommes entiers, qui s'exposent et ne trichent pas. Ce qui ne les empêchent pas d'avoir raison ou tort et je ne me prive pas de le leur faire remarquer quand je pense que ça peut leur être utile.
Les voir se déchirer, qui plus est publiquement, pour des raisons qui m'échappent un peu, me navre terriblement.
Donc à ceux qui m'imagineraient instrumentalisé dans une guerre picrocholine qui n'est pas la mienne, merci de ne pas insulter mon intelligence. Je sais exactement où je mets les pieds et les qualités et limites de chacun.
Et à tous ceux qui se sont inquiétés de mon moral suite à ces tensions et que je remercie de leur gentillesse, rassurez-vous, j'ai Jérôme ou François Mauss au téléphone quand je le souhaite donc suis parfaitement à même de lever les hiatus entre nous.
Ça, c'est pour mon cas personnel qui finalement n'intéresse personne !
Passons au seul point important dans l'affaire :
LPV.
Pour revenir au contexte du VDEWS et de ce séminaire en particulier, qu'est ce qui vous fait penser que j'ai envie de représenter LPV face à un public de 200 personnes dont une majeure partie de professionnels ?!
Vous allez peut-être être surpris mais quand l'idée de ce séminaire est sortie, j'ai été associé à la source à son développement et faisais partie des intervenants possibles.
J'ai d'ailleurs longuement préparé quelques réflexions avec Jean Luc, un autre ami de François Mauss qui, comme moi, fait un peu partie de la famille et que je salue car c'est quelqu'un d'absolument remarquable.
Nous avons échangé des heures pour trouver un angle d'attaque sur ce séminaire, proposer une trame, trouver les questions enrichissantes et les quelques qui fâchent.
Donc vous vous doutez bien que si j'avais souhaité monter sur scène, ça se serait fait totalement naturellement.
J'ai soumis différentes propositions de réflexion à François Mauss qui a monté le séminaire en tenant compte de certaines et en écartant d'autres, comme tout organisateur.
Mon point de vue final sur ce séminaire exprimé plus haut et que je débrieferai avec François plus en détail bientôt est plutôt celui d'un échec, notamment par le fait que le speaker s'il semblait parfaitement exercé à la tenue d'un micro face à un auditoire, n'était en revanche absolument pas au fait du sujet lui-même et de son environnement, diluant systématiquement les propos dans une problématique commerciale au lieu de les recentrer sur la spécificité du "produit" vin face à ses homologues industriellement manufacturés.
Mais pour revenir à ce qui nous préoccupe ici, la question qui s'est ouverte à moi lors de la préparation et que je vous soumets, c'est pourquoi l'idée d'un "LPV sur scène" ?
En premier lieu, il n'est à mes yeux pas question de m'autoproclamer titulaire d'un outil qui m'est offert par d'autres et dont je profite !
Je suis comme vous tous ici, je profite de la générosité de 7 amateurs qui mettent cet espace à la disposition de mes envies de partage.
A ce titre, je ne suis qu'un intervenant parmi les 20 000 LPViens, avec un peu plus de vue sur les coulisses par mon statut de modérateur bien sûr, un participant "peut-être" plus présent que les autres par mon nombre d'interventions soit. Mais un LPVien comme un autre.
Car il n'y a pas de hiérarchie sur LPV, la parole de chacun est à égalité, c'est sa qualité et ce qui fait sa force, sa spécificité, son génome.
C'est au final le regard libre du lecteur qui décidera d'accorder sa confiance à l'un plus qu'à l'autre et constituera alors une forme de reconnaissance.
La force inédite de LPV et qui a fait le cœur de son succès et sa principale limite dans la reconnaissance médiatique si on la recherche, c'est que ce forum a une identité absolument impossible à unifier sur une seule personnalité.
Le moindre gratouilleux bloggueur au contenu 1000 fois moins riche que ce qui peut s'écrire quotidiennement ici sera cité, au motif qu'on peut l'identifier, le nommer et donc, sous l'angle professionnel, le médiatiser (en faire un moyen pour arriver à une fin).
Je ne cesse de le répéter mais qui est LPV ? Personne et chacun de nous à la fois.
Sa rareté nait d'une diversité de propos qui assument la confrontation, sa richesse d'une masse qui paraitra informe à celui qui refuse de s'y plonger et beaucoup plus structurée et emplie de sens, d'informations, d'humanité à celui qui cherchera à en comprendre les règles et les codes d'usage.
Alors bien sûr, comme tout ce qui est humain, riche et généreux, forcément, c'est un peu, parfois, souvent, le bordel !
Ceux qui cherchent des notes sur 100, des étoiles, des classements, des listes de must-drink, trouveront sans aucun doute leur bonheur ailleurs.
