L'investissement touche aussi le cigare...

Ce samedi sur une des chaînes câblées (je ne sais plus laquelle), une émission d'une heure était consacrée au cigare. 

Au bout d'une quarantaine de minutes, le reportage montrait un français qui achetait des cigares, souvent des séries limitées exceptionnelles (Cohiba siglo VI Gran Reserva, Pyramides Edition Limitée 2001) directement à Cuba ou dans les hauts lieu de la fabrication afin de les revendre.
Cette personne garde ces cigares dans un humidor pendant une dizaine d'années pour ensuite les revendre (environ le double du prix d'achat) lorsqu'ils deviennent introuvables.

Il possédait même le fameux Behike dans sa boite de 40, le cigare le plus cher au monde !

Nous sommes dans un contexte où l'on spécule sur tout...

Mais, le coup du cigare c'est impressionnant, j'avais même du mal à y croire...

Que pensez vous de cette pratique où l'on détourne la "fonction" première du cigare ?
N'est-il pas meilleur de le gouter, de le savourer, de l'apprécier ?

Je ne suis pas pour ce genre de pratique mais ça ne concerne bien sûr que moi.

Robin Ernest

Que pensez vous de cette pratique où l'on détourne la "fonction" première du cigare ?
N'est-il pas meilleur de le gouter, de le savourer, de l'apprécier ?

Bien entendu !
Mais le cigare comme tous les produits de luxe subit une inflation des prix artificiellement créée à grand renfort de séries limitées .
Artificiellement car la diminution du nombre de fumeurs et des possibilités de fumer se fait sentir .
Or les terroirs cubains restent les mêmes. Les feuilles de tabac sont les mêmes.Les meilleures feuilles sont connues .
On ne peut pas faire mieux que mieux, ni laver plus blanc que blanc -

Alors on fait de l'habillage ou plutôt on déshabille Pierre pour habiller Paul ! On retire les meilleurs tabacs d'un cigare qui marche pour les mettre dans une série limité beaucoup plus chère .

J'ai commencé à fumer le cigare il y a très longtemps ( mais toujours très peu: 1 par semaine, rarement 2 ) lorsque j'ai été étudiant 2 années à Genève .

Pour vous faire rêver, je me souviens que les meilleurs cigares ( les chateaux de Davidoff ) étaient vendus entre 100 et 150 FrS la boite de 25 (100FrS valaient 110-115FF à cette époque !! )
En plus de ça , pour l'achat d'une ou plusieurs boites, les étrangers bénéficiaient d'une remise de 10%, d'un cigare offert en partant et avaient parfois le plaisir d'être servis par M. Davidoff lui même dans sa boutique, même un tout jeune client comme je l'étais !

Autre époque !

La spéculation ne fait que commencer malheureusement....

En revanche, le vieillissement de grands cigares leurs apportent effectivement de notes plus rondes, plus suave.

Je ne sais pas si on peut à proprement parler de "spéculation", il y a certes une partie spéculative dans le sens ou la valeur des cigares augmente avec le temps (justement pourrait t'on dire car le cigare vieillit bien en général), mais dans le cas que tu mentionne c'est aussi le reflexe de collectionneur.
Typiquement le Behike n'est pas fait pour être fumé (au regard du prix, rareté, packaging), même s'il est certainement très bon, il s'adresse comme de plus en plus de productions habanos (EL, ER, Coffrets spéciaux....), a des collectionneurs.
La rareté des produits implique forcément une augmentation de la valeur dans le temps. Pour te donner un order d'idée le coffret Behike sortit à 15K€, peut se négocier actuellement au dessus de 35K€. Comme pour le vin la "courbe de valeur" dépends aussi de l'économie chinoise .

C'est un phénomène qui existe depuis quelques temps (les plus sérieux collectioneurs sont à Hong Kong et ils fument également leurs cigares) mais pas nouveau, de même que l'augmentation de prix par le vieillissement.

La Casa del Habano de Genève a une liste vintage et discontinued (références sorties du catalogue Habanos) dans laquelle les cigares subissent une augmentation de prix (environs 30% de plus) selon leur âge.
Cela n'existe pas en France car le prix du tabac est fixé par la loi, les civetiers n'ont donc pas de motivation particulière (au contraire) à garder un stock de références qu'ils proposeraient vieillies au client. Ce qui implique que pour goûter un Cohiba (par ex) correct il n'y a pas d'autre solution que de le faire vieillir soi même.