En ce vendredi 12 décembre 2008, c’est très logiquement le jour du petit Noël au tgjp. Traditionnellement, l’affaire se fait autour d’un volatile, de six flacons de Châteauneuf-du-Pape d’un millésime bien frais, le 1999 et d’un jeu de l’oie. A 20h sonnantes, on peut compter pas moins de dix membres dans les starting-blocks : Bénédicte V., Marie S., Olivier M., Antoine A., Jean-Luc F., Emmanuel T., Daniel G., Sylvain M., Jean-François D. et Pierre-Alain B. (votre serviteur).

Appetizers : foie gras de canard au naturel cuit au sel à la maison & petits fours variés + Champagne Bollinger 1997 Grande Année + Palette Simone 1998 (18 euros*) & 1999 (23 euros*)

Le foie gras enregistre un succès certain. On tente l’accord avec les deux millésimes de Château Simone : c’est bien, surtout côté foie gras. Côté Simone, on est assez déçu. L’élevage demeure très présent, la bouche sans tension. A ce tarif, on crie simplement au mythe. Heureusement, Jean-François D. sauve les opérations avec un Bollinger vraiment classieux (on est pourtant au tgjp et donc en terrain franchement hostile rapport au Champomy). La bulle est fine, la bouche très élégante, la finale très pure. Totalement convaincue, Bénédicte V. décide de privatiser la bouteille pour le reste de la soirée.

Before : risotto aux poireaux, à la pancetta & aux pruneaux + CdP Pégau 1999 (17 euros*) + CdP Clos des Papes 1999 (21 euros*) + CdP Pierre André 2001 (18 euros*)

Le risotto constitue la 2ème réussite de la soirée avec un côté sucré-salé fort intéressant. Le Clos des Papes s’avère salement bouchonné. Le Pégau se révèle très décevant. La matière affiche entre autre une réelle lourdeur (sur-maturité ?), un cacao appuyé, de la sucraille et une finale brûlante. Le bonnet d’âne ! Le Pierre André reçoit un excellent accueil. L’accord avec le pruneau est remarquable. La matière est pure, avec de superbes saveurs de grenache, de l’équilibre et une réelle persistance. Un très joli spécimen de Châteauneuf !

Main course : oie rôtie, sa farce, ses coings confits & ses purée de potimarron et de patates douces + CdP Charvin 1999 (11 euros*) + CdP Ferrand 1999 (11 euros*) + CdP Beaucastel 1999 (29 euros*) + Nagano Mercian 2001 Merlot

L’oie se présente rôtie à souhait, la peau fine et parfaitement craquante. Le Ferrand délivre un bien réel plaisir. Il affiche un style assez aérien (du Châteauneuf quand même), avec un très bel équilibre et des saveurs appréciables. Le Charvin s’inscrit dans la même lignée, mais nous fait monter en gamme. C’est superbe ! Pureté, tension, finesse des saveurs et persistance. Du pur plaisir !
On verse le Beaucastel. Les experts bourguignons - experts en étiquettes, grands vins et cépages fins – livrent tout à trac leur diagnostic : «un grand vin, classieux, parfaitement constitué, qui mérite encore dix ans de cave pour exprimer tout son potentiel». D’autres membres semblent moins affirmatifs, tant ce qui concerne la pureté du produit que son équilibre et son avenir.
Antoine A. tente à présent de racheter sa conduite abjecte, alors que Bénédicte V., coincée en case 12, se concentre principalement sur son verre de Bollinger, ruminant rageusement sa défaite. Il offre à la régalade son lot prestigieux : le Mercian 2001 de Nagano. Sylvain M., le professionnel de la table, confirme le cépage bordelais, mais relève surtout le caractère atroce du breuvage : c’est vert de chez vert et brûlant en supplément ! Le généreux donateur, qui préfère dorénavant conserver l’anonymat, est chaleureusement remercié par tous.

After : vacherin Mont d’Or + Nougat glacé aux fruits confits de Noël & son coulis de mangue + Jurançon Vignau La Juscle 2006 VT

Bien lancés, nous faisons honneur au nougat. Il essuie quelques basses critiques (les noms des auteurs ont été relevés), mais la majorité s’extasie. Tout un chacun souligne la qualité de l’accord avec le Jurançon. Ce dernier s’ouvre délicatement dans les verres et affiche, selon les experts indigènes, une bouche fine et élégante, une belle acidité, de la pureté et une jolie finale.