Mais l'humanité qui est à l’œuvre sur LPV, vous ne la trouverez qu'ici !
Et ça, c'est quasi impossible à mettre en forme donc à représenter.
Donc monter sur scène en compagnie d'un Galloni qui développe avec une force impressionnante un site commercial à visée prescriptive ou un Eric Levine, entrepreneur dans l'âme qui a quitté Microsoft pour vivre de son activité, encore faut-il que ça fasse sens ?
Car ce symposium, ne l'oubliez pas, est un univers peuplé de professionnels !
Chacun est là surtout pour en tirer des bénéfices pour son activité, le génie de l'évènement étant de joindre un agréable d'un niveau remarquable à l'efficacité de l'utile.
Imaginez-moi sur scène, pour peu que j'ai mis un mouchoir sur ma pusillanimité et pris mon courage à deux mains, chose dorénavant envisageable.
Ok mais comment, pour quoi, pour qui ?
Le fait qui sidère tous les ans tous les intervenants que je rencontre quand j'explique que je suis modérateur du premier forum français sur le vin, c'est l'absence totale de business model.
Au moment où chacun attend de moi que je sorte ma carte de visite en lui conseillant de nous revoir pour lui proposer ma camelote... ben non, désolé, mais je n'ai rien à vendre, moi !!
Tout au plus cette année ai-je évoqué la rubrique "Vitrine des domaines" aux quelques vignerons français que j'ai croisés avec l'idée que ça pourrait aider l'équipe au financement du forum.
Toute la spécificité de notre outil réside ici : être libre des contraintes et des petits arrangements que toute activité professionnelle impose toujours !
La force d'LPV, c'est d'être là, c'est d'être soi !
La reconnaissance, quand un Sylvain Pitiot se lève lors du repas de gala pour venir me saluer car il trouve "formidable ce que vous faites sur LPV" (et vous, ce n'est pas moi mais chacun de vous !!) que j'ai failli en tomber de ma chaise, quand des amateurs que je croise dans des domaines ou des salons me remercient pour l'apport de ce forum à leur passion, quand des producteurs m'engueulent gentiment car des propos virulents ou injustes sont tenus sur leur activité ou sur leurs vins, ça enterre toutes les pathétiques petites cuisines foireuses pour améliorer artificiellement son référencement, tous les articles bidons pousse-au-clic, tous les webmestres qui comptent chaque jour leurs connexions comme si c'était leur seule raison d'être !
Car ça veut dire que LPV est lu et ce, sans qu'on ait artificiellement manigancé quoique ce soit ! Voilà la seule reconnaissance qui vaille la peine qu'on s'en préoccupe !
Je n'ai absolument aucune idée si François Mauss continuerait à m'inviter si je n'écrivais pas mes bêtises sur LPV derrière.
Et je m'en cogne car si je n'avais pas envie d'écrire ces rapports, pour le plaisir du partage, il ne serait pas question pour moi de faire le suceur de roue comme j'en ai vu quelques uns se dédouaner d'une invitation par 4 lignes miteuses pondues derrière.
Je dirais à François, cette année, je n'ai plus le jus d'écrire. Libre à lui de m'inviter comme il le fait lors de certains repas dans des lieux de prestige, entre nous.
Je ne suis pas prêt à sacrifier l'immatériel de l'amitié et ce qu'elle vous apporte de bon pour le faste et quelques vins, aussi grands soient-ils !
Mais le monde professionnel du vin, c'est autre chose, un univers avec ses exigences, ses arrangements, ses règlements de compte. Le boulot, quoi !
Ce n'est pas le mien et c'est aussi pour ces raisons que je ne suis pas intéressé à ce que ça le devienne.
Ma plume est libre, François le sait et je pense que c'est le fondement de notre respect mutuel. Quand je tords 80% des vins autrichiens l'an dernier dans mes reportages car les vins m'ont déplu, je ne pense pas que ça lui rende service aux yeux des vignerons qui ont payé (cher vu le contexte) pour espérer valoriser leur production. Mais c'est le jeu et jamais François n'y a dérogé une seconde, ce serait insultant pour moi, et pour l'homme qu'il est !
Et entre nous, ça a toujours été ainsi et c'est sûrement pour ça qu'on s'adore !
Libres aux tenants du complot et autres fantasmeurs de l'apocalypse d'imaginer ce qu'ils veulent derrière.
J'écris, on me lit. Comme tout le monde ici.
Point.
Maintenant, j'aimerais parler de et à nos 7 administrateurs.
Car l'incroyable ingratitude de leur tâche et que j'essaie souvent de rappeler par mp quand des LPViens s'ouvrent à moi de leurs plaintes, c'est que si personne ne peut se dire légitimement titulaire de LPV, si chacun d'entre nous est libre d'user de ce potentiel qui lui est offert, seulement limité par le cadre de la charte, il n'en reste pas moins que nos 7 amis en sont propriétaires et qu'eux doivent assumer la charge financière et morale de son bon fonctionnement.
N'oubliez jamais que celui qui s'est retrouvé au tribunal, à devoir payer un avocat pour se défendre de propos tenus par d'autres, ce n'est pas vous, ce n'est pas moi, c'est Jérôme et indirectement ses 6 amis.
LPV existe depuis 13 ans et, en plus de l'usure bien compréhensible de tenir à flot un tel outil, les redevances, les frais imprévus, le serveur dédié, mis bout à bout, tout cela finit par faire une somme. Une somme de ressentis, de rencontres, de joies, d'irritations bien sûr, mais aussi une somme financière non négligeable.
J'ai longtemps défendu l'idée, car je pense les LPViens sont prêts à ça, qu'un soutien du forum par ses membres au moyen d'une ligne de don était la méthode la plus "LPVienne" d'espérer réussir la greffe de l'entrée de l'argent ici.
Car ne nous mentons pas, LPV ne tient structurellement parlant QUE sur la volonté des 7 de le maintenir en vie.
Je n'ai pas été entendu, l'équipe ayant choisi d'autres voies.
C'est leur choix et je le respecte.
Ce que je souhaite leur dire en revanche, c'est que nous sommes nombreux à ressentir une forme de frustration, face à l'absence de reconnaissance palpable et concrète, face à l'usure du temps, face à tout ce que j'ignore sûrement.
Et je pense que c'est le plus grand des dangers car la recherche de la reconnaissance des autres, c'est le premier pas vers une démarche artificielle qui est le ver dans le fruit de ce qui fait pourtant la substance LPVienne.
LPV est reconnu par tous dans l'espace francophone (et ce sera sa limite comme outil global, comme le fait d'écrire en français fut l'écueil d'un Michel Bettane à devenir un critique mondialement prescripteur). Pourquoi vouloir l'aval de médias institutionnels dont la présence de LPV a montré toutes les limites, comme s'il fallait, au final, être adoubé par un système dont on a toujours refusé de faire partie et quand sa spécificité est d'être devenu un espace autonome à part entière qui ne dépend plus de lui ?
J'ignore ce que les 7 entendent faire de l'avenir mais je tiens à leur exprimer publiquement l'idée que l'argent n'est ni tabou, ni dégueulasse.
Ce qu'on en fait en revanche peut très vite le devenir.
Qu'il faille passer par l'étape de la financiarisation pour garantir l'avenir de LPV, c'est un impératif.
Mais assumez vos choix !
Si la rubrique Vitrine des Domaines n'est peuplée que des domaines historiquement LPViens, peut-être est-ce aussi car on sent que vous en êtes venus à créer cet espace en vous pinçant le nez, craignant que l'argent ne détruise l'essence de ce qu'est LPV et que seuls des domaines avec les codes de la maison pouvaient adhérer à cet espace, dans une forme de soutien qui revient, au final, à faire un don désintéressé qui est celui que j'évoquais plus haut.
Comment envisager qu'un domaine qui n'a pas les codes puisse s'intéresser à communiquer dans ce petit placard poussiéreux, aux couleurs douteuses et pour lequel aucune démarche marketing n'a été initiée pour le valoriser ?
Au final et paradoxalement, Florian et Hervé l'ont rappelé, pas sûr que les domaines LPViens se sentent à l'aise dans un espace qui n'est pas celui auquel ils sont habitués sur LPV, comme une forme d'anomalie génétique un peu forcée.
Là où je veux en venir, c'est que si l'argent doit rentrer dans LPV, assumez-le, totalement, intégralement, à fond et sans faux-semblants !
Vous prendrez le risque de voir le forum changer, se diviser, imploser, progresser, que sais-je.
L'avenir est ouvert, toujours ! Mais seulement à ceux qui créent, osent et croient à 1000% en la réussite de leur projet.
Si le LPV que nous avons toujours connu et que nous adorons vous pèse et que vous ne parvenez pas à en assurer la transition à d'autres ou le développement vers quelque chose qui vous satisfasse, ce forum va agoniser et finir par crever.
Si ce jour arrive, je serai triste comme si j'avais perdu un des miens.
Mais surtout très en colère si vous sept l'êtes autant que moi.
Bon, c'est pas tout ça mais j'ai une verticale des Chambertin de Rousseau à raconter.
J'ai la naïveté de penser que ça intéressera plus de monde que ce post interminable.
-D
Amitiés à tous,
Oliv