(*) tarif départ propriété

Pour le plaisir du roman photos, lire le texte dans son intégralité et pour tout connaître sur les moeurs raffinées du tgjp et de son Le Bon Président, y'a qu'une seule solution, cliquez www.tgjp.com , puis cliquez sur l'onglet "vins & plats", puis cliquez sur la soirée de votre choix. C'est gratuit à tous les sens du terme.

Bonne semaine dans l'humilité & le respect.

pierre-alain benoit

et c'est parti...bis

J'ai plaisir à lire ici, comme sur le site du tgjp, des commentaires positifs sur les vins de Laurent Charvin. je les aime beaucoup, moi aussi, ce n'est pas un secret

Par contre je suis surpris de constater les problèmes de bouteilles du Clos des Papes, décrits à plusieurs reprises sur le site.
J'ai déjà posé la question en privé et j'ai eu comme réponse que le vin provenait d'un achat à la propriété et qu'il avait été ensuite bien conservé...

Je suis content de lire un commentaire élogieux sur Beaucastel 1999:
dans les millésimes compris entre 1994 et 2003, c'est celui qui me surprend à chaque fois, jusqu'à présent, par ses notes animales...
Je vais en ouvrir une autre bouteille pour juger de l'évolution.

Bien cordialement,
Thierry

J'avoue que je n'aurai pas ose le Simone sur du Foie Gras Mi-Cuit, je n'aime pas les vins boises sur le Foie Gras ce qui est le cas de Chateau Simone jeune. Par contre grand fan de Champagne sur le Foie Gras.

Didier

DidierT écrivait:

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> J'avoue que je n'aurai pas ose le Simone sur du
> Foie Gras Mi-Cuit, je n'aime pas les vins boises
> sur le Foie Gras ce qui est le cas de Chateau
> Simone jeune. Par contre grand fan de Champagne
> sur le Foie Gras.
>
> Didier

Bonsoir,
Votre explication sur le Simone est intéressante. On va ainsi retenter les deux millésimes sur un plat moins gras. Pour le Champagne, je confirme la justesse de l'accord.
a+
pierre-alain benoit

Pour Simone blanc, essayez de trouvez un 1996, c'est superbe et ne manque pas de tension.

En ce qui concerne Beaucastel 1999, je n'ai pas l'impression, au contraire de Thierry, de lire un commentaire élogieux, mais plutôt le reflet du caractère non consensuel de ce vin que certains ont décidément du mal a apprécier. Je ne me permettrais cependant pas de classer ceux qui l'aiment parmi les experts en étiquette, pour ne pas dire les buveurs d'étiquette...

Luc

Bonjour,
En effet, le Beaucastel a scindé un peu l'assemblée. Moins sur son état actuel (un peu fermé, pas 100% net - le mourvèdre ou l'élevage ? - mais joliment sec et bien structuré pour un cdp) que sur son potentiel. Compte-tenu des prix pratiqués aujourd'hui par le domaine, la question fait sens. Pour ce qui concerne l'étiquette, force est de constater qu'elle "fonctionne" bien. Les convives ne connaissent pas trop l'AOC et Beaucastel s'impose comme une grande signature, brouillant un peu les jugements.
a+
pierre-alain benoit

Pierre-Alain,

En ce qui concerne le potentiel, je ne ferais pas trop de soucis pour Beaucastel, une verticale remontant jusqu'en 1969 a démontré une régularité sans faille de ce point de vue.
Par contre, c'est vrai que les prix de Beaucastel sont désormais sans doute trop élevés. Sur une période de dix ans, j'ai constaté un quasi doublement du prix, alors que sur la même période Rayas s'est contenté d'une augmentation d'environ 20 %. Le prix des deux vins est désormais proche, et cette proximité n'est pas très flatteuse pour Beaucastel, il faut bien l'avouer.
En ce qui concerne le pouvoir de l'étiquette, il est bien entendu indéniable, raison pour laquelle je m'étonne que le tgjp ne s'en soit pas encore affranchi en dégustant à l'aveugle.

Cordialement,

Luc

La dégustation à l'aveugle est de ce point de vue très tentante. Mais, nos dîners sont "entre copines et copains", sur un mode très décontracté (le vin concentre 10% de l'énergie au maximum). On va quand même y réfléchir.
a+
pierre-alain